La cosmogonie d'Urantia
La première publication française du Livre d'Urantia

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  • 1. L'UNIVERS CENTRAL ET LES SUPERUNIVERS
    • Introduction
    • 1. Le père universel
    • 2. La nature de Dieu
    • 3. Les attributs de Dieu
    • 4. Relations de Dieu avec l'univers
    • 5. Relations de Dieu avec les individus
    • 6. Le fils éternel
    • 7. Relations du fils éternel avec l'univers
    • 8. L'esprit infini
    • 9. Relations de l'esprit infini avec l'univers
    • 10. La trinité du Paradis
    • 11. L’île éternelle du Paradis
    • 12. L'univers des univers
    • 13. Les sphères sacrées du Paradis
    • 14. L'univers central et divin
    • 15. Les sept superunivers
    • 16. Les sept maîtres esprits
    • 17. Les sept groupes spirituels suprêmes
    • 18. Les personnalités suprêmes de la trinité
    • 19. Les êtres coordonnés d'origine trinitaire
    • 20. Les fils paradisiaques de Dieu
    • 21. Les fils paradisiaques créateurs
    • 22. Les fils de Dieu trinitisés
    • 23. Les messagers solitaires
    • 24. Personnalités supérieures de l'esprit infini
    • 25. Les armées des messagers de l'espace
    • 26. Les esprits tutélaires de l'univers central
    • 27. Le ministère des supernaphins primaires
    • 28. Esprits tutélaires des superunivers
    • 29. Les directeurs de pouvoir de l'univers
    • 30. Personnalités du grand univers
    • 31. Le corps de la finalité
  • 2. L'UNIVERS LOCAL
    • 32. L'évolution des univers locaux
    • 33. Administration de l'univers local
    • 34. L'esprit mère de l'univers local
    • 35. Les fils de Dieu de l'univers local
    • 36. Les porteurs de vie
    • 37. Personnalités de l'univers local
    • 38. Esprits tutélaires de l'univers local
    • 39. Les armés séraphiques
    • 40. Les fils ascendants de Dieu
    • 41. Aspects physiques de l'univers local
    • 42. Energie - pensée et matière
    • 43. Les constellations
    • 44. Les artisans célestes
    • 45. L'administration du système local
    • 46. Le siège du système local
    • 47. Les sept mondes des maisons
    • 48. La vie morontielle
    • 49. Les mondes habités
    • 50. Les princes planétaires
    • 51. Les Adams planétaires
    • 52. Stades planétaires de la vie humaine
    • 53. La rébellion de Lucifer
    • 54. Problèmes de la rébellion de Lucifer
    • 55. Les sphères de lumière et de vie
    • 56. Unité universelle
  • 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
    • 57. L'origine d'Urantia
    • 58. L'établissement de la vie sur Urantia
    • 59. L'ère de la vie marine sur Urantia
    • 60. Urantia pendant l'ère de la vie terrestre primitive
    • 61. L'ère des mammifères sur Urantia
    • 62. Les races à l'aurore de l'homme primitif
    • 63. La première famille humaine
    • 64. Les races évolutionnaires de couleur
    • 65. Le supercontrôle de l'évolution
    • 66. Le prince planétaire d'Urantia
    • 67. La rébellion planétaire
    • 68. L'aurore de la civilisation
    • 69. Les institutions humaines primitives
    • 70. L'évolution du gouvernement humain
    • 71. Développement de l'état
    • 72. Un gouvernement sur une planète voisine
    • 73. Le jardin d’Éden
    • 74. Adam et Ève
    • 75. La faute d'Adam et d’Ève
    • 76. Le second jardin
    • 77. Les créatures médianes
    • 78. La race violette après les jours d'Adam
    • 79. L'expansion Andite en orient
    • 80. L'expansion Andite en occident
    • 81. Développement de la civilisation moderne
    • 82. L'évolution du mariage
    • 83. L'institution du mariage
    • 84. Le mariage et la vie familiale
    • 85. Les origines de l'adoration
    • 86. L'évolution primitive de la religion
    • 87. Le culte des fantômes
    • 88. Fétiches, amulettes, et magie
    • 89. Péché, sacrifice, et expiation
    • 90. Le chamanisme - guérisseurs et prêtres
    • 91. L'évolution de la prière
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    • 94. Les enseignements de Melchizédek en orient
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    • 96. Jéhovah, le Dieu des Hébreux
    • 97. L'évolution du concept de Dieu chez les Hébreux
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    • 99. Les problèmes sociaux de la religion
    • 100. La religion dans l'expérience humaine
    • 101. La nature réelle de la religion
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    • 103. La réalité de l'expérience religieuse
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    • 116. Le tout-puissant suprême
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2. L'UNIVERS LOCAL

103. La réalité de l'expérience religieuse

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Category: 2. L'UNIVERS LOCAL
Created: 03 December 2025

LA RÉALITÉ DE L'EXPÉRIENCE RELIGIEUSE

TOUTES les réactions vraiment religieuses de l'homme sont parrainées de bonne heure par le ministère de l'adjuvat de l'adoration et censurées par l'adjuvat de la sagesse. La première dotation supra-mentale de l'homme est la mise en circuit de sa personnalité dans le Saint-Esprit de l'Esprit Créatif de l'univers local. Longtemps avant les effusions des Fils divins et l'effusion universelle des Ajusteurs, cette influence agit pour élargir le point de vue des hommes sur la morale, la religion, et la spiritualité. Après les effusions des Fils du Paradis, l'Esprit de Vérité libéré apporte sa puissante contribution pour accroître l'aptitude humaine à percevoir les vérités religieuses. À mesure que l'évolution progresse sur un monde habité, les Ajusteurs de Pensée participent de plus en plus au développement des types supérieurs de clairvoyance religieuse humaine. L'Ajusteur de Pensée est la fenêtre cosmique par laquelle une créature finie peut avoir, grâce à ka foi, un aperçu sur les aspects divins de la Déité illimitée, le Père Universel.

Les tendances religieuses des races humaines sont innées; elles se manifestent universellement et ont une origine apparemment naturelle; les religions primitives sont toujours évolutionnaires dans leur genèse. A mesure que l'expérience religieuse naturelle continue à progresser, des révélations périodiques de la vérité viennent ponctuer le cours de l'évolution planétaire, qui autrement ne progresserait que lentement.

Sur Urantia, on trouve aujourd'hui quatre espèces de religions:

   1. La religion naturelle ou évolutionnaire.
   2. La religion surnaturelle ou révélative.
   3. La religion courante ou pratique comportant un mélange variable de religions naturelles et surnaturelles.
   4. Les religions philosophiques, les doctrines théologiques élaborées par les hommes ou imaginées par la philosophie, et les religions créées par la raison.

1. -- PHILOSOPHIE DE LA RELIGION

L'unité de l'expérience religieuse parmi les membres d'un groupe social ou racial dérive de l'identité de nature des fragments de Dieu qui habitent les individus. C'est le divin dans les hommes qui donne naissance à l'intérêt généreux qu'ils portent au bien-être des autres hommes. Du fait que la personnalité est unique -- deux mortels ne sont jamais pareils -- il s'ensuit inévitablement que jamais deux êtres humains ne peuvent interpréter de la même manière les directives et les incitations de l'esprit divin qui vit dans leur pensée. Les membres d'un groupe peuvent ressentir une unité spirituelle, mais ne peuvent jamais atteindre l'uniformité philosophique. Cette diversité d'interprétation de la pensée et de l'expérience religieuse est démontrée par le fait que les théologiens et les philosophes du XXième siècle ont formulé plus de cinq cents définitions différentes de la religion. En réalité, chaque être humain définit la religion dans les termes de sa propre interprétation des impulsions divines émanant de l'esprit de Dieu qui l'habite. Cette interprétation est nécessairement unique et différente de la philosophie religieuse de tous les autres hommes.

Quand un mortel est pleinement d'accord avec la philosophie religieuse d'un compagnon, le phénomène indique que ces deux êtres on eu une expérience religieuse semblable concernant les matières se rapportant à leur similitude d'interprétation philosophique de la religion.

Bien que votre religion soit une affaire d'interprétation personnelle, il est très important que vous soyez amené à connaître un grand nombre d'autres expériences religieuses (les interprétations diverses de différents mortels) enfin d'empêcher votre vie religieuse de devenir égocentrique -- étroite, égoïste, et insociable.

Le rationalisme a tort quand il prétend que la religion est avant tout une croyance primitive en quelque chose, suivie ensuite par la recherche des valeurs. La religion recherche d'abord les valeur; et formule ensuite un système de croyances interprétatives. Il est beaucoup plus facile aux hommes de s'accorder sur des valeurs religieuses -- sur des buts -- que sur des croyances -- des interprétations. Cela explique pourquoi la religion peut accepter des valeurs et des buts tout en présentant le phénomène troublant de continuer à admettre des centaines de croyances contradictoires -- des credos. Cela explique aussi pourquoi une personne donnée peut poursuivre son expérience religieuse tout en abandonnant ou en modifiant beaucoup de ses croyances religieuses. La religion subsiste malgré des changements révolutionnaires dans les croyances religieuses. Ce n'est pas la théologie qui produit la religion, c'est la religion qui donne naissance à la philosophie théologique.

Le fait que des penseurs religieux aient cru en beaucoup de choses erronées n'infirme pas la religion, car elle est fondée sur la récognition des valeurs et confirmée par la foi de l'expérience religieuse personnelle. La religion est donc basée sur l'expérience et la pensée religieuse; la théologie, philosophie de la religion, est une honnête tentative pour interpréter cette expérience; ses croyances interprétatives peuvent être justes ou fausses, ou être un mélange de vérité et d'erreur.

Le fait de reconnaître consciemment des valeurs spirituelles est une expérience qui transcende l'idéation. Aucun langage humain n'a de mot pour désigner la « sensation », le « sentiment », « l'intuition », ou « l'expérience » que nous avons choisi d'appeler la conscience de Dieu. L'esprit de Dieu qui habite l'homme n'est pas personnel -- l'Ajusteur est pré-personnel -- mais ce Moniteur présente une valeur et exhale un parfum de divinité qui sont personnel, au sens le plus élevé et infini du mot. Si Dieu n'était pas au moins personnel, il ne pourrait être conscient , et s'il n'était pas conscient, il serait inférieur aux hommes.

2. -- LA RELIGION ET L'INDIVIDU

La religion est fonctionnelle dans la pensée humaine. Elle a été une expérience vécue avant d'apparaître dans la conscience. Un enfant vit environ neuf mois avant de faire l'expérience de la naissance, mais la        « naissance » de la religion n'est pas soudaine; c'est plutôt une émergence graduelle. Néanmoins, il y a tôt ou tard un « jour de naissance ». On n'entre pas dans le royaume des cieux sans être « né de nouveau »     -- né de l'Esprit (1). Bien des naissances spirituelles sont accompagnées d'une grande angoisse spirituelle et de troubles psychologiques marqués, de même que beaucoup de naissances physiques sont caractérisées par des « couches laborieuses » et par d'autres anomalies de la « délivrance ». D'autres naissances spirituelles représentent une croissance normale et naturelle de la récognition des valeurs suprêmes avec un rehaussement de l'expérience spirituelle, bien qu'aucun développement religieux ne se produise sans un effort conscient et des résolutions positives et individuelles. La religion n'est jamais une expérience passive, une attitude négative. Ce que l'ont appelle la « naissance de la religion » n'est pas directement associé aux expériences dites de conversion, qui caractérisent habituellement des épisodes religieux se produisant assez tard dans la vie par suite de conflits mentaux, de refoulements émotionnels, ou de bouleversements du tempérament.

  (1) Jean III-3 et 5.

Les personnes qui ont été élevées par leurs parents de manière à grandir avec la conscience d'être les enfants d'un Père céleste aimant ne devraient pas regarder d'un oeil malveillant ceux qui n'ont pu atteindre la conscience de communion avec Dieu qu'en passant par une crise psychologique, un bouleversement émotionnel.

Le terrain évolutionnaire de la pensée humaine dans lequel germe la semence de la religion révélée est la nature morale qui donne de si bonne heure naissance à une conscience sociale. Les premières incitations de la nature morale d'un enfant ne concernent pas la sexualité, la culpabilité, ou l'orgueil personnel, mais plutôt des impulsions de justice et d'équité, un besoin de bienveillance -- de ministère secourable auprès de ses compagnons. Quand ces éveils moraux sont nourris de bonne heure, il se produit un développement graduel de la vie religieuse, relativement dégagé de conflits, de bouleversements, et de crises.

Tout être humain éprouve de très bonne heure une sorte de conflit entre ses impulsions égocentriques et ses impulsions altruistes. Bien des fois, sa première expérience d'avoir conscience de Dieu peut provenir de sa recherche d'une aide supra-humaine pour résoudre des conflits moraux.

La psychologie d'un enfant est naturellement positive, et non négative. Beaucoup de personnes sont négatives par suite de leur éducation. Quand nous disons que les enfants sont positifs, nous parlons de leurs impulsions morales, des pouvoirs mentaux dont l'apparition dénote l'arrivée de leur Ajusteur de Pensée.

Dans l'émergence de la conscience religieuse et en l'absence de mauvais enseignements, un enfant normal se dirige positivement vers la droiture morale et le ministère social, plutôt qu'il ne s'écarte négativement du péché et de la culpabilité. Il peut y avoir conflit ou non dans le développement de l'expérience religieuse, mais les inévitables décisions, efforts, et fonctions de la volonté humaine y sont toujours présents.

Le choix moral est toujours plus ou moins accompagné de conflits moraux, et le premier de ceux-ci dans la pensée de l'enfant se produit entre les poussées d'égoïsme et les impulsions d'altruisme. L'Ajusteur de Pensée tient compte de la valeur des mobiles égoïstes, de la personnalité, mais s'arrange pour attribuer une légère préférence aux impulsions altruistes qui conduisent au but du bonheur humain et aux joies du royaume des cieux.

Quand un être moral choisit d'être altruiste en face dune incitation à l'égoïsme, il fait son expérience religieuse primitive. Nul animal ne peut faire un tel choix; cette décision est à la fois humaine et religieuse. Elle embrasse le fait de la conscience de Dieu et montre l'impulsion vers le service social, base de la fraternité des hommes. Quand, par un acte de libre arbitre, le penseur choisit un jugement moral droit, sa décision constitue une expérience religieuse.

Toutefois, avant qu'un enfant ait suffisamment grandi pour acquérir l'aptitude morale, donc pour être capable de choisir le service altruiste, il a déjà développé une forte nature égoïste bien unifiée. C'est cette situation de fait qui donne naissance à la théorie de la lutte entre les natures «supérieure » et « inférieure », entre le « vieil homme de péché » et la «nouvelle nature de grâce ». Très tôt dans la vie, un enfant normal commence à apprendre qu'il est « plus béni de donner que de recevoir ».

L'homme tend à identifier son moi, son ego, avec son besoin de se servir lui-même. Par contraste, il tend à identifier la volonté d'être altruiste avec une influence extérieure à lui -- avec Dieu. En vérité, ce jugement est juste, car tous les désirs altruistes ont effectivement leur origine dans la gouverne de l'Ajusteur de Pensée intérieur, et cet Ajusteur est un fragment de Dieu. La conscience humaine rattache les impulsions du Moniteur d'esprit au besoin d'être altruiste, de penser fraternellement; c'est du moins l'expérience première et fondamentale de la pensée enfantine. Quand l'enfant grandissant ne réussit pas à unifier sa personnalité, la tendance altruiste peut s'hypertrophier au point de nuire sérieusement au bien-être de sa personne. Une conscience qui manque de discernement peut devenir responsable de beaucoup de conflits, soucis, et tristesses, et de malheurs humains sans fin.

3. -- LA RELIGION ET LA RACE HUMAINE

Bien que la croyance aux esprits, aux rêves, et à diverses autres superstitions ait joué un rôle dans l'origine évolutionnaire des religions primitives, il ne faudrait pas négliger l'esprit de solidarité du clan ou de la tribu. Les relations de groupe ont présenté une situation sociale exactement homologue de celle qui a provoqué le conflit entre l'égoïsme et l'altruisme dans la nature morale de la pensée humaine primitive. Malgré leur croyance aux esprits, les aborigènes australiens focalisent encore leur religion sur le clan. Avec le temps, ces concepts religieux tendent à se personnaliser, d'abord sous forme d'animaux, et plus tard sous forme d'un surhomme ou d'un Dieu. Même les races inférieures, telles que les Boschimans africains, qui ne croient même pas à des totems, reconnaissent une différence entre l'intérêt personnel et l'intérêt collectif; ils font une distinction primitive entre les valeurs séculières et les valeurs sacrées. Mais le groupe social n'est pas la source de l'expérience religieuse. Indépendamment de l'influence de toutes ces contributions primitives à la religion initiale des hommes, le fait subsiste que la véritable impulsion religieuse a son origine dans la présence authentique d'esprits qui activent la volonté d'être altruiste.

La croyance primitive aux merveilles et aux mystères naturels, la mana impersonnelle, laisse présager la religion ultérieure. Tôt ou tard, la religion évoluante exige que l'individu fasse certains sacrifices personnels pour le bien de son groupe social, accomplisse quelque chose pour rendre d'autres personnes plus heureuses et meilleures. En fin de compte, la religion est destinée à devenir le service de Dieu et des hommes.

La religion est faite pour modifier l'entourage des hommes, mais beaucoup de religions pratiquées aujourd'hui dans humanité sont devenues impuissantes à y parvenir. Trop souvent c'est l'entourage qui a domine la religion.

N'oubliez pas que, dans la religion de tous les âges, l'expérience la plus importante est le sentiment concernant les valeurs morales et les significations sociales, et non la pensée concernant les dogmes théologiques ou les théories philosophiques. La religion évolue favorablement dans la mesure où l'élément de magie est remplacé par les concepts de la morale.

L'évolution de l'homme a passé par les superstitions de la mana, la magie, l'adoration de la nature, la peur des esprits, et le culte des animaux, pour arriver aux diverses cérémonies par lesquelles les comportements religieux individuels sont devenus les réactions collectives du clan. Les cérémonies se sont ensuite focalisées et cristallisées en croyances tribales, et finalement les craintes et les croyances se sont personnalisées en dieux. Dans toute cette évolution religieuse, l'élément moral n'a jamais été totalement absent. L'impulsion divine chez l'homme a toujours été forte. Ces puissantes influences -- l'une humaine et autre divine -- ont assuré la survivance des religions à travers les vicissitudes des âges, bien qu'elles aient été très souvent menacées d'anéantissement par mille tendances subversives et antagonismes hostiles.

4. -- LA COMMUNION SPIRITUELLE

La différence caractéristique entre une réunion sociale et un rassemblement religieux réside dans le fait qu'en contraste avec la première, le second est imprégné d'une atmosphère de communion. De cette manière, l'association humaine engendre un sentiment de communauté avec le divin, et c'est le commencement du culte en commun. Le partage d'un repas commun fut le premier type de communion sociale, et les religions primitives prirent des dispositions pour qu'une partie du sacrifice cérémoniel fût consommée par les adorateurs. Même dans le christianisme, le Souper du Seigneur conserve ce mode de communion. L'atmosphère de la communion procure une période reposante et réconfortante de trêve dans le conflit de l'égocentrisme avec la pression altruiste du Moniteur spirituel. C'est le prélude du véritable culte -- la pratique de la présence de Dieu qui se manifeste par l'émergence de la fraternité des hommes.

Quand l'homme primitif sentait que sa communion avec Dieu avait été interrompue, il avait recours à un sacrifice dans un effort pour communier à nouveau, pour établir des relations amicales. La faim et la soif de droiture conduisent à la découverte de la vérité; la vérité augmente les idéaux, et cela crée de nouveaux problèmes pour les individus religieux. En effet, nos idéaux tendent à grandir en progression géométrique, tandis que notre aptitude à vivre à leur hauteur ne s'accroît qu'en progression arithmétique.

Le sentiment de culpabilité (non pas la conscience du péché) provient soit de l'interruption de la communion spirituelle, soit de l'abaissement de l'idéal moral. Vous ne pouvez vous dégager de cette situation fâcheuse qu'en vous rendant compte que votre morale idéale la plus élevée n'est pas nécessairement synonyme de la volonté de Dieu. Les hommes ne peuvent espérer vivre à la hauteur de leurs idéaux les plus élevés, mais ils peuvent être fidèles à leur intention de trouver Dieu et de lui ressembler de plus en plus.

Jésus balaya toutes les cérémonies de sacrifice et de propitiation. Il détruisit la base de toute cette culpabilité fictive et du sentiment d'isolement dans l'univers en proclamant que les hommes sont enfants de Dieu. La relation créature-Créateur fut placée sur une base enfants-parents. Dieu devint un Père aimant pour ses fils et filles mortels. Toutes les cérémonies qui ne faisaient pas légitimement partie de cette relation intime de famille furent abrogées pour toujours.

Dieu le Père ne traite pas l'homme, son enfant, sur la base de ses vertus ou de ses mérites réels, mais en reconnaissant les mobiles de l'enfant -- le dessein et l'intention de la créature. Il s'agit d'une relation de parent à enfant, et cette association est motivée par l'amour.

5. -- L'ORIGINE DES IDÉAUX

La pensée évolutionnaire primitive donne naissance à un sentiment de devoir social et d'obligation morale dérivé principalement de la peur émotionnelle. Le mobile plus positif de service social et l'idéalisme altruiste dérivent de l'impulsion directe de l'esprit divin habitant la pensée humaine.

L'idée-idéal de faire du bien aux autres -- l'impulsion à refuser quelque chose à l'ego au profit d'un voisin -- est d'abord très circonscrite. Les hommes primitifs ne considèrent comme leurs voisins que les hommes très proches d'eux, ceux qui font bon voisinage avec eux. À mesure que la civilisation religieuse progresse, le concept de la notion du prochain s'amplifie pour englober le clan, la tribu, la nation. Puis Jésus élargit la notion du prochain jusqu'à embrasser l'ensemble de l'humanité, allant jusqu'à dire que nous devons aimer nos ennemis. Une voix intérieure confirme à chaque être humain normal que cet enseignement est moral -- juste. Même ceux qui pratiquent le moins cet idéal admettent qu'il est juste en théorie.

Tous les hommes reconnaissent la moralité de ce besoin humain universel d'être altruiste et généreux. Les humanistes attribuent l'origine de ce besoin au travail naturel de la pensée matérielle. Les croyants reconnaissent plus correctement que l'impulsion vraiment désintéressée de la pensée humaine est une réponse à la gouverne spirituelle intérieure de l'Ajusteur de Pensée.

On ne peut toujours se fier à l'interprétation humaine des conflits primitifs entre la volonté égocentrique et la volonté hétérocentrique. Il faut une personnalité assez bien unifiée pour arbitrer les démêlés multiformes entre les appétits du moi et la conscience sociale qui éclôt. Notre moi a des droits aussi bien que celui des voisins. Aucun ne peut prétendre accaparer l'attention et le service de toute la personnalité. L'impuissance à résoudre ce problème donne naissance aux types les plus primitifs de sentiments humains de culpabilité.

Pour atteindre le bonheur humain, il faut que le désir égoïste du moi inférieur et la pression altruiste du moi supérieur (esprit divin) soient coordonnés et réconciliés par la volonté unifiée de la personnalité qui s'intègre et supervise. La pensée des hommes évolutionnaires est toujours confrontée avec le problème complexe d'arbitrer les contestations entre l'expansion naturelle des impulsions émotionnelles et la croissance morale des poussées altruistes fondées sur la clairvoyance spirituelle -- sur la méditation religieuse authentique.

La tentative pour faire autant de bien à soi-même qu'au plus grand nombre des autres individualités présente un problème qu'il n'est pas toujours possible de résoudre d'une façon satisfaisante dans un cadre d'espace-temps. Au cours dune vie éternelle, ces antagonismes peuvent être éliminés, mais dans une courte vie humaine, ils n'ont pas de solution. Jésus faisait allusion à ce paradoxe lorsqu'il dit: « Quiconque sauvera sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie pour l'amour du royaume la trouvera » (1).

  (1) Matthieu X-39, Marc VIII-35, Jean XII-25.

La poursuite de l'idéal -- la lutte pour atteindre la divinité -- est un effort continu avant et après la mort. La vie après la mort n'est pas essentiellement différente de l'existence terrestre. Tout ce que nous faisons de bien dans cette vie contribue à rehausser la vie future. La vraie religion ne favorise ni l'indolence morale ni la paresse spirituelle en encourageant le vain espoir que toutes les vertus d'un noble caractère vous seront attribuées simplement pour avoir passé par les portes de la mort naturelle. La vraie religion ne minimise pas les efforts des hommes pour progresser pendant la durée de leur vie terrestre. Tout gain humain contribue directement à enrichir les premiers stades de l'expérience de survie immortelle.

Si l'on enseigne aux hommes que toutes leurs impulsions altruistes sont simplement le développement de leur instinct grégaire naturel, cela porte un coup fatal à leur idéalisme. Par contre, ils sont ennoblis et puissamment stimulés quand ils apprennent que les incitations supérieures de leur âme émanent des forces spirituelles qui habitent leur pensée.

Quand un homme a pleinement compris qu'un élément éternel et divin vit en lui et y fait des efforts, cela l'élève hors de lui-même et au delà de lui-même. C'est ainsi qu'une foi vivante dans l'origine supra-humaine de nos idéaux valide notre croyance que nous sommes les fils de Dieu et rend réelles nos convictions altruistes, notre sentiment de la fraternité humaine.

Dans son domaine spirituel, l'homme possède un libre arbitre. Il n'est ni un esclave impuissant de la souveraineté inflexible d'un Dieu tout puissant, ni la victime de la fatalité désespérante d'un déterminisme cosmique machinal. L'homme est vraiment l'architecte de sa propre destinée éternelle.

La contrainte ne peut ni sauver ni ennoblir les hommes. La croissance spirituelle émane de l'intérieur de l'âme en évolution. La contrainte peut déformer la personnalité, mais ne stimule jamais la croissance. Même la contrainte de l'éducation n'apporte qu'un secours négatif, en ce sens qu'elle eut contribuer à empêcher des expériences désastreuses. La croissance spirituelle atteint son maximum quand toutes les contraintes extérieures sont réduites au minimum. « Là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté » (2). L'homme se développe mieux quand les pressions du foyer, de la communauté, de l'Église, et de l'État sont moindres, mais il ne faudrait pas en conclure que, dans une société progressive, les foyers, les institutions sociales, l'Église, et l'état n'ont pas leur place.

  (2) 2 Corinthiens III-17.

Quand un membre d'un groupe religieux social s'est conformé aux exigences du groupe, il faudrait l'encourager à jouir de la liberté religieuse dans la pleine expression de son interprétation personnelle des vérités des croyances religieuses et des faits de l'expérience religieuse. La sécurité d'un groupe religieux dépend de son unité spirituelle et non de son uniformité théologique. Les membres d'un groupe religieux devraient pouvoir jouir de la liberté de penser librement sans devenir forcément des « libres penseurs ». De grands espoirs sont permis pour toute Église qui adore le Dieu vivant, qui valide la fraternité des hommes, et qui ose dégager ses membres de toute contrainte dogmatique.

6. -- LA COORDINATION PHILOSOPHIQUE

La théologie est l'étude des actions et réactions de l'esprit humain. Elle ne pourra jamais devenir une science, parce qu'il faut toujours qu'elle soit plus ou moins conjugué avec la psychologie dans son expérience personnelle, et avec la philosophie dans ses descriptions systématiques. La théologie est toujours l'étude de votre religion; la psychologie est l'étude de la religion d'autrui.

Quand les hommes abordent l'étude et l'observation de leur univers par l'extérieur, ils donnent naissance aux diverses sciences physiques. Quand ils abordent la recherche d'eux-mêmes et de l'univers par l'intérieur, ils donnent origine à la théologie et à la métaphysique. L'art ultérieur de la philosophie se développe dans un effort pour harmoniser les nombreuses discordances qui apparaissent nécessairement à première vue entre les découvertes et les enseignements de ces deux manières diamétralement opposées d'étudier l'univers des choses et des êtres.

La religion s'intéresse au point de vue spirituel, à la conscience du caractère intérieur de l'expérience humaine. La nature spirituelle de l'homme lui fournit l'occasion de retourner l'univers du dehors vers le dedans. Il est donc vrai que si toute la création est considérée sous l'angle centripète de l'expérience humaine, elle paraît avoir une nature spirituelle.

Quand l'homme inspecte l'univers analytiquement a l'aide des facultés matérielles de ses sens physiques et des perceptions mentales associées, le cosmos lui paraît être mécanique et matériel-énergétique. Cette technique d'étude de la réalité consiste à retourner l'univers du dedans vers le dehors.

Ni le matérialisme ni le spiritualisme ne peuvent bâtir sur leurs postulats un concept philosophique logique et cohérent de l'univers. Quand on les applique universellement, ces deux systèmes de pensée donnent forcément une image déformée du cosmos, le premier ayant contact avec un univers tourné du dedans vers le dehors, et le second saisissant la nature d'un univers tourné du dehors vers le dedans. Ni la science ni la religion seules ne peuvent espérer parvenir, en elles-mêmes et par elles-même, à une compréhension adéquate des vérités et des relations universelles sans être guidées par la philosophie humaine et éclairées par la révélation divine.

Pour s'exprimer et se comprendre lui-même, l'esprit de l'homme dépendra toujours du mécanisme et de la technique de la pensée. De même, l'expérience humaine extérieure de la réalité matérielle est basée sur la conscience mentale de la personnalité qui expérimente. C'est pourquoi les expériences humaines spirituelles et matérielles, intérieures et extérieures, sont toujours en corrélation avec la fonction mentale et conditionnées, quant à leur compréhension consciente, par l'activité de la pensée. L'homme fait l'expérience de la matière dans sa pensée. Il fait l'expérience de la réalité spirituelle dans son âme, mais en devient conscient dans sa pensée. L'intellect est l'harmonisateur toujours présent pour conditionner et qualifier la somme totale de l'expérience humaine. Les énergies matérialisées et les valeurs spirituelles sont teintées par leur interprétation au moyen des procédés mentaux de la conscience.

La difficulté que vous éprouvez à coordonner plus harmonieusement la science et la religion provient de ce que vous ignorez complètement le domaine intermédiaire du monde morontiel des êtres et des choses. L'univers local comprend trois degrés, ou stades, de manifestation de la réalité; la matière, la morontia, et l'esprit. La technique morontielle aplanit toutes les divergences entre les découvertes des sciences physiques et le fonctionnement de l'esprit de religion. La raison est la technique compréhensive des sciences; la foi est la technique clairvoyante des religions; la mota est la technique du niveau morontiel. La mota est une sensibilité supra-matérielle à la réalité, qui commence à compenser l'inachèvement de la croissance humaine; elle a pour substance la connaissance-raison et pour essence la foi-clairvoyance. La mota est une réconciliation super-philosophique des perceptions divergentes de la réalité; les personnalités matérielles ne peuvent l'atteindre; elle est fondée en partie sur l'expérience d'avoir survécu à l'incarnation matérielle. Beaucoup de mortels ont reconnu qu'il était désirable de posséder une méthode pour concilier les réactions réciproques des domaines largement séparés de la science et de la religion. La métaphysique est le résultat des infructueux efforts humains pour franchir cet abîme bien reconnu, mais elle a apporté plus de confusion que de lumière. La métaphysique représente l'effort bien intentionné, mais futile, des hommes pour compenser l'absence de mota morontielle.

La métaphysique s'est révélée comme un échec; quand à la mota, les hommes ne peuvent la percevoir. Reste la révélation comme seul technique pour compenser dans un monde matériel l'absence de la mota et de la sensibilité à la vérité qui l'accompagne. La révélation clarifie avec autorité le fatras de la métaphysique développée par le raisonnement sur une planète évolutionnaire.

La science est l'effort des hommes pour étudier leur entourage physique; la religion est l'expérience des hommes avec le cosmos des valeurs spirituelles; la philosophie a été développée par l'effort mental des hommes pour organiser et relier les découvertes de ces concepts largement séparés, pour en tirer quelque chose comme un comportement raisonnable et unifié envers le cosmos. La philosophie, clarifiée par la révélation, fonctionne de manière acceptable en l'absence de mota et en présence de l'effondrement et de la faillite du substitut humain à la mota -- la métaphysique.

Les hommes primitifs ne faisaient pas la différence entre le niveau de l'énergie et celui de l'esprit. Ce furent les hommes de la race violette et leurs successeurs Andites tentèrent les premiers de séparer les facteurs mathématiques des facteurs volitifs. Les hommes civilisés ont de plus en plus emboîté le pas aux Grecs primitifs et aux Sumériens, qui faisaient la distinction entre l'animé et l'inanimé. À mesure que la civilisation progressera, la philosophie devra combler les lacunes de plus en plus vastes entre le concept de l'esprit et le concept de l'énergie mais, dans le temps de l'espace, ces divergences sont unifiées dans le Suprême.

La science doit toujours s'appuyer sur la raison, bien que l'imagination et les hypothèses aident à en étendre les frontières. La religion dépendra éternellement de la foi, bien que la raison apporte une influence stabilisatrice et soit une servante utile. Il y a toujours eu et il y aura toujours des interprétations fallacieuses des phénomènes du monde naturel et du monde spirituel, appelées à tort sciences et religion,.

Avec sa compréhension incomplète de la science, sa faible prise sur la religion, et ses tentatives avortées en métaphysique, l'homme a tenté de construire ses formules de philosophie. En vérité, les hommes modernes bâtiraient une philosophie valable et attrayante si l'indispensable et très importante connexion métaphysique entre les mondes de la matière et de l'esprit n'était pas rompue, la métaphysique s'étant révélée incapable de jeter un pont sur l'abîme morontiel entre le domaine physique et le domaine spirituel. Les mortels ne possèdent pas le concept de la pensée et de la matière morontielles, et la révélation est la seule technique pour pallier cette carence. En effet, les hommes ont un besoin urgent de données conceptuelles pour édifier une philosophie logique de l'univers et pour arriver à comprendre d'une manière satisfaisante la place sûre et certaine qu'ils occupent dans cet univers.

La révélation est le seul espoir des hommes évolutionnaires pour combler le gouffre morontiel. Sans l'aide de la mota, la foi et la raison ne peuvent ni concevoir ni construire un univers logique. Sans la clairvoyance de la mota, les mortels ne peuvent discerner ni la bonté, ni l'amour, ni la vérité dans les phénomènes du monde matériel.

Quand la philosophie humaine penche fortement vers le monde de la matière, elle devient rationnelle ou naturaliste. Si elle incline particulièrement vers le niveau spirituel, elle devient idéaliste et même mystique. Quand la philosophie a le malheur de s'appuyer sur la métaphysique, elle devient inévitablement sceptique, embrouillée. Dans le passé, la majeure partie des évaluations intellectuelles et des connaissances humaines a subi l'une de ces trois déformations de perception. La philosophie n'ose pas émettre ses interprétations de la réalité sous forme de propositions comme la logique; il faut toujours qu'elle tienne compte de la symétrie elliptique de la réalité et de la courbure essentielle de tous les concepts relatifs.

La philosophie la plus élevée que l'humanité puisse atteindre doit être logiquement basée sur la raison de la science, la foi de la religion, et la clairvoyance de la vérité fournie par la révélation. Par cette union, les hommes peuvent compenser quelque peu leur impuissance à développer une métaphysique adéquate et leur inaptitude à comprendre la mota morontielle.

7. -- SCIENCE ET RELIGION

La science est soutenue par la raison, la religion l'est par la foi. Bien que la foi ne soit pas fondée sur la raison, elle est raisonnable, et bien qu'elle soit indépendante de la logique, elle est néanmoins encouragée par une saine logique. Même une philosophie idéale ne peut nourrir la foi; en vérité, avec la science, c'est la foi qui est la source de cette philosophie. La foi, la perspicacité spirituelle des hommes, ne peut être enseignée que par révélation; elle ne peut être accrue avec certitude que par l'expérience personnelle des mortels avec la présence de l'Ajusteur spirituel du Dieu qui est esprit.

Le vrai salut est la technique de l'évolution divine de la pensée humaine depuis l'identification avec la matière, en passant par les royaumes de liaison morontielle, jusqu'au statut universel supérieur de corrélation spirituelle. De même que, dans l'évolution terrestre, l'instinct intuitif précède l'apparition de la connaissance raisonnée, de même dans le programme céleste de l'évolution divine, la clairvoyance spirituelle intuitive laisse présager l'apparition ultérieure de la raison morontielle et de l'expérience spirituelle. Cette dernière a pour but de transmuer les potentiels de l'homme temporel en la réalité et la divinité d'un homme éternel, d'un finalitaire du Paradis.

À mesure qu'un ascendeur s'avance vers l'intérieur et vers le Paradis pour acquérir l'expérience de Dieu, il accède aussi à l'extérieur et à l'espace pour comprendre en termes d'énergie le cosmos matériel. La progression de la science n'est pas limitée a la vie terrestre de l'homme; son expérience ascensionnelle de l'univers et du superunivers sera dans une large mesure l'étude des transmutations d'énergie et des métamorphoses de la matière. Dieu est esprit, mais la Déité est unité, et l'unité de la Déité n'englobe pas seulement les valeurs spirituelles du Père universel et du Fils Éternel, mais elle embrasse aussi les faits énergétiques du Contrôleur Universel et de l'Île du Paradis. Quant à ces deux dernières phases de la réalité universelle, elles sont parfaitement reliées dans les relations mentales de l'Acteur Conjoint et unifiées sur le niveau fini dans la Déité émergente de l'Être Suprême.

L'union de l'attitude scientifique et de la clairvoyance religieuse par le truchement de la philosophie expérientielle fait partie de la longue expérience humaine d'ascension au Paradis. Les approximations des mathématiques et les certitudes de la clairvoyance auront toujours besoin de la fonction harmonisante de la logique mentale, sur tous les niveaux d'expérience inférieurs à l'épanouissement maximum du Suprême.

Jamais la logique ne pourra réussir à harmoniser les découvertes de la science et les aperçus de la religion, à moins que les personnalités, sous leurs deux aspects scientifique et religieux, ne soient dominées par la vérité et sincèrement désireuses de la suivre où qu'elle conduise, sans souci des conclusions qu'elle pourrait atteindre.

La logique est la technique de la philosophie, sa méthode d'expression. Dans le domaine de la vraie science, la raison est toujours sensible à la logique authentique. Dans le domaine de la vraie religion, la foi est toujours logique si l'on se base sur le point de vue intérieur, bien qu'elle puisse paraître complètement dénuée de fondement si l'on se place au point de vue extérieur de la méthode scientifique. De l'extérieur, en regardant vers l'inférieur, l'univers peut paraître matériel; de l'intérieur, en regardant vers l'extérieur, le même univers paraît être entièrement spirituel. La raison est issue de la conscience matérielle, et la foi provient de la conscience spirituelle. Par l'entremise d'une philosophie renforcée par la révélation, la logique peut confirmer les points de vue tant extérieur qu'intérieur et stabiliser ainsi à la fois la science et la religion. Ainsi, par contact commun avec la logique de la philosophie, la science et la religion peuvent se tolérer réciproquement de mieux en mieux et devenir de moins en moins sceptiques.

Au cours de leurs progrès, la science et la religion ont toutes deux besoin d'une auto-critique plus fouillée et plus intrépide, d'une conscience accrue des insuffisances de leur statut évolutionnaire. Dans les deux domaines, les éducateurs ont souvent beaucoup trop confiance en eux-mêmes et sont dogmatiques. La science et la religion ne peuvent faire l'auto-critique que des faits qui les concernent. A partir du moment ou elles s'écartent du stade des faits, la raison abdique ou bien dégénère rapidement en propositions de fausse logique.

C'est par le ministère de l'Esprit de Vérité que l'on saisit le mieux la vérité -- une compréhension des relations cosmiques, des faits universels, et des valeurs spirituelles -- et c'est par la révélation qu'on la critique le mieux. Mais la révélation n'engendre ni une science ni une religion; sa fonction est de coordonner la science et la religion avec la vérité de la réalité. En l'absence de révélation, ou à défaut de l'accepter ou de la comprendre, les hommes ont toujours eu recours a leurs futiles essais de métaphysique, celle-ci étant le seul substitut humain a la révélation de la vérité ou à la mota de la personnalité morontielle.

La science du monde matériel permet aux hommes de contrôler, et dans une certaine mesure de dominer, leur entourage physique. La religion de l'expérience spirituelle est la source de l'impulsion de fraternité qui permet aux hommes de vivre ensemble dans les complexités de la civilisation d'une ère scientifique. Avec plus de certitude que la métaphysique, la révélation procure un terrain de rencontre pour les découvertes de la science et celles de la religion; elle rend possible la tentative humaine pour relier ces domaines de pensée séparés, mais interdépendants, en une philosophie bien équilibrée empreinte de stabilité scientifique et de certitude religieuse.

Au stade humain, rien ne peut, être prouvé absolument; la science et la religion sont toutes deux fondées sur des hypothèses. Sur le niveau morontiel, les postulats de la science et de la religion sont susceptibles d'être partiellement prouvés par la logique de la mota. Sur le niveau spirituel de statut maximum, la nécessité d'une preuve finie disparaît graduellement devant l'expérience effective de la réalité. Même alors, beaucoup de choses des domaines hyperfinis restent improuvées.

Toutes ces divisions de la pensée humaine sont basées sur certaines suppositions qui, malgré l'absence de preuves, sont acceptées par la sensibilité à la réalité, inhérente aux facultés mentales humaines. La science entreprend sa carrière de raisonnement tant vantée en admettant la réalité de trois choses: la matière, le mouvement, et la vie. La religion commence par l'hypothèse que trois facteurs sont valables, la pensée, l'esprit, et l'univers -- l'Être Suprême.

La science devient le domaine mental des mathématiques, de l'énergie, et de la matière temporelle dans l'espace. La religion ne prétend pas s'occuper seulement de l'esprit temporel et fini, mais aussi de l'esprit d'éternité et de suprématie. C'est seulement par une longue expérience de la mota, de l'intelligence morontielle, que ces deux manières extrêmes de percevoir l'univers peuvent être amenées à fournir des interprétations analogues sur les origines, les fonctions, les relations, les réalités, et les destinées. C'est par l'entrée dans le circuit des Sept Maîtres Esprits que la divergence entre l'énergie et l'esprit est harmonisée au maximum. La première unification de cette divergence a lieu dans la Déité du Suprême, et son unité finale se réalise dans l'infinité de la Source-Centre Première, le JE SUIS.

La raison est l'acte de reconnaître les conclusions de la conscience concernant l'expérience dans et avec le monde physique d'énergie et de matière. La foi est l'acte de reconnaître la validité de la conscience spirituelle -- chose non susceptible d'être humainement prouvée d'une autre manière. La logique est la progression synthétique de l'unité entre la foi et la raison à la recherche de la vérité; elle est basée sur les facultés mentales constitutives des mortels, la reconnaissance innée des choses, des significations, et des valeurs.

La présence de l'Ajusteur de Pensé, apporte une preuve effective de la réalité, spirituelle. Toutefois, la validité de cette présence n'est pas démontrable au monde extérieur, mais seulement à celui qui fait l'expérience d'être habité par Dieu. La conscience d'avoir un Ajusteur est basé sur la réception intellectuelle de la vérité, la perception supra-mentale de la bonté et les motifs de la personnalité pour aimer.

La science découvre le monde matériel, la religion l'évalue, et la philosophie essai d'interpréter ses significations en coordonnant le point de vue matériel scientifique avec le concept spirituel religieux. Toutefois, l'histoire est un domaine dans lequel la science et la religion ne pourront peu être jamais se mettre pleinement d'accord.

8. -- PHILOSOPHIE ET RELIGION

Bien que la science et la philosophie puissent toutes deux admettre la probabilité de Dieu par leur raison et leur logique, seul un homme conduit par l'esprit dans son expérience religieuse personnelle peut affirmer avec certitude que cette Déité suprême et personnelle existe. Par la technique d'une incarnation de la vérité vivante, l'hypothèse philosophique de la probabilité de Dieu devient une réalité religieuse.

Le désarroi au sujet de la certitude expérientielle de Dieu provient des interprétations et descriptions dissemblables de cette expérience par des individus séparés et par des hommes de races différentes. On peut avoir très valablement fait l'expérience de Dieu, mais les discours au sujet de Dieu sont intellectuels et philosophiques, donc divergents et souvent spécieux au point que l'on s'y perd.

Un homme bon et noble peut être parfaitement amoureux de sa femme, mais absolument incapable de passer d'une manière satisfaisante un examen écrit sur l'amour conjugal. Un autre homme aimant peu ou prou son épouse peut passer très honorablement cet examen. La manière imparfaite dont celui qui aime perçoit la vraie nature de l'objet aimé n'invalide pas le moins du monde la réalité ou la sincérité de son amour.

Si vous croyez vraiment en Dieu -- si vous le connaissez et l'aimez par la foi -- ne permettez en aucune manière à cette expérience d'être minimisée ou dépréciée par les insinuations dubitatives de la science, les chicanes de la logique, les postulats de la philosophie, ou les adroites suggestions d'âmes bien intentionnées qui voudraient créer une religion sans Dieu.

La certitude des croyants qui connaissent Dieu ne devrait pas être troublée par l'incertitude des matérialistes incrédules. Ce sont plutôt la foi profonde et la certitude inébranlable des croyants expérientiels qui devraient lancer un puissant défi à l'incertitude des incroyants.

Pour rendre le maximum de services à la science et à la religion, la philosophie devrait éviter les deux extrêmes: le matérialisme et le panthéisme. Seule une philosophe qui reconnaît la réalité de la personnalité   -- sa permanence en présence du changement -- peut avoir une valeur morale pour les hommes et servir de liaison entre les théories de la science matérielle et celles de la religion spirituelle. La révélation vient compenser les faiblesses de la philosophie en évolution.

9. -- L'ESSENCE DE LA RELIGION

La théologie s'occupe du contenu intellectuel de la religion; la métaphysique (révélation) traite de ses aspects philosophique. L'expérience religieuse est le contenu spirituel de la religion. L'expérience spirituelle de la religion personnelle reste authentique et valable malgré les fantaisies mythologiques et les illusions psychologiques du contenu intellectuel de la religion, malgré les hypothèses erronées de la métaphysique et ses techniques pour se tromper soi-même, malgré les déformations politiques et les travestissements socio-économiques du contenu philosophique de la religion.

La religion ne concerne pas seulement les manières de penser, mais aussi les manières de ressentir, d'agir, et de vivre. La pensée est plus étroitement reliée à la vie matérielle; elle devrait principalement, mais non complètement, être dominée par la raison et par les faits de la science; elle devrait l'être par la vérité dans ses extensions immatérielles vers les domaines de l'esprit. Quelles que soient les illusions et les erreurs de votre théologie, votre religion peut rester tout à fait sincère et éternellement vraie.

Le bouddhisme dans sa forme originelle est l'une des meilleures religions sans Dieu qui soient apparues dans toute l'histoire évolutionnaire d'Urantia, bien que cette foi ne soit pas restée athée au cours de son développement. La religion sans foi est une contradiction. La religion sans Dieu est une incompatibilité philosophique et une absurdité intellectuelle.

L'origine magique et mythologique de la religion naturelle n'infirme ni la réalité et la vérité des religions ultérieures de révélation, ni le parfait évangile sauveur de la religion de Jésus. La vie et les enseignements de Jésus ont définitivement dépouillé la religion des superstitions de la magie, des illusions de la mythologie, et de l'esclavage du dogmatisme traditionnel; mais la magie et la mythologie primitives avaient très efficacement préparé le chemin à une religion ultérieure et supérieure en admettant l'existence et la réalité de valeurs et d'êtres supra-matériels.

Bien que l'expérience religieuse soit un phénomène subjectif purement spirituel, cette expérience comporte une attitude de foi positive et vivante envers les royaumes les plus élevés de la réalité objective universelle. L'idéal de la philosophie religieuse est une foi-confiance capable d'amener le croyant à dépendre sans réserve de l'amour absolu du Père Universel de l'univers des univers. Cette authentique expérience religieuse transcende de loin l'objectivation philosophique des désirs idéalistes; elle considère réellement le salut comme acquis et s'occupe uniquement d'apprendre et de faire la volonté du Père du Paradis. Cette religion a pour signes la foi en une Déité suprême, l'espoir d'une survie éternelle, et l'amour, spécialement l'amour du prochain.

Quand la théologie domine la religion, la religion meurt; elle devient une doctrine au lieu d'être une vie. La mission de la théologie consiste simplement à faciliter la prise de conscience d'une expérience spirituelle personnelle. La théologie constitue l'effort religieux pour définir, clarifier, exposer, et justifier les prétentions expérientielles de la religion qui, en dernière analyse, ne peuvent être validées que par une foi vivante. Dans la philosophie su supérieure de l'univers, la sagesse comme la raison s'allient à la foi. La sagesse, la raison, et la foi sont les accomplissements humain les plus élevés. La raison présente à l'homme le monde des faits, les choses; la sagesse le fait pénétrer dans un monde de vérité, de relations; la foi l'initie à un monde de divinité, d'expérience spirituelle.

La foi emmène bien volontiers la raison aussi loin que la raison peut aller; la foi continue ensuite son chemin avec la sagesse jusqu'à sa pleine limite philosophique; après cela elle ose se lancer dans le voyage sans limites et sans fin de l'univers, en seule compagnie de la VÉRITÉ.

La science (la connaissance) est fondée sur l'hypothèse inhérente (l'esprit adjuvat) que la raison est valable, que l'univers est susceptible d'être compris. La philosophie (compréhension coordonné) est fondée sur l'hypothèse inhérente (l'esprit de sagesse) que la sagesse est valable, qu'il est possible de coordonner l'univers matériel avec le spirituel. La religion (la vérité de l'expérience spirituelle personnelle) est basée sur l'hypothèse inhérente (l'Ajusteur de Pensée) que la foi est valable, que Dieu est susceptible d'être connu et atteint.

La pleine conception de la réalité de la vie humaine consiste en un consentement progressif à croire ces hypothèses de la raison, de la sagesse, et de la foi. La vie correspondante est motivée par la vérité et dominée par l'amour, lesquels sont les idéaux de la réalité cosmique objective dont l'existence ne peut être démontrée matériellement.

Une fois que la raison reconnaît le bien et le mal, elle fait montre de sagesse; quand la sagesse choisit entre le bien et le mal, entre la vérité et l'erreur, elle démontre la gouverne de l'esprit. C'est ainsi que les rôles de la pensée, de l'âme, et de l'esprit sont toujours étroitement unis et fonctionnellement associés. La raison s'occupe des connaissances objectives; la sagesse s'occupe de la philosophie et de la révélation; la foi s'occupe de l'expérience spirituelle vivante. Par la vérité, l'homme atteint la beauté, et par l'amour spirituel il s'élève à la bonté.

La foi ne conduit pas seulement à un sentiment mystique de la présence divine, mais elle conduit surtout à connaître Dieu. Il ne faut pas que la foi soit influencée à l'excès par ses conséquences émotives. La vraie religion est une expérience de croyance et de connaissance aussi bien que de satisfaction des sentiments.

La réalité de l'expérience religieuse est proportionnelle à son contenu spirituel, et cette réalité est transcendante par rapport à la raison, à la science, à la philosophie, et à tous les autres accomplissements humains. Les convictions résultant de cette expérience sont inattaquables; la logique de la vie religieuse défie toute contradiction; la certitude de sa connaissance est surhumaine; les satisfactions qui l'accompagnent sont magnifiquement divines; le courage est indomptable; les dévouements sont inconditionnels, les fidélités sont suprêmes, et les destinées sont finales éternelles, ultimes, et universelles.

 

[Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]

56. Unité universelle

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Category: 2. L'UNIVERS LOCAL
Created: 01 December 2025

UNITÉ UNIVERSELLE

DIEU est unité. La Déité est universellement coordonnée. L'univers des univers est un vaste mécanisme intégré qui est absolument contrôlé par une seule pensée infinie. Les domaines physiques, mentaux, et spirituels de la création universelle sont divinement reliés. Le parfait et l'imparfait sont vraiment en corrélation, et c'est pourquoi les créatures évolutionnaires finies peuvent s'élever au Paradis en obéissant au commandement du Père Universel: « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait » (1).

Les divers niveaux de la création sont tous unifiés dans les plans et l'administration des Architectes du Maître Univers. Pour la pensée circonscrite des mortels de l'espace-temps, l'univers peut présenter beaucoup de problèmes et de situations qui offrent apparemment un tableau d'inharmonie dénotant une absence de coordination effective. Il existe toutefois parmi nous des personnalités capables d'observer des domaines plus étendus de phénomènes universels; elles ont plus d'expérience dans l'art de détecter l'unité fondamentale sous-jacente à la diversité créative, et de découvrir l'unité divine répandue dans tout ce fonctionnement de la pluralité. Ces êtres perçoivent mieux le dessein unique et divin extériorisé dans toutes ces manifestations multiples d'énergie créative universelle.

  (1) Matthieu V-48.

1. -- COORDINATION PHYSIQUE

La création physique ou matérielle n'est pas infinie, mais elle est parfaitement coordonnée. Il existe des forces, des énergies, et des pouvoirs, mais tous n'ont qu'une seule origine. Les sept superunivers ont apparemment une nature double, et l'univers central une nature triple, mais le Paradis est unique et simple dans sa constitution. Il est la source effective de tous les univers matériels -- passés, présents, et futurs -- mais le fait que ceux-ci en dérivent cosmiquement est un événement d'éternité; en aucun temps, passé, présent ou futur, le cosmos matériel n'est une fraction de l'lle nucléaire de Lumière. En tant que source cosmique, le Paradis fonctionne préalablement à l'espace et antérieurement au temps. Ses dérivations paraîtraient donc dépourvues d'origine dans le temps et l'espace si elles n'émergeaient pas au travers de l'Absolu Inconditionné, leur dépositaire ultime dans l'espace, leur révélateur et régulateur dans le temps.

L'Absolu Inconditionné soutient l'univers physique, la Déité Absolue motive le délicat supercontrôle de toute la réalité matérielle, et ces deux Absolus sont fonctionnellement unifiés par l'Absolu Universel. Toutes les personnalités -- matérielles, morontielles, absonites, ou spirituelles -- comprennent mieux cette corrélation cohésive de l'univers matériel en observant que toute la réalité matérielle valable répond à la gravité convergeant au Bas-Paradis.

L'unification par la gravité est universelle et invariante. La sensibilité à l'énergie pure est également universelle et inéluctable. L'énergie pure (la force primordiale) et l'esprit pur sont entièrement pré-sensibles à la gravité. Ces forces primordiales inhérentes aux Absolus sont personnellement contrôlées par le Père Universel. Toute la gravité converge donc sur la présence personnelle du Père Paradisiaque de la pure énergie et du pur esprit, et vers sa demeure supra-matérielle.

L'énergie pure est l'ancêtre de toutes les réalités fonctionnelles relatives, non-spirituelles, tandis que le pur esprit est le potentiel du divin supercontrôle directeur de tous les systèmes énergétiques fondamentaux. Ces réalités, dont la diversité se manifeste dans tout l'espace et s'observe dans les mouvements du temps, sont toutes deux centrées dans la personne du Père du Paradis. En lui elles ne font qu'une -- il faut qu'elles, soient unifiées -- parce que Dieu est un. La personnalité du Père est absolument unifiée.

La réalité de la nature infinie de Dieu le Père ne saurait comporter de dualité semblable à l'opposition entre le domaine physique et le domaine spirituel; mais dès que nous regardons en dehors des niveaux infinis et de la réalité absolue des valeurs personnelles du Père Paradisiaque, nous constatons l'existence de ces deux réalités et nous reconnaissons qu'elles sont pleinement sensibles à sa présence personnelle. En lui toutes choses ont leur essence.

Aussitôt que l'on s'écarte du concept inconditionné de la personnalité infinie du Père du Paradis, il faut admettre que la PENSÉE est la technique inévitable pour unifier la divergence toujours plus accentuée entre l'énergie et l'esprit, les deux manifestations universelles de la personnalité originelle monolithique du Créateur, la Source-Centre Première -- le JE SUIS.

2. -- UNITÉ INTELLECTUELLE

Le Père-Pensée réalise l'expression de l'esprit dans le Fils-Parole, et obtient l'expansion de la réalité dans les vastes univers matériels par le Paradis. Les expressions spirituelles du Fils Éternel sont reliées aux niveaux matériels de la création par les fonctions de l'Esprit Infini. Celui-ci établit la corrélation entre les réalités spirituelles et les répercussions matérielles de la Déité par son ministère de pensée sensible à l'esprit et par l'action de sa pensée dirigée physiquement.

La pensée est la dotation fonctionnelle de l'Esprit Infini; elle est donc infinie en potentiel et universelle en effusion. L'idée primordiale du Père Universel s'éternise sous une double expression: d'une part le Fils Éternel spirituel, son égal en Déité, et d'autre part l'lle du Paradis. Cette dualité dans la réalité éternelle rend inévitable la pensée de Dieu, l'Esprit Infini. La pensée est l'indispensable canal de communication entre les réalités spirituelles et matérielles. Les créatures évolutionnaires matérielles ne peuvent concevoir et comprendre l'esprit intérieur que par le ministère de la pensée.

La pensée universelle et infinie pourvoit aux besoins des univers du temps et de l'espace en tant que pensée cosmique. Bien qu'elle s'étende depuis le ministère élémentaire des esprits adjuvats jusqu'à la pensée magnifique du chef exécutif d'un univers, la pensée cosmique elle-même est bien unifiée par la supervision des Sept Maîtres Esprits. Ceux-ci sont à leur tour coordonnés avec la Pensée Suprême du temps et de l'espace, et en parfaite corrélation avec la pensée omnisciente de l'Esprit Infini.

3. -- UNIFICATION SPIRITUELLE

De même que la gravitation universelle de la pensée est centrée dans la présence personnelle de l'Esprit Infini au Paradis, de même la gravitation universelle de l'esprit est centrée dans la présence personnelle du Fils Éternel au Paradis. Le Père Universel est un, mais pour l'espace-temps il se révèle dans les doubles phénomènes de pure énergie et de pur esprit.

Les réalités spirituelles du Paradis forment également une unité; mais dans toutes les situations et relations de l'espace-temps, cet esprit unique se révèle dans des phénomènes doubles, ceux des personnalités et émanations spirituelles du Fils Éternel et ceux des personnalités et influences spirituelles de l'Esprit Infini et de ses créations associées. Il existe encore une troisième manifestation -- les fragmentations de pur esprit -- le don par le Père des Ajusteurs de Pensée et autres entités spirituelles également pré-personnelles.

Quel que soit le niveau des activités universelles où vous rencontriez des phénomènes spirituels ou preniez contact avec des êtres spirituels, vous pouvez savoir qu'ils dérivent tous du Dieu qui est esprit par le ministère du Fils Spirituel et de l'Esprit Mental Infini. Cet immense esprit se manifeste comme un phénomène sur les mondes évolutionnaires selon les directives qu'il reçoit du siège des univers locaux. De ces capitales des Fils Créateurs, le Saint Esprit et l'Esprit de Vérité viennent avec le ministère des esprits-mentaux adjuvats vers les niveaux inférieurs des pensées matérielles en évolution.

C'est au niveau des Maîtres Esprits, en association avec l'Être Suprême et en tant que pensée cosmique subordonnée à la Pensée Absolue, que la pensée est le mieux unifiée. Le ministère spirituel auprès des mondes en évolution est plus directement unifié dans les personnalités résidant aux sièges des univers locaux et dans les personnes des Divines Ministres. Celles-ci sont à leur tour en corrélation presque parfaite avec le circuit paradisiaque de gravité du Fils Éternel, où se produit l'unification finale de toutes les manifestations de l'espace-temps.

L'existence en tant que créature perfectionnée peut être atteinte, entretenue, et éternisée en fusionnant la pensée consciente de soi avec un fragment de la dotation spirituelle pré-trinitaire de l'une des personnes de la Trinité du Paradis. La pensée humaine est créée par les Fils et Filles du Fils Éternel et de l'Esprit Infini. Quand elle est fusionnée avec l'Ajusteur de Pensée du Père, elle participe à la triple dotation spirituelle des royaumes évolutionnaires. Ces trois expressions spirituelles deviennent parfaitement unifiées chez les finalitaires, comme elles étaient unifiées dans l'éternité chez l'Universel JE SUIS avant qu'il ne devint le Père Universel du Fils Éternel et de l'Esprit Infini.

Il faut toujours qu'en fin de compte l'esprit soit triple dans son expression et unifié trinitairement dans son épanouissement final. L'esprit naît d'une source unique par une expression triple. En finalité, il faut qu'il atteigne son plein épanouissement dans l'unification divine que l'on expérimente en trouvant Dieu -- l'unité avec la divinité dans l'éternité. Il y parvient par le ministère de la pensée cosmique de l'expression infinie de la parole éternelle de la pensée universelle du Père.

4. -- UNIFICATION DE LA PERSONNALITÉ

Le Père Universel est une personnalité divinement unifiée; en conséquence, tous ses enfants seront aussi des personnalités pleinement unifiées avant d'atteindre Havona, s'ils sont portés vers le Paradis par le rebondissement de la force vive des Ajusteurs de Pensée partis du Paradis pour habiter la pensée des mortels conformément au commandement du Père.

La personnalité a l'aptitude innée d'étendre son rayon d'action pour unifier toutes les réalités qui la constituent. La personnalité de la Source-Centre Première, le Père Universel, unifie les sept Absolus constituant l'Infinité. La personnalité des mortels, étant un don direct et exclusif du Père Universel, possède également le potentiel capable d'unifier les facteurs constituants de la créature humaine. L'aptitude créative unifiante de toute personnalité créée est un signe de naissance de sa haute source exclusive; elle est une preuve supplémentaire de son contact ininterrompu avec la même source par le circuit de personnalité, grâce auquel la personnalité de la créature maintient un contact direct et vivifiant avec le Père Paradisiaque de toutes les personnalités.

Bien que Dieu soit manifeste à partir des domaines du Septuple jusqu'à Dieu l'Absolu, en passant par la suprématie et l'ultimité, le circuit de personnalité, centré au Paradis et dans la personne de Dieu le Père, pourvoit à l'unification complète et parfaite de toutes les expressions diverses des personnifications divines. Il y pourvoit pour toutes les personnalités créées sur tous les niveaux d'existence intelligente et dans tous les royaumes des univers parfaits, perfectionnés, ou en cours de perfectionnement.

Pour et dans les univers, Dieu est bien tout ce que nous avons dépeint, mais pour vous et toutes les autres créatures connaissant Dieu, il est un, votre Père et leur Père. Envers une personnalité, Dieu ne peut être une pluralité. Il est un Père pour chacune de ses créatures, et un enfant ne peut littéralement pas avoir plus d'un père.

Philosophiquement, cosmiquement, et par référence aux niveaux et lieux de manifestation, vous êtes bien obligés de concevoir le fonctionnement de Déités plurales et d'admettre l'existence de plusieurs Trinités; mais dans l'expérience de son contact cultuel avec chaque personnalité religieuse dans tout le maître univers, Dieu est unique. Cette Déité personnelle et unifiée est notre parent du Paradis, Dieu le Père, le donneur, le conservateur, et le Père de toutes les personnalités, depuis les hommes mortels sur les mondes habités jusqu'au Fils Éternel sur l'Ile Centrale de Lumière.

5. -- UNITÉ DE LA DÉITÉ

L'unité, l'indivisibilité de la Déité du Paradis, est existentielle et absolue. Il y a trois personnalisations éternelles de la Déité -- le Père Universel, le Fils Éternel, et l'Esprit Infini -- mais dans la Trinité du Paradis elles sont réellement une seule Déité, indivise et indivisible.

A partir du niveau originel Paradisiaque-Havonien de réalité existentielle, deux niveaux subabsolus se sont différenciés, sur lesquels le Père, le Fils, et l'Esprit ont entrepris de créer de nombreux associés et subordonnés personnels. Sous ce rapport, il serait inopportun d'aborder l'analyse de l'unification de la déité absonite sur les niveaux transcendantaux d'ultimité. Par contre, il est possible d'examiner quelques caractéristiques de la fonction unificatrice des personnalisations variées de la Déité chez lesquelles la divinité se manifeste fonctionnellement dans les divers secteurs de la création et aux différents ordres d'êtres intelligents.

L'influence effective de la divinité dans les superunivers se manifeste activement dans les opérations des Créateurs Suprêmes -- les Fils et Esprits Créateurs des univers locaux, les Anciens des Jours des superunivers, et les Sept Maîtres Esprits du Paradis. Ces êtres constituent les trois premiers niveaux de Dieu le Septuple conduisant intérieurement au Père Universel. Tout ce domaine de Dieu le Septuple se coordonne sur le premier niveau de Déité expérientielle dans l'Être Suprême en évolution.

Au Paradis et dans l'univers central, l'unité de la Déité est un fait de l'existence. Dans tous les univers évoluants du temps et de l'espace, l'unité de la Déité est un accomplissement.

6. -- UNIFICATION DE LA DÉITÉ ÉVOLUTIONNAIRE

Quand les trois personnes éternelles de la Déité agissent comme Déité indivise dans la Trinité du Paradis, elles réalisent une parfaite unité. De même quand elles créent, soit ensemble soit séparément, leur progéniture paradisiaque fait ressortir l'unité caractéristique de la divinité. La divinité d'intention manifestée par les Créateurs Suprêmes et Chefs des domaines de l'espace-temps se traduit par le potentiel de pouvoir unifiant de la souveraineté de la suprématie expérientielle.. En présence de l'unité énergétique impersonnelle de l'univers, cette suprématie constitue une tension de réalité, et cette tension ne peut se résoudre qu'en s'unifiant d'une manière adéquate avec les réalités personnelles empiriques de la Déité expérientielle.

Les réalités personnelles de l'Être Suprême émanent des Déités du Paradis. Sur le monde pilote du circuit extérieur de Havona, elles s'unissent aux prérogatives de pouvoir du Tout Puissant Suprême issu des divinités Créatrices du grand univers. En tant que personne, Dieu le Suprême existait dans Havona avant la création des sept superunivers, mais il n'y opérait que sur des niveaux spirituels. L'évolution du Pouvoir Tout Puissant de Suprématie par diverses synthèses de divinité dans les univers évoluants se traduisit par une nouvelle présence de pouvoir de la Déité, qui se coordonna avec la personne spirituelle du Suprême dans Havona au moyen de la Pensée Suprême. En même temps, la Pensée Suprême passait du potentiel résidant dans la pensée infinie de l'Esprit Infini à la pensée fonctionnelle active de l'Être Suprême.

Sur les mondes évolutionnaires des sept superunivers, les penseurs matériels ne peuvent comprendre la Déité qu'à mesure de son évolution dans cette synthèse de pouvoir et de personnalité chez l'Être Suprême. Quel que soit leur niveau d'existence, les êtres ne peuvent avoir une conception de Dieu supérieure à la faculté d'intelligence de ce niveau. C'est en reconnaissant la vérité, en appréciant la beauté, et en adorant la bonté que les hommes doivent peu à peu reconnaître un Dieu d'amour et progresser ensuite par les divins niveaux ascendants jusqu'à comprendre le Suprême. Après avoir été ainsi saisie comme un pouvoir unifié, la Déité peut ensuite être personnalisée en esprit pour être comprise et atteinte par les créatures.

Les ascendeurs humains parviennent à comprendre le pouvoir du Tout Puissant sur les capitales des superunivers, et à comprendre la personnalité du Suprême sur les circuits extérieurs de Havona, mais ils ne trouvent pas réellement l'Être Suprême comme ils sont destinés à trouver les Déités du Paradis. Même les finalitaires, qui sont des esprits du sixième stade, n'ont pas trouvé l'Être Suprême et n'ont pas de chances de le trouver avant d'avoir atteint le statut d'esprit du septième stade et avant que le Suprême n'exerce effectivement des fonctions dans les activités des futurs univers extérieurs.

Par contre, lorsque les ascendeurs trouvent le Père Universel en tant que septième niveau de Dieu le Septuple, ils ont atteint la personnalité de la Première Personne de tous les niveaux divins de relations personnelles avec des créatures de l'univers.

7. -- RÉPERCUSSIONS ÉVOLUTIONNAIRES UNIVERSELLES

Le progrès continu de l'évolution dans les univers de l'espace-temps s'accompagne de révélations constamment élargies de la Déité à toutes les créatures intelligentes. Quand l'apogée du progrès évolutionnaire est atteint sur une planète, dans un système, une constellation, un univers, un superunivers, ou dans le grand univers, c'est le signal que les fonctions de la déité s'amplifient parallèlement dans ces unités progressives de la création. Tout progrès local dans l'épanouissement de la divinité s'accompagne de certaines répercussions bien définies d'une manifestation divine accrue auprès de tous les autres secteurs de la création. En allant du Paradis vers l'extérieur, chaque nouveau domaine d'évolution compris et atteint constitue une nouvelle révélation amplifiée de la Déité expérientielle à l'univers des univers.

A mesure que les éléments d'un univers local s'ancrent progressivement dans la lumière de la vie, Dieu le Septuple se rend de plus en plus manifeste. L'évolution temporelle-spatiale d'une planète débute sous le contrôle de la première expression de Dieu le Septuple -- l'association d'un Fils Créateur et d'un Esprit Créatif. Avec l'ancrage d'un système dans la lumière, cette liaison Fils-Esprit atteint la plénitude de sa fonction. Quand une constellation tout entière est ainsi ancrée, la seconde phase de Dieu le Septuple devient plus active dans le royaume. Le parachèvement de l'évolution administrative d'un univers local s'accompagne de soins nouveaux et plus directs de la part des Maîtres Esprits du superunivers. C'est également à ce point que commencent la révélation et la compréhension toujours croissantes de Dieu le Suprême, qui atteignent leur apogée lors du passage de l'ascendeur par le sixième circuit des mondes de Havona.

Le Père Universel, le Fils Éternel, et l'Esprit Infini sont des manifestations existentielles de la déité auprès des créatures intelligentes. Elles ne s'amplifient donc pas de la même manière en des relations personnelles avec la pensée et l'esprit de toutes les créatures.

Il faudrait noter que les ascendeurs peuvent ressentir la présence impersonnelle de niveaux successifs de la Déité bien avant d'être suffisamment spiritualisés et éduqués pour arriver à reconnaître individuellement les Déités par expérience et à prendre contact avec elles en tant qu'êtres personnels.

Chaque nouvel accomplissement évolutionnaire, ainsi que toute nouvelle invasion de l'espace par des manifestations divines, s'accompagnent d'expansions simultané,es de la révélation fonctionnelle de la Déité dans les unités de toute la création existant à ce moment-là et organisées antérieurement. Une nouvelle invasion du travail administratif des univers et de leurs unités composantes peut quelquefois sembler ne pas être exécutée exactement selon la technique décrite. En effet, la pratique est d'envoyer à l'avance des groupes d'administrateurs pour préparer les ères subséquentes et successives du nouveau contrôle administratif. Même Dieu l'Ultime prévoit son supercontrôle transcendantal des univers pendant les stades avancés d'un univers local ancré dans la lumière de la vie.

A mesure que les créations de l'espace et du temps s'ancrent progressivement dans le statut évolutionnaire, nous constatons une activité nouvelle et plus complète de Dieu le Suprême, coïncidant avec le retrait correspondant des trois premières manifestations de Dieu le Septuple. Si le grand univers doit un jour être ancré dans la lumière de la vie, quelle sera alors la future fonction des manifestations Créatrices-Créatives de Dieu le Septuple si Dieu le Suprême assume le contrôle direct des créations de l'espace et du temps? Les organisateurs et pionniers des univers de l'espace-temps devront-ils être libérés pour des activités similaires dans l'espace extérieur? Nous ne le savons pas, mais nous faisons beaucoup d'hypothèses sur ces matières et sur les affaires connexes.

A mesure que les frontières de la Déité expérientielle s'étendent dans les domaines de l'Absolu Inconditionné, nous voyons comme dans une vision l'activité de Dieu le Septuple pendant les époques évolutionnaires initiales de ces créations de l'avenir. Nous ne sommes pas tous d'accord sur le futur statut des Anciens des Jours et des Maîtres Esprits superuniversels. Nous ne savons pas davantage si oui ou non l'Être Suprême interviendra dans ces créations comme dans les sept superunivers, mais nous supposons tous que les Micaëls, les Fils Créateurs, sont destinés à opérer dans les univers extérieurs. Certains soutiennent que les âges futurs verront une forme d'union plus étroite entre les Fils Créateurs et les Divines Ministres associées. Il est même possible que cette union créatrice évolue en une nouvelle expression d'identité associée-créatrice de nature ultime. En réalité, nous ne savons rien sur ces possibilités du mystérieux avenir.

Nous savons toutefois que, dans les univers du temps et de l'espace, Dieu le Septuple permet de s'approcher progressivement du Père Universel, et que cette méthode évolutionnaire est unifiée empiriquement en Dieu le Suprême. Nous pourrions en inférer que ce plan devra prévaloir dans les univers extérieurs. D'autre part, les nouveaux ordres d'êtres susceptibles d'habiter un jour ces univers pourraient être capables d'approcher la Déité sur les niveaux ultimes et par des techniques absonites. Bref, nous n'avons pas la moindre idée de la technique divine qui pourra être mise en oeuvre dans les futurs univers de l'espace extérieur.

Nous estimons néanmoins que les superunivers perfectionnés feront d'une certaine manière partie de la carrière d'ascension au Paradis des êtres qui habiteront les créations extérieures. Il est tout à fait possible que, dans cet âge futur, nous observions des citoyens de l'espace extérieur s'approchant de Havona par les sept superunivers alors administrés par Dieu le Suprême avec ou sans la collaboration des Sept Maîtres Esprits.

8. -- L'UNIFICATEUR SUPRÊME

L'Être Suprême a une triple fonction dans l'expérience des mortels. Premièrement, il est l'unificateur de la divinité spatiale-temporelle, Dieu le Septuple. Deuxièmement, il représente le maximum de Déité que des créatures finies puissent effectivement comprendre. Troisièmement, il est la seule voie d'approche pour les mortels vers l'expérience transcendantale d'association avec la pensée absonite, l'esprit éternel, et les personnalités du Paradis.

Les finalitaires ascendants sont nés dans les univers locaux; ils ont été nourris dans les superunivers et éduqués dans l'univers central. Ils embrassent donc dans leurs expériences tout le potentiel nécessaire pour comprendre la divinité spatiale-temporelle de Dieu le Septuple qui s'unifie dans le Suprême. Les finalitaires servent successivement dans des superunivers autres que ceux de leur nativité. Ils surimposent ainsi expérience sur expérience jusqu'à ce que la septuple diversité des expériences possibles pour les créatures ait été englobée dans sa plénitude. Par le ministère des Ajusteurs intérieurs, les finalitaires sont mis à même de trouver le Père Universel, mais c'est par les techniques pragmatiques qu'ils parviennent réellement à connaître Dieu. Ils sont destinés à servir et à révéler la Déité Suprême dans les futurs univers de l'espace extérieur.

Rappelez-vous tout ce que Dieu le Père et ses Fils du Paradis font pour nous; à notre tour, et en esprit, nous avons l'occasion de le faire pour l'Être Suprême émergent, et en lui. L'expérience d'amour, de joie, et de service dans l'univers est mutuelle. Dieu le Père n'a pas besoin que ses enfants lui rendent tout ce qu'il leur a donné, mais ils peuvent à leur tour l'effuser sur leurs compagnons et sur l'Être Suprême en évolution.

Tous les phénomènes de création reflètent des activités spirituelles créatrices antérieures. Jésus a dit, et c'est littéralement vrai, que « le Fils fait seulement les choses qu'il voit faire au Père » (1). A un moment donné, vous autres mortels pourrez commencer à révéler le Suprême à vos compagnons et à élargir de plus en plus cette révélation à mesure que vous vous rapprocherez du Paradis. Dans l'éternité, vous serez peut-être autorisés, en tant que finalitaires du septième stade, à faire des révélations croissantes de ce Dieu des créatures évolutionnaires sur des niveaux suprêmes -- et même absonites.

  (1) Jean VIII-38.

9. -- UNITÉ UNIVERSELLE ABSOLUE

L'Absolu Inconditionné et la Déité Absolue sont unifiés dans l'Absolu Universel. Les Absolus sont coordonnés dans l'Ultime, conditionnés dans le Suprême, et modifiés par l'espace-temps dans Dieu le Septuple. Sur les niveaux subinfinis il y a trois Absolus, mais dans l'infinité ils apparaissent comme un seul. Au Paradis il y a trois personnalisations de la Déité, mais dans la Trinité elles ne font qu'une.

Le problème philosophique majeur du maître univers est le suivant: L'Absolu (les trois Absolus considérés comme un dans l'infinité) existait-il avant la Trinité? L'Absolu est-il ancêtre de la Trinité ou la Trinité est-elle antérieure à l'Absolu?

L'Absolu Inconditionné est-il une présence-force indépendante de la Trinité? La présence de la Déité Absolue implique-t-elle le fonctionnement illimité de la Trinité? Et l'Absolu Universel est-il la fonction finale de la Trinité, ou même d'une Trinité de Trinités?

Au premier abord, le concept de l'Absolu comme ancêtre de toutes choses même de la Trinité -- semble procurer un contentement provisoire en satisfaisant la logique et en unifiant la philosophie, mais cette conclusion est infirmée par le fait que l'éternité de la Trinité du Paradis est réelle. On nous enseigne, et nous le croyons, que le Père Universel et ses associés de la Trinité sont éternels dans leur nature et dans leur existence. Logiquement, il ne reste plus alors que la conclusion philosophique suivante: pour toutes les intelligences de l'univers, l'Absolu est la réaction impersonnelle et coordonnée de la Trinité (des Trinités) à toutes les situations primaires et fondamentales de l'espace à l'intérieur ou à l'extérieur des univers. Pour toutes les personnalités intelligentes du grand univers, la Trinité du Paradis se dresse perpétuellement dans sa finalité, son éternité, sa suprématie, et son ultimité; à toutes fins utiles concernant la compréhension personnelle et claire des créatures, elle est absolue.

L'examen de ce problème par les penseurs créés les conduit au postulat final établissant l'Universel JE SUIS comme cause primordiale et source indiscutée à la fois de la Trinité et de l'Absolu. Donc, lorsque nous avons le désir ardent d'entretenir un concept personnel de l'Absolu, nous en revenons à nos idées et idéaux du Père du Paradis. Lorsque nous désirons faciliter la compréhension ou développer la conscience de cet Absolu par ailleurs impersonnel, nous retombons sur le fait que le Père Universel est aussi le Père existentiel de la personnalité absolue. Le Fils Éternel est la Personne Absolue, bien qu'au sens expérientiel il ne soit pas la personnalisation de l'Absolu. Poursuivant notre chemin, nous envisageons que les Trinités expérientielles culmineront dans la personnalisation empirique de la Déité Absolue. En même temps, nous concevons l'Absolu Universel comme constituant dans les univers et hors des univers les phénomènes de la présence manifeste d'activités impersonnelles; ces activités sont celles des associations divines, unifiées et coordonnées, de suprématie, d'ultimité, et d'infinité -- la Trinité des Trinités.

Dieu le Père n'est pas perceptible sur tous les niveaux depuis le fini jusqu'à l'infini. Bien que ses créatures, depuis celles du Paradis jusqu'à celles des mondes évolutionnaires, l'aient perçu diversement, seuls le Fils Éternel et l'Esprit Infini le connaissent en tant qu'infinité.

La personnalité spirituelle n'est absolue qu'au Paradis, et le concept de l'Absolu n'est inconditionné que dans l'infinité. La présence de la Déité n'est absolue qu'au Paradis, et il faut que la révélation de Dieu reste partielle, relative, et progressive jusqu'à ce que son pouvoir devienne empiriquement infini dans la puissance spatiale de l'Absolu Inconditionné. En même temps, la manifestation de sa personnalité deviendra pragmatiquement infinie dans la présence manifeste de la Déité Absolue, et ces deux potentiels d'infinité s'unifieront en une réalité dans l'Absolu Universel.

Au delà des niveaux subinfinis, les trois Absolus sont un, et c'est ainsi que l'infinité est réalisée par la Déité, indépendamment de la possibilité pour un autre ordre d'existence de concevoir clairement l'infinité par lui-même.

Le statut existentiel dans l'éternité implique la conscience personnelle existentielle de l'infinité, même s'il fallait encore une autre éternité pour épanouir en soi le potentiel expérientiel inhérent à une éternité infinie -- à un infini éternel.

Dieu le Père est la source de toutes les manifestations de la Déité et de la réalité, pour toutes les créatures intelligentes et tous les êtres spirituels dans tout l'univers des univers. Peu importe que vous réussissiez à atteindre Dieu le Septuple, que vous compreniez Dieu le Suprême, que vous trouviez Dieu l'Ultime, ou que vous tentiez de saisir le concept de Dieu l'Absolu, que ce soit aujourd'hui ou dans vos expériences universelles successives de l'éternel futur; en tant que personnalité, vous découvrirez, à votre satisfaction éternelle, qu'en consommant chaque aventure vous avez redécouvert sur de nouveaux niveaux expérientiels le Dieu éternel -- le Père Paradisiaque de toutes les personnalités.

Le Père Universel est l'explication de l'unité universelle telle qu'il faudra la réaliser suprêmement et même ultimement dans l'unité post-ultime des valeurs et significations absolues -- la Réalité inconditionnée.

Les Maîtres Organisateurs de Force s'en vont dans l'espace et mobilisent ses énergies pour les rendre gravitationnellement sensibles à l'attraction paradisiaque du Père Universel. Viennent ensuite les Fils Créateurs qui organisent en univers habités les forces sensibles à la gravité. Ils y développent des créatures intelligentes qui reçoivent pour elles-mêmes l'esprit du Père du Paradis et s'élèvent ensuite vers le Père pour lui ressembler dans tous les attributs possibles de la divinité.

L'avance incessante et grandissante des forces créatives du Paradis à travers l'espace semble présager que le domaine d'emprise gravitationnelle du Père Universel s'étendra toujours, et que des types variés de créatures intelligentes susceptibles d'aimer Dieu et d'être aimées de lui se multiplieront sans fin. En acquérant ainsi la connaissance de Dieu, ces créatures pourront choisir de lui ressembler, décider d'atteindre le Paradis et de trouver Dieu.

L'univers des univers est entièrement unifié. Dieu est unique en pouvoir et en personnalité. Tous les niveaux d'énergie et toutes les phases de personnalité sont coordonnés. Philosophiquement et empiriquement, en conception et en réalité, toutes les choses et tous les êtres sont centrés dans le Père du Paradis. Dieu est tout en tout; nulle chose et nul être n'existent sans lui.

10. -- VÉRITE, BEAUTÉ, ET BONTÉ

A mesure que les mondes ancrés dans la lumière de la vie progressent depuis le stade initial jusqu'à la septième époque, leurs habitants cherchent successivement à saisir la réalité de Dieu le Septuple en allant de l'adoration du Fils Créateur vers le culte de son Père du Paradis. Au cours du septième stade de l'histoire de ces mondes, les mortels progressent constamment dans la connaissance de Dieu le Suprême en discernant vaguement la réalité du ministère dominant de Dieu l'Ultime.

Durant cet âge glorieux, les hommes en progrès constant ont pour principal objectif de mieux saisir et d'épanouir plus pleinement les éléments compréhensibles de la Déité -- la vérité, la beauté, et la bonté. Cela représente l'effort des hommes pour discerner Dieu dans la matière, la pensée, et l'esprit. A mesure que les mortels poursuivent cette recherche, ils se trouvent de plus en plus absorbés dans l'étude empirique de la philosophie, de la cosmogonie, et de la divinité.

Vous saisissez quelque peu la philosophie et vous comprenez la divinité dans le culte, le service social, et l'expérience spirituelle personnelle, mais vous limitez trop souvent la recherche de la beauté -- la cosmogonie -- à l'étude des grossières tentatives artistiques humaines. La beauté, l'art, est largement une affaire d'unification de contrastes. La variété est essentielle au concept de la beauté. La beauté suprême, le summum de l'art fini, est l'épopée de l'unification de l'immensité des extrêmes cosmiques, le Créateur et les créatures. L'homme trouvant Dieu et Dieu trouvant l'homme -- la créature devenant parfaite comme le Créateur -- tel est l'accomplissement céleste de la beauté suprême, la réalisation de l'apogée de l'art cosmique.

Le matérialisme, l'athéisme, est donc le comble de la laideur, l'apogée de l'antithèse finie de ce qui est beau. La beauté suprême est le panorama où s'unifient les variantes nées d'une réalité harmonieuse préexistante.

Le fait d'atteindre les niveaux cosmiques de la pensée implique la possession des qualités suivantes:

     1. La curiosité. La faim d'harmonie et la soif de beauté. Les tentatives persistantes pour découvrir de nouveaux niveaux de relations cosmiques harmonieuses.
     2. L'appréciation esthétique. L'amour de ce qui est beau et une appréciation toujours plus poussée de la touche artistique marquant toutes les manifestations créatives sur tous les niveaux de la réalité.
     3. La sensibilité morale. En faisant comprendre clairement la vérité, l'appréciation de la beauté conduit au sentiment de l'éternelle justesse des indices permettant de reconnaître la divine bonté dans les relations de la Déité avec tous les êtres. Ainsi, même la cosmogonie conduit à la recherche des valeurs divines de réalité -- à la conscience de Dieu.

Si les mondes ancrés dans la lumière de la vie s'efforcent tant de comprendre la vérité, la beauté, et la bonté, cela tient à ce que ces valeurs qualitatives embrassent la révélation de la Déité aux royaumes du temps et de l'espace. Les significations de la vérité éternelle exercent un attrait conjugué sur la nature intellectuelle et la nature spirituelle des hommes. La beauté universelle englobe les relations et rythmes harmonieux de la création cosmique; elle constitue plus nettement l'attrait intellectuel et conduit à la compréhension unifiée et synchrone de l'univers matériel. La bonté de Dieu représente la révélation de valeurs infinies aux penseurs finis pour qu'ils la perçoivent et l'élèvent au seuil même du niveau spirituel de la compréhension humaine.

La vérité est la base de la science et de la philosophie; elle représente le fondement intellectuel de la religion. La beauté est marraine de l'art, de la musique, et des rythmes significatifs de toute expérience humaine. La bonté embrasse le sens de l'éthique, de la moralité, et de la religion -- l'appétit de perfection expérientielle.

L'existence de la beauté implique la présence d'un penseur qui l'apprécie, tout aussi certainement que le fait de l'évolution progressive indique la domination de la Pensée Suprême. La beauté consiste à reconnaître intellectuellement l'harmonieuse synthèse spatiale-temporelle des vastes diversifications de la réalité phénoménale, dont la totalité provient d'une éternelle unité préexistante.

La bonté consiste à reconnaître mentalement les valeurs relatives des divers niveaux de la perfection divine. La reconnaissance de la bonté implique un penseur ayant un statut moral, une pensée personnelle capable de discriminer entre le bien et le mal. La possession de la bonté constitue la grandeur, la mesure de la vraie réalisation divine.

La reconnaissance des vraies relations implique une pensée apte à discriminer entre la vérité et l'erreur. L'Esprit de Vérité effusé sur les penseurs d'Urantia réagit infailliblement à la vérité -- la relation spirituelle vivante de toutes les choses et de tous les êtres tels qu'ils sont coordonnés dans l'éternelle ascension vers Dieu.

Chaque impulsion d'un électron, d'une pensée, ou d'un esprit est une unité active dans tout l'univers. Seul le péché est isolé et résiste à la gravité sur les niveaux mentaux et spirituels. L'univers est un tout; nulle chose, nul être n'existent dans l'isolement. L'expansion de soi, si elle est antisociale, représente le mal en puissance. Il est littéralement vrai que « nul homme ne vit par lui-même ». L'intégration cosmique constitue la plus haute forme d'unification de la personnalité. Jésus a dit: « Si l'un de vous veut être le plus grand, qu'il devienne le serviteur de tous ».

Même la vérité, la beauté, et la bonté -- la méthode intellectuelle des hommes pour comprendre l'univers de pensée, de matière, et d'esprit -- doivent être combinées en un seul concept unifié d'un idéal divin et suprême. De même que la personnalité mortelle unifie l'expérience humaine avec la matière, la pensée, et l'esprit, de même cet idéal suprême et divin s'unifie en pouvoir dans la Suprématie et ensuite se personnalise comme un Dieu d'amour paternel.

Toute clairvoyance sur les relations entre un tout et ses parties demande que l'on ait intelligemment saisi les relations de toutes les parties avec ce tout. Dans l'univers, il s'agit de la relation des parties créées avec le Tout Créateur. La Déité devient ainsi le but transcendantal et même infini de l'épanouissement universel et éternel.

La beauté universelle consiste à reconnaître le reflet de l'lle du Paradis dans la création matérielle, tandis que la vérité éternelle est le ministère spécial des Fils Créateurs qui non seulement s'effusent sur les races mortelles mais encore répandent leur Esprit de Vérité sur tous les peuples. La divine bonté ressort plus pleinement dans le ministère affectueux des multiples personnalités de l'Esprit Infini. L'amour, la somme totale de ces trois qualités, consiste pour l'homme à percevoir Dieu comme son Père spirituel.

La matière physique est dans l'espace-temps l'ombre du rayonnement énergétique paradisiaque des Déités absolues. Les significations de la vérité sont les répercussions dans l'intellect humain de la parole éternelle de la Déité -- la compréhension temporelle-spatiale des concepts suprêmes. Les valeurs de bonté de la divinité sont les ministères miséricordieux des personnalités spirituelles de l'Universel, de l'Éternel, et de l'Infini auprès des créatures finies de l'espace-temps sur les sphères évolutionnaires.

Ces valeurs réelles significatives de la divinité sont fondues sous l'aspect d'amour divin dans les relations du Père avec chaque créature personnelle. Elles sont coordonnées en miséricorde divine chez le Fils et ses Fils. Elles manifestent leurs qualités par l'Esprit et ses enfants spirituels sous l'aspect du ministère divin, portrait de la miséricorde affectueuse pour les enfants du temps. Ces trois divinités sont manifestées primordialement par l'Être Suprême, en tant que synthèse de personnalité et de pouvoir. Elles sont diversement proclamées par Dieu le Septuple en sept associations différentes de significations et de valeurs divines, sur sept niveaux ascendants.

Pour les hommes finis, la vérité, la beauté, et la bonté embrassent la pleine révélation de la réalité divine. A mesure que cette compréhension de la Déité par l'amour trouve son expression spirituelle dans la vie des hommes qui connaissent Dieu, les fruits de la divinité leur sont donnés: paix intellectuelle, progrès social, satisfaction morale, joie spirituelle, et sagesse cosmique. Les humains avancés d'un monde au septième stade de lumière et de vie ont appris que l'amour est la plus grande chose de l'univers -- et ils savent que Dieu est amour.

L'amour est le désir de faire du bien aux autres.

 

[Présenté par un Puissant Messager en visite sur Urantia, sur requête du Corps Révélateur de Nébadon, et en collaboration avec un certain Melchizédek, Prince Planétaire vice-gérant d'Urantia.]

 

Ce fascicule sur l'Unité Universelle est le vingt-cinquième d'une série de présentations par divers auteurs parrainés, en tant que groupe, par une commission de personnalités de Nébadon comportant douze membres et opérant sous la direction de Mantutia Melchizédek. Nous avons rédigé ces exposés et les avons transcrits en langue anglaise au moyen d'une technique autorisée par nos supérieurs en l'an 1934 du temps d'Urantia, au moyen d'une technique autorisé par nos supérieurs.

55. Les sphères de lumière et de vie

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Category: 2. L'UNIVERS LOCAL
Created: 01 December 2025

LES SPHÈRES DE LUMIÈRE ET DE VIE

L'âge de lumière et de vie est l'aboutissement évolutionnaire final d'un monde du temps et de l'espace. Depuis l'époque initiale de l'homme primitif, cette planète a passé par la série des âges planétaires -- les âges antérieur et postérieur au Prince Planétaire, et les âges postérieurs à Adam, puis au Fils Magistral, puis au Fils d'effusion. Le monde est alors préparé pour l'aboutissement évolutionnaire culminant -- le statut confirmé de lumière et de vie -- par les missions planétaires successives des Fils Instructeurs de la Trinité avec leurs révélations toujours plus hautes de vérité cosmique et de sagesse divine. Dans leurs efforts pour établir l'âge planétaire final, les Fils Instructeurs bénéficient toujours de l'assistance des Brillantes Etoiles du Soir et quelquefois des Melchizédeks.

L'ère de lumière et de vie inaugurée par les Fils Instructeurs à la fin de leur mission planétaire terminale se poursuit indéfiniment sur les mondes habités. Les actes judiciaires des Fils Magistraux peuvent diviser chaque stade progressif de statut confirmé en une succession de dispensations, mais ces actes judiciaires sont purement techniques et ne modifient en rien le cours des événements planétaires.

Seules les planètes qui atteignent l'existence dans les circuits principaux du superunivers sont assurées d'une survivance perpétuelle mais, autant que nous le sachions, ces mondes ancrés dans la lumière de la vie sont destinés à poursuivre leur course dans tous les âges éternels des temps futurs.

Le déroulement de l'ère de lumière et de vie sur un monde évolutionnaire comporte sept stades, et sous ce rapport il faut noter que les mondes des mortels ayant fusionné avec l'Esprit évoluent selon des lignes identiques à ceux des séries à fusion d'Ajusteurs. Voici les sept stades de lumière et de vie:

  1. Le premier stade ou stade planétaire.
  2. Le deuxième stade ou stade systémique.
  3. Le troisième stade ou stade de la constellation.
  4. Le quatrième stade ou stade de l'univers local.
  5. Le cinquième stade ou stade du secteur mineur.
  6. Le sixième stade ou stade du secteur majeur.
  7. Le septième stade ou stade superuniversel.

A la fin du présent fascicule, ces stades de développement progressif sont décrits d'après leurs rapports avec l'organisation de l'univers, mais les valeurs planétaires de n'importe quel stade peuvent être atteintes par n'importe quel monde, tout à fait indépendamment du développement des autres mondes ou des niveaux super-planétaires d'administration de l'univers.

1. -- LE TEMPLE MORONTIEL

La présence d'un temple morontiel sur la capitale d'un monde habité est le certificat d'admission de cette sphère aux âges confirmés de lumière et de vie. Avant que les Fils Instructeurs ne quittent un monde à la fin de leur mission terminale, ils inaugurent cette époque finale d'aboutissement évolutionnaire. Ils président au jour où « le saint temple descend sur la terre » (1). Cet événement marque l'aurore de l'ère de lumière et de vie. Il est toujours honoré par la présence personnelle du Fils paradisiaque d'effusion de la planète, lequel vient assister à ce grand jour. C'est dans ce temple d'une beauté sans égale que le Fils d'effusion du Paradis fait sa proclamation au sujet de celui qui a été longtemps le Prince Planétaire de la sphère. Il le nomme Souverain Planétaire et confère à ce fidèle Fils Lanonandek de nouveaux pouvoirs et une autorité accrue sur les affaires planétaires. Le Souverain du Système est également présent et prend la parole pour confirmer ces déclarations.

Un temple morontiel est divisé en trois parties. Au centre se trouve le sanctuaire du Fils paradisiaque d'effusion. A droite se trouve le siège de l'ancien Prince Planétaire désormais Souverain Planétaire; quand ce Fils Lanonandek est présent dans le temple, les individus les plus spiritualisés du royaume peuvent le voir. A gauche se trouve le siège du chef intérimaire des finalitaires attachés à la planète.

Bien que l'on ait parlé des temples planétaires comme « descendant du ciel », aucun matériau n'est en réalité amené du siège du système. L'architecture de chaque temple est élaborée en miniature sur la capitale systémique. Les superviseurs de Pouvoir Morontiel apportent ensuite sur la planète ces plans approuvés, et là, en association avec les Maîtres Contrôleurs Physiques, ils procèdent à la construction du temple morontiel conformément aux spécifications.

Un temple morontiel moyen peut contenir environ trois cent mille spectateurs. Ces édifices ne sont utilisés ni pour le culte, ni pour des jeux, ni pour recevoir des télécommunications. Ils sont consacrés aux cérémonies spéciales de la planète, telles que communications avec le Souverain Systémique ou avec les Très Hauts, cérémonies spéciales d'évocation destinées à révéler la présence personnelle d'êtres spirituels, et contemplations cosmiques silencieuses. C'est là que les écoles de philosophie cosmique organisent leurs exercices de gradation, et c'est également là que les humains du royaume reçoivent la reconnaissance planétaire pour de grands services sociaux et pour d'autres accomplissements remarquables.

Le temple morontiel sert aussi de lieu de réunion pour assister au transfert des mortels vivants à l'existence morontielle. C'est parce que le temple de transfert est construit en matériaux morontiels qu'il n'est pas détruit par la gloire éclatante du feu consumant qui anéantit si complètement le corps physique des mortels y subissant la fusion définitive avec leur Ajusteur divin. Sur une grosse sphère, ces éclairs de départ sont presque continus et, à mesure que le nombre des transferts augmente, on construit dans différentes zones de la planète des sanctuaires auxiliaires de vie morontielle. Il n'y a pas longtemps, j'ai séjourné sur une planète très septentrionale où vingt-cinq de ces sanctuaires étaient fréquentés.

Sur les mondes se préparant à l'ancrage, planètes sans temple morontiel, les éclairs de fusion se produisent souvent dans l'atmosphère planétaire; le candidat au transfert y est élevé par les médians et les contrôleurs physiques.

  (1) Cf. Apocalypse XI-19.

2. -- MORT ET TRANSFERT

La mort physique naturelle n'est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l'ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas. Ils sont transférés directement de la vie incarnée à l'existence morontielle.

Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l'état morontiel -- la fusion de l'âme immortelle avec l'Ajusteur intérieur -- a lieu avec une fréquence qui s'accroît proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques hommes au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais avec l'assaut des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions d'Ajusteurs chez les humains en progrès, avant la fin de leur vie incarnée qui, par ailleurs, ne cesse de s'allonger. A l'époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle.

Plus tard encore dans l'ère de lumière et de vie, les médians ou leurs associés sentent l'approche de l'état où une âme va probablement s'unir avec son Ajusteur. Ils le signifient aux gardiens de la destinée qui, à leur tour, communiquent le renseignement au groupe finalitaire sous la juridiction duquel le mortel travaille. Ensuite le Prince Planétaire invite ce mortel à se démettre de toutes ses fonctions planétaires, à faire ses adieux à son monde d'origine, et à se présenter au temple intérieur du Souverain Planétaire pour y attendre le transit morontiel, l'éclair de transfert entre le domaine matériel de l'évolution et le niveau morontiel de progression pré-spirituelle.

Quand la famille, les amis, et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les corps humains de l'action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l'éclair de vie » délivrant des liens de la chair le candidat à l'ascension. Cet éclair opère sur le mortel évolutionnaire toutes les transformations que la mort naturelle effectue sur ceux qu'elle délivre de la chair.

Beaucoup de candidats à la fusion peuvent être rassemblés en même temps dans le temple spacieux. Quelle merveilleuse occasion pour les mortels de se réunir ainsi pour assister à l'ascension de leurs bien-aimés dans des flammes spirituelles, et quel contraste avec les âges antérieurs où les hommes devaient livrer leurs morts à l'emprise des éléments terrestres! Les scènes de pleurs et de lamentations des époques primitives de l'évolution humaine sont maintenant remplacées par une joie extatique et un enthousiasme sublime. Les mortels connaissant Dieu font des adieux temporaires à leurs bien-aimés et sont dissociés de leurs attaches matérielles par les feux spirituels de la grandeur ardente et de la gloire ascendante. Sur les mondes ancrés dans la lumière de la vie, les « funérailles » sont des occasions de joie suprême, de satisfaction profonde, et d'espérance inexprimable.

L'âme des mortels en progrès est de plus en plus remplie de foi, d'espoir, et d'assurance. L'esprit qui imprègne les spectateurs entourant le sanctuaire de transition ressemble à celui d'amis et de parents joyeux qui assisteraient aux examens de diplôme d'un candidat de leur groupe, ou qui se réuniraient pour être témoins de l'octroi d'un grand honneur à un membre de leur ordre. Il serait certainement avantageux que des humains moins évolués apprennent quelque peu à considérer la mort naturelle avec la même gaieté et le même enjouement.

Après l'éclair de fusion, les observateurs terrestres ne peuvent plus rien voir de leurs compagnons transférés. Les âmes transférées se rendent directement par transit d'Ajusteurs à la salle de résurrection du monde approprié d'éducation morontielle. Les affaires concernant le transfert de mortels vivants au monde morontiel sont supervisées par un archange affecté à la sphère le jour où celle-ci a été ancrée dans la lumière de la vie.

A l'époque où un monde atteint le quatrième stade de lumière et de vie, plus de la moitié des humains quittent la planète par transfert sans passer par la mort. La diminution du nombre des morts se poursuit constamment, mais je ne connais aucun système dont les mondes habités, même ancrés depuis longtemps dans la vie, soient entièrement délivrés de la mort naturelle comme technique pour échapper aux liens de la chair. Jusqu'à ce que cet état supérieur d'évolution planétaire soit uniformément atteint, il faut que les mondes d'entraînement morontiels de l'univers local continuent à servir de sphères éducatives et culturelles aux morontiens dont l'évolution progresse. L'élimination de la mort est théoriquement possible mais, d'après ce que j'ai observé, elle ne s'est pas encore produite. Peut-être ce statut est-il susceptible d'être atteint dans les lointaines étapes futures des époques successives marquant le septième stade de vie planétaire ancrée.

Les âmes humaines transférées durant les âges d'épanouissement des sphères ancrées ne passent pas par les mondes des maisons. Elles ne séjournent pas non plus sur les mondes morontiels du système ou de la constellation pour y étudier. Elles ne passent par aucune des phases primitives de la vie morontielle. Ces ascendeurs sont les seuls qui évitent d'aussi près la transition morontielle entre l'existence matérielle et le statut semi-spirituel. L'expérience initiale de ces mortels saisis par-le-Fils dans leur carrière ascendante a lieu dans les services des mondes de progression du siège de l'univers local. Partant ensuite de ces mondes d'étude de Salvington, ils retournent comme instructeurs sur les mondes qu'ils ont court-circuités et se dirigent ensuite vers le centre paradisiaque par la route établie pour l'ascension des mortels.

Si vous pouviez seulement visiter une planète à un stade avancé de développement, vous saisiriez vite les raisons qui motivent une réception différenciée des ascendeurs sur les mondes des maisons et sur les mondes morontiels supérieurs. Vous comprendriez aisément que des êtres quittant des sphères hautement évoluées sont prêts à reprendre leur ascension du Paradis bien avant la moyenne des mortels arrivant d'un monde désordonné et arriéré comme Urantia.

Quel que soit le niveau d'aboutissement planétaire d'où les hommes partent pour s'élever aux mondes morontiels, les sept sphères des maisons leur fournissent d'amples occasions d'acquérir par expérience comme maîtres-élèves toutes les notions qui leur manquent à cause du statut avancé de leur planète natale.

L'univers ne manque jamais d'appliquer ces techniques d'égalisation destinées à veiller à ce que nul ascendeur ne soit privé de rien d'essentiel à son expérience d'ascension.

3. -- LES ÂGES D'OR

Durant l'âge de lumière et de vie, le monde prospère de plus en plus sous le règne paternel du Souverain Planétaire. A ces époques, les mondes progressent avec la force vive d'un seul langage, d'une seule religion, et, sur les sphères normales, d'une seule race; mais cet âge n'est pas parfait. Les mondes ont encore des hôpitaux bien installés, des cliniques pour prendre soin des malades. Il y subsiste encore le problème de soigner les blessures accidentelles et les infirmités inévitables qui accompagnent la décrépitude de l'âge et les troubles de la sénilité. La maladie n'a pas encore été entièrement vaincue et les animaux terrestres n'ont pas été parfaitement domestiqués, mais ces mondes ressemblent à des paradis en comparaison des premiers temps de l'homme primitif durant l'âge qui précède le Prince Planétaire. Si vous pouviez être transportés subitement sur une planète à ce stade de développement, vous qualifieriez instinctivement ce royaume de ciel sur terre.

Un gouvernement humain pour la conduite des affaires matérielles continue à fonctionner pendant toute cette ère de progrès et de perfection relatifs. Sur un monde que j'ai récemment visité et qui en était au premier stade de lumière de la vie, les activités publiques étaient financées par la technique de la dîme. Chaque travailleur adulte -- et tous les citoyens valides travaillaient à quelque chose -- payait dix pour cent de ses revenus ou de ses plus-values au trésor public qui en disposait de la manière suivante:

     1. Trente pour cent étaient dépensés pour la promotion de la vérité -- science, éducation, et philosophie.
     2. Trente pour cent étaient consacrés à la beauté -- jeux, loisirs sociaux, et arts.
     3. Trente pour cent étaient consacrés à la bonté -- services sociaux, altruisme, et religion.
     4. Dix pour cent étaient affectés aux réserves d'assurance contre le risque d'incapacité de travail résultant d'accidents, de maladies, de vieillesse, ou de désastres inéluctables.

Les ressources naturelles de cette planète étaient administrées comme des possessions sociales, des propriétés de la communauté.

Le plus grand honneur conféré à un citoyen était l'ordre du « service suprême », le seul titre de reconnaissance que l'on décernait dans le temple morontiel. Il était attribué à ceux qui s'étaient longtemps distingués dans une phase de découvertes supra-matérielles ou de service social planétaire.

La plupart des postes sociaux et administratifs étaient tenus conjointement par un homme et une femme. La majeure partie de l'enseignement était aussi donnée conjointement, et les responsabilités judiciaires étaient toutes assumées par des couples associés similaires.

Sur ces mondes superbes, la période de fécondité des femmes n'est pas très prolongée. Il n'est pas souhaitable qu'il y ait de trop grands écarts d'âge entre les enfants d'une même famille. Quand ils sont rapprochés, ils peuvent beaucoup mieux contribuer à leur éducation mutuelle. Sur ces planètes, ils sont magnifiquement éduqués par des systèmes compétitifs d'efforts assidus dans les domaines et départements avancés où l'on réalise des accomplissements divers dans la maîtrise de la vérité, de la beauté, et de la bonté. Cependant, même les sphères glorifiées présentent une bonne moisson de mal, tant réel que potentiel, qui stimule le choix entre la vérité et l'erreur, entre le bien et le mal, entre le péché et la droiture.

Quoi qu'il en soit, il existe une pénalité certaine et inévitable attachée à l'existence humaine sur les planètes évolutionnaires avancées. Lorsqu'un monde ancré progresse au delà du troisième stade de lumière et de vie, tous les ascendeurs sont destinés à recevoir, avant d'atteindre le secteur mineur, une affectation temporaire d'une sorte ou d'une autre sur une planète passant par les stades primitifs de l'évolution.

Chaque ère successive représente des accomplissements plus élevés dans toutes les phases d'aboutissement planétaire. Au stade initial de la lumière, la révélation de la vérité est élargie jusqu'à embrasser les opérations de l'univers des univers. Au cours du second âge, l'étude de la Déité tend à approfondir le concept protéen (1) de la nature, de la mission, du ministère, des associations, de l'origine, et de la destinée des Fils Créateurs, premier niveau de Dieu le Septuple.

Quand une planète de la dimension d'Urantia est assez bien ancrée, elle dispose d'une centaine de sous-centres administratifs. Ces centres subordonnés sont présidés par un membre des groupes suivants d'administrateurs qualifiés:

     1. Les jeunes Fils et Filles Matériels amenés du siège systémique pour travailler comme assistants de l'Adam et de l'Ève régnants.
     2. Les descendants de l'état-major semi-mortel du Prince Planétaire qui furent procréés sur certains mondes en vue de cette responsabilité et de quelques autres.
     3. La progéniture planétaire directe d'Adam et d'Ève.
     4. Les médians matérialisés et humanisés.
     5. Les mortels ayant statut de fusion avec leur Ajusteur et qui, sur leur propre demande et sur ordre de l'Ajusteur Personnalisé ayant rang de chef de clan universel, sont temporairement dispensés de transfert pour pouvoir conserver sur la planète certains postes administratifs importants.
     6. Les mortels spécialement entraînés sortant des écoles planétaires d'administration et ayant mérité l'ordre du suprême service du temple morontiel.
     7. Certaines commissions élues de trois citoyens bien qualifiés, parfois choisis par la communauté sous la direction du Souverain Planétaire d'après leur aptitude spéciale à accomplir certaines tâches définies nécessaires dans ce secteur planétaire particulier.

Le grand handicap qui confronte Urantia pour atteindre la haute destinée planétaire de lumière et de vie provient des problèmes de la maladie, de la dégénérescence, de la guerre, des races multicolores, et du multilinguisme.

Nul monde évolutionnaire ne peut espérer progresser au delà du premier stade d'ancrage dans la lumière sans s'être rallié à un seul langage, une seule religion, une seule philosophie. Le fait de n'appartenir qu'à une race facilite grandement cet accomplissement, mais l'existence de nombreux peuples sur Urantia n'exclut pas l'aboutissement à des stades supérieurs.

  (1) Dans le sens de : susceptible de changer de forme à volonté comme Protée. 

4. -- RAJUSTEMENTS ADMINISTRATIFS

Au cours des stades successifs de l'existence ancrée, les mondes habités font de merveilleux progrès sous la sage et sympathique administration des volontaires du Corps de la Finalité, ascendeurs ayant atteint le Paradis et revenus apporter leur ministère à leurs frères incarnés. Ces finalitaires coopèrent activement avec les Fils Instructeurs de la Trinité, mais ne commencent pas à participer réellement aux affaires du monde avant l'apparition sur terre du temple morontiel.

Après que le ministère planétaire du Corps de la Finalité ait été officiellement installé, la majorité des légions célestes se retire, mais les gardiens séraphiques de la destinée continuent leur ministère personnel auprès des mortels progressant dans la lumière. Ces anges arrivent même en nombre toujours croissant pendant les âges ancrés, car des groupes de plus en plus importants d'êtres humains atteignent durant leur vie sur la planète le troisième cercle cosmique d'aboutissement humain coordonné.

Ceci n'est que le premier des ajustements administratifs accompagnant le déroulement des âges successifs d'accomplissements de plus en plus brillants sur les mondes habités passant du premier au septième stade d'existence ancrée.

   1. Le premier stade de lumière et de vie. Un monde à ce stade initial d'ancrage est administré par trois chefs:

     a) Le Souverain Planétaire tout de suite conseillé par un Fils Instructeur de la Trinité, très probablement le chef du dernier corps de ces Fils destinés à opérer sur la planète;
     b) Le chef du corps planétaire des finalitaires;
     c) Adam et Ève qui, conjointement, unifient le double commandement du Prince-Souverain et du chef des finalitaires.

Agissant comme interprètes pour les gardiens séraphiques et les finalitaires, se situent les créatures médianes élevées et libérées. L'un des derniers actes des Fils Instructeurs de la Trinité dans leur mission terminale consiste à libérer les médians du royaume et à les promouvoir (ou à les rétablir) au statut planétaire avancé en les affectant à des postes de responsabilité dans la nouvelle administration de la sphère ancrée. Des modifications suffisantes ont déjà été effectuées dans le champ de la vision humaine pour permettre aux mortels de reconnaître ces cousins du régime adamique initial, jusque là invisibles. Cela est rendu possible par les découvertes finales de la science physique en liaison avec les fonctions planétaires accrues des Maîtres Contrôleurs Physiques.

Le Souverain Systémique a autorité pour libérer les médians à n'importe quel moment après le premier stade d'ancrage, pour leur permettre de s'humaniser sur le niveau morontiel avec l'aide des Porteurs de Vie et des contrôleurs physiques. Ensuite, après avoir reçu leurs Ajusteurs de Pensée, ils pourront entreprendre leur ascension du Paradis.

Au troisième stade et aux suivants, quelques médians opèrent encore comme personnalités de contact pour les finalitaires, mais à mesure que l'on entre dans les stades successifs de lumière et de vie, de nouveaux agents de liaison viennent remplacer la plupart des médians; il en reste très peu au delà du quatrième stade de lumière. Le septième stade sera témoin de l'arrivée des premiers agents absonites venant du Paradis pour servir de remplaçants à certaines créatures de l'univers.

   2. Le second stade de lumière et de vie. Cette époque est marquée sur les mondes par l'arrivée d'un Porteur de Vie qui devient le conseiller bénévole des chefs planétaires au sujet des nouveaux efforts à faire pour purifier et stabiliser la race mortelle. C'est ainsi que les Porteurs de Vie participent activement au progrès évolutif de la race humaine -- physiquement, socialement, et économiquement. Ils étendent alors leur supervision pour purifier davantage les lignées humaines, en éliminant radicalement les retardataires qui subsistent avec un potentiel inférieur de nature intellectuelle, philosophique, cosmique, et économique. Ceux qui préparent et implantent la vie sur un monde habité sont pleinement qualifiés pour conseiller les Fils et Filles Matériels qui jouissent d'une autorité entière et indiscutée pour purger la race en évolution de toutes les influences nuisibles.

A partir du second stade et pendant toute la carrière d'une planète ancrée, les Fils Instructeurs servent de conseillers aux finalitaires. Durant ces missions, ils servent bénévolement et non par désignation, et ils servent exclusivement auprès du corps finalitaire; toutefois, avec le consentement du Souverain Systémique, l'Adam et l'Ève Planétaires peuvent les prendre comme conseillers.

   3. Le troisième stade de lumière et de vie. Durant cette époque, les mondes habités parviennent à une nouvelle appréciation des Anciens des Jours, seconde phase de Dieu le Septuple. Les représentants de ces chefs de superunivers ouvrent alors de nouvelles relations avec l'administration planétaire.

Dans chacun des âges successifs d'existence ancrée, les finalitaires servent en des capacités toujours accrues. Il existe une liaison opératoire étroite entre les finalitaires, les Etoiles du Soir (les super-anges), et les Fils Instructeurs de la Trinité.

Durant cet âge ou le suivant, un Fils Instructeur, assisté de son quatuor d'esprits tutélaires, est attaché au chef administratif humain élu, lequel devient l'associé du Souverain Planétaire comme administrateur conjoint des affaires du monde. Les chefs administratifs humains servent pendant vingt-cinq ans du temps planétaire. C'est ce nouveau développement qui rend aisé à l'Adam et à l'Ève Planétaires de se libérer, au cours des âges suivants, du monde où ils ont été affectés si longtemps.

Les quatuors d'esprits tutélaires sont composés du chef séraphique de la sphère, du conseiller sécoraphique superuniversel, de l'archange des transferts, et de l'omniaphin qui agit comme représentant personnel de la Sentinelle Affectée stationnée au siège du système. Ces conseillers ne formulent jamais d'avis à moins qu'on ne leur en demande.

   4. Le quatrième stade de lumière et de vie. Les Fils Instructeurs de la Trinité apparaissent dans de nouveaux rôles. Assistés par les fils trinitisés par des créatures associés depuis longtemps à leur ordre, ils viennent maintenant sur les mondes comme conseillers et consultants bénévoles auprès du Souverain Planétaire et de ses associés. Les couples de fils trinitisés du Paradis-Havona et de fils ascendeurs trinitisés représentent des points de vue universels différents et des expériences personnelles diverses qui sont extrêmement utiles aux chefs planétaires.

A tout moment après ce quatrième stade, l'Adam et l'Ève Planétaires peuvent introduire auprès du Fils Créateur Souverain une demande pour être relevés de leurs devoirs planétaires en vue de commencer leur ascension du Paradis. Ils peuvent aussi rester sur la planète pour diriger l'ordre nouvellement apparu d'une société à spiritualité croissante, composée de mortels avancés qui s'efforcent de comprendre les enseignements philosophiques des finalitaires, exposés par les Brillantes Etoiles du Soir. Celles-ci sont maintenant affectées à ces mondes pour collaborer par paires avec les seconaphins venus du siège du superunivers.

Les finalitaires s'occupent principalement d'inaugurer les activités nouvelles et supra-matérielles de la société -- sociales, culturelles, philosophiques, cosmiques, et spirituelles. Aussi loin que nous puissions discerner, ils poursuivront ce ministère très tard dans la septième époque de stabilité évolutionnaire. Il est possible qu'ils aillent ensuite l'exercer dans l'espace extérieur, et dans ce cas nous supposons qu'ils pourraient être remplacés par des êtres absonites venant du Paradis.

   5. Le cinquième stade de lumière et de vie. Les rajustements de ce stade d'existence ancrée concernent presque entièrement le domaine physique et intéressent au premier chef les Maîtres Contrôleurs Physiques.

   6. Sixième stade de lumière et de vie comporte le développement de nouvelles fonctions des circuits mentaux du royaume. La sagesse cosmique paraît devenir partie constituante du ministère universel de la pensée.

   7. Le septième stade de lumière et de vie. De bonne heure dans la septième époque, l'Instructeur de la Trinité qui conseille le Souverain Planétaire est rejoint par un conseiller bénévole envoyé par les Anciens des Jours. Il s'y ajoutera plus tard un troisième conseiller envoyé par l'Administrateur Suprême du superunivers.

A un moment donné de cette époque et si cela n'a pas eu lieu auparavant, Adam et Ève sont toujours relevés de leurs devoirs planétaires. Si le corps finalitaire comprend un Fils Matériel, ce dernier peut devenir associé du chef administratif humain; un Melchizédek est parfois volontaire pour opérer en cette capacité. S'il y a un médian parmi les finalitaires, tous les médians encore sur la planète sont immédiatement libérés.

Après avoir été relevés de leur affectation millénaire, un Adam et une Ève Planétaires peuvent choisir parmi les carrières suivantes:

     1. Ils peuvent obtenir leur relève planétaire et partir immédiatement du siège de l'univers pour leur carrière du Paradis en recevant des Ajusteurs de Pensée après avoir terminé leur expérience morontielle.
     2. Très souvent, un Adam et une Ève reçoivent des Ajusteurs pendant qu'ils servent encore sur un monde ancré dans la lumière. Cela coïncide alors avec la réception d'Ajusteurs par quelques uns de leurs descendants directs importés comme volontaires pour un terme de service planétaire. Ultérieurement, ils pourront tous aller au siège de l'univers et y entreprendre la carrière du Paradis.
     3. Un Adam et une Ève Planétaires peuvent choisir -- comme le font des Fils et Filles Matériels de la capitale systémique -- d'aller directement dans le monde midsonite pour un bref séjour au cours duquel ils recevront leurs Ajusteurs.
     4. Ils peuvent décider de retourner à la capitale du système pour y occuper pendant un temps des sièges à la cour suprême; après ce service, ils recevront des Ajusteurs et commenceront l'ascension du Paradis.
     5. En quittant leurs fonctions administratives, ils peuvent choisir de retourner à leur monde natal pour y servir d'instructeurs pendant une période; un Ajusteur les habitera au moment de leur transfert au siège de l'univers.

Durant tous ces stades planétaires, les Fils et Filles Matériels importés comme assistants exercent une influence prodigieuse sur les ordres sociaux et économiques en cours de progrès. Ils sont potentiellement immortels, du moins jusqu'au moment où ils choisissent de s'humaniser, de recevoir des Ajusteurs, et de partir pour le Paradis.

Sur les mondes évolutionnaires, il faut que les êtres s'humanisent pour recevoir un Ajusteur de Pensée. Tous les membres ascendants du Corps des Mortels Finalitaires ont été habités par un Ajusteur et ont fusionné avec lui, sauf les séraphins. Ceux-ci sont habités par un autre genre d'esprit du Père au moment où ils sont enrôlés dans ce corps.

5. -- L'APOGÉE DU DÉVELOPPEMENT MATÉRIEL

Les humains vivant sur un monde isolé frappé de péché, dominé par le mal, et égoïste comme Urantia ne peuvent guère concevoir la perfection physique, l'accomplissement intellectuel, et le développement spirituel qui caractérisent les époques avancées d'évolution sur une sphère sans péché.

Les stades avancés d'un monde ancré dans la lumière de la vie représentent l'apogée du développement matériel évolutionnaire. Sur ces mondes cultivés, l'oisiveté et les frictions des âges primitifs initiaux se sont dissipées. La pauvreté et les inégalités sociales n'existent presque plus, la dégénérescence a disparu, la délinquance s'observe rarement. La folie a pratiquement cessé d'exister et la faiblesse d'esprit est une rareté.

Le statut économique, social, et administratif de ces mondes est d'un ordre élevé et perfectionné. La science, les arts, et l'industrie fleurissent. La société est un mécanisme de haute réalisation matérielle, intellectuelle, et culturelle opérant sans heurts. L'industrie s'est largement orientée vers le service des buts supérieurs de cette civilisation superbe. La vie économique du monde est devenue morale.

La guerre est désormais une histoire du passé; il n'y a plus d'armées ni de forces de police. Le gouvernement est en voie de disparition progressive. La maîtrise de soi rend lentement périmées les lois établies par les humains. Dans un état intermédiaire de civilisation avancée, l'ampleur du gouvernement civil et des règlements obligatoires est inversement proportionnelle à la moralité et à la spiritualité de l'ensemble des citoyens.

Les écoles sont considérablement améliorées; elles se consacrent à l'éducation de la pensée et à l'expansion de l'âme. Les centres artistiques sont exquis et les organisations musicales splendides. Les temples de culte et leurs écoles associées de philosophie et de religion expérientielle sont des créations pleines de beauté et de grandeur. Les arènes en plein air pour les assemblées cultuelles sont également sublimes dans la simplicité de leur aménagement artistique.

Les dispositifs pour les jeux de compétition, l'humour, et les autres phases d'accomplissements personnels et collectifs sont amples et appropriés. Un trait spécial des activités de compétition sur les mondes hautement cultivés concerne les efforts des individus et des groupements pour exceller dans les sciences et la philosophie de la cosmologie. La littérature et l'art oratoire fleurissent; le langage est amélioré au point de symboliser des concepts aussi bien que d'exprimer des idées. La vie est d'une simplicité reposante. Les hommes ont enfin coordonné un état élevé de développement mécanique avec des aboutissements intellectuels séduisants; ils ont dominé les deux avec une réussite spirituelle exquise. La poursuite du bonheur est une expérience de joie et de satisfaction.

6. -- LES MORTELS INDIVIDUELS

A mesure que les mondes progressent dans le statut confirmé de lumière et de vie, la société devient de plus en plus pacifique. Les individus restent tout aussi indépendants et dévoués à leur famille, mais sont devenus plus altruistes et fraternels.

Tels que vous êtes sur Urantia, vous ne pouvez guère apprécier le statut avancé et la nature progressive des races éclairées de ces mondes perfectionnés. Leurs habitants sont la floraison des races évolutionnaires, mais sont encore mortels; ils continuent à respirer, manger, boire et dormir. Cette grande évolution n'est pas le ciel, mais un avant-goût sublime des mondes divins que l'on rencontrera dans l'ascension du Paradis.

Sur un monde normal, il y a longtemps que l'aptitude biologique de la race a été amenée à un niveau élevé durant les époques post-adamiques. L'évolution des hommes se poursuit maintenant d'âge en âge au cours des ères affermies. Le champ de la vision et de l'audition s'étend. Le chiffre de la population est désormais stationnaire. La reproduction est réglementée d'après les nécessités planétaires et les dons héréditaires innés. Durant cet âge, les habitants de la planète sont divisés en cinq à dix groupes, et les groupes inférieurs n'ont le droit de procréer que moitié autant d'enfants que les groupes supérieurs. L'amélioration constante d'une race aussi magnifique durant toute l'ère de lumière et de vie est largement une affaire de reproduction sélective chez les lignées raciales qui font montre de qualités supérieures de nature sociale, philosophique, cosmique, et spirituelle.

Les Ajusteurs continuent d'arriver comme aux stades évolutionnaires antérieurs et, à mesure que les époques passent, les mortels sont de plus en plus aptes à communier avec le fragment intérieur du Père. Durant les stades de développement embryonnaire et pré-spirituel, les esprits-mentaux adjuvats opèrent encore. Le Saint Esprit et le ministère des anges sont encore plus efficaces à mesure que l'on passe par les époques successives de vie ancrée. Au quatrième stade de lumière et de vie, les individus avancés paraissent ressentir un important contact conscient avec la présence spirituelle du Maître Esprit dont la juridiction s'étend sur leur superunivers. La philosophie de leur monde se focalise dans des efforts pour comprendre les nouvelles révélations de Dieu le Suprême. Sur les planètes jouissant de ce statut avancé, plus de la moitié des habitants quittant la vie incarnée sont transférés vivants à l'état morontiel. « Les anciennes choses s'effacent, et voici, toutes choses deviennent nouvelles » (1).

  (1) 2 Corinthiens V-17.

Nous estimons que l'évolution physique atteint son plein développement à la, fin de la cinquième époque de l'ère de lumière et de vie. Nous constatons que les limites supérieures du développement spirituel, associé à la pensée humaine en évolution, sont déterminées par la fusion avec l'Ajusteur à un niveau où les valeurs morontielles et les significations cosmiques sont réunies. Sans pouvoir dire que nous le sachions, nous conjecturons qu'il ne peut jamais y avoir de limites à l'évolution intellectuelle et à l'acquisition de la sagesse. Sur un monde au septième stade, la sagesse peut épuiser les potentiels matériels, acquérir la clairvoyance de la mota, et même avoir finalement un goût de grandeur absonite.

Sur les mondes hautement évolués qui sont depuis longtemps au septième stade, nous constatons que les êtres humains apprennent complètement le langage de l'univers local avant d'être transférés. J'ai même visité quelques très anciennes planètes où des abandontaires enseignaient aux plus anciens mortels la langue du superunivers, et j'ai observé sur ces mondes la technique par laquelle les personnalités absonites révèlent la présence des finalitaires dans le temple morontiel.

Telle est l'histoire du but magnifique des efforts humains sur les mondes évolutionnaires. Tout cela prend place avant même que les hommes n'entreprennent leur carrière morontielle. Ce splendide développement peut être atteint par des êtres matériels sur des mondes habités, lors du tout premier stade de leur carrière éternelle et incompréhensible pour s'élever au Paradis et atteindre la divinité.

Vous est-il vraiment possible d'imaginer la qualité des mortels évolutionnaires qui viennent de mondes ayant longtemps vécu dans la septième période confirmée de lumière et de vie? Ce sont leurs semblables qui vont sur les mondes morontiels de la capitale de l'univers local pour y commencer leur carrière d'ascension.

Si les habitants d'Urantia, monde désaxé, pouvaient seulement contempler une planète plus évoluée, ancrée depuis longtemps dans la lumière de la vie, ils ne mettraient plus jamais en doute la sagesse du plan évolutionnaire de la création. Même si la progression éternelle des créatures n'avait pas de futur, les réalisations évolutionnaires superbes des races humaines sur les mondes bien établis d'accomplissements perfectionnés justifieraient amplement la création des hommes sur les planètes de l'espace-temps.

Nous réfléchissons souvent à ceci: si le grand univers était ancré dans la lumière de la vie, les charmants ascendeurs mortels seraient-ils encore destinés au Corps de la Finalité? Nous ne le savons pas.

7. -- LE PREMIER STADE OU STADE PLANÉTAIRE

Cette époque s'étend depuis l'apparition du temple morontiel au nouveau quartier général de la planète jusqu'au moment où le système entier est ancré dans la lumière de la vie. Cet âge est inauguré par les Fils Instructeurs de la Trinité à la fin de leurs missions successives dans le monde, lorsque le Prince Planétaire est élevé au statut de Souverain Planétaire par ordre et en la présence personnelle du Fils paradisiaque d'effusion de cette sphère. Les finalitaires inaugurent en même temps leur participation active aux affaires planétaires.

D'après les apparences extérieures et visibles, les chefs ou directeurs effectifs d'un monde ancré dans la lumière de la vie sont le Fils et la Fille Matériels, l'Adam et l'Ève Planétaires. Les finalitaires sont invisibles ainsi que le Prince-Souverain, sauf quand il est dans le temple morontiel. Les vrais chefs du régime planétaire sont donc le Fils et la Fille Matériels. C'est la connaissance de ces dispositions qui a donné du prestige à l'idée de rois et de reines dans tous les royaumes de l'univers. Les rois et les reines représentent une grande réussite dans ces circonstances idéales, quand un monde peut ordonner à ces hautes personnalités d'agir au nom de chefs encore supérieurs, mais invisibles.

Quand cette ère sera atteinte sur votre planète, il n'y a pas doute que Machiventa Melchizédek, actuellement Prince vice-gérant d'Urantia, occupera le siège du Souverain Planétaire. Sur Jérusem, on suppose depuis longtemps qu'il sera accompagné par un fils et une fille de l'Adam et de l'Ève d'Urantia qui sont actuellement retenus sur Edentia comme pupilles des Très Hauts Norlatiadek. Ces enfants d'Adam pourraient servir ainsi sur Urantia en association avec le Souverain Melchizédek, car ils été privés de leur pouvoir procréateur il y a près de 37.000 lorsqu'ils ont abandonné leur corps matériel sur Urantia préparer leur transit sur Edentia.

L'âge affermi continue indéfiniment jusqu'à ce que toutes les planètes du système atteignent l'ère de stabilisation. Alors quand le monde le plus jeune -- le dernier à s'ancrer dans lumière de la vie -- a eu l'expérience de cette stabilité un millénaire du temps systémique, l'ensemble du système acquiert le statut stabilisé et les mondes individuels entrent dans l'époque systémique de l'ère de lumière et de vie.

8. -- LE SECOND STADE OU STADE SYSTÉMIQUE

Lorsqu'un système tout entier s'ancre dans la vie, un nouvel ordre de gouvernement est instauré. Les Souverains Planétaires deviennent membres du conclave du système, et ce nouveau corps administratif, soumis au veto des Pères des Constellations, dispose de l'autorité suprême. Le système de mondes habités devient virtuellement autarchique. L'assemblée législative du système est constituée sur le monde-siège, et chaque planète y envoie ses dix représentants. Des tribunaux sont désormais installés sur les capitales systémiques et l'on ne porte plus que les appels devant les cours du siège de l'univers.

Lors de l'ancrage du système, la Sentinelle Affectée, représentant de l'Exécutif Suprême du superunivers, devient conseiller bénévole auprès de la cour systémique suprême et président effectif de la nouvelle assemblée législative.

Après qu'un système entier ait été ancré dans la lumière de la vie, il n'a plus de Souverains Systémiques qui se succèdent. Chaque souverain reste perpétuellement à la tête de son système. Les souverains assistants continuent à être remplacés comme au cours des âges précédents.

Durant cette époque de stabilisation, des midsonitaires viennent pour la première fois des mondes-sièges de l'univers où ils séjournent pour agir comme conseillers auprès des assemblées législatives et comme consultants auprès des tribunaux judiciaires. Ces midsonitaires poursuivent aussi des efforts pour inculquer certaines significations de mota, ayant une valeur suprême, aux entreprises éducatives qu'ils parrainent conjointement avec les finalitaires. Les créatures midsonites jouent alors auprès des humains unifiés et glorifiés, dans les domaines toujours en progrès de la philosophie et de la pensée spiritualisée, le rôle que les Fils Matériels avaient joué biologiquement pour les races mortelles.

Sur les mondes habités, les Fils Instructeurs deviennent les collaborateurs bénévoles des finalitaires; ils les accompagnent aussi sur les mondes des maisons quand ces sphères cessent d'être utilisées comme mondes récepteurs différenciés après l'ancrage de l'ensemble du système dans la lumière de la vie. Du moins ceci est vrai à l'époque où toute la constellation a évolué de la sorte, mais il n'y a pas encore de groupes aussi avancés dans Nébadon.

Nous ne sommes pas autorisés à révéler la nature du travail des finalitaires qui superviseront les mondes des maisons reconsacrés. Vous avez déjà été informés qu'il existe de par les univers divers types de créatures intelligentes qui n'ont pas été décrits dans nos exposés.

Maintenant, à mesure que les systèmes s'ancrent un à un dans la lumière en vertu du progrès des mondes qui les composent, le moment arrive où le dernier système d'une constellation donnée atteint la stabilisation. Les administrateurs de l'univers -- le Maître Fils, l'Union des Jours, et la Radieuse Etoile du Matin -- arrivent alors sur la capitale de la constellation pour proclamer que les Très Hauts sont les chefs indiscutés de la nouvelle famille perfectionnée de cent systèmes ancrés de mondes habités.

9. -- LE TROISIEME STADE OU STADE DE LA CONSTELLATION

L'unification d'une constellation entière de systèmes ancrés s'accompagne d'une nouvelle répartition de l'autorité exécutive et de remaniements supplémentaires dans l'administration de l'univers local. Cette époque voit des accomplissements avancés sur tous les mondes habités, mais elle est particulièrement caractérisée par des rajustements au siège de la constellation avec de notables changements de relations, d'une part avec la supervision systémique, et d'autre part avec le gouvernement de l'univers local. Durant cet âge, de nombreuses activités de la constellation et de l'univers sont transférées sur les capitales des systèmes; les représentants du superunivers établissent des relations nouvelles et plus étroites avec les chefs des planètes, des systèmes, et de l'univers. En même temps que s'établissent ces nouvelles associations, certains administrateurs du superunivers s'installent sur les capitales des constellations comme consultants bénévoles auprès des Très Hauts Pères.

Lorsqu'une constellation est ainsi ancrée dans la lumière, l'organisation législative prend fin et l'assemblée des Souverains Systémiques présidée par les Très Hauts fonctionne à sa place. Maintenant et pour la première fois, ces assemblées administratives traitent directement avec le gouvernement du superunivers les questions concernant les relations avec Havona et le Paradis. Par ailleurs, la constellation reste reliée à l'univers local comme précédemment. Au cours des stades successifs de la vie ancrée, les univitatias continuent à administrer les mondes morontiels de la constellation.

A mesure que les âges passent, les Pères de la Constellation prennent de plus en plus en mains les détails administratifs ou fonctions de supervision autrefois centralisés au siège de l'univers. Quand leur sixième stade de stabilisation sera atteint, ces constellations unifiées auront acquis une position d'autonomie presque complète. A l'entrée dans le septième stade d'ancrage, on verra sans aucun doute leurs chefs élevés à la vraie dignité signifiée par leur nom, les Très Hauts. A tous égards, les constellations traiteront alors directement avec les chefs du superunivers, tandis que le gouvernement de l'univers local s'amplifiera pour prendre la responsabilité de nouvelles obligations vis-à-vis du grand univers.

10. -- LE QUATRIEME STADE OU STADE DE L'UNIVERS LOCAL

Quand un univers local s'ancre dans la lumière de la vie, il ne tarde pas à entrer dans les circuits établis du superunivers. Les Anciens des Jours proclament alors l'institution du conseil suprême d'autorité illimitée. Ce nouveau corps gouvernemental est composé des cent Fidèles des Jours et présidé par l'Union des Jours. Son premier acte consiste à reconnaître que la souveraineté du Maître Fils Créateur est maintenue.

L'administration de l'univers, en ce qui concerne Gabriel et les Pères Melchizédeks, ne subit aucun changement. Le conseil d'autorité illimitée s'occupe principalement des nouveaux problèmes et des nouvelles conditions résultant du statut avancé de lumière et de vie.

L'Inspecteur Associé mobilise maintenant toutes les Sentinelles Affectées pour constituer le corps de stabilisation de l'univers local et demande au Père Melchizédek de partager sa supervision avec lui. Désormais et pour la première fois, un corps d'Esprits Inspirés de la Trinité est affecté au service de l'Union des Jours.

L'ancrage de l'ensemble d'un univers local dans la lumière de la vie inaugure de profonds remaniements dans tout le plan administratif, depuis les mondes habités individuels jusqu'au siège de l'univers. De nouvelles relations s'établissent avec les constellations et les systèmes. L'Esprit-Mère de l'univers local ouvre de nouvelles relations avec le Maître Esprit du superunivers. Gabriel établit avec les Anciens des Jours un contact direct qui lui permet d'agir au cas où le Maître Fils s'absenterait de son monde-siège.

Durant cet âge et les suivants, les Fils Magistraux continuent à opérer comme juges dispensationnels. Cent de ces Fils Avonals du Paradis forment un nouveau conseil supérieur de la Radieuse Etoile du Matin sur la capitale de l'univers. Plus tard, et sur la demande des Souverains Systémiques, l'un de ces Fils Magistraux deviendra le conseiller suprême stationné sur le monde-siège de chaque système.

Durant cette époque, non seulement les Fils Instructeurs de la Trinité agissent comme conseillers bénévoles auprès des Souverains Planétaires mais encore, par groupes de trois, ils servent d'une manière analogue les Pères des Constellations. Ces derniers Fils trouvent enfin leur place dans l'univers local, car à ce moment-là ils cessent d'être soumis à la juridiction de la création locale et sont affectés au service du conseil suprême d'autorité illimitée.

Alors et pour la première fois, le corps des finalitaires reconnaît la juridiction d'une autorité extérieure au Paradis, le conseil suprême. Jusque là, les finalitaires n'admettaient aucune supervision en-decà du Paradis.

Les Fils Créateurs des univers ancrés passent beaucoup de temps au Paradis et sur ses mondes associés, et aussi à conseiller les nombreux groupes finalitaires servant dans toute la création locale. De cette manière, Micaël en tant qu'homme s'associe fraternellement d'une manière plus complète avec les mortels finalitaires glorifiés.

Il est tout à fait futile de discuter les fonctions des Fils Créateurs par rapport aux univers extérieurs actuellement en cours d'assemblage préliminaire, mais nous nous lançons tous de temps en temps dans de telles spéculations. Lorsqu'un Fils Créateur atteint le quatrième stade de développement, il devient administrativement libre. La Divine Ministre fusionne progressivement son ministère avec celui du Maître Esprit de son superunivers et avec l'Esprit Infini. Il semble s'établir de nouvelles et sublimes relations entre le Fils Créateur, l'Esprit Créatif, les Etoiles du Soir, les Fils Instructeurs, et le corps toujours croissant des finalitaires.

Si Micaël devait jamais quitter Nébadon, Gabriel deviendrait indubitablement administrateur général, avec le Père Melchizédek pour associé. En même temps, un nouveau statut serait conféré à tous les ordres de citoyens permanents tels que Fils Matériels, univitatias, midsonitaires, susatias, et mortels fusionnés avec l'Esprit; mais tant que l'évolution se poursuit, les séraphins et les archanges sont nécessaires à l'administration de l'univers.

Nous avons toutefois acquis une conviction sur deux points de nos spéculations. Si les Fils Créateurs sont destinés à oeuvrer dans les univers extérieurs, les Divines Ministres ne manqueront pas de les accompagner. Nous sommes également certains que les Melchizédeks resteront dans les univers de leur origine. Nous estimons qu'ils sont destinés à jouer des rôles comportant des responsabilités toujours accrues dans le gouvernement et l'administration des systèmes locaux.

11. -- LES STADES DES SECTEURS MINEURS ET MAJEURS

Les secteurs mineurs et majeurs du superunivers ne figurent pas directement dans le plan d'ancrage dans la lumière de la vie. Cette progression évolutionnaire touche essentiellement les univers locaux en tant qu'unités, et ne concerne que leurs éléments. Un superunivers est ancré dans la lumière de la vie dès que tous les univers locaux qui le composent sont ainsi perfectionnés, mais aucun des sept superunivers n'a encore atteint un niveau de progrès qui s'en approche, même de loin.

L'ère des secteurs mineurs. Aussi loin que les observations peuvent pénétrer, le cinquième stade de stabilisation, ou stade des secteurs mineurs, concerne exclusivement le statut physique et l'ancrage coordonné des cent univers locaux d'un secteur mineur dans les circuits établis du superunivers. Il semble que seuls les centres de pouvoir et leurs associés soient touchés par ces réalignements de la création matérielle.

L'ère des secteurs majeurs. Au sujet du sixième stade, celui de la stabilisation des secteurs majeurs, nous ne pouvons que faire des hypothèses, car nul d'entre nous n'a assisté à un tel événement. Nous pouvons néanmoins considérer comme une quasi-certitude beaucoup de remaniements administratifs et autres qui accompagneraient probablement un statut aussi avancé des mondes habités et de leurs groupements dans l'univers.

Du moment que le statut des secteurs mineurs concerne la coordination de l'équilibre physique, nous en inférons que l'unification des secteurs majeurs intéressera certains nouveaux niveaux d'aboutissement intellectuel, et peut-être certains accomplissements avancés dans la réalisation suprême de la sagesse cosmique.

Pour arriver à des conclusions concernant les remaniements qui accompagneraient probablement l'accomplissement de progrès évolutionnaires non encore atteints, nous nous appuyons sur les résultats d'aboutissements homologues dans les mondes individuels et sur les expériences personnelles des hommes qui habitent des sphères anciennes et très développées.

Précisons que les mécanismes administratifs et les techniques gouvernementales d'un univers ou d'un superunivers ne peuvent en aucune manière limiter ni retarder le développement évolutionnaire ou le progrès spirituel d'une planète individuelle habitée ou d'un mortel individuel sur cette planète.

Dans certains des plus anciens univers, nous trouvons des mondes ancrés dans le cinquième et le sixième stade de lumière et de vie -- et même ayant largement entamé la septième époque. Leurs systèmes locaux ne sont pourtant pas encore ancrés dans la lumière. De jeunes planètes peuvent retarder l'unification du système, mais cela ne handicape en rien le progrès d'un monde plus âgé et plus évolué. Les limitations dues à l'entourage ne peuvent pas non plus, même sur un monde isolé, contrecarrer l'aboutissement personnel individuel. Jésus de Nazareth, en tant qu'homme parmi les hommes, atteignit le statut de lumière et de vie sur Urantia il y a plus de dix-neuf siècles.

C'est en observant ce qui se passe sur des mondes ancrés depuis longtemps que nous arrivons à des conclusions assez valables sur ce qui arrivera quand un univers tout entier s'ancrera dans la lumière, même sans pouvoir formuler d'hypothèses bien fondées sur la stabilisation des sept superunivers.

12. -- LE SEPTIÈME STADE OU STADE DES SUPERUNIVERS

Nous ne pouvons prévoir positivement ce qui arriverait si un superunivers s'ancrait dans la lumière, parce qu'un tel événement ne s'est jamais produit. D'après les enseignements des Melchizédeks, qui n'ont jamais été contredits, nous inférons que des changements radicaux seraient effectués dans l'organisation et l'administration de chaque unité des créations du temps et de l'espace, depuis les mondes habités jusqu'aux quartiers généraux des superunivers.

On croit généralement qu'un grand nombre de fils trinitisés par des créatures et n'ayant pas d'attaches spéciales seraient rassemblés sur les capitales du siège et des divisions des superunivers ancrés. Cela pourrait servir à les préparer longtemps d'avance à recevoir un jour des arrivants de l'espace extérieur se dirigeant vers Havona et le Paradis, mais en réalité nous n'en savons rien.

Si un superunivers s'ancrait dans la lumière de la vie, nous croyons que les Superviseurs Inconditionnés du Suprême, qui sont actuellement ses conseillers, deviendraient le corps administratif supérieur sur le monde-siège du superunivers. Ils sont les personnalités capables de contacter directement les administrateurs absonites qui deviendraient immédiatement actifs dans le superunivers ancré. Bien que les Superviseurs Inconditionnés aient longtemps opéré comme conseillers et consultants dans des unités évolutionnaires avancées de la création, ils n'assumeront pas de responsabilités administratives avant que l'autorité de l'Être Suprême ne soit devenue souveraine.

Les Superviseurs Inconditionnés du Suprême, qui opéreront plus largement à cette époque, ne sont ni finis, ni absonites, ni ultimes, ni infinis. Ils sont la suprématie et ne font que représenter Dieu le Suprême. Ils personnalisent la suprématie de l'espace-temps et n'opèrent donc pas dans Havona. Ils agissent seulement comme unificateurs suprêmes. Peut-être seront-ils impliqués dans la technique de réflectivité universelle, mais nous n'en sommes pas certains.

Nul d'entre nous n'a une idée satisfaisante de ce qui arrivera quand le grand univers (le groupe des sept superunivers dépendant de Havona) sera entièrement ancré dans la lumière de la vie. Il est hors de doute que cette occurrence représentera dans les annales de l'éternité l'événement le plus important depuis l'apparition de l'univers central. Certains estiment que l'Être Suprême lui-même émergera du mystère de Havona qui entoure sa personne spirituelle et qu'il établira sa résidence au siège du septième superunivers comme souverain tout-puissant et expérientiel des créations perfectionnées du temps et de l'espace, mais en réalité nous n'en savons rien.

 

[Présenté par un Puissant Messager affects temporairement au Conseil des Archanges sur Urantia.]

54. Problèmes de la rébellion de Lucifer

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Category: 2. L'UNIVERS LOCAL
Created: 01 December 2025

PROBLÈMES DE LA RÉBELLION DE LUCIFER

LES hommes évolutionnaires trouvent difficile de comprendre pleinement la signification du mal, de l'erreur, du péché, et de l'iniquité, et d'en saisir le sens. Ils sont lents à percevoir que le contraste entre la perfection et l'imperfection produit le mal potentiel, que le conflit entre la vérité et la fausseté crée la confusion et l'erreur, que le don divin du libre arbitre mène aux royaumes divergents du péché et de la droiture, que la recherche persévérante de la divinité conduit au royaume de Dieu, tandis que son rejet persistant aboutit aux domaines de l'iniquité.

Ce ne sont pas les Dieux qui créent le mal ou permettent le péché et la rébellion. Le mal existe en puissance dans le temps et dans un univers qui embrasse des niveaux différenciés de sens et de valeurs concernant la perfection. Le péché existe en puissance dans tous les royaumes où des êtres imparfaits sont doués de la faculté de choisir entre le bien et le mal. La seule présence opposée de la vérité et de la contre-vérité, des faits et de la fausseté, constitue le potentiel d'erreur. Le choix délibéré du mal constitue le péché; le rejet volontaire de la vérité est l'erreur. La poursuite persistante du péché et de l'erreur constitue l'iniquité.

1. -- VRAIE ET FAUSSE LIBERTÉ

Parmi tous les problèmes troublants issus de la rébellion de Lucifer, aucun n'a occasionné plus de difficultés que l'inaptitude des mortels évolutionnaires, dépourvus de maturité, à distinguer la vraie liberté de la fausse.

La vraie liberté est le but des âges et la récompense du progrès évolutionnaire. La fausse liberté est la subtile duperie de l'erreur du temps et du mal de l'espace. La liberté durable est fondée sur la manifestation de la justice -- intelligence, maturité, fraternité, et équité.

La liberté est une technique autodestructrice de l'existence cosmique quand ses mobiles sont dépourvus d'intelligence, de principes, et de contrôle. La vraie liberté se relie progressivement à la réalité et reste toujours pleine d'égards pour l'équité sociale, la justice cosmique, la fraternité universelle, et les obligations divines.

La liberté est un suicide quand elle est divorcée d'avec la justice matérielle, la droiture intellectuelle, la longanimité sociale, le devoir moral, et les valeurs spirituelles. La liberté est inexistante en dehors de la réalité cosmique, et toute réalité personnelle est proportionnelle à ses relations avec la divinité.

La volonté personnelle sans retenue et l'expression de soi sans contrôle équivalent à un égoïsme que rien ne vient adoucir, un summum d'impiété. La liberté non accompagnée d'une victoire toujours plus étendue sur soi-même est une fiction de l'imagination humaine égoïste. La liberté décrétée personnellement est un concept illusoire, une cruelle duperie. La licence déguisée sous les vêtements de la liberté est l'avant-coureur d'une abjecte servitude.

La vraie liberté est associée à un sincère respect de soi; la fausse liberté est la compagne de l'admiration de soi. La vraie liberté est le fruit de la maîtrise de soi; la fausse liberté est la prétention de s'affirmer soi-même. La maîtrise de soi conduit au service altruiste; l'admiration de soi tend à exploiter autrui pour satisfaire l'ambition personnelle de l'individu disposé à sacrifier l'accomplissement dans la droiture à la possession d'un pouvoir injuste sur ses compagnons.

La sagesse elle-même n'est divine et sûre que si elle procède d'une vue cosmique et de mobiles spirituels.

Nulle erreur n'est plus grande que la sorte de duperie de soi qui conduit des êtres intelligents à la soif d'exercer leur pouvoir sur d'autres êtres, afin de les priver de leurs libertés naturelles. La règle d'or de l'équité humaine s'élève contre toutes ces fraudes, injustices, égoïsmes, et manques de droiture. Seule une liberté sincère et véritable est compatible avec le règne de l'amour et le ministère de la miséricorde.

Comment une créature ose-t-elle empiéter volontairement sur les droits de ses compagnons au nom de la liberté personnelle, alors que les Chefs Suprêmes de l'univers s'effacent avec un respect bienveillant devant les prérogatives de la volonté et les potentiels de la personnalité! Dans l'exercice de sa liberté personnelle présumée, nul être n'a le droit de priver un autre être des privilèges de l'existence qui lui ont été conférés par les Créateurs et sont dûment respectés par leurs associés, leurs subordonnés, et leurs sujets.

Il se peut que l'homme évolutionnaire ait à lutter pour ses libertés matérielles contre des tyrans et des oppresseurs, sur un monde d'iniquité ou durant les premiers temps d'une sphère primitive en évolution, mais il n'en est ainsi ni sur les mondes morontiels ni sur les sphères de l'esprit. La guerre est l'héritage de l'homme évolutionnaire primitif, mais sur les mondes où la civilisation progresse normalement, il y a longtemps que le combat physique est discrédité en tant que technique pour résoudre des malentendus raciaux.

2. -- LE VOL DE LIBERTÉ

C'est avec le Fils et dans l'Esprit que Dieu projeta l'éternel univers central de Havona, et depuis lors l'archétype éternel de participation coordonnée à la création -- le partage -- a toujours prévalu. Cet archétype de partage est le modèle essentiel à suivre par chacun des Fils et des Filles de Dieu qui s'en vont dans l'espace pour tenter de copier dans le temps l'univers central de perfection éternelle.

Toute créature des univers en évolution qui aspire à faire la volonté du Père est destinée à devenir partenaire des Créateurs spatiaux temporels dans cette magnifique aventure pour atteindre la perfection expérientielle. Si ce n'était pas vrai, le Père n'aurait jamais songé à doter les créatures du libre arbitre créatif. Il ne les habiterait pas non plus, il n'entrerait pas réellement en association avec elles au moyen de son propre esprit.

Lucifer commit la folie de tenter l'infaisable, de court-circuiter le temps dans un univers expérientiel. Le crime de Lucifer fut sa tentative d'asservir créativement chaque personnalité de Satania, de réduire indûment la participation personnelle des créatures -- leur libre participation volontaire -- à la longue lutte évolutionnaire pour atteindre le statut de lumière et de vie à la fois individuellement et collectivement. En agissant ainsi, l'ancien Souverain de votre système opposa directement le dessein temporel de sa propre volonté au dessein éternel de la volonté de Dieu tel qu'il est révélé par le don du libre arbitre à toutes les créatures personnelles. La rébellion de Lucifer menaçait ainsi de violer au maximum le libre arbitre des ascendeurs et des serviteurs du système de Satania. C'était la menace de priver perpétuellement chacun de ces êtres d'une expérience passionnante, celle d'apporter quelque chose de personnel et d'unique au monument de sagesse expérientielle qui s'élève lentement et qui existera un jour sous l'aspect du système perfectionné de Satania. C'est ainsi que le manifeste de Lucifer, déguisé sous l'aspect de la liberté, se dresse dans la claire lumière de la raison comme une menace monumentale pour consommer le vol de la liberté personnelle, et cela sur une échelle dont on ne s'était encore approché que deux fois dans toute l'histoire de Nébadon.

En résumé, Lucifer aurait voulu enlever aux hommes et aux anges ce que Dieu leur a donné, c'est-à-dire le divin privilège de participer à la création de leur propre destinée et à la destinée du présent système local de mondes habités.

Nul être dans tout l'univers n'a légalement la liberté de priver un autre être de la vraie liberté, du droit d'aimer et d'être aimé, du privilège d'adorer Dieu et de servir son prochain.

3. -- LE DÉCALAGE DU TEMPS DE LA JUSTICE

Les créatures volitives morales des mondes évolutionnaires sont toujours tracassées par la question irréfléchie de savoir pourquoi les Créateurs infiniment sages permettent le mal et le péché. Elles ne comprennent pas que le mal et le péché sont inévitables si les créatures sont vraiment libres. Le libre arbitre des hommes en évolution et des anges délicieux n'est pas un simple concept philosophique, un idéal symbolique. L'aptitude des hommes à choisir le bien ou le mal est une réalité de l'univers. Cette liberté de choisir par soi-même est un don des Dirigeants Suprêmes, et ceux-ci interdisant à tout être ou groupe d'êtres, dans le vaste univers, de priver la moindre personnalité de la liberté qui lui est divinement donnée -- et même de satisfaire des êtres égarés et ignorants dans la jouissance de ce qu'ils appellent à tort la liberté personnelle.

Bien que l'identification consciente et délibérée avec le mal (le péché) soit équivalente à la non-existence (l'annihilation), il faut toujours qu'un délai i ntervienne entre le moment de l'identification personnelle avec le péché et l'exécution du châtiment -- qui survient automatiquement quand on s'adonne volontairement au mal. Ce délai représente une période de temps suffisante pour juger le statut universel du pécheur d'une manière entièrement satisfaisante pour toutes les personnalités de l'univers en rapport avec le cas, et en même temps assez équitable et juste pour gagner l'approbation du pécheur lui-même.

Si celui qui se rebelle contre la réalité de la bonté et de la vérité refuse d'approuver le verdict, et si le coupable connaît dans son coeur la justice de sa condamnation mais refuse de la confesser, alors il faut que l'exécution de la sentence soit différée selon les convenances des Anciens des Jours. Or les Anciens des Jours refusent d'anéantir un être avant que toutes les valeurs morales et les réalités spirituelles soient éteintes aussi bien chez l'auteur du mal que chez tous ses partisans et sympathisants possibles.

4. -- LE DÉLAI DE MISÉRICORDE

Un autre problème quelque peu difficile à expliquer dans la constellation de Norlatiadek concerne les raisons pour lesquelles il a été permis à Lucifer, à Satan, et aux princes déchus de semer si longtemps la discorde avant d'être appréhendés, internés, et jugés.

Des parents ayant engendré et élevé des enfants seront mieux à même de comprendre pourquoi Micaël, un Créateur-père, peut être si lent à condamner et à détruire ses propres Fils. L'histoire du fils prodigue racontée par Jésus illustre bien comment un père aimant peut attendre longtemps le repentir de son enfant égaré. (1)

Le fait même qu'une créature malveillante puisse effectivement choisir de faire le mal -- de commettre le péché -- démontre le libre arbitre et justifie pleinement de longs délais dans l'exécution de la sentence, pourvu que la miséricorde faite ait des chances de conduire au repentir et à la réhabilitation.

La plupart des libertés que recherchait Lucifer, il les avait déjà, et il devait en recevoir d'autres dans l'avenir. Tous ces dons précieux furent perdus par impatience et en cédant au désir de posséder immédiatement ce qui est ardemment désiré, de s'en emparer au mépris du respect des droits et libertés de toutes les autres créatures composant l'univers des univers. Les obligations morales sont innées, divines, et universelles.

Nous connaissons beaucoup de raisons pour lesquelles les Chefs Suprêmes ne détruisirent ni n'internèrent pas immédiatement les dirigeants de la rébellion de Lucifer, et il en existe indubitablement d'autres peut-être meilleures qui nous sont inconnues. Le délai dans l'exécution de la justice comportait des traits de miséricorde qui furent offerts personnellement par Micaël de Nébadon. Sans l'affection de ce Créateur-père pour ses Fils égarés, la justice suprême du superunivers aurait agi. Si un épisode tel que la rébellion de Lucifer s'était produit dans Nébadon pendant l'incarnation de Micaël sur Urantia, les instigateurs de ce mal auraient pu être immédiatement annihilés.

La justice suprême peut agir instantanément lorsqu'elle n'est pas tempérée par la miséricorde divine. Le ministère de pardon auprès des enfants du temps et de l'espace prévoit toujours un décalage, un intervalle salutaire entre les semailles et la moisson. Si la graine semée est mauvaise, le délai de grâce laisse au pécheur le temps de se repentir et de rectifier sa conduite; si elle est bonne, le délai permet d'éprouver son caractère et de le bâtir. Le retard dans le jugement et l'exécution des coupables est inhérent au ministère de miséricorde des sept superunivers. Le frein de la miséricorde sur la justice prouve que Dieu est amour, que ce Dieu d'amour domine les univers, et qu'il contrôle en grâce le destin et le jugement de toutes ses créatures.

Les délais de grâce du temps sont accordés par ordre des Créateurs usant de leur libre arbitre. L'univers peut tirer profit de la technique de patience employée envers les pécheurs rebelles. Il est vrai que le bien ne peut pas venir du mal pour celui qui projette et accomplit le mal, mais il est également vrai que toutes choses (y compris le mal, potentiel ou manifeste) travaillent ensemble pour le bien de tous les êtres qui connaissent Dieu, aiment faire sa volonté, et s'élèvent vers le Paradis conformément à son plan éternel et à son dessein divin.

Les délais de grâce ne sont pas indéfinis. Malgré le long délai (d'après le compte du temps sur Urantia) pour juger la rébellion de Lucifer, nous pouvons noter qu'en 1934, date des présentes révélations, la première audience du procès en cours de Gabriel contre Lucifer a été tenue sur Uversa, et que peu après une décision des Anciens des Jours a été publiée, ordonnant que Satan soit désormais enfermé avec Lucifer dans le monde-prison de ce dernier. Cela met fin à la faculté qu'avait Satan de faire de nouvelles visites aux mondes déchus de Satania. Dans un univers dominé par la miséricorde, la justice est peut-être lente, mais elle est certaine.

  (1) Cf. Luc XV.

5. -- LA SAGESSE DU DÉLAI

Parmi les nombreuses raisons que je connais et pour lesquelles Lucifer et ses acolytes n'ont été ni internés ni jugés plus tôt, je suis autorisé à exposer les suivantes:

   1. La miséricorde exige que tout coupable ait un temps suffisant pour élaborer un comportement délibéré et mûrement pesé au sujet de ses mauvaises pensées et de ses actes de péché.

   2. La justice suprême est dominée par l'amour du Père, et c'est pourquoi la justice ne détruira jamais ce que la grâce peut sauver. Le temps nécessaire pour accepter le salut est accordé à tout malfaiteur.

   3. Nul père affectueux n'inflige jamais une punition précipitée à un membre de sa famille qui s'est trompé. La patience ne peut fonctionner indépendamment du temps.

   4. Bien que la perversité soit toujours délétère pour une famille, la sagesse et l'amour exhortent les enfants intègres à supporter un frère égaré pendant le délai que le père affectueux accorde pour que le pécheur se rende compte de l'erreur de sa conduite et embrasse la voie du salut.

   5. Indépendamment de l'attitude de Micaël envers Lucifer, et bien que Micaël fût le Créateur-père de Lucifer, il n'appartenait pas au Fils Créateur d'exercer une justice sommaire sur le Souverain Systémique apostat, parce que Micaël n'avait pas encore parachevé la carrière d'effusion qui devait le porter à la souveraineté indiscutée de Nébadon.

   6. Les Anciens des Jours auraient pu anéantir immédiatement les rebelles, mais ils exécutent rarement un criminel sans avoir pleinement entendu son cas. En l'espèce, ils refusèrent de passer outre aux décisions de Micaël.

   7. Il est évident qu'Emmanuel conseilla à Micaël de rester à l'écart des rebelles et de permettre à la rébellion de suivre son cours naturel d'auto-destruction. La sagesse de l'Union des Jours fut le reflet dans le temps de la sagesse unifiée de la Trinité du Paradis.

   8. Sur Edentia, le Fidèle des Jours recommanda aux Pères de la Constellation de laisser les mains libres aux rebelles afin de déraciner au plus vite toute sympathie pour ces malfaiteurs dans le coeur de tous les citoyens présents et futurs de Norlatiadek -- de toute créature mortelle, morontielle, ou spirituelle.

   9. Sur Jérusem, le représentant person nel de l'administrateur suprême d'Orvonton conseilla à Gabriel de fournir à toute créature vivante la pleine occasion de mûrir un choix délibéré dans les affaires touchées par la Déclaration de Liberté de Lucifer. Les questions de la rébellion ayant été soulevées, le conseiller du Paradis envoyé d'urgence auprès de Gabriel exposa que, si cette pleine et libre faculté n'était pas donnée à toutes les créatures de Norlatiadek, la quarantaine du Paradis serait étendue à toute la constellation, en légitime défense contre toutes les créatures qui pourraient être tièdes (1) ou frappées de doute. Pour laisser les portes du Paradis ouvertes aux êtres de Norlatiadek, il était nécessaire de prévoir le plein développement de la rébellion et de s'assurer que tous les êtres qu'elle toucherait d'une manière quelconque auraient un comportement bien déterminé.

   10. La Divine Ministre de Salvington omit une décision qui constituait sa troisième proclamation indépendante et ordonnait que rien ne fût fait pour guérir à moitié, supprimer lâchement, ou masquer autrement le hideux visage des rebelles et de la rébellion. Les armées angéliques reçurent la consigne de veiller à ce que l'expression du péché fût pleinement révélée et reçut des occasions illimitées de se manifester, cette technique étant la plus rapide pour aboutir à la cure parfaite et définitive du fléau du mal et de l'iniquité.

   11. Un comité d'urgence, composé de Puissants Messagers, de mortels glorifiés ayant eu l'expérience personnelle de situations semblables, et de leurs collègues, fut organisé sur Jérusem. Il avisa Gabriel que si l'on recourait à des méthodes de suppression arbitraires ou sommaires, au moins trois fois plus d'êtres seraient dévoyés. Tout le corps des conseillers d'Uversa fut d'accord pour recommander à Gabriel de permettre à la rébellion de prendre pleinement son cours naturel, même s'il fallait ensuite un million d'années pour en liquider les conséquences.

   12. Même dans un univers du temps, le temps est relatif. Si un mortel urantien à durée de vie moyenne commettait un crime transformant la planète en pandémonium, et s'il était appréhendé, jugé, et exécuté dans les deux ou trois jours après son crime, ce délai vous paraîtrait-il long? Par rapport à la durée de la vie de Lucifer, la comparaison resterait valable même si son jugement actuellement commencé ne devait pas se terminer avant cent mille ans du temps d'Urantia. Du point de vue d'Uversa où le litige est en suspens, on peut estimer le délai en disant que la justice a été saisie du crime de Lucifer deux secondes et demie après qu'il ait été commis. Du point de vue du Paradis, le jugement est concomitant avec l'acte.

Vous pourriez encore comprendre partiellement tout autant de raisons valables pour ne pas arrêter arbitrairement la rébellion de Lucifer, mais je ne suis pas autorisé à vous les exposer. Je peux toutefois vous informer que sur Uversa nous enseignons quarante-huit raisons pour permettre au mal de suivre le plein cours de sa propre faillite morale et de son anéantissement spirituel. Je suis certain qu'il existe encore tout autant de raisons qui me sont inconnues.

  (1) Apocalypse III-16

6. -- LE TRIOMPHE DE L'AMOUR

Quelles que soient les difficultés rencontrées par les mortels dans leurs efforts pour comprendre la rébellion de Lucifer, il devrait être clair pour tous les penseurs réfléchis que la technique employée vis-à-vis des rebelles est une justification de l'amour divin. L'affectueuse miséricorde accordée aux rebelles paraît avoir entraîné beaucoup d'êtres innocents dans des épreuves et des tribulations; mais ces personnalités déchirées peuvent se lier en toute sécurité aux Juges infiniment sages pour se prononcer sur leur destinée avec autant de miséricorde que de justice.

Dans toutes leurs tractations avec des êtres intelligents, le Fils Créateur et son Père Paradisiaque sont tous deux dominés par l'amour. Bien des phases du comportement des chefs de l'univers envers des rebelles et une rébellion -- les pécheurs et le péché -- sont incompréhensibles, à moins de se rappeler que Dieu en tant que Père a la préséance sur toutes les autres phases de la manifestation divine dans les rapports entre la divinité et l'humanité. Il ne faut pas non plus oublier que les actes des Fils Paradisiaques Créateurs sont tous motivés par la miséricorde.

Si le père aimant d'une grande famille choisit de se montrer miséricordieux envers l'un de ses enfants coupable d'un grave méfait, il peut arriver que l'octroi du pardon à cet enfant qui se conduit mal impose temporairement des privations à tous les autres enfants qui se conduisent bien. Ces éventualités sont inévitables; le risque est inséparable de la réalité consistant à avoir un père affectueux et à être membre d'un groupe familial. Chaque membre de la famille profite de la bonne conduite de tous les autres, et de même il faut que chaque membre souffre immédiatement des conséquences temporelles de l'inconduite de tous les autres (1). Les familles, les groupes, les nations, les races, les mondes, les systèmes, les constellations, et les univers sont des associations de relations, possédant une individualité; c'est pourquoi tout membre d'un groupe, grand ou petit, récolte les bénéfices des bonnes actions et supporte les conséquences des méfaits de tous les autres membres du groupe intéressé.

Il est toutefois bon de clarifier une chose: si vous êtes amené à souffrir des conséquences fâcheuses du péché d'un membre de votre famille, d'un concitoyen, d'un compagnon mortel, ou même d'une rébellion dans le système ou ailleurs quelles que soient vos souffrances dues à l'inconduite de vos associés, compagnons, ou supérieurs -- vous pouvez vous lier à la certitude éternelle que ces tribulations ne sont que des afflictions temporaires. Aucune de ces conséquences d'un écart de conduite des membres de votre groupe ne peut jamais compromettre vos perspectives éternelles ni vous priver le moins du monde de votre droit divin de monter au Paradis et d'atteindre Dieu.

Il existe des compensations pour les épreuves, délais, et déceptions qui accompagnent invariablement le péché de rébellion. Parmi les nombreuses répercussions profitables de la rébellion de Lucifer que l'on peut citer, j'attirerai seulement votre attention sur les carrières rehaussées des ascendeurs mortels, citoyens de Jérusem, qui par leur résistance aux sophismes du péché se sont placés en position de devenir de futurs Puissants Messagers, des compagnons de mon ordre. Tout être qui a supporté l'épreuve de ce fâcheux épisode a par là-même avancé immédiatement son statut administratif et accru sa valeur spirituelle.

Au début, le bouleversement luciférien apparut comme une pure catastrophe pour le système et pour l'univers. Graduellement, ses avantages commencèrent à s'accumuler. Après vingt cinq mille ans du temps systémique (vingt mille ans d'Urantia), les Melchizédeks commencèrent à enseigner que le bien résultant de la folie de Lucifer en était arrivé à égaler le mal subi. La somme du mal était alors devenue à peu près stationnaire, ne continuant à croître que sur certains mondes isolés, tandis que les répercussions bienfaisantes continuaient à se multiplier et à s'étendre dans l'univers et le superunivers, et même jusqu'à Havona. Aujourd'hui, les Melchizédeks enseignent que le bien résultant de la rébellion de Satania équivaut à plus de mille fois la somme de tout son mal.

Pour tirer de la malfaisance une récolte bénéfique aussi extraordinaire, il fallait le comportement sage, divin, et miséricordieux de tous les supérieurs de Lucifer, depuis les Pères de la Constellation sur Edentia jusqu'au Père Universel au Paradis. Le passage du temps a rehaussé les bonnes conséquences que l'on pouvait tirer de la folie de Lucifer; et puisque le mal à châtier avait atteint toute son ampleur en un temps relativement court, il est évident que les chefs infiniment sages et prévoyants de l'univers allaient certainement allonger le délai leur permettant de moissonner des résultats bénéficiaires croissants. Indépendamment des nombreuses raisons additionnelles pour appréhender et juger les rebelles de Satania, ce seul gain aurait suffi à expliquer pourquoi ces pécheurs n'ont pas été internés plus tôt et pourquoi on ne les a pas encore jugés et détruits.

Les mortels à courte vue et liés par le temps devraient être lents à critiquer les délais accordés par les prévoyants et infiniment sages administrateurs des affaires de l'univers.

L'une des erreurs de la pensée humaine à ce sujet consiste à croire que tous les mortels évolutionnaires d'une planète en évolution auraient choisi d'entrer dans la carrière du Paradis si leur monde n'avait pas été maudit par le péché. L'aptitude à refuser la survivance ne date pas de l'époque de la rébellion de Lucifer. Les hommes ont toujours possédé le don du libre arbitre quant au choix de la carrière du Paradis.

A mesure que vous vous élevez dans l'expérience de la survie, vous élargissez votre conception de l'univers, vous étendez votre horizon de sens et de valeurs, et vous êtes ainsi mieux à même de comprendre pourquoi l'on permet à des êtres comme Lucifer et Satan de persister dans leur rébellion. Vous saisirez également mieux comment on peut tirer un bien ultime (sinon immédiat) d'un mal limité dans le temps. Après avoir atteint le Paradis, vous serez réellement éclairés et consolés en entendant les philosophes supéraphiques discuter et expliquer ces profonds problèmes d'ajustement universel. Même alors, je doute que vous soyez entièrement satisfaits en pensée. Du moins je ne le fus pas lorsque j'atteignis ainsi l'apogée de la philosophie de l'univers. Je ne suis pas parvenu à comprendre pleinement ces complexités avant d'avoir été affecté à un poste administratif du superunivers. C'est la que, par une expérience effective, j'ai acquis une capacité de conception suffisante pour comprendre en équité cosmique et en philosophie spirituelle ces problèmes compliqués. A mesure que vous vous élèverez vers le Paradis, vous apprendrez de plus en plus que l'on ne peut comprendre beaucoup d'aspects problématiques de l'administration de l'univers qu'après avoir acquis des facultés expérientielles accrues et une perspicacité spirituelle supérieure. Pour comprendre les situations cosmiques, la sagesse cosmique est essentielle.

  (1) Éphésiens IV-25 Corinthiens XII-26

 

[Présenté par un Puissant Messager ayant l'expérience d'avoir survécu à la première rébellion systémique des univers du temps, actuellement attaché au gouvernement du superunivers d'Orvonton, et agissant en la matière sur la demande de Gabriel de Salvington.]

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