3. L'HISTOIRE D'URANTIA
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LES EFFUSIONS DU CHRIST MICAEL
CHEF des Étoiles du Soir de Nébadon, je suis affecté à Urantia par Gabriel avec la mission de révéler l'histoire des sept effusions de Micaël de Nébadon, Souverain de cet univers; mon nom est Gavalia. Au cours de cette présentation, je m'en tiendrai strictement aux limitations imposées par mon mandat.
L'attribut d'effusion est inhérent aux Fils Paradisiaques du Père Universel. Dans leur désir d'approcher de près les expériences de la vie des créatures qui leur sont subordonnées, les Fils Paradisiaques des divers ordres reflètent la nature divine de leurs parents du Paradis. Le Fils Éternel de la Trinité du Paradis a montré la voie dans cette pratique en s'effusant sept fois sur les sept circuits de Havona à l'époque de l'ascension de Grandfanda et des premiers pèlerins du temps et de l'espace. Le Fils Éternel continua à s'effuser sur les univers locaux du temps et de l'espace en la personne de ses représentants, les Fils Micaëls et les Fils Avonals.
Quand le Fils Éternel effuse un Fils Créateur sur un univers local à l'état de projet, ce Fils Créateur assume la pleine responsabilité de parachever, de contrôler, et de pacifier le nouvel univers; il fait à la Trinité éternelle le serment solennel de ne pas assumer la pleine souveraineté de la nouvelle création avant que ses sept effusions sous forme de créatures n'aient été achevées avec succès et confirmées par les Anciens des Jours ayant juridiction sur le superunivers intéressé. Cette obligation est acceptée par chaque Fils Micaël qui se porte volontaire pour sortir du Paradis et entreprendre la création et l'organisation d'un univers local.
Le but de ces incarnations sous forme de créatures est de permettre aux créateurs de devenir des souverains sages, compatissants, justes, et compréhensifs. Les Fils divins sont naturellement justes, mais ils deviennent intelligemment miséricordieux à la suite de leurs expériences successives d'effusion. Ils ont spontanément de la miséricorde, mais ces expériences les font devenir encore plus miséricordieux et d'une nouvelle manière. Les effusions sont les dernières étapes de leur éducation et de leur formation pour la tâche sublime de gouverner les univers locaux dans la divine droiture et par un juste jugement.
Bien que ces effusions apportent de nombreux avantages accessoires aux divers mondes, systèmes, et constellations, ainsi qu'aux différents ordres d'intelligences universelles quelles touchent et quelles améliorent, leur destination primordiale reste néanmoins de parachever la formation personnelle et l'éducation universelle d'un Fils Créateur lui-même. Ces effusions ne lui sont pas indispensables pour diriger un univers local d'une manière sage, juste, et efficace, mais elles lui sont absolument nécessaires pour savoir administrer d'une manière équitable, miséricordieuse, et compréhensive cette création qui fourmille de formes de vie variées et de myriades de créatures intelligentes mais imparfaites.
Les Fils Micaëls commencent leur travail d'organisation d'un univers local avec une juste et complète sympathie pour les divers ordres d'êtres qu'ils ont créés. Ils ont de vastes réserves de miséricorde pour toutes ces créatures si différentes, et même de la pitié pour celles qui s'égarent et s'enfoncent dans un bourbier creusé par elles-mêmes. Mais les Anciens des Jours estiment que ces dons de justice et de droiture ne suffisent pas. Ces dirigeants trins des superunivers ne confirmeront jamais un Fils Créateur comme Souverain d'un univers local avant qu'il n'ait réellement acquis le point de vue de ses propres créatures par une expérience effective dans l'ambiance de leur existence et sous une forme semblable à elles. De cette manière, les Fils deviennent des chefs plus avisés et compréhensifs; ils parviennent à connaître les divers groupes sur lesquels ils règnent et exercent une autorité universelle. Par une expérience vivante, ils possèdent une miséricorde pratique, un jugement équitable, et la patience née de l'existence d'une créature expérientielle.
L'univers local de Nébadon est maintenant gouverné par un Fils Créateur qui a parachevé son service d'effusions. Il règne avec une juste et miséricordieuse suprématie sur tous les vastes royaumes de son univers en voie d'évolution et de perfectionnement. Micaël de Nébadon est la 611.121ième effusion du Fils Éternel sur les univers du temps et de l'espace, et il a commencé l'organisation de votre univers local il y a environ quatre cent milliards d'années. Micaël s'est préparé à sa première aventure d'effusion à peu près à l'époque où Urantia prenait sa forme actuelle, il y a un milliard d'années. Ses effusions ont eu lieu à des intervalles d'environ cent cinquante millions d'années, la dernière prenant place sur Urantia il y a dix neuf cents ans. Je vais maintenant décrire la nature et le caractère de ces effusions aussi complètement que mon mandat me le permet.
1. -- LA PREMIÈRE EFFUSION
Ce fut un événement solennel sur Salvington, il y a presque un milliard d'années, quand l'assemblée des chefs et des administrateurs de l'univers de Nébadon entendit Micaël annoncer que son frère aîné Emmanuel assumerait bientôt l'autorité dans Nébadon, tandis que lui (Micaël) s'absenterait pour une mission inexpliquée. Nulle autre proclamation ne fut faite au sujet de cette opération, sauf dans le message d'adieu télédiffusé aux Pères des Constellations, qui disait entre autres instructions: « Pendant cette période, je vous place sous la garde et les soins d'Emmanuel, tandis que je vais exécuter le commandement de mon Père du Paradis ».
Après avoir ainsi transmis ses adieux, Micaël apparut sur le terrain de départ de Salvington, exactement comme en bien des occasions antérieures où il s'était préparé a partir pour Uversa ou pour le Paradis, mais cette fois il y vint seul. Il termina son allocution de départ par les paroles suivantes: « Je vous quitte seulement pour une courte période. Je sais que beaucoup d'entre vous souhaiteraient m'accompagner, mais vous ne pouvez venir là où je vais. Vous ne pouvez exécuter ce que je suis sur le point d'accomplir. Je pars faire la volonté des Déités du Paradis, et quand j'aurai terminé ma mission et acquis cette expérience, je reprendrai ma place parmi vous ». Ayant ainsi parlé, Micaël de Nébadon disparut de la vue de tous ceux qui étaient rassemblés et ne réapparut pas pendant vingt années du temps standard. Dans tout Salvington, seuls Emmanuel et la Divine Ministre savaient ce qui se passait, et l'Union des Jours ne partagea son secret qu'avec le chef exécutif de l'univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin.
Tous les habitants de Salvington et ceux qui demeuraient sur les mondes-sièges des constellations et des systèmes se réunirent autour de leurs stations réceptrices respectives de renseignements universels, espérant recevoir une indication sur la mission et le lieu de séjour du Fils Créateur. Ils ne reçurent pas de message significatif avant le troisième jour qui suivit le départ de Micaël. Ce jour-là, on enregistra sur Salvington, en provenance de la sphère Melchizédek, siège de cet ordre dans Nébadon, une communication décrivant simplement l'opération suivante, extraordinaire et sans précédent: «Aujourd'hui à midi est apparu sur l'aire d'atterrissage de ce monde un étrange Fils Melchizédek, qui n'est pas de notre nombre, mais qui est entièrement semblable aux membres de notre ordre. Il était accompagné d'un omniaphin solitaire titulaire d'une procuration régulière d'Uversa, qui présenta des instructions adressées à notre chef de la part des Anciens des Jours avec l'accord d'Emmanuel de Salvington. Elles ordonnaient que ce nouveau Fils Melchizédek fût reçu dans notre ordre et affecté au service de secours d'urgence des Melchizédeks de Nébadon. Les instructions ont été données en conséquence et la chose est faite ».
C'est à peu près tout ce qui se trouve dans les archives de Salvington au sujet de la première effusion de Micaël. Rien n'y apparaît plus pendant un siècle du temps d'Urantia, après quoi est inscrit le fait du retour de Micaël reprenant sans l'annoncer la direction des affaires de Nébadon. On peut toutefois trouver sur le monde Melchizédek une étrange inscription, un récit du service de cet exceptionnel Fils Melchizédek du corps de secours d'urgence de cet âge. Cette inscription est conservée dans un modeste temple situé actuellement devant la façade de la demeure du Père Melchizédek. Elle comprend la narration des services de ce Fils Melchizédek transitoire durant son affectation à vingt-quatre missions d'urgence dans l'univers. Cette inscription, que j'ai relue tout récemment, se termine comme suit:
Aujourd'hui à midi, sans avertissement préalable et en présence seulement de trois de nos frères, ce Fils visiteur de notre ordre a disparu comme il était venu, accompagné simplement d'un omniaphin solitaire. Cette inscription se termine maintenant par la confirmation que ce visiteur a vécu comme un Melchizédek. Semblable à un Melchizédek, il a travaillé comme tel et fidèlement accompli toutes ses missions en tant que Fils de notre ordre affecté aux secours d'urgence. Par consentement universel, il est devenu chef des Melchizédeks parce qu'il a gagné notre amour et notre adoration par sa sagesse incomparable, son amour suprême, et sa splendide consécration à ses devoirs. Il nous a aimés, il nous a compris, il a servi avec nous, et nous sommes pour toujours ses loyaux et dévoués compagnons Melchizédeks, car cet étranger sur notre monde est maintenant devenu pour l'éternité un ministre universel de nature Melchizédek ».
C'est tout ce qu'il m'est permis de vous raconter sur la première effusion de Micaël. Bien entendu, nous comprenons pleinement que l'étrange Melchizédek qui servit avec les Melchizédeks il y a un milliard d'années n'était autre que Micaël incarné pendant la mission de sa première effusion. Les archives ne spécifient pas que cet unique et efficace Melchizédek était Micaël, mais on croit universellement qu'il l'était. Il est peu probable que l'affirmation concrète de ce fait puisse se trouver en dehors des archives de Sonarington, et nous n'avons pas accès aux documents de ce monde secret. C'est seulement sur ce monde sacré des Fils divins que l'on connaît entièrement les mystères de l'incarnation et de l'effusion. Nous connaissons tous les faits des effusions de Micaël, mais nous ne comprenons pas comment ils se sont produits. Nous ne savons pas comment le chef d'un univers, le créateur des Melchizédeks, peut si soudainement et si mystérieusement devenir l'un d'eux, vivre parmi eux comme tel, et travailler pendant cent ans comme un Fils Melchizédek. Cependant, c'est ce qui est arrivé.
2. -- LA SECONDE EFFUSION
Durant près de cent cinquante millions d'années après l'effusion Melchizédek de Micaël, tout alla bien dans l'univers de Nébadon, puis des troubles commencèrent à poindre dans le système 11 de la constellation 37. Ces troubles impliquaient un malentendu avec un Fils Lanonandek, un Souverain Systémique qui avait été jugé par les Pères de la Constellation avec approbation du Fidèle des Jours, conseiller du Paradis pour cette constellation. Le Souverain Systémique protestataire n'avait pas entièrement accepté le verdict. Après plus de cent ans de mécontentement, il entraîna ses associés dans une rébellion contre la souveraineté du Fils Créateur. Cette rébellion compta parmi les plus étendues et les plus désastreuses qui aient jamais été suscitées dans l'univers de Nébadon; elle est jugée et terminée depuis longtemps par l'action des Anciens des Jours d'Uversa.
Lutentia, le Souverain Systémique rebelle, régna autocratiquement sur la planète de son quartier général pendant plus de vingt années du temps standard de Nébadon. Après cela les Très Hauts, avec l'approbation d'Uversa, ordonnèrent sa mise à l'écart et prièrent les dirigeants de Salvington de désigner un nouveau Souverain Systémique pour prendre en charge ce système de mondes habités troublé et déchiré de conflits.
En même temps que cette requête était reçue sur Salvington, Micaël lança la seconde de ces extraordinaires proclamations d'intention de s'absenter du siège de l'univers dans le but de « faire ce que demande mon Père du Paradis ». Il promit de « revenir au moment approprié » et concentra toute l'autorité entre les mains de son frère du Paradis, Emmanuel, l'Union des Jours.
Ensuite, par la même technique observée au moment de son départ pour l'effusion Melchizédek, Micaël prit à nouveau congé de la sphère de son quartier général. Trois jours après ce congé inexpliqué, un nouveau membre inconnu apparut dans le corps de réserve des Fils Lanonandeks primaires de Nébadon, à midi, et sans avoir été annoncé. Il était accompagné d'un tertiaphin solitaire titulaire d'une procuration régulière des Anciens des Jours d'Uversa, confirmée par Emmanuel de Salvington, et ordonnant que ce nouveau Fils fût affecté au système 11 de la constellation 37 comme successeur de Lutentia détrôné, et avec pleine autorité en tant que Souverain Systémique adjoint en attendant la nomination d'un nouveau souverain en titre.
Pendant plus de dix-sept ans du temps de Nébadon, ce chef temporaire étrange et inconnu administra les affaires et jugea sagement les différends de ce système local troublé et démoralisé. Nul Souverain Systémique ne fut jamais plus ardemment aimé ni aussi généralement honoré et respecté. Le nouveau chef mit de l'ordre avec justice et miséricorde dans ce système turbulent, tout en apportant assidûment son ministère à tous ses sujets. Il offrit même à son prédécesseur rebelle le privilège de partager le trône d'autorité s'il voulait seulement faire des excuses à Emmanuel pour ses incartades, mais Lutentia dédaigna ces offres de miséricorde. Il savait bien que l'étrange et nouveau Souverain Systémique n'était autre que Micaël, précisément le chef universel qu'il avait si récemment défié. Par contre, des millions de ses partisans déçus et trompés acceptèrent le pardon du nouveau chef, connu à cette époque sous le nom de Souverain Sauveur du système de Palonia.
Vint alors le jour mémorable où arriva le nouveau Souverain Systémique attitré, désigné par les autorités de l'univers comme successeur permanent de Lutentia détrôné. Tout Palonia pleura le départ du chef systémique le plus noble et le plus bienveillant que Nébadon eût jamais connu. Il était aimé dans tout le système et adoré par ses compagnons de tous les groupes de Fils Lanonandeks. Il ne partit pas sans cérémonie. Une grande manifestation de sympathie fut arrangée lorsqu'il quitta le quartier général systémique. Même son prédécesseur égaré lui envoya le message suivant: « Tu es juste et droit dans toutes tes voies. Bien que je continue à rejeter la règle du Paradis, je suis forcé d'avouer que tu es un administrateur équitable et miséricordieux ».
Alors le chef temporaire du système rebelle prit congé de la planète de son bref séjour administratif. Trois jours après, Micaël réapparaissait sur Salvington et reprenait la direction de l'univers de Nébadon. La troisième proclamation d'Uversa ne tarda pas à suivre pour annoncer que la souveraineté et l'autorité de Micaël recevaient une promotion juridique. La première proclamation avait été faite au moment de son arrivée dans Nébadon, la seconde avait été publiée peu après le parachèvement de l'effusion Melchizédek, et celle-ci suivait la fin de la seconde effusion, ou mission Lanonandek.
3. -- LA TROISIÈME EFFUSION
Le conseil suprême de Salvington venait d'achever l'étude d'un appel des Porteurs de Vie de la planète 217 dans le système 87 de la constellation 61, demandant que l'on envoie à leur aide un Fils Matériel. Or cette planète était située dans un système de mondes habités où un autre Souverain Systémique s'était égaré, la seconde rébellion de cet ordre survenue jusque là dans tout Nébadon.
À la demande de Micaël, on garda en suspens la requête des Porteurs de Vie de cette planète en attendant qu'Emmanuel puisse l'étudier et donner son avis. C'était une procédure irrégulière, et je me rappelle bien que nous escomptions quelque chose d'insolite. Nous n'eûmes pas longtemps à attendre. Micaël remit la direction de l'univers entre les mains d'Emmanuel, tandis qu'il confiait le commandement des forces célestes à Gabriel. Ayant ainsi disposé de ses responsabilités administratives, il prit congé de l'Esprit Mère de son univers et disparut du terrain de départ de Salvington exactement comme il l'avait fait en deux occasions antérieures.
Comme on pouvait s'y attendre, un étrange Fils Matériel apparut trois jours après, sans avoir été annoncé, sur le monde-siège du système 87 dans la constellation 61. Il était accompagné d'un seconaphin solitaire, accrédité par les Anciens des Jours d'Uversa, et confirmé par Emmanuel de Salvington. Le Souverain Systémique adjoint nomma immédiatement ce nouveau et mystérieux Fils Matériel Prince Planétaire adjoint du monde 217, et cette désignation fût aussitôt confirmée par les Très Hauts de la constellation 61.
C'est ainsi que ce Fils Matériel unique commença sa carrière difficile sur un monde en quarantaine, sur une planète en sécession et en rébellion située dans un système encerclé, sans aucune communication avec l'univers extérieur; il travailla seul pendant une génération entière du temps planétaire. Ce Fils Matériel du service de secours amena au repentir et fit revenir dans la bonne voie le Prince Planétaire défaillant et tout son état-major. Il fut témoin du retour de la planète au service loyal de la souveraineté du Paradis, telle quelle est établie dans les univers locaux. Au moment approprié, un Fils et une Fille Matériels arrivèrent sur ce monde rajeuni et racheté. Quand ils furent dûment installés comme chefs planétaires visibles, le Prince Planétaire provisoire prit officiellement congé et disparut un jour à midi. Trois jours plus tard, Micaël réapparaissait à sa place accoutumée sur Salvington, et bientôt les télédiffusions du superunivers transmirent la quatrième proclamation des Anciens des Jours annonçant une nouvelle promotion de la souveraineté de Micaël dans Nébadon.
Je regrette de ne pas être autorisé à raconter la patience, la force d'âme, et l'habileté avec lesquelles ce Fils Matériel fit face à des situations éprouvantes sur cette planète perturbée. La réhabilitation de ce monde isolé constitue l'un des chapitres les plus magnifiques et les plus touchants des annales du salut de Nébadon. Vers la fin de cette mission, tous les habitants de Nébadon avaient compris pourquoi leur chef bien-aimé avait choisi de se lancer dans ces effusions répétées en prenant la similitude de quelque ordre subordonné de créatures intelligentes.
Les effusions de Micaël comme Fils Melchizédek, puis comme Fils Lanonandek, et ensuite comme Fils Matériel sont toutes également mystérieuses et inexplicables. Dans chaque cas il apparut soudainement comme un individu pleinement développé du groupe de l'effusion. Le mystère de ces incarnations ne sera jamais connu, sauf de ceux qui ont accès au cercle intérieur des archives sur la sphère sacrée de Sonarington.
Depuis cette merveilleuse effusion comme Prince Planétaire d'un monde isolé en rébellion, jamais aucun des Fils ou Filles Matériels de Nébadon n'a été tenté de se plaindre de son affectation ou de trouver à redire aux difficultés de sa mission planétaire. Les Fils Matériels savent une fois pour toutes qu'ils ont dans le Fils Créateur de leur univers un souverain compréhensif et un ami compatissant, qui a « été en tous points tenté et éprouvé » (1) comme eux-mêmes doivent aussi être tentés et éprouvés.
Chacune de ces missions fut suivie d'une ère de service et de loyauté accrus parmi les intelligences célestes originaires de Nébadon; chacun des âges successifs d'effusion fut caractérisé par un progrès et une amélioration dans toutes les méthodes d'administration de cet univers et dans toutes les techniques de son gouvernement. Depuis l'effusion en question, aucun des Fils ou Filles Matériels n'a jamais participé en connaissance de cause à une rébellion contre Micaël; ils l'aiment et l'honorent trop pour jamais le rejeter consciemment. C'est seulement par des tromperies et des sophismes que des Adams des temps récents ont été égarés par des personnalités rebelles de type supérieur.
4. -- LA QUATRIÈME EFFUSION
Ce fut à la fin d'un des périodiques appels nominaux millénaires d'Uversa que Micaël s'occupa de remettre à nouveau le gouvernement de Nébadon entre les mains d'Emmanuel et de Gabriel. Bien entendu, nous nous rappelions ce qui était arrivé dans le passé à la suite d'une telle initiative. Nous nous préparâmes tous à assister à la disparition de Micaël pour sa quatrième mission d'effusion, et il ne nous fit pas attendre longtemps, car il ne tarda pas à se rendre à l'aire de départ de Salvington où nous le perdîmes de vue.
Le troisième jour après cette disparition, nous remarquâmes, dans les télédiffusions universelles destinées à Uversa, une nouvelle significative émanant du quartier général séraphique de Nébadon: « Nous rendons compte de l'arrivée imprévue d'un séraphin inconnu accompagné d'un supernaphin solitaire et de Gabriel de Salvington. Ce séraphin non enregistré possède les qualificatifs de l'ordre de Nébadon et porte des lettres de créance des Anciens des Jours d'Uversa, confirmées par Emmanuel de Salvington. Il se révèle que ce séraphin appartient à l'ordre suprême des anges d'un univers local, et nous l'avons déjà affecté au corps des conseillers instructeurs ».
Pour cette effusion séraphique, Micaël fut absent de Salvington pendant une période de plus de quarante années du temps standard de son univers. Durant cet intervalle, il fut attaché comme conseiller instructeur séraphique, une sorte de poste de secrétaire particulier, à vingt-six maîtres instructeurs successifs, et travailla sur vingt-deux mondes différents. Son affectation finale fut celle de conseiller et d'assistant attaché à la mission d'effusion d'un Fils Instructeur de la Trinité sur le monde 462 du système 84 de la constellation 3 dans l'univers de Nébadon.
Durant,les sept années de cette affectation, ce Fils Instructeur de la Trinité ne fut jamais tout à fait persuadé de l'identité de son associé séraphique. Il est vrai que durant cette période tous les séraphins furent considérés avec un intérêt et un soin particuliers. Nous savions parfaitement que notre Souverain bien-aimé était au loin dans l'univers, sous la forme d'un séraphin, mais nous ne pûmes jamais être certains de son identité. Il ne fut jamais identifié positivement avant l'époque de son attachement à la mission de ce Fils Instructeur de la Trinité. Au cours de cette période, les séraphins suprêmes furent toujours traités avec une sollicitude spéciale, de crainte que l'un de nous ne découvre qu'à son insu il avait été l'hôte recevant le Souverain de l'univers en mission d'effusion sous forme de séraphin. En ce qui concerne les anges, il est donc devenu éternellement vrai que leur Créateur et Chef a été « en tous points tenté et éprouvé dans la similitude d'une personnalité séraphique ».
À mesure que ces effusions successives participèrent davantage de la nature des formes inférieures de la vie universelle, Gabriel fut de plus en plus associé à ces aventures d'incarnation, opérant comme agent de liaison universel entre Micaël en effusion et Emmanuel, chef intérimaire de l'univers local.
Micaël avait passé par l'expérience d'effusion de trois ordres des Fils universels qu'il avait créés: les Melchizédeks, les Lanonandeks, et les Fils Matériels. Ensuite il condescendit à se personnaliser dans la similitude de la vie angélique sous l'aspect d'un séraphin suprême, avant de tourner son attention vers les diverses phases des carrières ascendantes de ses créatures volitives de la forme la plus humble, les hommes évolutionnaires du temps et de l'espace.
5. -- LA CINQUIÈME EFFUSION
Il y a un peu plus de trois cent millions d'années à la manière dont on compte le temps sur Urantia, nous fûmes témoins d'un nouveau transfert d'autorité à Emmanuel, et nous observâmes les préparatifs de départ de Micaël. Cette occasion fut différente des précédentes en ce sens que Micaël annonça son départ pour Uversa, siège du superunivers d'Orvonton. Notre Souverain partit en temps voulu, mais les télédiffusions du superunivers ne mentionnèrent jamais son arrivée auprès des Anciens des Jours. Peu après son départ de Salvington, les télédiffusions d'Uversa firent paraître ce compte rendu significatif: « Il est arrivé aujourd'hui, sans annonce préalable ni numéro d'identité, un pèlerin ascendant d'origine humaine venant de l'univers de Nébadon, confirmé par Emmanuel de Salvington, et accompagné de Gabriel de Nébadon. Cet être non identifié présente le statut d'un véritable esprit, et il a été reçu dans notre communauté ».
Si vous visitiez Uversa aujourd'hui, vous y entendriez raconter l'histoire du temps où Eventod y séjourna, car c'est sous ce nom que fut connu sur Uversa ce pèlerin mystérieux du temps et de l'espace. Cet ascendeur, qui était au moins une splendide personnalité exactement semblable aux ascendeurs du stade spirituel, vécut et travailla sur Uversa pendant onze années du temps standard d'Orvonton. Il reçut les affectations et accomplit les tâches d'un être humain spirituel, en commun avec ses semblables des divers univers locaux d'Orvonton. En « tous points il fut tenté et éprouvé, de même que ses compagnons », et dans toutes les circonstances il se montra digne de la confiance de ses supérieurs, tout en formant le respect et l'admiration loyale de ses compagnons spirituels.
Sur Salvington, nous suivîmes la carrière de ce pèlerin spirituel avec un intérêt extrême, sachant parfaitement par la présence de Gabriel que cet ascendeur modeste et sans numéro d'ordre n'était autre que le chef effusé de notre univers local. Cette première apparition de Micaël incarné dans un rôle humain à un stade élevé d'évolution fut un événement qui passionna et captiva tout Nébadon. Nous avions entendu parler de ces choses, mais maintenant nous pouvions les observer. Micaël apparut sur Uversa comme un homme spirituel pleinement développé et parfaitement entraîné; il continua sa carrière comme tel jusqu'au moment où un groupe d'ascendeurs humains avança d'une étape vers Havona. Il eut alors un entretien avec les Anciens des Jours et prit aussitôt congé d'Uversa, en compagnie de Gabriel, d'une manière soudaine et discrète. Peu après, il apparut à sa place accoutumée sur Salvington.
Ce ne fut pas avant le parachèvement de cette effusion que nous commençâmes à soupçonner que Micaël devait probablement s'incarner dans la similitude de ses divers ordres de personnalités universelles, allant des plus hauts Melchizédeks jusqu'au bas de l'échelle chez les hommes de chair et de sang des mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Vers cette époque, les collèges Melchizédeks commencèrent à enseigner la probabilité que Micaël s'incarnerait un jour comme un homme physique, et l'on se mit à spéculer beaucoup sur les techniques possibles d'une effusion aussi inexplicable. Le fait que Micaël en personne ait joué le rôle d'un ascendeur prêtait un intérêt nouveau et accru à tout le plan de progression des créatures sur la route qui monte à travers les univers locaux et les superunivers.
Cependant, la technique de ces effusions successives resta un mystère. Gabriel lui-même avoue qu'il ne comprend pas la méthode par laquelle un Fils du Paradis, créateur d'un univers, peut à volonté assumer la personnalité et vivre la vie d'une de ses propres créatures subordonnées.
6. -- LA SIXIÈME EFFUSION
Maintenant que tout Salvington était habitué aux préliminaires d'une effusion imminente, Micaël convoqua les hôtes de sa planète-siège et, pour la première fois, exposa le reste du plan d'incarnation; il annonça qu'il devrait bientôt quitter Salvington en vue d'assumer la carrière d'un humain morontiel auprès des Très Hauts Pères sur la planète-siège de la cinquième constellation. Ensuite nous entendîmes pour la première fois l'annonce que sa septième et dernière effusion aurait lieu dans la similitude d'une chair mortelle sur un monde évolutionnaire.
Avant de quitter Salvington pour sa sixième effusion, Micaël adressa une allocution aux habitants rassemblés de la sphère, et partit sous le regard de tous les assistants, accompagné d'un séraphin solitaire et de la Radieuse Étoile du Matin de Nébadon. La direction de l'univers avait de nouveau été confiée à Emmanuel, mais les responsabilités administratives avaient été plus largement réparties.
Micaël apparut au siège de la cinquième constellation comme un humain morontiel de statut ascendant dans la plénitude de ses moyens. Je regrette qu'il me soit interdit de révéler les détails de cette carrière d'un être morontiel non numéroté, car ce fut l'une des époques les plus extraordinaires et stupéfiantes dans les expériences d'effusion de Micaël, sans même en excepter son séjour mouvementé et tragique sur Urantia. Parmi les nombreuses restrictions qui me furent imposées quand j'acceptai ma mission, l'une d'elles m'interdit de donner les détails de cette merveilleuse carrière de Micaël sous l'aspect du mortel morontiel d'Endantum.
Quand Micaël revint de cette effusion morontielle, il fut évident pour nous tous qu'il était devenu l'un de nos semblables, que le Souverain de l'Univers était aussi l'ami et l'aide compatissant des formes d'intelligences créées, même les plus humbles, de ses royaumes. Nous avions déjà noté auparavant qu'il acquérait progressivement le point de vue des créatures dans l'administration de l'univers, car cette assimilation était apparue graduellement; mais elle devint plus marquée après le parachèvement de son effusion comme humain morontiel, et encore davantage après son retour de la carrière de fils du charpentier sur Urantia.
Gabriel nous informa d'avance du moment où Micaël serait libéré de son effusion morontielle, et en conséquence nous préparâmes une réception appropriée sur Salvington. Des millions et des millions d'êtres furent rassemblés des mondes-sièges des constellations de Nébadon, et la majorité des hôtes des mondes adjacents fut réunie pour lui souhaiter la bienvenue à la reprise de son règne sur son univers. En réponse à nos nombreux discours d'accueil et marques d'appréciation pour un Souverain portant un intérêt aussi vital à ses créatures, Micaël se borna à répondre: « Je me suis simplement occupé des affaires de mon Père. Je fais tout bonnement ce qui plaît aux Fils du Paradis qui aiment leurs créatures et cherchent ardemment à les comprendre».
À partir de ce jour-là et jusqu'à l'heure où Micaël se lança dans son aventure sur Urantia en tant que Fils de l'Homme, tout Nébadon poursuivit la discussion des nombreux exploits de son Chef Souverain pendant sa vie sur Endantum en tant qu'incarnation effusée d'un ascendeur morontiel évolutionnaire; il y fut en tous points éprouvé comme ses compagnons rassemblés de tous les mondes matériels de la constellation où il séjournait.
7. -- LA SEPTIÈME ET DERNIÈRE EFFUSION
Pendant des dizaines de milliers d'années, nous attendîmes tous avec impatience la septième et dernière effusion de Micaël. Gabriel nous avait appris que cette mission terminale s'effectuerait dans la similitude d'une chair mortelle, mais nous ignorions complètement le moment, le lieu, et le processus de cette aventure culminante.
L'annonce publique que Micaël avait choisi Urantia pour théâtre de son effusion finale fut faite peu après la nouvelle de la défaillance d'Adam et d'Ève. Ainsi, pendant plus de trente cinq mille ans, votre monde a occupé une place marquante dans les conseils de l'univers local tout entier. À part le mystère de l'incarnation, nulle étape de l'effusion sur Urantia ne comporta de secrets. Du commencement à la fin, et jusqu'au retour triomphal de Micaël sur Salvington comme Souverain Suprême de son univers, tout ce qui se passa sur votre monde infime mais hautement honoré reçut la publicité universelle la plus complète.
Jusqu'au moment de l'événement lui-même, nous n'avions jamais su que Micaël apparaîtrait sur terre comme un bébé impuissant du royaume, mais nous avions pensé qu'il emploierait peut-être cette méthode. Auparavant, il était toujours apparu comme un individu pleinement développé du groupe de personnalités choisi pour l'effusion. Quand la télédiffusion de Salvington annonça que le petit enfant de Bethléhem était né sur Urantia, cette nouvelle fit sensation.
Non seulement nous nous rendîmes alors compte que notre Créateur et ami franchissait l'étape la plus précaire de toute sa carrière en risquant apparemment sa position et son autorité dans cette effusion sous forme de bébé sans défense, mais nous comprîmes aussi que son expérience dans cette effusion humaine et finale l'installerait pour l'éternité sur son trône comme souverain indiscuté et suprême de l'univers de Nébadon. Pendant un tiers de siècle du temps de la Terre, tous les yeux dans toutes les parties de notre univers local firent converger leur regard sur Urantia. Toutes les intelligences se rendirent compte que la dernière effusion suivait son cours. Nous connaissions depuis longtemps la rébellion de Lucifer dans Satania et la désaffection de Caligastia sur Urantia; nous comprenions donc fort bien l'intensité de la lutte qui aurait lieu quand notre chef condescendrait à s'incarner sur Urantia sous l'humble forme et la similitude d'une chair mortelle.
Jésus ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le monde exactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui, sauf que cet enfant particulier était l'incarnation de Micaël de Nébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout un univers de choses et d'êtres. Ce mystère de l'incarnation de la Déité dans la forme humaine de Jésus, dont l'origine était par ailleurs naturelle sur Urantia, restera éternellement impénétré. Même dans l'éternité, vous ne connaîtrez jamais la technique et la méthode de l'incarnation du Créateur dans la forme et la similitude de ses créatures. C'est le secret de Sonarington, et ces mystères sont la propriété exclusive des Fils divins qui ont passé par l'expérience de l'effusion.
Certains sages de la Terre connaissaient l'arrivée imminente de Micaël. Par les contacts entre mondes, ces sages doués de perspicacité spirituelle apprirent l'effusion prochaine de Micaël sur Urantia, et les séraphins en firent l'annonce, par l'intermédiaire des médians, à un groupe de prêtres chaldéens dont le chef était Ardnon. Ces hommes de Dieu rendirent visite à l'enfant nouveau-né dans la crèche. Le seul événement surnaturel associé à la naissance de Jésus fut cette annonciation à Ardnon et à ses compagnons par les séraphins qui avaient autrefois été attachés à Adam et Ève dans le premier jardin.
Les parents humains de Jésus étaient des gens moyens de leur époque et de leur génération; le Fils de Dieu incarné naquit donc d'une femme et fut élevé à la manière ordinaire des enfants de cette race et de cet âge.
L'histoire du séjour de Micaël sur Urantia, le récit de l'effusion humaine du Fils Créateur sur votre monde, est une affaire qui dépasse la portée et le but du présent fascicule.
8. -- LE STATUT DE MICAËL APRÈS SES EFFUSIONS
Après l'effusion finale et réussie de Micaël sur Urantia, non seulement il fut accepté par les Anciens des Jours comme chef souverain de Nébadon, mais il fut aussi reconnu par le Père Universel comme administrateur confirmé de l'univers local qu'il avait créé. Lors de son retour sur Salvington, ce Micaël, Fils de l'Homme et Fils de Dieu, fut proclamé chef permanent de Nébadon. D'Uversa vint la huitième proclamation de la souveraineté de Micaël, tandis que du Paradis arriva une déclaration conjointe du Père Universel et du Fils Éternel qui instituait cet Homme-Dieu comme seul chef de l'univers de Nébadon et qui ordonnait à l'Union des Jours stationné sur Salvington de signifier son intention de se retirer au Paradis. Les Fidèles des Jours sur les mondes-sièges des constellations reçurent aussi des instructions pour démissionner des conseils des Très Hauts. Mais Micaël ne voulut pas consentir à ce que les Fils de la Trinité lui retirent leurs conseils et leur coopération. Il les rassembla sur Salvington et les pria de rester perpétuellement à leur poste dans Nébadon. Ils signifièrent à leurs directeurs du Paradis leur désir d'accéder à cette requête, et peu après furent émis les ordres de séparation d'avec le Paradis qui attachaient pour toujours ces Fils de l'univers central à la cour de Micaël de Nébadon.
Il avait fallu presque un milliard d'années du temps d'Urantia pour parachever la carrière d'effusion de Micaël et pour procéder à l'établissement définitif de son autorité suprême dans l'univers de sa propre création. Micaël naquit créateur, il fut éduqué comme administrateur, formé comme dirigeant, mais invité à gagner sa souveraineté par expérience. C'est ainsi que votre petit monde fut connu de tout Nébadon comme le cadre où Micaël paracheva l'expérience exigée de tout Fils Créateur du Paradis avant qu'il ne reçoive la direction et le contrôle illimités de l'univers créé par lui-même. À mesure que vous vous élèverez dans l'univers local, vous en apprendrez davantage sur les idéaux des personnalités impliquées dans les effusions antérieures de Micaël.
En parachevant ses effusions de créature, non seulement Micaël établissait sa propre souveraineté, mais il augmentait aussi la souveraineté évoluante de Dieu le Suprême. Au cours de ces effusions, non seulement le Fils Créateur se lança dans une exploration descendante des diverses natures de la personnalité des créatures, mais il réussit à révéler les volontés diversifiées des Déités du Paradis dont la synthèse, telle quelle est révélée par les Créateurs Suprêmes, dévoile la volonté de l'Être Suprême.
Ces divers aspects volitifs des Déités sont éternellement personnalisés dans les natures différentes des Sept Maîtres Esprits, et chacune des effusions de Micaël était particulièrement révélatrice de l'une de ces manifestations de la Déité. Dans son effusion Melchizédek, il manifesta la volonté unifiée du Père, du Fils, et de l'Esprit. Dans l'effusion Lanonandek, il manifesta celle du Père et du Fils. Dans l'effusion adamique, il révéla la volonté du Père et de l'Esprit, et dans l'effusion séraphique celle du Fils et de l'Esprit. Dans l'effusion humaine-spirituelle sur Uversa il dépeignit la volonté de l'Acteur Conjoint, et dans l'effusion humaine morontielle, la volonté du Fils Éternel. Enfin, dans l'effusion matérielle sur Urantia, il vécut la volonté du Père Universel, en tant que mortel de chair et de sang.
Le parachèvement de ces sept effusions dégagea la souveraineté suprême de Micaël et créa aussi la possibilité pour le Suprême d'étendre sa souveraineté sur Nébadon. Dans aucune de ses effusions Micaël ne révéla Dieu le Suprême, mais la somme de ses sept effusions est une nouvelle révélation de l'Être Suprême pour Nébadon.
Dans l'expérience de la descente de Dieu vers l'homme, Micaël expérimentait en même temps une ascension partant des possibilités de manifestations partielles. Il s'élevait à la suprématie de l'action finie et à la finalité de la libération de son potentiel pour des fonctions absonites. Micaël, Fils Créateur, est un créateur dans l'espace-temps, mais Micaël, Maître Fils septuple, est membre de l'un des corps divins constituant la Trinité Ultime.
En révélant les volontés de la Trinité sous l'aspect des Sept Maîtres Esprits, le Fils Créateur a passé par l'expérience de dévoiler la volonté du Suprême. En opérant comme révélateur de la volonté de la Suprématie, Micaël, à l'instar de tous les autres Maîtres Fils, s'est identifié lui-même avec le Suprême pour l'éternité. Au cours du présent âge de l'univers, il révèle le Suprême et participe à la réalisation de la souveraineté de la Suprématie. Par contre, dans le prochain âge de l'univers, nous croyons que Micaël collaborera avec l'Être Suprême dans la première Trinité expérientielle destinée aux univers de l'espace extérieur.
Urantia est le mausolée sentimental de tout Nébadon , la plus importante de dix millions de planètes habitées ou habitables, la demeure humaine de Christ Micaël, souverain de tout Nébadon, ministre Melchizédek auprès des royaumes, sauveur systémique, rédempteur adamique, compagnon séraphique, associé des esprits ascendants, être morontiel en progrès, Fils de l'Homme dans la similitude d'une chair mortelle, et Prince Planétaire d'Urantia. Et vos Écritures disent la vérité en affirmant que ce même Jésus a promis de revenir un jour sur le monde de son effusion terminale, le Monde de la Croix.
[Présenté par le Chef des Étoiles du Soir.]
[Ce fascicule 119, décrivant les sept effusions de Christ Micaël, est le soixante-troisième et dernier d'une série de présentations par de nombreuses personnalités, retraçant l'histoire d'Urantia jusqu'à l'époque où Micaël apparut sur terre dans la similitude d'une chair mortelle. Ces fascicules furent autorisés par une commission nébadonienne de douze membres agissant sous la direction de Mantutia Melchizédek. Nous avons dicté ces exposés et nous les avons mis en langue anglaise par une technique permise par nos supérieurs, en l'an 1935 de l'ère chrétienne d'Urantia.]
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- Category: 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
LE SUPRÊME ET L'ULTIME -- TEMPS ET ESPACE
AU sujet des diverses natures de la Déité, on peut dire que:
| 1. La nature du Père est d'exister en soi. | |
| 2. La nature du Fils est de coexister. | |
| 3. La nature de l'Esprit est d'exister conjointement. | |
| 4. La nature du Suprême est évolutionnaire-expérientielle. | |
| 5. La nature du Septuple est de répartir la divinité. | |
| 6. La nature de l'Ultime est transcendantale-expérientielle. | |
| 7. La nature de l'Absolu est existentielle-expérientielle. |
Dieu le Septuple est indispensable à l'épanouissement évolutionnaire du Suprême, mais le Suprême est également indispensable à l'émergence finale de l'Ultime. La double présence du Suprême et de l'Ultime constitue l'association fondamentale de la Déité subabsolue et dérivée, car tous deux sont interdépendants et complémentaires pour accomplir la destinée. Ensemble ils forment le pont expérientiel qui relie les commencements et les parachèvements de toute croissance créative dans le maître univers.
La croissance créative est sans fin, mais toujours satisfaisante; elle est indéfinie en étendue, mais toujours ponctuée par les moments plaisants pour la personnalité, où le but est provisoirement atteint, et qui servent si efficacement de prélude à la mobilisation des forces de l'être pour de nouvelles aventures de croissance cosmique, d'exploration de l'univers, et d'aboutissement de la Déité.
Bien que le domaine des mathématiques soit entouré de limitations qualitatives, il procure à la pensée finie un concept de base pour contempler l'infinité. Les nombres n'ont pas de limitation quantitative, même dans la compréhension des penseurs finis. Si grand que soit le nombre conçu, vous pouvez toujours envisager d'y ajouter une unité. Vous pouvez également comprendre que vous restez en deçà de l'infini, car quel que soit le nombre de fois où vous répétez cette addition, vous pouvez toujours la répéter une fois de plus.
En même temps, les séries infinies peuvent être totalisées à un point donné quelconque, et ce total (ou plus exactement cette somme partielle) procure à une personne donnée, ayant à un moment donné un statut donné, la pleine douceur d'avoir atteint un but. Mais tôt ou tard la même personne recommence à languir après des buts nouveaux et supérieurs; et ces aventures de croissance se renouvellent éternellement dans la plénitude des temps et dans les cycles de l'éternité.
Chaque âge successif de l'univers est le prélude de l'ère suivante de croissance cosmique, et chaque époque de l'univers attribue une destinée immédiate à tous les stades précédents. En soi et par soi, Havona est une création parfaite, mais limitée dans sa perfection. La perfection de Havona, se répandant dans les superunivers évolutionnaires, y trouve non seulement une destinée cosmique, mais aussi la libération des entraves de l'existence pré-évolutionnaire.
1. -- LE TEMPS ET L'ÉTERNITÉ
Il est utile à l'homme, pour son orientation cosmique, d'arriver à comprendre aussi bien que possible les rapports de la Déité avec le cosmos. La Déité absolue est éternelle par nature, mais les Dieux sont reliés au temps à titre expérientiel dans l'éternité. Dans les univers évolutionnaires, l'éternité est la perpétuité temporelle l'éternel maintenant.
La personnalité des créatures humaines peut devenir éternelle en s'identifiant avec l'esprit intérieur par la technique consistant à choisir de faire la volonté du Père. Cette consécration de la volonté équivaut à concevoir clairement un but dans sa réalité et son éternité. Cela signifie que le dessein de la créature est devenu invariant par rapport à la succession des instants; ou en d'autres termes, que les moments qui se succèdent ne verront aucun changement d'intention. Un million ou un milliard de moments n'y changeront rien. Les nombres ont cessé d'avoir une signification pour les desseins de la créature. C'est ainsi que le choix de la créature s'ajoutant au choix de Dieu se traduit par les réalités éternelles de l'union sans fin entre l'esprit de Dieu et la nature de l'homme, au service perpétuel des enfants de Dieu et de leur Père du Paradis.
Il existe dans tout intellect donné une relation directe entre la maturité d'esprit et la conscience d'une unité de mesure du temps. Cette unité de temps peut être un jour, une année, ou une période plus longue, mais elle est inévitablement le critère par lequel la personne consciente apprécie les circonstances de la vie et par lequel l'intellect imaginateur mesure et évalue les faits de l'existence temporelle.
L'expérience, la sagesse, et le jugement coïncident avec l'allongement de l'unité de temps dans l'expérience humaine. Quand la pensée humaine remonte dans le passé, elle évalue l'expérience antérieure avec l'intention d'influencer la situation actuelle. Quand la pensée s'étend dans l'avenir, elle essaye d'évaluer la signification future d'un acte possible. Ayant ainsi tenu compte de l'expérience et de la sagesse, la volonté humaine prend une décision-jugement dans le présent, et le plan d'action ainsi né du passé et de l'avenir devient manifeste.
Dans la maturité de la personne qui se développe, le passé et l'avenir sont réunis pour éclairer la vraie signification du présent. À mesure que la personne mûrit, elle recourt pour son expérience à un passé de plus en plus lointain, tandis que ses prévisions de sagesse cherchent à pénétrer de plus en plus profondément dans l'avenir inconnu. Et à mesure que la personne étend davantage ses conceptions dans le passé et le futur, son jugement dépend de moins en moins du présent momentané. La décision-action commence alors à échapper aux liens du présent momentané, tandis quelle revêt progressivement les aspects de la signification passé-futur.
La patience est le lot des hommes dont les unités de temps sont courtes. La vraie maturité transcende la patience par une longanimité née d'une réelle compréhension de la valeur du temps.
Mûrir, c'est vivre plus intensément dans le présent et en même temps se dégager des limitations du présent. Les plans de maturité, fondés sur l'expérience passée, se réalisent dans le présent de manière à rehausser les valeurs de l'avenir.
L'unité de compte du temps chez les personnes non mûres concentre les significations-valeurs dans le moment présent de telle manière que le présent est séparé du non-présent -- du passé-futur. L'unité de temps de la maturité a des proportions qui révèlent les relations coordonnées du passé-présent-futur de telle manière que la personne pénètre par clairvoyance dans l'ensemble des événements. Elle commence à apercevoir le paysage du temps sous la perspective panoramique des horizons élargis, et peut-être à soupçonner le continuum éternel sans commencement ni fin dont les fragments s'appellent le temps.
Sur les niveaux de l'infini et de l'absolu, le moment présent contient tout le passé aussi bien que tout le futur. JE SUIS signifie également J'AI ÉTÉ et JE SERAI, et ceci représente notre meilleure conception de l'éternité et de l'éternel.
Sur les niveaux absolus et éternels, la réalité potentielle a tout autant de signification que la réalité manifestée. C'est seulement sur les niveaux finis et pour les créatures liées par le temps que la différence paraît si vaste. Pour Dieu en tant qu'absolu, un ascendeur qui a pris la décision éternelle est déjà un finalitaire du Paradis; mais grâce aux Ajusteurs de Pensée intérieurs, le Père Universel n'est pas limité à cela dans sa conscience; il peut aussi connaître et participer à toutes les luttes temporelles concernant les problèmes de l'ascension des créatures, depuis les niveaux d'existence où celles-ci ressemblent à des animaux jusqu'à ceux où elles ressemblent à Dieu.
2. -- OMNIPRÉSENCE ET UBIQUITÉ
Il ne faut pas confondre l'ubiquité de la Déité avec l'ultimité de la divine omniprésence (1). Le Père Universel veut que le Suprême, l'Ultime, et l'Absolu compensent, coordonnent, et unifient son ubiquité dans l'espace-temps et son omniprésence dans l'espace-temps-transcendé avec sa présence absolue et universelle indépendante de l'espace et du temps. N'oubliez pas que si l'ubiquité divine est bien souvent associée à l'espace, elle n'est pas nécessairement conditionnée par le temps.
| (1) L'ubiquité est la possibilité d'être présent n'importe quand et n'importe où. l'omniprésence est le fait d'être constamment présent partout à la fois. |
En tant qu'ascendeurs humains et morontiels, vous discernez progressivement Dieu par l'intermédiaire de Dieu le Septuple. Par Havona, vous découvrez Dieu le Suprême. Au Paradis, vous trouvez Dieu comme une personne, et ensuite, en tant que finalitaires, vous essayerez bientôt de le connaître comme l'Ultime. Il semble qu'après avoir atteint l'Ultime la finalité ne comporte qu'une voie, celle de commencer la recherche de l'Absolu. Nul finalitaire ne sera troublé par les incertitudes du chemin vers la Déité Absolue, puisqu'à la fin des ascensions suprême et ultime il aura rencontré Dieu le Père. Les finalitaires croiront certainement que, même s'ils réussissent à trouver Dieu l'Absolu, ils ne feront que découvrir le même Dieu, le Père du Paradis se manifestant sur des niveaux plus proches de l'infini et de l'universel. Il est hors de doute que l'aboutissement à Dieu dans l'absolu révélerait l'Ancêtre Primordial des univers aussi bien que le Père Final des personnalités.
Dieu le Suprême peut ne pas être une démonstration de l'omniprésence de la Déité dans l'espace-temps, mais il est littéralement une manifestation de l'ubiquité divine. Entre la présence spirituelle du créateur et les manifestations matérielles de la création se trouve le vaste domaine du devenir ubiquitaire -- l'émergence universelle de la Déité évolutionnaire.
Si Dieu le Suprême assume jamais le contrôle direct des univers du temps et de l'espace, nous sommes convaincus que cette administration divine fonctionnera sous le supercontrôle de l'Ultime. Dans ce cas, Dieu l'Ultime commencerait à devenir manifeste aux univers du temps en tant que Tout-Puissant Transcendantal (l'Omnipotent) exerçant le contrôle du supertemps et de l'espace transcendé relatifs aux fonctions du Tout-Puissant Suprême.
Les penseurs humains peuvent se poser, comme nous-mêmes, la question suivante: Si l'évolution de Dieu le Suprême atteignant l'autorité administrative dans le grand univers est accompagnée par des manifestations accrues de Dieu l'Ultime, une émergence homologue de Dieu l'Ultime dans les univers hypothétiquement habités de l'espace extérieur sera-telle accompagnée de révélations similaires et rehaussées de Dieu l'Absolu? En réalité, nous n'en savons rien.
3. -- RAPPORTS ENTRE LE TEMPS ET L'ESPACE
C'est seulement par l'ubiquité que la Déité a pu unifier les manifestations de l'espace-temps pour les mentalités finies, car le temps est une succession d'instants, tandis que l'espace est un système de points associés. Après tout, vous percevez l'espace par analyse et le temps par synthèse. Vous coordonnez et vous associez ces deux conceptions dissemblables par la clairvoyance intégratrice de la personnalité. Dans le monde animal, l'homme est seul à posséder la faculté de percevoir l'espace-temps. Pour un animal, le mouvement a une signification, mais il ne prend une valeur que pour une créature ayant statut de personnalité.
Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est éternelle. Plus vous connaissez la vérité (plus vous êtes la vérité), mieux vous pouvez comprendre le passé et vous rendre compte de l'avenir.
La vérité est inébranlable -- éternellement exempte des vicissitudes transitoires, bien que jamais inerte et conventionnelle, mais toujours vibrante et adaptable rayonnant la vie. Quand la vie est reliée aux faits, alors l'espace et le temps conditionnent tous deux ses significations et mettent en corrélation ses valeurs. Ces réalités de la vérité couplées aux faits deviennent des concepts, et sont en conséquence reléguées au domaine des réalités cosmiques relatives.
La liaison de la vérité absolue et éternelle du créateur avec l'expérience pratique des créatures finies et temporelles fait apparaître de nouvelles valeurs émergentes du Suprême. Le concept du Suprême est essentiel pour coordonner le monde supérieur invariant et divin avec le monde inférieur fini et toujours changeant.
Parmi toutes les choses non absolues, c'est l'espace qui est le plus proche d'être absolu. En apparence, l'espace est absolument ultime. La réelle difficulté que nous avons à comprendre l'espace sur le niveau matériel provient du fait que les corps matériels existent dans l'espace, mais que l'espace existe aussi dans les corps matériels. Nombre de facteurs concernant l'espace sont absolus, mais cela ne signifie pas que l'espace soit absolu.
Pour comprendre les rapports de l'espace, il peut être utile de supposer, relativement parlant, que l'espace est après tout une propriété de tous les corps matériels. Donc, quand un corps se meut dans l'espace, il emporte aussi avec lui toutes ses propriétés matérielles, même l'espace qui fait partie de ce corps en mouvement.
Tous les archétypes de la réalité occupent de l'espace sur les niveaux matériels, mais les archétypes spirituels n'en occupent pas; ils n'existent qu'en relation avec l'espace; ils n'occupent ni ne déplacent d'espace, et n'en contiennent pas. Pour nous, l'énigme maîtresse de l'espace concerne l'archétype d'une idée. Quand nous abordons le domaine mental, nous rencontrons bien des problèmes embarrassants. L'archétype d'une idée -- sa réalité occupe-t-il de l'espace? En vérité nous n'en savons rien, bien que nous soyons certains qu'un archétype d'idée ne contient pas d'espace; mais il ne serait guère prudent d'admettre que l'immatériel est toujours non-spatial.
4. -- CAUSES PRIMAIRES ET SECONDAIRES
Bien des difficultés théologiques et des dilemmes métaphysiques sont dus à ce que les hommes ne situent pas bien la personnalité de la Déité, et attribuent en conséquence des aspects infinis et absolus à la Divinité subordonnée et à la Déité évolutionnaire. Il existe certainement une vraie Cause Première, mais il ne faut pas oublier qu'il existe aussi une foule de causes coordonnées et subordonnées, à la fois associées et secondaires. La différence essentielle entre causes premières et causes secondes réside en ce que les causes premières produisent des effets originels dépourvus de facteurs héréditaires dérivés d'une causalité antécédente quelconque. Les causes secondaires produisent des effets comportant invariablement une hérédité provenant d'autres causes antérieures.
Les potentiels purement statiques inhérents à l'Absolu Inconditionné réagissent aux causes engendrées par la Déité Absolue au moyen des activités de la Trinité du Paradis. En présence de l'Absolu Universel, ces potentiels statiques imprégnés de causalité deviennent aussitôt actifs et sensibles à l'influence de certains agents transcendantaux, dont l'activité transmue les potentiels activés en leur conférant le statut de véritables possibilités universelles de développement, d'aptitudes manifestes à la croissance. C'est sur des potentiels ainsi développés que les créateurs et contrôleurs du grand univers jouent les scènes sans fin de l'évolution cosmique.
Si l'on ne tient pas compte des existentiels, la causalité a une constitution fondamentale triple. Telle quelle opère dans le présent âge de l'univers, et en ce qui concerne le niveau fini des sept superunivers, on peut la concevoir comme suit:
1. L'activation des potentiels statiques. C'est l'établissement de la destinée dans l'Absolu Universel par les actions de la Déité Absolue, opérant sur l'Absolu Inconditionné par suite des commandements volitifs de la Trinité du Paradis.
2. L'apparition d'aptitudes universelles. Ceci implique la transformation de potentiels indifférenciés en niveaux séparés et définis. C'est l'acte de la Déité Ultime et des multiples agents du niveau transcendantal. Ces actes anticipent parfaitement sur les futurs besoins de l'ensemble du maître univers. C'est en liaison avec la ségrégation des potentiels que les Architectes du Maître Univers existent en tant que véritables personnifications du concept divin des univers. Leurs niveaux ultimes paraissent limités en étendue dans l'espace par le concept de la périphérie du maître univers, mais en tant que niveaux, ils ne sont pas autrement limités par le temps ou l'espace.
3. La création et l'évolution des manifestations universelles. La présence de l'Ultimité de la Déité produit des aptitudes. C'est sur un cosmos imprégné de cette présence que les créateurs Suprêmes opèrent pour effectuer dans le temps les transmutations de potentiels mûris en manifestations expérientielles. A l'intérieur du maître univers, toute manifestation de la réalité potentielle est limitée par la capacité ultime de développement, et conditionnée par l'espace-temps aux stades finaux de son émergence. Les Fils Créateurs sortant du Paradis sont, en manifestation, des créateurs transformateurs au sens cosmique. Cela n'invalide en aucune manière le concept de créateurs que les hommes s'en font; du point de vue fini, il est certain qu'ils peuvent créer et qu'ils le font.
5. -- OMNIPOTENCE ET COMPATIBILITÉ
L'omnipotence de la Déité n'implique pas le pouvoir de faire ce qui est infaisable. Dans le cadre de l'espace-temps, et en se plaçant au point de vue intellectuel de la compréhension humaine, même le Dieu infini ne peut créer des cercles carrés ni produire du mal qui soit naturellement bon. Dieu ne peut faire des choses non divines. Cette contradiction de termes philosophiques équivaut à une absence de figure et implique que rien n'a été ainsi créé. Un trait de caractère personnel ne saurait être à la fois semblable à Dieu et non divin. La compatibilité est innée dans le pouvoir divin. Tout ceci dérive du fait que l'omnipotence ne se borne pas à créer des entités ayant une nature, mais quelle donne aussi naissance à la nature de toutes les choses et de tous les êtres.
Au commencement, le Père fait tout mais à mesure que le panorama de l'éternité se déroule en réponse à la volonté et aux commandements de l'Infini, il ressort de plus en plus que les créatures, même les hommes, doivent devenir des partenaires de Dieu pour réaliser la finalité de la destinée. Ceci est vrai même dans la vie incarnée; quand l'homme et Dieu entrent en association, on ne peut assigner aucune limite aux possibilités futures de cette association. Quand l'homme se rend compte que le Père Universel est son partenaire dans la progression éternelle, quand il fusionne avec la présence intérieure du Père, il a rompu, en esprit, les entraves du temps et il est déjà entré dans les progressions de l'éternité, à la recherche du Père Universel.
La conscience humaine passe des faits aux significations, et ensuite aux valeurs. La conscience du Créateur part de la valeur de l'idée, passe par la signification des mots, et arrive au fait de l'action. Pour sortir de l'impasse de l'unité inconditionnée inhérente à l'infinité existentielle, il faut toujours que Dieu agisse. La Déité doit toujours fournir l'univers archétypal, les personnalités parfaites, la vérité, la beauté, et la bonté originelles que toutes les créations subdivines s'efforcent d'atteindre. Il faut toujours que Dieu trouve d'abord l'homme, pour que l'homme puisse ensuite trouver Dieu. Un Père Universel est toujours nécessaire avant que puissent exister une filiation universelle et la fraternité universelle qui s'ensuit.
6. -- OMNIPOTENCE ET OMNIFICENCE
Dieu est vraiment omnipotent, mais non omnificent -- il ne fait pas personnellement tout ce qui se fait. L'omnipotence englobe le potentiel de pouvoir du Tout-Puissant Suprême et de l'Être Suprême, mais les actes volitifs de Dieu le Suprême ne sont pas des agissements personnels de Dieu l'Infini.
Soutenir l'omnificence de la Déité primordiale équivaudrait à priver de leur liberté près d'un million de Fils Paradisiaques Créateurs, sans mentionner les innombrables légions des divers autres ordres d'aides qui apportent leur concours créatif. Dans tout l'univers, il n'y a qu'une seule Cause sans cause. Toutes les autres causes sont dérivées de cette unique Source-Centre Première, et rien dans cette philosophie ne fait violence au libre arbitre des myriades d'enfants de la Déité disséminés dans un immense univers.
Dans un cadre local, la volition peut paraître fonctionner comme une cause sans cause, mais elle comporte infailliblement des facteurs héréditaires qui établissent des relations avec la Première Cause unique, originelle, et absolue.
Toute volition est relative. Au sens initial, seul le Père-JE SUIS possède une finalité volitive. Au sens absolu, seuls le Père, le Fils, et l'Esprit exercent les prérogatives d'une volonté non conditionnée par le temps et non limitée par l'espace. Les hommes sont doués de libre arbitre, du pouvoir de choisir; bien que ce choix ne soit pas absolu, il est néanmoins relativement final sur le niveau fini et en ce qui concerne la personnalité qui choisit.
Sur un niveau quelconque n'atteignant pas l'absolu, la volition rencontre des limitations inhérentes à la personnalité qui exerce le pouvoir de choix. L'homme ne peut choisir au delà du domaine de ce qui est choisissable. Par exemple, il ne peut choisir d'être autre chose qu'un humain, sauf qu'il peut décider de devenir plus qu'un homme. Il peut choisir d'entreprendre l'ascension de l'univers, mais cela tient en l'espèce à une coïncidence spéciale entre le choix humain et la volonté divine. Ce qu'un fils désire et que le Père veut doit certainement advenir.
Dans la vie humaine, des lignes de conduite optionnelles s'ouvrent et se ferment continuellement. Durant les périodes où le choix est possible, la personnalité humaine décide constamment entre de nombreuses lignes d'action. La volition temporelle est reliée au temps et doit attendre l'écoulement du temps pour trouver l'occasion de s'exprimer. La volition spirituelle a commencé à goûter la liberté hors des entraves du temps, car elle a réussi à échapper partiellement à la séquence du temps; elle consiste en effet à s'identifier avec la volonté de Dieu.
La volition, l'acte de choisir, doit fonctionner dans le cadre universel qui s'est formé en réponse à des choix supérieurs et antérieurs. Tout le champ de la volonté humaine est strictement limité au fini, sauf sur un point particulier: quand l'homme choisit de trouver Dieu et de lui ressembler, ce choix est super-fini; l'éternité seule peut révéler s'il est également super-absonite.
Reconnaître l'omnipotence de la Déité, c'est jouir de la sécurité dans votre expérience de citoyenneté cosmique, c'est posséder l'assurance de la sûreté dans le long voyage au Paradis. Par contre, accepter le sophisme de l'omnificence, c'est embrasser la colossale erreur du Panthéisme.
7. -- OMNISCIENCE ET PRÉDESTINATION
Dans le grand univers, la volonté du créateur et le vouloir de la créature fonctionnent dans les limites et selon les possibilités établies par les Maîtres Architectes. Toutefois, la prédestination de ces limites maxima n'abroge pas le moins du monde la souveraineté du vouloir de la créature à l'intérieur de ces frontières. La pré-connaissance ultime -- la pleine tolérance de tous les choix finis -- ne constitue pas non plus une abrogation de la volonté finie. Un être humain mûr et perspicace peut parfois prévoir fort exactement les décisions d'un associé plus jeune, mais cette prescience n'enlève rien à la liberté ni à la sincérité des décisions de l'associé. Les Dieux ont sagement limité le champ d'action de la volonté prématurée, mais à l'intérieur de ces limites définies elle n'en reste pas moins une véritable volonté.
Même la corrélation suprême de tous les choix passés, présents, et futurs n'invalide pas l'authenticité de ces choix. Elle dénote plutôt la tendance prédestinée du cosmos et suggère la prescience des êtres volitifs qui peuvent choisir ou refuser de devenir des parties contributives à la manifestation expérientielle de toute la réalité.
Les erreurs dans le choix fini sont liées au temps et limitées par lui. Elles ne peuvent exister que dans le temps et à l'intérieur de la présence évoluante de l'Être Suprême. Les choix erronés sont possibles dans le temps et dénotent (en dehors de l'inachèvement du Suprême) le domaine certain de choix dont les créatures non mûres doivent être dotées pour bénéficier de la progression de l'univers en établissant par leur libre arbitre le contact avec la réalité.
Le péché dans l'espace conditionné par le temps prouve clairement la liberté temporelle -- et même la licence -- de la volonté finie. Le péché dépeint l'immaturité, d'une part éblouie par la liberté volitive relativement souveraine de la personnalité, et d'autre part manquant de percevoir les obligations et devoirs suprêmes de la citoyenneté cosmique.
L'iniquité dans les domaines finis révèle que toute autonomie non identifiée avec Dieu n'est qu'une réalité passagère. Une créature ne devient véritablement réelle dans les univers que si elle s'identifie à Dieu. La personnalité finie ne se créée pas elle-même mais, dans le cadre superuniversel du choix, elle détermine elle-même sa destinée.
Le don de la vie rend les systèmes matériels-énergétiques capables de se perpétuer, de se propager, et de s'adapter eux-mêmes. Le don de la personnalité communique aux organismes vivants des prérogatives additionnelles de disposer d'eux-mêmes, d'évoluer eux-mêmes, et de s'identifier eux-mêmes avec un esprit de la Déité susceptible de fusionner avec eux.
Les entités vivantes sub-personnelles dénotent des intelligences animant l'énergie-matière, d'abord comme contrôleurs physiques et ensuite comme esprits-mentaux adjuvats. Le don de la personnalité vient du Père et communique au système vivant d'uniques prérogatives de choix. Or, si la personnalité a la prérogative d'exercer le choix volitif de s'identifier à la réalité, et si ce choix est sincère et libre, alors il faut que la personnalité évoluante ait aussi le choix possible de se dévoyer, de se disloquer, et de se détruire elle-même. La possibilité de suicide cosmique ne peut être évitée si l'on veut que la personnalité évoluante soit vraiment libre dans l'exercice de son vouloir fini.
C'est pourquoi la sécurité de l'ensemble est accrue si l'on rétrécit les limites du choix personnel sur tous les niveaux inférieurs d'existence. Le choix se dégage de plus en plus à mesure que l'on s'élève dans les univers. À la fin, il devient très proche de la liberté divine quand la personnalité ascendante atteint le statut de divinité, la suprématie de consécration aux desseins universels, le parachèvement de la sagesse cosmique, et l'identification finale de la créature avec la volonté et les voies de Dieu.
8. -- CONTRÔLE ET SUPERCONTRÔLE
Dans les créations de l'espace-temps, le libre arbitre est enserré dans des restrictions et des limitations. L'évolution de la vie matérielle est d'abord machinale, puis activée par la pensée; enfin, après avoir été douée de personnalité, elle peut se laisser gouverner par l'esprit. L'évolution organique sur les mondes habités est physiquement limitée par le potentiel des implantations originelles de vie physique faites par les Porteurs de Vie.
L'homme physique est une machine, un mécanisme vivant; ses racines se trouvent vraiment dans le monde physique d'énergie. Bien des réactions humaines sont de nature machinale; une grande partie de la vie ressemble à une mécanique. Mais l'homme, qui est un mécanisme, est beaucoup plus qu'une machine; il est doué de pensée et habité par l'esprit. Bien qu'au cours de sa vie matérielle il ne puisse jamais échapper à la machinerie électrochimique de son existence, il peut apprendre à subordonner de plus en plus ce mécanisme de vie physique à la sagesse directrice de l'expérience. Il lui suffit de consacrer sa pensée humaine à exécuter les incitations spirituelles de l'Ajusteur de Pensée intérieur.
L'esprit libère le fonctionnement de la volonté; le mécanisme le limite. Le choix imparfait, non contrôlé par le mécanisme et non identifié à l'esprit, est dangereux et instable. La domination mécanique assure la stabilité au prix du progrès. L'alliance avec l'esprit dégage le choix du niveau physique, et en même temps assure la stabilité résultant d'une clairvoyance universelle accrue et d'une compréhension cosmique plus vaste.
Le grand danger qui menace les créatures quand elles achèvent de se libérer des entraves du mécanisme vital est quelles ne réussissent pas à compenser cette perte de stabilité en effectuant une liaison fonctionnelle harmonieuse avec l'esprit. Le choix des créatures, quand elles sont relativement dégagées de la stabilité mécanique, pourrait tendre à les libérer elles-mêmes davantage sans quelles reconnaissent la nécessité d'une plus grande identification avec l'esprit.
Tout le principe de l'évolution biologique rend impossible l'apparition sur les mondes habités d'hommes primitifs doués d'une grande maîtrise sur eux-mêmes. C'est pourquoi le même plan créatif, qui traduit le dessein de l'évolution, fournit également les restrictions extérieures de temps et d'espace, de faim et de peur, qui circonscrivent efficacement le champ d'option sub-spirituel des créatures non cultivées. À mesure que la pensée de l'homme réussit à traverser des barrières de plus en plus difficiles à franchir, le même plan créatif contient aussi des dispositions pour que l'héritage racial de sagesse expérientielle péniblement acquis s'accumule lentement. En d'autres termes, ce plan prévoit un équilibre entre les contraintes extérieures en régression et les contraintes intérieures croissantes.
La lenteur de l'évolution, du progrès culturel humain, témoigne de l'efficacité de ce frein -- l'inertie matérielle -- qui agit si puissamment pour ralentir les vitesses dangereuses du progrès. C'est ainsi que le temps lui-même amortit et répartit les conséquences (qui autrement seraient mortelles) du fait d'échapper prématurément aux barrières successives qui limitent l'activité humaine. Car si la culture progresse trop rapidement, si les accomplissements matériels dépassent l'évolution de la sagesse adoratrice, alors la civilisation contient en elle-même des germes de récession. À moins que cette civilisation ne soit rapidement étayée par un accroissement de sagesse expérientielle, les sociétés humaines correspondantes redescendront des niveaux élevés, mais prématurés, quelles ont atteints. Les « âges de ténèbres » de l'interrègne de la sagesse témoigneront alors de la restauration inexorable de l'équilibre entre l'autonomie et la maîtrise de soi.
L'iniquité de Caligastia consista à court-circuiter le régulateur du temps qui fait progresser la libération humaine. Il détruisit arbitrairement les barrières restrictives dont la pensée matérielle de cette époque n'avait pas encore triomphé par expérience.
Le penseur qui peut abréger partiellement le temps et l'espace prouve par cet acte qu'il possède en lui-même les germes de sagesse qui peuvent efficacement remplacer le mur de contrainte qu'il a transcendé.
Lucifer chercha similairement à empêcher le fonctionnement régulateur du temps qui freinait l'aboutissement prématuré à certaines libertés dans le système local. Un système local ancré dans la lumière de la vie a acquis expérientiellement les points de vue et la clairvoyance qui rendent praticable la mise en oeuvre de nombreuses techniques nouvelles, alors que celles-ci ne feraient que bouleverser et détruire le même royaume pendant les âges antérieurs à cet ancrage.
À mesure que les hommes s'affranchissent des entraves de la peur, qu'ils relient les continents et les océans avec leurs machines, et les générations et les siècles avec leur documentation, ils doivent substituer aux contraintes transcendées une contrainte nouvelle et volontaire assumée en accord avec les impératifs moraux de la sagesse humaine en expansion. Parmi tous les facteurs de la civilisation humaine concepts de justice et idéaux de fraternité -- les restrictions que l'on s'impose volontairement sont à la fois les plus puissants et les plus subtils. L'homme se refrène en acquérant les qualités de miséricorde quand il ose aimer ses semblables, quand il réussit à débuter dans la fraternité spirituelle, quand il décide de traiter ses compagnons de la manière dont il voudrait être traité, et même de leur accorder le traitement qu'il suppose que Dieu leur accorderait.
Les réactions automatiques de l'univers sont stables et se poursuivent sous une certaine forme dans le cosmos. Une personnalité qui connaît Dieu et désire faire sa volonté, qui a de la clairvoyance spirituelle, est divinement stable et éternellement existante. La grande aventure de l'homme dans l'univers consiste à faire transiter sa pensée de la première stabilité à la seconde, de celle de la mécanique statique à celle de la dynamique spirituelle divine. L'homme réussit cette transformation par la force et la persévérance de ses propres décisions personnelles dans chaque situation de la vie en déclarant: « Ma volonté est que la volonté de Dieu soit faite ».
9. -- LES MÉCANISMES DE L'UNIVERS
Le temps et l'espace sont un mécanisme conjoint du maître univers. Ils sont les dispositifs permettant aux créatures finies de coexister avec l'Infini dans le cosmos. Les créatures finies sont efficacement isolées des niveaux absolus par le temps et l'espace, mais ces moyens d'isolement, sans lesquels nul homme ne pourrait exister, fonctionnent directement pour limiter le champ de l'action finie. Sans eux, nulle créature ne pourrait agir, mais par eux, les actes de chaque créature sont nettement limités.
Les mécanismes créés par les pensées supérieures fonctionnent pour libérer leurs sources créatives, mais dans une certaine mesure ils limitent invariablement l'action de toutes les intelligences subordonnées. Pour les créatures, ces limitations deviennent apparentes sous l'aspect du mécanisme de l'univers. L'homme ne dispose pas d'un libre arbitre sans frein. Il y a des limites à l'étendue de son choix, mais à l'intérieur de son champ libre, sa volonté est relativement souveraine.
Le corps physique, mécanisme vital de la personnalité humaine, est le produit d'un projet créatif supra-mortel; il ne pourra donc jamais être parfaitement contrôlé par l'homme lui-même. C'est seulement quand l'ascendeur, en liaison avec l'Ajusteur fusionné, créera par lui-même le mécanisme destiné à exprimer sa personnalité, qu'il parviendra à le contrôler à la perfection.
Le grand univers est un mécanisme aussi bien qu'un organisme. Il est mécanique et vivant. C'est un mécanisme vivant animé par une Pensée Suprême, se coordonnant avec un Esprit Suprême, et trouvant son expression sur les niveaux maxima d'unification de pouvoir et de personnalité sous l'aspect de l'Être Suprême. Nier le mécanisme de la création finie, c'est contester les faits et méconnaître la réalité.
Les mécanismes sont le produit de la pensée, de la pensée créatrice agissant sur les potentiels cosmiques et en eux. Les mécanismes sont des concrétisations déterminées de la pensée du créateur, et ils fonctionnent toujours conformément au concept volitif qui leur a donné naissance; mais la raison d'être d'un mécanisme quelconque se trouve dans son origine, et non dans sa fonction.
Il ne faudrait pas penser que les mécanismes limitent l'action de la Déité. La vérité est bien plutôt que, par ces mécanismes eux-mêmes, la Déité est parvenue à une phase d'expression éternelle. Les mécanismes fondamentaux de l'univers sont venus à l'existence en réponse à la volonté absolue de la Source-Centre Première; ils fonctionneront donc éternellement en parfaite harmonie avec le plan de l'Infini. En vérité, ils sont les archétypes non-volitifs de ce plan lui-même.
Nous comprenons quelque peu comment le mécanisme du Paradis est en corrélation avec la personnalité du Fils Éternel par la fonction de l'Acteur Conjoint. Nous avons des idées sur les opérations de l'Absolu Universel concernant les mécanismes théoriques de l'Absolu Inconditionné et la personne potentielle de la Déité Absolue, Quant aux Déités évoluantes du Suprême et de l'Ultime, nous constatons que certaines de leurs phases impersonnelles s'unissent actuellement avec leurs contreparties volitives, et qu'en conséquence de nouvelles relations se dessinent entre l'archétype et la personnalité.
Dans l'éternité passée, le Père et le Fils trouvèrent l'union dans l'unité d'expression de l'Esprit Infini. Si, dans l'éternité future, les Fils Créateurs et les Esprits Créatifs des univers locaux du temps et de l'espace devaient parvenir à une union créative dans les royaumes de l'espace extérieur, on peut se demander ce que créerait leur unité comme expression conjuguée de leurs divines natures. Il se pourrait bien que nous assistions à une manifestation non encore révélée de la Déité Ultime, à l'apparition d'un nouveau type de super-administrateurs. Ces êtres engloberaient d'extraordinaires prérogatives de personnalité, puisqu'ils seraient l'union du créateur personnel, de l'Esprit Créatif impersonnel, de l'expérience des créatures humaines, et de la personnalisation progressive de la Divine Ministre. Ces êtres pourraient être ultimes, en ce sens qu'ils engloberaient les réalités personnelles et impersonnelles tout en conjuguant les expériences du créateur et des créatures. Quels que soient les attributs de ces tierces personnes, de ces trinités fonctionnelles hypothétiques des créations de l'espace extérieur, elles entretiendraient avec leurs Pères Créateurs et leurs Mères Créatives certaines relations homologues de celles que l'Esprit Infini entretient avec le Père Universel et le Fils Éternel.
Dieu le Suprême est la personnalisation de toute l'expérience de l'univers, la focalisation de toute l'évolution finie, la réalité de toutes les créatures portée au maximum, la consommation de la sagesse cosmique, l'incorporation des harmonieuses beautés des galaxies du temps, la vérité des significations de la pensée cosmique, et la bonté des valeurs spirituelles suprêmes. Dans l'éternel futur, Dieu le Suprême synthétisera ces multiples diversités finies en un ensemble expérientiel significatif, de même quelles sont déjà unies existentiellement sur les niveaux absolus de la Trinité du Paradis.
10. -- LES FONCTIONS DE LA PROVIDENCE
La Providence ne signifie pas que Dieu ait décidé toutes choses pour nous et d'avance. Dieu nous aime trop pour faire cela, car ce ne serait rien d'autre qu'une tyrannie cosmique. L'homme a des pouvoirs relatifs de choix. L'amour divin n'est pas non plus la sorte d'affection à courte vue qui dorloterait et gâterait les enfants des hommes.
Le Père, le Fils. et l'Esprit -- en tant que Trinité -- ne sont pas le Tout-Puissant Suprême. Mais la suprématie du Tout-Puissant ne peut jamais se manifester sans eux. La croissance du Tout-Puissant est centrée sur les Absolus de manifestation et fondée sur les Absolus de potentialité, mais les fonctions du Tout-Puissant Suprême sont reliées à celles de la Trinité du Paradis.
Il semblerait que, chez l'Être Suprême, toutes les phases d'activité de l'univers soient partiellement réunies par sa personnalité de Déité expérientielle. En conséquence, si nous désirons envisager la Trinité comme un seul Dieu, et si nous limitons ce concept au présent grand univers connu et organisé, nous découvrons que l'Être Suprême en évolution est la réplique partielle de la Trinité du Paradis. Nous voyons ensuite que cette Déité Suprême évolue en tant que synthèse personnalisée de la matière, de la pensée, et de l'esprit finis dans le grand univers.
Les Dieux ont des attributs, mais la Trinité a des fonctions, et à l'instar de la Trinité, la providence est une fonction, le composé du supercontrôle autre-que-personnel de l'univers des univers. Elle s'étend depuis les niveaux évolutionnaires du Septuple, qui se synthétisent dans le Pouvoir du Tout-Puissant, et s'élève au delà, à travers les royaumes transcendantaux de l'Ultimité de la Déité.
Dieu aime chaque créature comme un enfant, et son amour domine chaque créature dans le temps et dans l'éternité. La providence fonctionne en considération du total et s'occupe de la fonction de chaque créature dans la mesure où cette fonction est reliée au total. Quand la providence intervient auprès d'un être, cela dénote l'importance de la fonction de cet être en ce qui concerne la croissance évolutionnaire d'un ensemble donné. Cet ensemble peut être la race totale, la nation totale, la planète totale, ou même un total plus élevé. C'est l'importance de la fonction de la créature qui occasionne une intervention providentielle, et non l'importance de la créature en tant que personne.
Néanmoins le Père, en tant que personne, peut à tout moment interposer une main paternelle dans le courant des événements cosmiques qui se déroulent selon la volonté de Dieu, en harmonie avec la sagesse de Dieu, et sont motivés par l'amour de Dieu.
Ce que l'homme appelle la providence est trop souvent le produit de sa propre imagination, la juxtaposition fortuite de circonstances dues au hasard. Il existe toutefois dans le domaine fini de l'existence universelle une providence réelle et émergente, une véritable corrélation, en cours de réalisation, des énergies de l'espace, des mouvements du temps, des idées de l'intellect, des idéaux du caractère, des désirs des natures spirituelles, et des actes volitifs intentionnels des personnalités évoluantes. Les circonstances des royaumes matériels trouvent leur intégration finie définitive dans les présences imbriquées du Suprême et de l'Ultime.
Il est de plus en plus possible de discerner la providence à mesure que les mécanismes du grand univers se perfectionnent jusqu'à un point de précision finale par le supercontrôle de la pensée, à mesure que la pensée des créatures s'élève à la perfection de l'aboutissement humain par une intégration perfectionnée avec l'esprit, et en conséquence à mesure que le Suprême émerge comme un unificateur manifesté de tous ces phénomènes de l'univers.
Quelques conditions étonnamment fortuites prévalant occasionnellement sur les mondes évolutionnaires peuvent être dues à la présence graduellement émergente du Suprême; elles laissent présager ses futures activités universelles. La plupart des événements que les mortels appellent providentiels ne le sont pas; le jugement humain en ces matières est fortement handicapé par un manque de vision pénétrant les vraies significations des circonstances de la vie. Bien des circonstances qu'un homme appellerait bonnes chances peuvent en réalité être des malchances. Le sourire de la fortune qui donne des loisirs non gagnés et des richesses imméritées peut se révéler la plus grande des afflictions humaines. La cruauté apparente d'un destin pervers qui accumule les tribulations sur un individu peut en réalité être le feu de recuit qui transmue le fer doux de la personnalité non mûre en acier trempé d'un vrai caractère.
Il existe une providence dans les univers en évolution, et les créatures peuvent la découvrir exactement dans la mesure où elles ont atteint l'aptitude à percevoir le dessein de ces univers en évolution. La capacité complète de discerner les buts de l'univers équivaut au parachèvement évolutionnaire de la créature; en d'autres termes, on peut dire quelle a alors atteint le Suprême dans les limites du présent état des univers incomplets.
L'amour du Père agit directement dans le coeur de l'individu, indépendamment des actions et réactions de tous les autres individus. La relation est personnelle homme et Dieu. La présence impersonnelle de la Déité (Tout-Puissant Suprême et Trinité du Paradis) manifeste de la considération pour le tout, mais non pour la partie. La providence du supercontrôle de la Suprématie devient de plus en plus apparente à mesure que les fragments successifs de l'univers progressent dans la réalisation de leurs destinées finies. À mesure que les systèmes, constellations, univers, et superunivers s'ancrent dans la lumière de la vie, le Suprême émerge de plus en plus comme corrélateur significatif de tout ce qui se passe, tandis que l'Ultime émerge graduellement comme unificateur transcendantal de toutes choses.
Au commencement, sur un monde évolutionnaire, les événements naturels d'ordre matériel et les désirs personnels des êtres humains paraissent souvent contradictoires. Bien des faits qui se passent sur un monde en évolution sont plutôt difficiles à comprendre pour les mortels -- la loi de la nature paraît si souvent cruelle, impitoyable, et indifférente à tout ce qui est vrai, beau, et bon pour l'intelligence humaine. Mais à mesure que l'humanité poursuit son développement planétaire, nous constatons que ce point de vue est modifié par les facteurs suivants:
1. L'élargissement de la vision de l'homme -- sa meilleure notion du monde dans lequel il vit, ses aptitudes accrues à comprendre les faits matériels du temps, les idées significatives de sa pensée, et les idéaux valables de sa perspicacité spirituelle. Tant que les hommes ne prennent pour étalon de mesure que des objets de nature physique, ils n'ont aucune chance de trouver l'unité dans le temps et l'espace.
2. L'accroissement de la maîtrise de l'homme -- l'accumulation graduelle de la connaissance des lois du monde matériel, des buts de l'existence spirituelle, et des possibilités de coordonner ces deux réalités par la philosophie. L'homme sauvage était impuissant devant les massacres causés par les forces naturelles, servile devant la domination cruelle de ses propres peurs intérieures. L'homme à demi-civilisé commence à puiser dans les réserves de secrets des royaumes naturels; sa science détruit lentement mais sûrement ses superstitions, tout en lui procurant une nouvelle base pratique élargie pour comprendre les significations de la philosophie et les valeurs de la véritable expérience spirituelle. L'homme civilisé atteindra un jour la maîtrise relative des forces physiques de sa planète. L'amour de Dieu qu'il porte dans son coeur se traduira efficacement par son amour pour ses semblables, tandis que les valeurs de l'existence s'approcheront de la limite des aptitudes humaines.
3. L'intégration de l'homme dans l'univers -- L'accroissement de la perspicacité des hommes et de leurs accomplissements expérientiels les amène à une harmonie plus étroite avec les présences unifiantes de la Suprématie -- la Trinité du Paradis et l'Être Suprême. C'est cela qui établit la souveraineté du Suprême sur les mondes ancrés depuis longtemps dans la lumière de la vie. Ces planètes évoluées sont en vérité des poèmes d'harmonie, des tableaux magnifiques de la bonté atteinte par la poursuite de la vérité cosmique. Si ces choses peuvent arriver à une planète, alors de plus grandes encore peuvent advenir à un système et aux plus vastes unités du grand univers à mesure quelles aussi parviennent à une stabilité dénotant que leur potentiel de croissance finie est épuisé.
Sur les planètes de cet ordre avancé, la providence est devenue une réalité. Les circonstances de la vie y sont harmonisées, non seulement parce que l'homme a réussi à dominer les problèmes matériels de son monde, mais aussi parce qu'il a commencé à vivre conformément à la tendance des univers. Il suit le sentier de Suprématie qui aboutit au Père Universel.
Le royaume de Dieu est dans le coeur des hommes. Quand il devient manifeste dans le coeur de chaque individu d'une planète, alors la loi de Dieu est devenue manifeste sur cette planète; cela dénote que l'Être Suprême y a atteint la souveraineté.
Pour comprendre l'action de la providence dans le temps, il faut que l'homme atteigne la perfection. Mais il peut déjà avoir l'avant-goût de la providence dans ses significations éternelles en méditant sur le fait universel que toutes choses, bonnes ou mauvaises, concourent à faire progresser les humains connaissant Dieu dans leur recherche du Père de tous.
La providence se discerne de mieux en mieux à mesure que les hommes s'élèvent du plan matériel au plan spirituel. L'acquisition d'une clairvoyance spirituelle parachevée permet aux personnalités ascendantes de détecter l'harmonie dans ce qui était auparavant un chaos. Même la mota morontielle représente un réel progrès dans cette direction.
La providence est en partie le supercontrôle du Suprême inachevé, manifesté aux univers inachevés. Elle restera donc toujours:
| 1. partielle, parce que la manifestation réelle de l'Être Suprême est incomplète, et |
| 2. imprévisible, à cause des fluctuations dans le comportement des créatures, qui varie de niveau en niveau en causant une réaction réciproque apparemment variable chez le Suprême. |
Quand les hommes prient pour que la providence intervienne dans les circonstances de leur vie, la réponse à leurs prières est bien souvent leur propre changement d'attitude envers la vie. La providence n'est pas capricieuse; elle n'est pas non plus fantastique ni magique. Elle représente l'émergence lente et sûre du puissant souverain des univers finis, dont les créatures évoluantes détectent occasionnellement la majestueuse présence au sein de leur progrès dans l'univers.
La providence est la marche sûre et certaine des galaxies de l'espace et des personnalités du temps vers les buts de l'éternité, d'abord dans le Suprême, ensuite dans l'Ultime, et peut-être dans l'Absolu. Nous croyons que la même providence existe dans l'infini et quelle représente la volonté, les actes, et le dessein de la Trinité du Paradis, qui motive ainsi l'apparition de myriades d'univers dans le panorama cosmique.
[Présenté par un Puissant Messager en séjour temporaire sur Urantia.]
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DIEU LE SUPRÊME
QUEL que soit le lieu de l'univers où nous ayons notre existence, la manifestation du potentiel tout-puissant du Suprême se trouve accrue dans la mesure où nous faisons la volonté de Dieu. La volonté de Dieu est le dessein de la Source-Centre Première devenu potentiel dans les trois Absolus, personnel chez le Fils Éternel, conjoint pour une action universelle chez l'Esprit Infini, et éternel dans les archétypes perpétuels du Paradis. Et Dieu le Suprême devient la plus haute manifestation finie de la volonté totale de Dieu.
Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l'espace-temps s'ancreraient dans la lumière de la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel divin de la Suprématie, deviendrait un fait par l'émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême.
Quand une pensée en évolution s'harmonise avec les circuits de la pensée cosmique, quand un univers en évolution se stabilise selon l'archétype de l'univers central, quand un esprit évolué prend contact avec le ministère unifié des Maîtres Esprits, quand la personnalité d'un ascendeur s'accorde finalement avec la divine gouverne de son Ajusteur intérieur, alors la manifestation du Suprême est devenue plus réelle d'un degré dans les univers; la divinité de la Suprématie s'est avancée d'un pas vers son épanouissement cosmique.
Les parties et les personnes du grand univers évoluent comme un reflet de l'évolution totale du Suprême, tandis qu'a son tour le Suprême est le total cumulatif synthétique de toute l'évolution du grand univers. Du point de vue humain, le tout et la fraction sont des phénomènes évolutionnaires et expérientiels complémentaires.
1. -- NATURE DE L'ÊTRE SUPRÊME
Le Suprême est la beauté de l'harmonie physique, la vérité des significations intellectuelles, et la bonté des valeurs spirituelles. Il est la douceur du véritable succès et la joie de l'accomplissement perpétuel. Il est la super-âme du grand univers, la conscience du cosmos fini, le parachèvement de la réalité finie, et la personnification de l'expérience créateur-créature. Dans toute l'éternité future, Dieu le Suprême exprimera la réalité de l'expérience volitive dans les relations trinitaires de la Déité.
En les personnes des créateurs Suprêmes, les Dieux sont descendus du Paradis dans les domaines du temps et de l'espace pour y créer et y faire évoluer des créatures douées de l'aptitude à atteindre le Paradis et capables d'y monter en quête du Père. Cette procession universelle des Créateurs descendants qui révèlent Dieu, et des créatures ascendantes qui le recherchent, révèle l'évolution divine du Suprême en qui les descendeurs et les ascendeurs parviennent à se comprendre mutuellement, à découvrir la fraternité éternelle et universelle. L'Être Suprême devient ainsi la synthèse finie de l'expérience unissant l'action du créateur parfait et la réaction de la créature en voie de perfectionnement.
Le grand univers contient la possibilité d'une unification complète; il la recherche toujours. Cela provient du fait que cette existence cosmique est une conséquence des actes créateurs et des commandements exécutoires de la Trinité du Paradis, laquelle est une unité inconditionnée. Cette même unité trinitaire s'exprime dans le cosmos fini par le Suprême, dont la réalité devient de plus en plus apparente à mesure que les univers atteignent le niveau maximum d'identification avec la Trinité.
La volonté du créateur et le vouloir de la créature sont qualitativement différents, mais aussi expérientiellement parents, car le créateur et la créature peuvent collaborer à l'aboutissement de la perfection universelle. L'homme peut travailler en liaison avec Dieu et créer ainsi conjointement un finalitaire éternel. Dieu peut travailler humainement par les incarnations de ses Fils, qui aboutissent ainsi à la suprématie de l'expérience des créatures.
Chez l'Être Suprême, le créateur et la créature sont unis en une seule Déité dont la volonté est l'expression d'une seule personnalité divine. Cette volonté du Suprême est quelque chose de plus que la volonté du créateur ou le vouloir de la créature, de même que la volonté du Maître Fils de Nébadon est maintenant quelque chose de plus que la volonté de la divinité et celle de l'humanité. L'union de la perfection du Paradis et de l'expérience dans l'espace-temps produit une nouvelle valeur significative sur les niveaux divins de la réalité.
La divine nature évoluante du Suprême devient un fidèle portrait de l'incomparable expérience de toutes les créatures et de tous les créateurs dans le grand univers. Chez le Suprême, la nature créative et l'état de créature ne font qu'un; ils sont unis pour toujours par l'expérience née des vicissitudes impliquées dans la solution des multiples problèmes qui assaillent toute la création finie le long du sentier éternel où elle cherche à se perfectionner et à se libérer des entraves de l'inachèvement.
La vérité, la beauté, et la bonté sont reliées dans le ministère de l'Esprit, la splendeur du Paradis, la miséricorde du Fils, et l'expérience du Suprême. Dieu le Suprême est la vérité, la beauté, et la bonté, car ces concepts de la divinité représentent des maxima finis d'expérience imaginative. Les sources éternelles de ces qualités trines de la divinité se placent sur des niveaux superfinis, mais une créature ne peut concevoir ces sources que comme super-vérité, super-beauté, et super-bonté.
Micaël, qui est un créateur, révéla l'amour divin du Père créateur pour ses enfants terrestres. Ayant découvert et reçu cette divine affection, les hommes peuvent aspirer à la révéler à leurs frères incarnés. L'affection des créatures reflète véritablement l'amour du Suprême.
Le Suprême est symétriquement inclusif. La Source-Centre Première est potentielle dans les trois grands Absolus; elle est manifestée au Paradis, chez le Fils, et dans l'Esprit; mais le Suprême est à la fois manifesté et potentiel, un être de suprématie personnelle et de pouvoir omnipotent, sensible à la fois à l'effort des créatures et au dessein du créateur. Il agit par lui-même sur les univers et réagit de lui-même à l'ensemble de l'univers; il est simultanément le créateur suprême et la suprême créature. La Déité de Suprématie exprime ainsi la totalité du monde fini.
2. -- LA SOURCE DE LA CROISSANCE ÉVOLUTIONNAIRE
Le Suprême est Dieu-dans-le-temps; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps; il est aussi le triomphe du présent incomplet et la consommation du futur en voie de perfectionnement. Toute croissance finie se termine par le résultat suivant: des pouvoirs contrôlés par l'esprit au moyen de la pensée et en vertu de la présence unifiante et créative de la personnalité. La conséquence culminante de toutes ces croissances est l'Être Suprême.
Pour les mortels, exister équivaut à croître. Il semblerait qu'il en soit ainsi même au sens plus large de l'univers, car l'existence dirigée par l'esprit paraît aboutir à une croissance expérientielle -- à une élévation de statut. Cependant, nous avons soutenu depuis longtemps que la croissance actuelle, caractéristique de l'existence des créatures dans le présent âge de l'univers, est une fonction du Suprême. Nous estimons également que ce développement est particulier à l'ère de croissance du Suprême, et qu'il prendra fin avec le parachèvement du Suprême sous ce rapport.
Considérez le statut des fils trinitisés par des créatures. Ils sont nés et vivent dans le présent âge de l'univers. Ils ont une personnalité ainsi que des dons mentaux et spirituels. Ils ont des expériences et s'en souviennent, mais ils ne croissent pas comme les ascendeurs. Nous croyons et nous comprenons que les fils trinitisés par des créatures, tout en se trouvant dans le présent âge de l'univers, appartiennent en réalité au prochain âge de l'univers -- l'âge qui suivra le parachèvement de la croissance du Suprême. Ils ne vivent donc pas dans le Suprême, dont le statut actuel est inachevé et par conséquent va s'élargissant. Ils ne participent donc pas à la croissance expérientielle du présent âge de l'univers, mais sont tenus en réserve pour l'ère suivante.
Les Puissants Messagers de mon ordre ont été étreints par la Trinité et ne participent pas au développement du présent âge de l'univers. En un sens, notre statut est celui du précédent âge de l'univers, comme l'est en fait celui des Fils Stationnaires de la Trinité. Une chose est certaine: notre statut est fixé par l'embrassement de la Trinité, et notre expérience a cessé de se traduire par une croissance.
Ceci n'est vrai ni des finalitaires ni d'aucun des ordres évolutionnaires et expérientiels qui participent au processus de développement du Suprême. Vous autres mortels, qui vivez aujourd'hui sur Urantia et qui pouvez aspirer à atteindre le Paradis et le statut de finalitaires, vous devriez comprendre que cette destinée est réalisable uniquement parce que vous êtes dans le Suprême, que vous en faites partie, et qu'en conséquence vous participez au cycle de croissance du Suprême.
Il viendra un jour où cette croissance du Suprême prendra fin; son statut aboutira à un parachèvement (au sens énergie-esprit). La terminaison de l'évolution du Suprême verra aussi la fin de l'évolution des créatures en tant que parties de la Suprématie. Par quelle sorte de croissance peuvent être caractérisés les univers de l'espace extérieur? Nous n'en savons rien, mais nous sommes tout à fait certains que ce sera quelque chose de très différent de tout ce que l'on aura vu au cours du présent âge de l'évolution des sept superunivers. Les citoyens évolutifs du grand univers auront certainement pour fonction de compenser pour les habitants de l'espace extérieur l'absence du facteur d'accroissement que représentait la Suprématie.
L'Être Suprême, tel qu'il existera lors de la consommation du présent âge de l'univers, opérera comme un souverain expérientiel dans le grand univers. Les citoyens de l'espace extérieur -- ceux du prochain âge universel -- auront un potentiel de croissance post-superuniversel, une capacité d'accomplissement évolutionnaire présupposant la souveraineté du Tout-Puissant Suprême, et excluant par conséquent la participation des créatures à la synthèse de pouvoir et de personnalité du présent âge de l'univers.
On peut donc considérer le caractère incomplet du Suprême comme une vertu, puisqu'il rend possible l'accroissement évolutionnaire de la création et des créatures des univers actuels. Le vide a sa vertu, car il peut être rempli par l'expérience.
L'une des questions les plus embarrassantes de la philosophie finie est la suivante: l'Être Suprême se réalise-t-il en réponse à l'évolution du grand univers, ou bien ce cosmos fini évolue-t-il progressivement en réponse à l'épanouissement graduel du Suprême? Ou bien est-il possible qu'ils soient mutuellement interdépendants pour leur développement, qu'ils soient des réciproques évolutionnaires, chacun déclenchant la croissance de l'autre? Nous sommes simplement certains de ceci: les créatures et les univers, infimes ou élevés, sont en évolution dans le Suprême, et à mesure qu'ils évoluent, on voit apparaître la somme unifiée de toute l'activité finie du présent âge de l'univers. Cela représente l'apparition de l'Être Suprême qui, pour toutes les personnalités, est l'évolution du pouvoir tout-puissant de Dieu le Suprême.
3. -- SIGNIFICATION DU SUPRÊME POUR LES CRÉATURES DE L'UNIVERS
La réalité cosmique, que l'on désigne diversement sous les noms d'Être Suprême, de Dieu le Suprême, et du Tout-Puissant Suprême, est la synthèse complexe et universelle des phases émergentes de toutes les réalités finies. La vaste diversification de l'énergie éternelle, de l'esprit divin, et de la pensée universelle atteint son apogée fini dans l'évolution du Suprême, qui est la somme globale de toutes les croissances finies réalisées sur les niveaux divins de parachèvement fini maximum.
Le Suprême est le canal divin à travers lequel coule l'infinité créative des triodités, qui se cristallise dans le panorama galactique de l'espace, dans le décor où prend place le magnifique scénario des personnalités du temps: le triomphe de l'esprit sur l'énergie-matière par l'intermédiaire de la pensée.
Jésus a dit: « Je suis le chemin vivant », et il est en effet le chemin vivant conduisant du niveau matériel de conscience de soi au niveau spirituel de la conscience de Dieu. De même que le Christ est le chemin vivant d'ascension entre l'ego et Dieu, de même le Suprême est le chemin vivant allant de la conscience finie à la transcendance de conscience, et même jusqu'à la clairvoyance absonite.
Votre Fils Créateur peut effectivement représenter ce canal vivant entre l'humanité et la divinité, car il a expérimenté personnellement le parcours entier de ce sentier universel de progression, depuis la véritable humanité de Jésus ben Joseph, le Fils de l'Homme, jusqu'à la divinité paradisiaque de Micaël de Nébadon, le Fils du Dieu infini. D'une manière semblable, l'Être Suprême peut servir de moyen universel pour transcender les limitations finies, car il est l'incorporation effective et le résumé personnel de toute l'évolution, la progression, et la spiritualisation des créatures. Dans l'univers, même les expériences des personnalités descendantes du Paradis forment la fraction expérientielle du Suprême complémentaire de sa totalisation des expériences ascendantes des pèlerins du temps.
C'est plus que figurativement que l'homme est créé à l'image de Dieu. Du point de vue physique, cette affirmation n'est guère vraie, mais en se référant à certains potentiels universels, elle représente un fait réel. Dans la race humaine, il se déroule un drame d'accomplissement évolutionnaire quelque peu homologue de celui qui prend place, sur une échelle infiniment plus vaste, dans l'univers des univers. L'homme (personnalité volitive) devient créateur en liaison avec un Ajusteur (entité impersonnelle) en présence des potentialités finies du Suprême, et il en résulte l'épanouissement d'une âme immortelle. Dans les univers, les personnalités créatrices du temps et de l'espace opèrent en liaison avec l'esprit impersonnel de la Trinité du Paradis, et deviennent ainsi créatrices d'un nouveau potentiel de pouvoir de la réalité divine.
Étant une créature, l'homme mortel n'est pas exactement semblable à l'Être Suprême qui est une déité, mais l'évolution de l'homme ressemble sous certains rapports à la croissance du Suprême. L'homme grandit consciemment du matériel vers le spirituel par la force, le pouvoir, et la persistance de ses propres décisions; il grandit aussi à mesure que son Ajusteur de Pensée développe de nouvelles techniques pour descendre des niveaux spirituels vers les niveaux psychiques morontiels; et dès que l'âme vient à l'existence, elle commence à croître d'elle-même.
Cela ressemble quelque peu au mode d'expansion de l'Être Suprême. Sa souveraineté croit dans et par les actes et les accomplissements des Personnalités créatrices Suprêmes; c'est l'évolution de la majesté de son pouvoir en tant que chef du grand univers. Sa nature divine dépend également de l'unité préexistante de la Trinité du Paradis. Mais l'évolution de Dieu le Suprême présente encore un autre aspect: non seulement il est manifesté par le créateur et dérivé de la Trinité, mais il est aussi manifesté par lui-même et dérivé de lui-même. Dieu le Suprême est lui-même un participant volitif et créateur de l'épanouissement de sa propre déité. D'une manière homologue, l'âme morontielle humaine est un partenaire volitif, co-créateur de sa propre immortalisation.
Le Père collabore avec l'Acteur Conjoint pour manipuler les énergies du Paradis et les rendre sensibles au Suprême. Le Père collabore avec le Fils Éternel pour engendrer les personnalités créatrices dont les actes culmineront un jour dans la souveraineté du Suprême. Le Père collabore à la fois avec le Fils et l'Esprit dans la création des personnalités trinitaires destinées à diriger le grand univers jusqu'au moment où le parachèvement de son évolution aura qualifié le Suprême pour assumer cette souveraineté. Le Père coopère ainsi, et de bien d'autres manières encore, avec ses coordonnés divins et non-divins, pour faire progresser l'évolution de la Suprématie, et en outre il agit seul en ces matières. C'est probablement dans le ministère des Ajusteurs de Pensée et des entités associées que sa fonction solitaire se révèle le mieux.
La Déité est une unité; elle est existentielle dans la Trinité, expérientielle dans le Suprême, et réalisée chez les créatures par la fusion avec l'Ajusteur. La présence des Ajusteurs de Pensée chez les hommes révèle l'unité essentielle de l'univers puisque l'homme, le type de personnalité le plus infime de l'univers, contient en lui-même un fragment manifesté de la plus haute réalité éternelle, le Père originel de toutes les personnalités.
L'Être Suprême évolue en vertu de sa liaison avec la Trinité du Paradis et par suite des succès divins des enfants créateurs et administrateurs issus de cette Trinité. L'âme immortelle de l'homme fait évoluer sa propre destinée éternelle en s'associant à la divine présence du Père du Paradis, et selon les décisions personnelles de la pensée humaine. Pour Dieu le Suprême, la Trinité est l'homologue de l'Ajusteur de Pensée pour l'homme en évolution.
Au cours du présent âge de l'univers, l'Être Suprême paraît incapable d'opérer directement comme créateur, sauf dans les cas où les possibilités finies d'action ont été épuisées par les agents créatifs du temps et de l'espace. Jusqu'ici, cela n'est arrivé qu'une fois dans l'histoire de l'univers: quand les possibilités d'action finie en matière de réflectivité universelle furent épuisées, alors le Suprême opéra comme apogée créatif de toutes les actions créatrices antérieures. Nous croyons qu'il opérera à nouveau comme totalisateur dans les âges futurs dès que les éléments créateurs antérieurs auront parachevé un cycle approprié d'activité créatrice.
Les hommes n'ont pas été créés par l'Être Suprême, mais littéralement à partir du potentiel du Suprême, et leur vie même dérive de ce potentiel. Le Suprême ne fait pas non plus naître les hommes par évolution, et cependant le Suprême est lui-même l'essence de l'évolution. Du point de vue fini, nous vivons, nous nous mouvons, et nous avons réellement notre existence dans l'immanence du Suprême.
Le Suprême paraît incapable de déclencher une cause originelle, mais il paraît être le catalyseur de toute croissance universelle, et il semble destiné à porter à son apogée le total de ce qui concerne les êtres évolutionnaires-expérientiels. Le Père donne naissance au concept d'un cosmos fini; les Fils Créateurs réalisent cette idée dans le temps et dans l'espace avec le consentement et la coopération des Esprits Créatifs; le Suprême exprime le total fini et établit les relations de cet ensemble avec la destinée de l'absonite.
4. -- LE DIEU FINI
En observant les luttes incessantes de la création et des créatures pour atteindre la perfection dans leur statut et la divinité dans leur existence, nous ne pouvons éviter de croire que ces efforts interminables dénotent la lutte constante du Suprême pour s'épanouir divinement. Dieu le Suprême est la Déité finie, et il doit affronter les problèmes du fini dans le sens total de ce mot. Nos luttes avec les vicissitudes du temps dans les évolutions de l'espace reflètent ses efforts pour aboutir à se manifester et à parachever sa souveraineté à l'intérieur de la sphère d'action que sa nature évoluante amplifie aux extrêmes limites du possible.
Dans tout le grand univers, le Suprême lutte pour s'exprimer. La mesure de son évolution divine est fondée sur la sage activité de toutes les personnalités existantes. Quand un être humain choisit la survie éternelle, il crée conjointement sa destinée et, dans la vie de cet ascendeur, le Dieu fini trouve un accroissement proportionnel de l'épanouissement de sa personnalité et un agrandissement de sa souveraineté expérientielle. Par contre, si une créature rejette la carrière éternelle, la fraction du Suprême qui dépendait du choix de cette créature subit un retard inévitable, une carence qui doit être compensée par une expérience substitutive ou collatérale. Quant à la personnalité du non-survivant, elle est absorbée dans la super-âme de la création et devient une partie de la Déité du Suprême.
Dieu est si confiant, si aimant, qu'il remet une fraction de sa divine nature aux mains des êtres humains eux-mêmes pour qu'ils en prennent soin et s'épanouissent. La nature du Père, la présence de l'Ajusteur, est indestructible, quel que soit le choix de l'être mortel. L'enfant du Suprême, l'ego en évolution, peut être détruit, nonobstant le fait que la personnalité potentiellement unifiante de cet ego égaré persistera en tant que facteur de la Déité de Suprématie.
La personnalité humaine peut véritablement détruire l'individualité du statut de créature. Tout ce qui était valable dans la vie de cette suicidée cosmique subsistera, mais ses qualités ne persisteront pas sous l'aspect d'une créature individuelle. Le Suprême trouvera de nouvelles expressions dans les créatures des univers, mais plus jamais sous la forme de cette personne particulière; la personnalité unique d'un non-ascendeur retourne au Suprême comme une goutte d'eau retourne à l'océan.
Toute action isolée des fractions personnelles du fini a relativement peu d'importance pour l'apparition finale de l'Ensemble Suprême, mais l'ensemble n'en dépend pas moins de la totalité des actes de ses multiples parties. La personnalité individuelle d'un mortel est insignifiante en face du total de la Suprématie, mais la personnalité de chaque être humain représente une valeur significative irremplaçable dans le fini. Une fois que la personnalité a été exprimée, elle ne trouve plus jamais à s'exprimer identiquement, sauf dans la continuité d'existence de la même personnalité vivante.
Ainsi, tandis que nous cherchons à exprimer notre moi, le Suprême s'efforce en nous et avec nous d'exprimer la déité. Dans la mesure où nous trouvons le Père, le Suprême a retrouvé le Père Paradisiaque de toutes choses. Dans la mesure où nous dominons les problèmes de l'épanouissement de soi, le Dieu d'expérience atteint la suprématie toute-puissante dans les univers du temps et de l'espace.
L'humanité ne procède pas sans efforts à son ascension dans l'univers, et le Suprême n'évolue pas non plus sans agir avec dessein et intelligence. Les créatures n'atteignent pas la perfection par simple passivité, et l'esprit de Suprématie ne peut pas non plus rendre manifeste le pouvoir du Tout-Puissant sans un ministère incessant de service auprès de la création finie.
La relation temporelle de l'homme avec le Suprême est le fondement de la moralité cosmique, la sensibilité universelle au devoir, et son acceptation. C'est une moralité qui transcende le sens temporel du bien et du mal relatifs; elle est directement basée sur l'appréciation consciente par la créature d'une obligation expérientielle envers la Déité expérientielle. Les mortels et toutes les autres créatures finies sont créés à partir du potentiel vivant d'énergie, de pensée, et d'esprit qui existe dans le Suprême. C'est dans les ressources du Suprême que l'ascendeur humain pourvu d'un Ajusteur puise pour créer le caractère immortel et divin d'un finalitaire. C'est en utilisant la réalité même du Suprême que l'Ajusteur, avec le consentement de la volonté humaine, tisse les modèles de la nature éternelle d'un fils ascendant de Dieu.
Quand un Ajusteur évolue en rendant spirituelle et éternelle une personnalité humaine, ses progrès provoquent directement une extension de la souveraineté du Suprême. Ces accomplissements dans l'évolution humaine sont en même temps des accomplissements dans l'épanouissement évolutionnaire du Suprême. Il est vrai que les créatures ne pourraient pas évoluer sans le Suprême, mais il est peut-être également vrai que l'évolution du Suprême ne pourra jamais atteindre sa plénitude sans que toutes les créatures ne parachèvent leur propre évolution. La grande responsabilité cosmique des personnalités conscientes d'elles-mêmes réside dans le fait que la Déité Suprême dépend dans un certain sens du choix de la volonté humaine. La progression mutuelle de l'évolution des créatures et de l'évolution du Suprême est fidèlement et complètement indiquée aux Anciens des Jours par les mécanismes inscrutables de la réflectivité universelle.
Le grand défi présenté aux hommes est le suivant: Déciderez-vous de personnaliser les valeurs significatives expérimentables du cosmos? Ou bien, en rejetant la survie, permettrez-vous à ces secrets de la Suprématie de reposer endormis en attendant qu'une autre créature, à un autre moment, essaye à sa manière d'apporter une contribution de créature à l'évolution du Dieu fini? En ce cas, ce sera sa contribution au Suprême, et non la vôtre.
La grande lutte du présent âge de l'univers se déroule entre le potentiel et la manifestation -- tout ce qui est encore inexprimé cherche à se concrétiser. Quand un mortel poursuit son aventure du Paradis, il suit les mouvements du temps qui s'écoulent comme des courants dans le fleuve de l'éternité. Quiconque rejette la carrière éternelle va à contre-courant des événements dans les univers finis. La création mécanique se meut inexorablement selon le développement du dessein du Père Céleste, mais la création volitive a le choix d'accepter ou de rejeter le rôle de sa participation personnelle à l'aventure de l'éternité. Un mortel ne peut détruire les valeurs suprêmes de l'existence humaine, mais il peut très nettement empêcher l'évolution de ces valeurs dans sa propre expérience. Dans la mesure où l'ego humain refuse ainsi de prendre part à l'ascension du Paradis, le Suprême est retardé exactement d'autant pour atteindre l'expression de sa divinité dans le grand univers.
L'homme a reçu en garde non seulement la présence de l'Ajusteur du Père Paradisiaque, mais aussi le contrôle sur la destinée d'une fraction infinitésimale de l'avenir du Suprême. Car de même que l'homme atteint sa destinée humaine, de même le Suprême accomplit sa destinée sur les niveaux de la déité.
Chacun de vous doit donc se décider comme nous avons dû le faire jadis: Ferez-vous défaut au Dieu du temps qui dépend tellement des décisions de la pensée finie? Vous déroberez-vous à la personnalité Suprême des univers en vous adonnant paresseusement à une régression animale? Manquerez-vous au grand frère de toutes les créatures qui dépend tellement de chaque créature? Pouvez-vous vous permettre de passer dans le royaume de ceux qui ne s'épanouissent pas, alors que s'étend devant vous la vue enchanteresse de la carrière universelle -- la divine découverte du Père Céleste et la divine participation à la recherche et à l'évolution du Dieu de Suprématie?
Quand Dieu fait des dons -- des effusions de la réalité -- cela ne détache rien de lui; il n'aliène pas sa création, mais il établit des tensions dans les créations entourant le Paradis. Dieu commence par aimer l'homme et lui confère le potentiel d'immortalité -- la réalité éternelle. Dans la mesure où il aime Dieu, l'homme devient éternel en manifestation. Et voici un mystère: Plus un homme approche Dieu de près par l'amour, plus la réalité -- la manifestation -- de cet homme est grande. Plus un homme se retire de Dieu, plus il approche de près la non-réalité -- la cessation d'existence. Quand un homme consacre son vouloir à faire la volonté du Père, quand un homme donne à Dieu tout ce qu'il a, alors Dieu fait de cet homme plus qu'il n'est.
5. -- LA SUPER-ÂME DE LA CRÉATION
Le Suprême est la super-âme du grand univers. En lui les qualités et quantités du cosmos trouvent leur reflet divin. Sa nature de déité est une mosaïque composée du total immense de la nature des créatures et des créateurs dans l'ensemble des univers en évolution. Le Suprême est également une Déité en voie d'épanouissement et incorporant une volonté créative qui embrasse un dessein universel en évolution.
Les egos intellectuels, potentiellement personnels, du domaine fini émergent de la Source-Centre Troisième et achèvent dans le Suprême leur synthèse finie de Déité dans l'espace-temps. Quand la créature se soumet à la volonté du créateur, elle ne submerge ni n'abandonne sa personnalité. Les participants personnels individuels à l'épanouissement du Dieu fini ne perdent pas leur individualité volitive en agissant ainsi. Ils croissent au contraire progressivement en prenant part à cette grande aventure de la Déité. En s'unissant ainsi à la divinité, l'homme élève, enrichit, spiritualise, et unifie son ego en évolution, et atteint le seuil même de la suprématie.
L'immortelle âme évoluante de l'homme, création conjointe de la pensée matérielle et de l'Ajusteur, monte en tant qu'âme au Paradis. Ensuite, quand elle est enrôlée dans le corps de la finalité, elle s'allie d'une nouvelle manière au circuit de gravité spirituelle du Fils Éternel par une technique d'expérience appelée transcendance finalitaire. Les finalitaires deviennent alors des candidats acceptables pour être reconnus expérientiellement comme personnalités de Dieu le Suprême. Quand leur pensée humaine atteindra le septième stade d'existence spirituelle dans les mystérieuses affectations futures du Corps de la Finalité, cette pensée binaire deviendra trine. Les deux pensées accordées, l'humaine et la divine, seront glorifiées en union avec la pensée expérientielle de l'Être Suprême désormais manifesté.
Dans l'éternel futur, Dieu le Suprême sera réalisé -- créativement exprimé et spirituellement dépeint -- dans la pensée spiritualisée, dans l'âme immortelle de l'ascendeur, de la même manière que le Père Universel fut révélé dans la vie terrestre de Jésus.
L'homme ne s'unit pas avec le Suprême et ne fond pas en lui son identité, mais les répercussions universelles de l'expérience de tous les hommes forment une partie de l'expérimentation du Suprême. « L'acte est à nous, les conséquences sont à Dieu ».
La personnalité en progrès laisse une traînée de réalité manifestée lors de son passage par les niveaux ascendants de l'univers. Qu'elles soient mentales, spirituelles, ou énergétiques, les créations croissantes du temps et de l'espace sont modifiées par la progression des personnalités à travers leurs domaines. Quand l'homme agit, le Suprême réagit, et cette opération constitue la progression.
Les grands circuits d'énergie, de pensée, et d'esprit ne sont jamais la propriété permanente de la personnalité ascendante. Ces ministères restent pour toujours une partie de la Suprématie. Dans l'expérience humaine, l'intellect réside dans les pulsations rythmiques des esprits-mentaux adjuvats; il prend ses décisions dans le cadre produit par sa mise en circuit dans ce ministère. Lors de la mort, l'ego humain est séparé pour l'éternité du circuit adjuvat. Bien que les adjuvats ne semblent jamais transmettre l'expérience d'une personnalité à une autre, ils peuvent transmettre à Dieu le Suprême, par Dieu le Septuple, les répercussions impersonnelles des décisions-actions humaines. (C'est du moins vrai pour les adjuvats du culte et de la sagesse.)
Il en est de même pour les circuits spirituels: l'homme les utilise dans son ascension à travers les univers, mais ne les possède jamais comme partie de sa personnalité éternelle. Qu'il s'agisse de l'Esprit de Vérité, du Saint-Esprit, ou des présences spirituelles superuniverselles, ces circuits de ministère spirituel sont réceptifs et réactifs aux valeurs émergentes chez un ascendeur, et ces valeurs sont fidèlement transmises au Suprême par le Septuple.
Bien que des influences telles que le Saint-Esprit et l'Esprit de Vérité soient des ministères de l'univers local, leur gouverne n'est pas entièrement confinée dans les limites géographiques d'une création locale donnée. Quand l'ascendeur passe au delà des frontières de son univers local d'origine, il n'est pas entièrement privé du ministère de l'Esprit de Vérité qui l'a si constamment enseigné et guidé à travers les dédales philosophiques des mondes matériels et morontiels, et qui, lors de chaque crise de l'ascension, dirigeait infailliblement le pèlerin du Paradis en lui disant toujours: « Voilà le chemin ». Quand vous quitterez les domaines de l'univers local, l'esprit directeur réconfortant des Fils de Dieu qui s'effusent du Paradis vous guidera encore par l'intermédiaire du ministère spirituel de l'Être Suprême émergent et des dispositifs de la réflectivité superuniverselle.
Comment ces multiples circuits de ministère cosmique enregistrent-ils dans le Suprême les significations, les valeurs, et les faits de l'expérience évolutionnaire? Sans en être tout à fait certains, nous croyons que cet enregistrement prend place grâce aux personnes des créateurs Suprêmes originaires du Paradis, qui ont établi de première main les circuits du temps et de l'espace. L'expérience mentale accumulée des sept esprits-mentaux adjuvats au cours de leur ministère sur le niveau mental physique est une partie de l'expérience de la Divine Ministre dans son univers local. Par cet Esprit Créatif, l'expérience trouve vraisemblablement le moyen de s'enregistrer dans la pensée de la Suprématie. De même, les expériences humaines avec l'Esprit de Vérité et le Saint-Esprit sont probablement enregistrées par des techniques similaires dans la personne du Suprême.
Même l'expérience de l'homme et de l'Ajusteur doit trouver un écho dans la divinité de Dieu le Suprême. En effet, quand les Ajusteurs font leur expérience, ils sont semblables au Suprême, et l'âme évoluante des mortels est créée grâce à la possibilité préexistante de cette expérience à l'intérieur du Suprême.
De cette manière, les multiples expériences de toute la création deviennent une partie de l'évolution de la Suprématie. Les créatures utilisent simplement les qualités et quantités du domaine fini dans leur ascension vers le Père; les conséquences impersonnelles de cette utilisation restent pour toujours une partie du cosmos vivant, de la personne Suprême.
Ce que l'homme emporte avec lui comme propriété personnelle, ce sont les conséquences sur son caractère de l'expérience acquise en employant les circuits mentaux et spirituels du grand univers au cours de son ascension au Paradis. Quand un homme décide et quand il consomme sa décision dans une action, il fait une expérience; les significations et valeurs de cette expérience font pour toujours partie de son caractère éternel sur tous les niveaux, depuis le fini jusqu'au final. Un caractère cosmiquement moral et divinement spirituel représente le capital accumulé des décisions personnelles de la créature qui furent éclairées par une adoration sincère, glorifiées par un amour intelligent, et consommées dans un service fraternel.
Le Suprême en évolution compensera en fin de compte les créatures finies pour leur inaptitude à établir autre chose qu'un contact expérientiel limité avec l'univers des univers. Les créatures peuvent atteindre le Père Céleste, mais leurs pensées évolutionnaires sont finies, donc incapables de réellement comprendre le Père infini et absolu. Toute l'expérimentation des créatures s'enregistre dans le Suprême et en fait partie. Quand toutes les créatures auront atteint le niveau final de l'expérience finie et que le développement total de l'univers leur aura permis d'atteindre Dieu le Suprême en tant que présence réelle de divinité, alors, du fait même de ce contact, elles auront contact avec la totalité de l'expérience du grand univers. Le domaine fini du temps contient en lui-même les germes de l'éternité. On nous enseigne qu'à l'époque où la plénitude de l'évolution verra l'épuisement de la capacité cosmique de croissance, l'ensemble du domaine fini entrera dans les phases absonites de la carrière éternelle en recherchant le Père en tant qu'Ultime.
6. -- À LA RECHERCHE DU SUPRÊME
Nous cherchons le Suprême dans les univers, mais nous ne le trouvons pas. « Il est à l'intérieur et à l'extérieur de toutes les choses et de tous les êtres, en mouvement et au repos. Méconnaissable dans son mystère, il est proche quoique lointain ». Le Tout-Puissant Suprême est « la forme de ce qui est encore informe, l'archétype de ce qui est encore incréé ». Le Suprême est votre demeure universelle; quand vous le trouverez, cela ressemblera à un retour au foyer. Il est l'auteur expérientiel de vos jours et, d'une manière homologue à celle des parents humains, il a grandi dans l'expérience de la parenté divine. Il vous connaît parce qu'il ressemble à une créature aussi bien qu'à un créateur.
Si vous désirez vraiment trouver Dieu, vous ne pouvez éviter de voir naître dans votre pensée la conscience du Suprême. De même que Dieu est votre Père divin, de même le Suprême est votre Mère divine, en qui vous êtes nourri pendant toute votre vie de créature de l'univers. « Combien le Suprême est universel -- on le trouve de tous côtés! Les êtres de la création illimitée dépendent de sa présence pour vivre, et nul ne se la voit refuser ».
Le Suprême est pour le cosmos l'homologue de Micaël pour Nébadon. Sa Déité est le large canal par lequel l'amour du Père s'écoule extérieurement vers toute la création, et il est la grande voie par laquelle les créatures finies passent vers l'intérieur à la recherche du Père qui est amour. Même les Ajusteurs de Pensée sont reliés au Suprême; en nature et en divinité originelles, ils ressemblent au Père, mais quand il font l'expérience des opérations du temps dans les univers de l'espace, ils deviennent semblables au Suprême.
L'acte d'une créature choisissant de faire la volonté du créateur est une valeur cosmique et possède une signification universelle à laquelle réagit immédiatement une force de coordination mystérieuse mais omniprésente, probablement le fonctionnement de l'action toujours plus étendue de l'Être Suprême.
L'âme morontielle d'un mortel évoluant est réellement la fille de l'action du Père Universel par l'Ajusteur, et l'enfant de la réaction de l'Être Suprême, la Mère Universelle. L'influence maternelle domine la personnalité humaine pendant toute l'enfance de l'âme croissant dans l'univers local. L'influence des parents divins devient plus égale après la fusion avec l'Ajusteur et durant la carrière superuniverselle, mais quand les créatures du temps commencent la traversée de l'univers central d'éternité, la nature paternelle devient de plus en plus manifeste; elle atteint l'apogée de la manifestation finie lors de la récognition du Père Universel et de l'admission au Corps de la Finalité.
Dans et par l'expérience permettant d'atteindre le statut finalitaire, les qualités expérientielles maternelles de l'ego ascendant sont prodigieusement influencées par l'imprégnation de la présence spirituelle du Fils Éternel et de la présence mentale de l'Esprit Infini. Ensuite, dans tous les domaines d'activités finalitaires du grand univers, apparaît un nouvel éveil du potentiel maternel latent du Suprême, une nouvelle compréhension des significations expérientielles, et une nouvelle synthèse des valeurs expérientielles de toute la carrière d'ascension. Il semble que cet épanouissement de soi doive se poursuivre dans la carrière universelle des finalitaires du sixième stade jusqu'à ce que l'hérédité maternelle du Suprême parvienne à un synchronisme fini avec l'hérédité paternelle de l'Ajusteur. Cette curieuse période de fonctionnement du grand univers représente la suite de la carrière adulte de l'ascendeur perfectionné.
Le parachèvement du sixième stade d'existence et l'entrée dans le stade septième et final de statut spirituel préluderont probablement aux âges progressifs d'expérience enrichissante, de sagesse mûrissante, et de réalisation de la divinité. Dans la nature des finalitaires, cela équivaudra vraisemblablement à l'aboutissement complet de la lutte mentale pour l'épanouissement spirituel de soi, au parachèvement de la coordination de la nature humaine ascendante avec la divine nature d'Ajusteur dans les limites des possibilités finies. Un magnifique ego universel de cette espèce devient le fils finalitaire éternel du Père du Paradis aussi bien que l'enfant universel éternel de la Mère Suprême. Cet ego universel est qualifié pour représenter à la fois le Père et la Mère des univers et des personnalités dans toute activité ou entreprise concernant l'administration finie des choses et des êtres créés, créateurs, ou évoluants.
Tous les humains dont l'âme évolue sont littéralement les fils évolutionnaires de Dieu le Père et de Dieu la Mère, l'Être Suprême. Mais jusqu'au moment où l'homme devient psychiquement conscient de son héritage divin, cette assurance d'apparentement avec la Déité doit être obtenue par la foi. L'expérience de la vie humaine est la matrice cosmique dans laquelle les dons universels de l'Être Suprême et la présence dans l'univers du Père Universel (ces dons et cette présence n'étant pas des personnalités) préparent par évolution l'âme morontielle temporelle et le caractère finalitaire humain-divin de destinée universelle et de service éternel.
Les hommes oublient bien trop souvent que Dieu est la plus grande expérience dans l'existence humaine. Les autres expériences sont limitées dans leur nature et leur contenu, mais l'expérience de Dieu n'a pas d'autres limites que l'aptitude des créatures à comprendre, et cette expérience par elle-même accroît leurs facultés. Quand les hommes sont à la recherche de Dieu, ils recherchent tout. Quand ils trouvent Dieu, ils ont tout trouvé. La recherche de Dieu est une effusion illimitée d'amour accompagnée de la découverte surprenante d'un nouvel amour plus grand à effuser.
Tout véritable amour vient de Dieu, et l'homme reçoit l'affection divine à mesure qu'il la donne à ses semblables. L'amour est dynamique. On ne peut jamais le capturer; il est vivant, libre, passionnant, et toujours en mouvement. L'homme ne peut jamais saisir l'amour du Père pour l'emprisonner dans son coeur. Pour que l'amour du Père devienne réel pour un mortel, il faut qu'il passe par sa personnalité, et qu'à son tour cet homme effuse cet amour sur ses compagnons. Le grand circuit d'amour part du Père, se diffuse par les fils vers les frères, et se dirige vers le Suprême. L'amour du Père apparaît dans la personnalité humaine par le ministère de l'Ajusteur intérieur. Le fils qui connaît Dieu révèle cet amour à ses frères de l'univers, et cette affection fraternelle est l'essence de l'amour du Suprême.
On ne peut s'approcher du Suprême que par expérience; à l'époque actuelle, il n'y a que trois voies pour atteindre la Suprématie:
1. Les citoyens du Paradis descendent de l'Île éternelle par Havona, où ils acquièrent la capacité de comprendre la Suprématie. Ils y parviennent en observant les différences de réalité entre le Paradis et Havona, et en découvrant par exploration les multiples activités des Personnalités créatrices Suprêmes allant depuis les Maîtres Esprits jusqu'aux Fils Créateurs.
2. Les ascendeurs de l'espace-temps, montant des univers évolutionnaires des créateurs Suprêmes, approchent de près le Suprême quand ils traversent Havona comme préliminaire à une appréciation croissante de l'unité de la Trinité du Paradis.
3. Les natifs de Havona parviennent à comprendre le Suprême par des contacts avec les pèlerins descendants du Paradis et avec les pèlerins ascendants des sept superunivers. Les natifs de Havona sont par inhérence en position d'harmoniser les points de vue essentiellement différents des citoyens de l'Île éternelle et des citoyens des univers évolutionnaires.
Pour les créatures évolutionnaires, il y a sept grandes voies pour s'approcher du Père Universel. Chacune de ces voies d'ascension au Paradis passe par la divinité d'un des Sept Maîtres Esprits, et chacune de ces approches est rendue possible par un accroissement de la réceptivité expérientielle faisant suite au fait que la créature a servi dans le superunivers qui reflète la nature d'un Maître Esprit. La somme de ces sept expériences constitue la limite actuellement connue de la conscience qu'une créature peut avoir de la réalité et de l'activité de Dieu le Suprême.
Ce ne sont pas seulement les limitations propres à l'homme qui l'empêchent de trouver le Dieu fini; c'est aussi l'état inachevé de l'univers. Même l'état incomplet de toutes les créatures -- passées, présentes, et futures -- rend le Suprême inaccessible. Tout individu qui a atteint le niveau divin de ressemblance à Dieu peut trouver Dieu le Père, mais jamais une créature individuelle ne pourra trouver personnellement Dieu le Suprême avant l'époque très lointaine où toutes les créatures le trouveront simultanément parce que la perfection aura été universellement atteinte.
Bien qu'au cours du présent âge de l'univers vous ne puissiez trouver personnellement le Suprême comme vous pouvez trouver le Père, le Fils, et l'Esprit, néanmoins l'ascension du Paradis et la carrière universelle subséquente créeront graduellement dans votre conscience la récognition de la présence universelle de l'action cosmique du Dieu de toute expérience. Les fruits de l'esprit sont la substance du Suprême tel qu'il est compréhensible dans l'expérience humaine.
Le fait que l'homme atteindra un jour le Suprême est une conséquence de sa fusion avec l'esprit de la Déité du Paradis. Chez les Urantiens, cet esprit est la présence de l'Ajusteur du Père Universel, mais bien que le Moniteur de Mystère provienne du Père et ressemble au Père, nous doutons que même ce don divin puisse accomplir la tâche impossible de révéler à une créature finie la nature du Dieu infini. Nous soupçonnons que les Ajusteurs révéleront aux futurs finalitaires du septième stade la divinité et la nature de Dieu le Suprême. Cette révélation représentera pour une créature finie l'homologue de la révélation de l'Infini pour un être absolu.
Le Suprême n'est pas infini, mais il englobe probablement toute la fraction d'infinité qu'une créature finie pourra jamais réellement saisir. Comprendre plus que le Suprême, c'est être plus que fini!
Toutes les créations expérientielles sont interdépendantes dans leur réalisation de la destinée. Seule la réalité existentielle est contenue et existante en soi. Havona et les sept superunivers ont besoin les uns des autres pour atteindre le maximum d'accomplissement fini. De même, ils dépendront un jour des univers futurs de l'espace extérieur pour atteindre leur transcendance finie.
Un ascendeur humain peut trouver le Père; Dieu est existentiel, donc réel, indépendamment du statut d'expérience dans l'univers total. Mais nul ascendeur isolé ne trouvera le Suprême avant que tous les ascendeurs aient atteint la maturité universelle maximum qui les qualifiera pour participer simultanément à cette découverte.
Le Père ne fait pas acception de personnes; il traite chacun de ses fils ascendants comme des individus cosmiques. De même, le Suprême n'attache pas d'importance aux personnes; il traite ses enfants expérientiels en bloc comme un total cosmique.
L'homme peut découvrir le Père dans son coeur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le coeur de tous les autres hommes. Quand toutes les créatures révéleront parfaitement son amour, alors le Suprême deviendra une réalité universelle pour elles. Ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière de la vie.
La réalisation d'une parfaite connaissance de soi par toutes les personnalités, plus la réalisation d'un équilibre parfait dans tous les univers, équivaut à atteindre le Suprême et témoigne que toute la réalité finie est libérée des limitations de l'existence incomplète. Cet épuisement de tous les potentiels finis conduit à atteindre complètement le Suprême. On peut le définir en d'autres termes comme le parachèvement de l'épanouissement évolutionnaire de l'Être Suprême lui-même.
Les hommes ne trouvent pas le Suprême d'une façon soudaine et spectaculaire comme un tremblement de terre ouvre des abîmes dans les roches; ils le trouvent lentement et patiemment comme une rivière qui érode doucement le sol où elle coule.
Quand vous trouverez le Père, vous découvrirez la grande cause de votre ascension spirituelle dans les univers. Quand vous trouverez le Suprême, vous découvrirez le grand résultat de votre carrière de progression vers le Paradis.
Nul mortel connaissant Dieu ne peut jamais être solitaire dans son voyage à travers le cosmos, car il sait que le Père fait à ses côtés chaque pas du chemin, tandis que la route même qu'il poursuit est la présence du Suprême.
7. -- L'AVENIR DU SUPRÊME
La réalisation complète de tous les potentiels finis équivaut au parachèvement de toute l'expérience évolutionnaire. Cela suggère l'émergence finale du Suprême en tant que présence d'une Déité toute-puissante dans les univers. Nous croyons qu'au stade de développement en question le Suprême sera aussi abstraitement personnalisé que le Fils Éternel, aussi complètement détenteur de pouvoirs que l'Île du Paradis, aussi complètement unifié que l'Acteur Conjoint, tout cela s'entendant dans les limites des possibilités finies de la Suprématie lors de la culmination du présent âge de l'univers.
Bien que ceci représente une conception parfaitement juste de l'avenir du Suprême, nous voudrions attirer l'attention sur certains problèmes inhérents à ce concept:
1. Les Superviseurs Inconditionnés du Suprême ne peuvent guère être considérés comme des déités à un stade quelconque antérieur à l'évolution parachevée du Suprême, et cependant ces mêmes superviseurs ont dès maintenant qualité pour exercer la souveraineté de suprématie en ce qui concerne les univers ancrés dans la lumière de la vie.
2. Le Suprême ne pourrait guère opérer dans la Trinité Ultime avant d'avoir atteint son complet statut universel, et cependant la Trinité Ultime est dès maintenant une réalité qualifiée; vous avez été mis au courant de l'existence des Vice-Gérants Qualifiés de l'Ultime.
3. Le Suprême n'est pas complètement réel pour les créatures de l'univers, mais de nombreuses raisons permettent d'inférer qu'il est tout à fait réel pour la Déité Septuple s'étendant depuis le Père Universel du Paradis jusqu'aux Fils Créateurs et aux Esprits Créatifs des univers locaux.
Il se peut qu'aux limites supérieures du fini, où le temps rejoint le temps transcendé, il y ait une sorte d'estompage et de mélange des séquences. Il se peut que le Suprême soit capable de prévoir sa présence jusqu'à ces niveaux supra-temporels, et ensuite d'anticiper sur son évolution future dans une mesure limitée en reflétant cette provision de l'avenir sur les niveaux finis sous l'aspect de l'Immanence de l'Incomplet Projeté. On peut observer ces phénomènes chaque fois que le fini entre en contact avec le superfini, comme dans les expériences des êtres finis habités par des Ajusteurs de Pensée qui représentent de véritables prédictions des futurs accomplissements universels de l'homme dans l'éternité.
Quand les ascendeurs humains sont admis au corps finalitaire du Paradis, ils prêtent serment à la Trinité du Paradis, et en prêtant ce serment d'allégeance, ils promettent par là une fidélité éternelle à Dieu le Suprême, qui est la Trinité telle que la comprennent toutes les personnalités créées finies. Par la suite, quand les compagnies de finalitaires opèrent dans les univers en évolution, elles ne sont soumises qu'aux ordres émanant du Paradis jusqu'à l'époque mémorable de l'ancrage des univers locaux dans la lumière de la vie. A mesure que les nouvelles organisations gouvernementales de ces créations perfectionnées commencent à refléter la souveraineté émergente du Suprême, nous remarquons que les compagnies finalitaires non intégrées reconnaissent alors l'autorité juridictionnelle de ces nouveaux gouvernements. Il apparaît que Dieu le Suprême évolue comme unificateur du Corps évolutionnaire de la Finalité, mais il est hautement probable que la destinée éternelle des sept divisions de ce corps sera dirigée par le Suprême en tant que membre de la Trinité Ultime.
L'Être Suprême contient trois possibilités superfinies de manifestation universelle:
| 1. La collaboration absonite dans la première Trinité expérientielle. |
| 2. Les relations co-absolues dans la seconde Trinité expérientielle. |
| 3. La participation co-infinie dans la Trinité des Trinités, mais nous ne concevons pas d'une manière satisfaisante ce que cela signifie en réalité. |
Il existe nombre de spéculations concernant ses relations avec le grand univers actuel quand ce dernier aura atteint son statut de lumière et de vie, mais voici l'une des hypothèses généralement acceptées sur l'avenir du Suprême.
Le but actuel des superunivers, tels qu'ils sont et dans la limite de leurs potentiels, est de devenir parfaits à l'instar de Havona. Cette perfection concerne l'accomplissement physique et spirituel, allant jusqu'au développement de l'administration, du gouvernement, et de la fraternité. Nous croyons que dans les âges à venir les possibilités d'inharmonie, de mauvaise adaptation, et de dérèglement finiront par s'épuiser dans les superunivers. Les circuits d'énergie seront en parfait équilibre et complètement soumis à la pensée, tandis que l'esprit, en présence de la personnalité, aura réussi à dominer la pensée.
L'on conjecture qu'à cette époque extrêmement lointaine la personne spirituelle du Suprême et le pouvoir acquis du Tout-Puissant auront atteint un développement coordonné, et que tous deux, unifiés dans et par la Pensée Suprême, deviendront manifestes sous l'aspect de l'Être Suprême, une réalisation parachevée dans les univers. Cet aspect manifesté sera alors observable par toutes les créatures intelligentes, sujet aux réactions de toutes les énergies créées, coordonné chez toutes les entités spirituelles, et expérimenté par toutes les personnalités de l'univers.
Ce concept implique la souveraineté réelle du Suprême dans le grand univers. Il est tout à fait probable que les administrateurs actuels de la Trinité deviendront ses vice-gérants, mais nous croyons que les démarcations actuelles entre les sept superunivers disparaîtront graduellement et que tout le grand univers fonctionnera comme un ensemble perfectionné.
Il est possible que le Suprême réside alors personnellement sur Uversa, d'où il dirigerait l'administration des créations du temps, mais en réalité ce n'est qu'une hypothèse. Il reste cependant certain que l'on pourra nettement prendre contact avec la personnalité du Suprême en un lieu spécifique, bien que l'ubiquité de sa présence divine doive probablement continuer à imprégner l'univers des univers. Nous ne savons pas ce que sera la relation des citoyens superuniversels de cet âge avec le Suprême, mais elle pourrait ressembler aux relations actuelles entre les natifs de Havona et la Trinité du Paradis.
Le grand univers perfectionné de ces âges futurs sera immensément différent de ce qu'il est à présent. Adieu les aventures passionnantes de l'organisation des galaxies de l'espace, l'implantation de la vie sur les mondes incertains du temps, et l'évolution extrayant l'harmonie du chaos, la beauté des virtualités, la vérité des significations, et la bonté des valeurs. Les univers du temps auront achevé l'accomplissement de leur destinée finie! Peut-être y aura-t-il un intervalle de repos, de détente, à la fin de la lutte multi-millénaire pour la perfection évolutionnaire, mais pas pour longtemps! Certainement, sûrement, et inexorablement, l'énigme de la Déité émergente de Dieu l'Ultime mettra au défi les citoyens perfectionnés des univers établis, exactement comme leurs ancêtres évolutionnaires qui se débattaient furent jadis mis au défi par la recherche de Dieu le Suprême. Le rideau de la destinée cosmique s'écartera pour dévoiler la grandeur transcendante de la recherche absonite du Père Universel sur les niveaux supérieurs plus élevés révélés dans l'aspect ultime de l'expérience des créatures.
[Présenté par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.]
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LE TOUT-PUISSANT SUPRÊME
Si les hommes reconnaissaient que leurs Créateurs -- leurs superviseurs immédiats -- sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l'espace est une Déité évoluante et non-absolue, les contradictions des inégalités temporelles cesseraient d'être de profonds paradoxes religieux. La foi religieuse ne serait plus prostituée à accroître la suffisance des riches, tout en ne servant qu'à encourager une résignation stoïque chez les infortunées victimes des privations sociales.
Quand on examine l'exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire quelles furent faites par un créateur parfait, infini, et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne honnête observant le tumulte, les imperfections, et les injustices d'Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des créateurs subabsolus, préinfinis, et autres-que-parfaits.
La croissance expérientielle implique une association entre la créature et le créateur -- Dieu et l'homme comme partenaires. La croissance est la marque distinctive de la Déité expérientielle: Havona n'a pas grandi; Havona existe et a toujours existé; c'est un univers existentiel comme les Dieux éternels qui sont sa source. Par contre, la croissance est une caractéristique du grand univers.
Le Tout-Puissant Suprême est une Déité vivante et évoluante de pouvoir et de personnalité. Son domaine présent, le grand univers, est aussi un royaume croissant de pouvoir et de personnalité. La destinée du Tout-Puissant Suprême est la perfection, mais son expérience actuelle englobe les éléments de croissance et de statut incomplet.
L'Être Suprême exerce ses fonctions primaires dans l'univers central en tant que personnalité spirituelle, et ses fonctions secondaires dans le grand univers en tant que Dieu Tout-Puissant, une personnalité de pouvoir. La fonction tertiaire du Suprême dans le maître univers est actuellement latente et n'existe que sous forme d'un potentiel mental inconnu. Nul ne sait exactement ce que révélera ce troisième développement de l'Être Suprême. Certains croient qu'au moment où les superunivers seront ancrés dans la lumière de la vie, le Suprême opérera à partir d'Uversa comme souverain tout-puissant et expérientiel du grand univers, tout en étendant son pouvoir en tant que Déité super-omnipotente des univers extérieurs. D'autres imaginent que le troisième stade de Suprématie impliquera le troisième niveau de manifestation de la Déité. En réalité, aucun de nous n'en sait rien.
1. -- LA PENSÉE SUPRÊME
L'expérience de toute personnalité évolutionnaire créée est une phase de l'expérience du Tout-Puissant Suprême. L'asservissement intelligent de chaque segment physique du superunivers fait partie du contrôle croissant du Tout-Puissant Suprême. La synthèse créative du pouvoir et de la personnalité est une partie de l'impulsion créative de la Pensée Suprême elle est aussi l'essence même de la croissance évolutionnaire de l'unité chez l'Être Suprême.
La Pensée Suprême a pour fonction d'unir les attributs de pouvoir et de personnalité de la Suprématie. Le résultat de l'évolution parachevée du Tout-Puissant Suprême sera une Déité unifiée et personnelle -- et non une association d'attributs divins vaguement coordonnés. Dans une perspective plus large, il n'y aura pas de Tout-Puissant en dehors du Suprême, ni de Suprême sans Tout-Puissant.
Pendant toute la durée des âges évolutionnaires, le potentiel de pouvoir physique du Suprême est dévolu aux Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir, et son potentiel mental repose chez les Sept Maîtres Esprits. La Pensée Infinie est la fonction de l'Esprit Infini. La pensée cosmique est le ministère des Sept Maîtres Esprits. La Pensée Suprême est en voie de se manifester dans la coordination du grand univers et en association fonctionnelle avec la révélation et l'aboutissement de Dieu le Septuple.
La pensée dans l'espace-temps, la pensée cosmique, fonctionne différemment dans les sept superunivers, mais elle est coordonnée chez l'Être Suprême par une technique inconnue d'association. Le supercontrôle Tout-Puissant du grand univers n'est pas exclusivement physique et spirituel. Dans les sept superunivers, il est primordialement matériel et spirituel, mais on y rencontre aussi des phénomènes du Suprême qui sont à la fois mentaux et spirituels.
Nous en savons réellement moins sur la pensée de la Suprématie que sur tout autre aspect de cette Déité évoluante. Sa pensée est incontestablement active dans tout le grand univers, et l'on croit qu'elle a une destinée comportant de vastes fonctions dans le maître univers. Quoi qu'il en soit, nous savons ceci: alors que le physique peut atteindre une croissance complète et que l'esprit peut aboutir à la perfection de son développement, la pensée ne cesse jamais de progresser -- elle est la technique expérientielle du progrès indéfini. Le Suprême est une Déité expérientielle et n'aboutit donc jamais à parachever son aboutissement mental.
2. -- LE TOUT-PUISSANT ET DIEUX LE SEPTUPLE
L'apparition de la présence du pouvoir ,universel du Tout-Puissant coïncide avec l'apparition des hauts créateurs et contrôleurs des superunivers évolutionnaires sur la scène de l'action cosmique.
Dieu le Suprême tient de la Trinité du Paradis ses attributs d'esprit et de personnalité, mais il réalise son pouvoir dans les agissements des Fils Créateurs, des Anciens des Jours, et des Maîtres Esprits, dont les actes collectifs sont la source de son pouvoir croissant en tant que souverain tout-puissant dans les sept superunivers.
La Déité Inconditionnée du Paradis est incompréhensible aux créatures évoluantes du temps et de l'espace. L'éternité et l'infinité impliquent un niveau de réalité divine que les créatures spatiales-temporelles ne peuvent comprendre. L'infinité divine et la souveraineté absolue sont inhérentes à la Trinité du Paradis, et la Trinité est une réalité située quelque peu au delà de l'intelligence des mortels. Il faut que les créatures de l'espace-temps aient des origines, des relativités, et des destinées pour saisir les relations universelles et comprendre les valeurs significatives de la divinité. C'est pourquoi la Déité du Paradis atténue et conditionne encore autrement les personnalisations extra-paradisiaques de la divinité, et amène ainsi à l'existence les Créateurs Suprêmes et leurs associés; ceux-ci transportent la lumière de la vie de plus en plus loin du Paradis, jusqu'à ce qu'elle trouve sa plus lointaine et belle expression dans la vie terrestre des Fils d'effusion sur les mondes évolutionnaires.
Telle est l'origine de Dieu le Septuple, dont les hommes rencontrent les niveaux successifs dans l'ordre suivant:
| 1. Les Fils Créateurs (et les Esprits Créatifs). | |
| 2. Les Anciens des Jours. | |
| 3. Les Sept Maîtres Esprits. | |
| 4. L'Être Suprême. | |
| 5. L'Acteur Conjoint. | |
| 6. Le Fils Éternel. | |
| 7. Le Père Universel. |
Les trois premiers niveaux sont ceux des créateurs Suprêmes, les trois derniers ceux des Déités du Paradis. Le Suprême intervient toujours comme personnalisation spirituelle-expérientielle de la Trinité du Paradis et comme foyer de l'omnipotent pouvoir évolutionnaire des enfants des Déités du Paradis. L'Être Suprême est la révélation maximum de la Déité aux sept superunivers durant le présent âge du grand univers.
La technique de la logique humaine pourrait amener à croire que la réunification expérientielle des actes collectifs des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple équivaut au niveau de la Déité du Paradis, mais tel n'est pas le cas. La Déité du Paradis est le Dieu existentiel. Les Créateurs Suprêmes, dans leur divine unité de pouvoir et de personnalité, constituent et expriment un nouveau potentiel de pouvoir du Dieu expérientiel. Ce potentiel de pouvoir d'origine expérientielle trouve inévitablement et inéluctablement son union avec la Déité expérientielle issue de la Trinité -- l'Être Suprême.
Dieu le Suprême n'est pas la Trinité du Paradis; il n'est pas non plus l'un ou l'ensemble des Créateurs superuniversels dont les activités fonctionnelles synthétisent effectivement son pouvoir tout-puissant en évolution. Dieu le Suprême a bien son origine dans la Trinité, mais il ne devient manifeste aux créatures évolutionnaires comme personnalité de pouvoir que par les fonctions coordonnées des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple. Le Tout-Puissant Suprême devient maintenant un fait dans le temps et l'espace grâce aux activités des Personnalités créatrices Suprêmes, de même que, dans l'éternité, l'Acteur Conjoint coexista instantanément par la volonté du Père Universel et du Fils Éternel. Les êtres des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple sont la nature même et la source du pouvoir du Tout-Puissant Suprême; c'est pourquoi ils doivent toujours accompagner et soutenir ses actes administratifs.
3. -- LE TOUT-PUISSANT ET LA DÉITÉ DU PARADIS
Les Déités du Paradis ne se bornent pas à agir directement dans tout le grand univers par leurs circuits de gravité; elles opèrent également par leurs divers agents et autres manifestations tels que:
1. Les focalisations mentales de la Source-Centre Troisième. La cohésion des domaines finis de l'énergie et de l'esprit est littéralement assurée par les présences mentales de l'Acteur Conjoint. Ceci est vrai à partir de l'Esprit Créatif dans un univers local, puis pour les Esprits Réflectifs d'un superunivers, et jusqu'aux Maîtres Esprits dans le grand univers. Les circuits mentaux émanant de ces divers circuits d'intelligence représentent le cadre cosmique où les créatures peuvent exercer leur choix. La pensée est la réalité flexible que créatures et créateurs peuvent manier si aisément; elle est le chaînon essentiel reliant la matière et l'esprit. L'effusion mentale de la Source-Centre Troisième unifie la personne spirituelle de Dieu le Suprême avec le pouvoir expérientiel du Tout-Puissant évolutionnaire.
2. Les révélations de personnalité de la Source-Centre Seconde. Les présences mentales de l'Acteur Conjoint unifient l'esprit de divinité avec l'archétype d'énergie. Les incarnations d'effusion du Fils Éternel et de ses Fils Paradisiaques unifient, fusionnent réellement, la nature divine d'un créateur avec la nature évoluante d'une créature. Le Suprême est à la fois créature et créateur, et la possibilité de sa double qualité se révèle dans les actes d'effusion du Fils Éternel et de ses Fils coordonnés et subordonnés. Les membres des ordres de filiation qui s'effusent, les Micaëls et les Avonals, ajoutent effectivement à leur nature divine les natures valables créées qu'ils ont acquises en vivant la vie réelle des créatures sur les mondes évolutionnaires. Quand la divinité se met à ressembler à l'humanité, cette relation comporte la possibilité inhérente à l'humanité de devenir divine.
3. Les présences intérieures de la Source-Centre Première. La pensée unifie les causes spirituelles avec les réactions énergétiques; le ministère d'effusion unifie les descentes de la divinité avec les ascensions des créatures; quant aux fragments intérieurs du Père Universel, ils unifient les créatures en évolution avec Dieu au Paradis. Des personnalités appartenant à de nombreux ordres sont habitées par des présences analogues du Père. Chez les mortels, ces fragments divins de Dieu sont les Ajusteurs de Pensée ou Moniteurs de Mystère, qui jouent le même rôle pour les êtres humains que la Trinité du Paradis pour l'Être Suprême. Les Ajusteurs sont les fondements absolus sur lesquels le libre arbitre peut faire apparaître par évolution la réalité divine d'une nature se prolongeant dans l'éternité, la nature finalitaire dans le cas des hommes, la nature de la Déité chez Dieu le Suprême.
Quand les Fils divins des ordres paradisiaques s'effusent sous forme de créatures, cela leur permet d'enrichir leur personnalité en acquérant la nature réelle des créatures de l'univers; en même temps, ces effusions révèlent infailliblement aux créatures elles-mêmes le sentier du Paradis pour atteindre la divinité. Le don des Ajusteurs par le Père Universel lui permet d'attirer à lui la personnalité des créatures volitives. Dans toutes ces relations internes des univers finis, l'Acteur Conjoint est la source omniprésente du ministère mental grâce auquel ces activités prennent place.
C'est ainsi, et de bien d'autres manières, que les Déités du Paradis participent aux évolutions du temps à mesure quelles se déroulent sur les planètes tourbillonnantes de l'espace, et quelles culminent dans l'émergence du Suprême, conséquence personnalisée de toute l'évolution.
4. -- LE TOUT-PUISSANT ET LES CRÉATEURS SUPRÊMES
L'unité de l'Être Suprême dépend de l'unification progressive de ses parties finies. La manifestation du Suprême est à la fois le résultat et la cause de ces unifications des facteurs de suprématie -- les créateurs, créatures, intelligences, et énergies des univers.
Au cours des âges où la souveraineté du Suprême se développe dans le temps, son pouvoir omnipotent dépend des actes divins de Dieu le Septuple; en même temps, il semble y avoir des relations particulièrement étroites entre l'Être Suprême et l'Acteur Conjoint assisté de ses personnalités primaires, les Sept Maîtres Esprits. L'Esprit Infini opère en tant qu'Acteur Conjoint sous beaucoup de formes qui compensent l'inachèvement de la Déité évolutionnaire, et il entretient des relations très étroites avec le Suprême. L'intimité de ces relations est partagée au prorata par les Sept Maîtres Esprits et spécialement par le Maître Esprit Numéro Sept qui parle pour le Suprême. Ce Maître Esprit connaît -- est en contact personnel avec -- le Suprême.
Dans l'exécution du plan superuniversel de la création, les Maîtres Esprits se joignirent de bonne heure à la Trinité ancestrale pour créer conjointement les quarante-neuf Esprits Réflectifs. En même temps, l'Être Suprême opéra créativement pour porter à leur apogée les actes conjoints de la Trinité du Paradis et des enfants Créatifs de la Déité du Paradis. Majeston apparut, et a toujours focalisé depuis lors la présence cosmique de la Pensée Suprême, tandis que les Maîtres Esprits continuent à être les sources-centres du vaste ministère de la pensée cosmique.
Les Maîtres Esprits continuent à superviser les Esprits Réflectifs. Dans sa supervision générale du superunivers d'Orvonton depuis l'univers central, le Septième Maître Esprit est en contact avec les sept Esprits Réflectifs situés sur Uversa (et il en a le supercontrôle). Dans son administration et son contrôle des relations intérieures de son superunivers et des relations extérieures entre superunivers, il est en contact réflectif avec les Esprits Réflectifs de son propre type situés sur chacune des capitales superuniverselles.
Non seulement les Maîtres Esprits soutiennent et accroissent la souveraineté de la Suprématie, mais à leur tour ils sont affectés par les desseins créatifs du Suprême. En général, les créations collectives des Maîtres Esprits sont d'ordre quasi-matériel (directeurs de pouvoir, etc ... ), tandis que leurs créations individuelles sont d'ordre spirituel (supernaphins, etc ... ). Mais quand les Maîtres Esprits engendrèrent collectivement les Sept Esprits des Circuits en réponse à la volonté et au dessein de l'Être Suprême, il y a lieu de noter que les fruits de cet acte créatif furent spirituels, et non matériels ou quasi-matériels.
La voie suivie par les Maîtres-Esprits des superunivers est aussi celle des triumvirats qui régissent chacune de ces supercréations -- les Anciens des Jours. Ces personnifications du jugement-en-justice de la Trinité dans le temps et l'espace sont, dans ce domaine, les leviers destinés à mobiliser le pouvoir omnipotent du Suprême; ils servent de septuples points focaux pour l'évolution de la souveraineté trinitaire dans le champ de l'espace-temps. De leur position avantageuse à mi-chemin entre le Paradis et les mondes en évolution, les Anciens des Jours voient, connaissent, et coordonnent les deux chemins.
Ce sont toutefois les univers locaux qui représentent les vrais laboratoires dans lesquels se réalisent les expérimentations mentales, les aventures galactiques, les développements de la divinité, et les progrès des personnalités. Le total cosmique de ces éléments constitue la base réelle sur laquelle le Suprême s'appuie pour achever par expérience son évolution divine.
Dans les univers locaux, les créateurs eux-mêmes évoluent; l'aspect de l'Acteur Conjoint évolue depuis un vivant foyer de pouvoir jusqu'au statut de la divine personnalité de l'Esprit-Mère d'un univers local; le Fils Créateur évolue depuis la nature d'une divinité paradisiaque existentielle jusqu'à la nature expérientielle d'un Souverain Suprême d'univers local. Ces univers sont les points de départ de la véritable évolution, les frayères des personnalités imparfaites de bonne foi douées du libre arbitre de se créer conjointement elles-mêmes telles quelles doivent être.
Dans leurs effusions sur les mondes évolutionnaires, les Fils Magistraux finissent par acquérir une nature qui exprime la divinité du Paradis unifiée par expérience avec les plus hautes valeurs spirituelles de la nature matérielle humaine. Par ces effusions et par d'autres, les Micaëls créateurs incorporent de même les points de vue cosmiques et les natures de leurs enfants manifestés de l'univers local. Ces Maîtres Fils Créateurs ont alors à peu près parachevé l'expérience sub-suprême. Quand leur souveraineté sur leur univers local s'étend au point d'englober les Esprits Créatifs associés, on peut dire quelle approche des limites de la suprématie à l'intérieur des présents potentiels du grand univers en évolution.
Quand les Fils d'effusion révèlent aux hommes de nouveaux chemins pour trouver Dieu, ils ne créent pas de sentiers permettant d'atteindre la divinité. Ils se bornent plutôt à éclairer les éternelles grandes routes de la progression qui conduit à la personne du Père Céleste en passant par la présence du Suprême.
L'univers local est le point de départ pour les personnalités les plus éloignées de Dieu; celles-ci peuvent donc atteindre des niveaux universels relativement plus élevés en participant conjointement au maximum à leur propre création. Les mêmes univers locaux procurent également les plus grandes profondeurs d'expérience aux personnalités qui descendent du Paradis vers les hommes. Cette descente a tout autant de signification pour elles que l'ascension au Paradis pour une créature évolutionnaire.
Les hommes mortels paraissent nécessaires à la pleine fonction de Dieu le Septuple, dans la mesure où ce groupement divin culmine dans l'épanouissement du Suprême. Des personnalités de beaucoup d'autres ordres de l'univers sont tout aussi nécessaires à l'évolution du pouvoir omnipotent du Suprême, mais notre description est présentée pour édifier des êtres humains; elle est donc largement limitée aux facteurs concernant les mortels et agissant sur l'évolution de Dieu le Septuple.
5. -- LE TOUT-PUISSANT ET LES CONTROLEURS SEPTUPLES
Vous avez été instruits des relations de Dieu le Septuple avec l'Être Suprême, et le moment est venu de reconnaître que le Septuple englobe les contrôleurs aussi bien que les créateurs du grand univers. Les septuples contrôleurs du grand univers comprennent les entités suivantes:
| 1. Les Maîtres Contrôleurs Physiques. | |
| 2. Les Centres Suprêmes de Pouvoir. | |
| 3. Les Directeurs Suprêmes de Pouvoir. | |
| 4. Le Tout-Puissant Suprême. | |
| 5. Le Dieu d'Action -- l'Esprit Infini. | |
| 6. L'Île du Paradis. | |
| 7. La Source du Paradis -- le Père Universel. |
Ces sept groupes sont fonctionnellement inséparables de Dieu le Septuple et constituent le niveau du contrôle physique de cette association divine.
La bifurcation entre l'énergie et l'esprit (qui découle de la présence conjointe du Fils Éternel et de l'Île du Paradis) fut symbolisée au sens superuniversel quand les Sept Maîtres Esprits se lancèrent ensemble dans leur premier acte de création collective. Cet épisode se traduisit par l'apparition des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. En même temps, les circuits spirituels des Maîtres Esprits se différencièrent par contraste d'avec les activités physiques de supervision des directeurs de pouvoir, et la pensée cosmique apparut immédiatement comme un nouveau facteur coordonnant la matière et l'esprit.
Le Tout-Puissant Suprême évolue en tant que supercontrôleur du pouvoir physique du grand univers. Dans le présent âge de l'univers, ce potentiel de contrôle physique paraît centré chez les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir qui opèrent par les emplacements fixes des centres de pouvoir et par les présences mobiles des contrôleurs physiques.
Les univers du temps ne sont pas parfaits; c'est leur destinée. La lutte pour la perfection ne concerne pas seulement les niveaux intellectuel et spirituel, mais aussi le niveau physique d'énergie et de masse. L'ancrage des sept superunivers dans la lumière de la vie présuppose qu'ils aient atteint la stabilité physique. On conjecture que l'établissement final de l'équilibre matériel signifiera que l'évolution du contrôle physique du Tout-Puissant est parachevée.
Aux premiers temps de l'édification d'un univers, même les créateurs du Paradis s'intéressent primordialement à l'équilibre physique. L'archétype d'un univers local prend forme non seulement comme résultat des activités des centres de pouvoir, mais aussi à cause de la présence dans l'espace de l'Esprit Créatif. Durant les époques primitives de l'édification d'un univers local, le Fils Créateur fait montre d'un attribut peu compris de contrôle matériel: il ne quitte pas sa planète-capitale avant que l'équilibre de son univers local ait été établi dans ses grandes lignes.
En dernière analyse, toute énergie répond à la pensée, et les contrôleurs physiques sont les enfants du Dieu mental qui est l'animateur des archétypes du Paradis. Les directeurs de pouvoir consacrent sans relâche leur intelligence à établir leur contrôle sur la matière. Leur lutte pour dominer physiquement les relations énergétiques et les mouvements massiques ne cesse jamais avant qu'ils n'aient obtenu une victoire finie sur les énergies et les masses qui constituent leur domaine perpétuel d'activité.
Les luttes spirituelles du temps concernent l'évolution de la maîtrise de l'esprit sur la matière par la médiation de la pensée (personnelle). L'évolution physique (impersonnelle) des univers s'occupe d'amener l'énergie cosmique à s'harmoniser avec les concepts mentaux d'équilibre soumis au supercontrôle de l'esprit. L'évolution totale de l'ensemble du grand univers est une affaire où la pensée contrôlant l'énergie doit s'unifier en personnalité avec l'intellect coordonné par l'esprit; elle sera révélée dans la pleine apparition du pouvoir tout-puissant du Suprême.
La difficulté pour parvenir à un état d'équilibre dynamique est inhérente au fait de la croissance du cosmos. Les circuits établis de la création physique sont continuellement perturbés par l'apparition de nouvelles énergies et de nouvelles masses. Un univers croissant est un univers instable; en conséquence, nulle partie de l'ensemble cosmique ne peut trouver de stabilité réelle avant que la plénitude des temps ne voie apparaître le parachèvement matériel des sept superunivers.
Dans les univers ancrés dans la lumière de la vie, il n'y a pas d'événements physiques inattendus présentant une importance majeure. Un contrôle relativement complet sur la création matérielle a été atteint. Cependant, les problèmes de relations entre les univers ancrés et les univers en évolution continuent à mettre au défi l'habileté des Directeurs Universels de Pouvoir. Ces problèmes disparaîtront graduellement avec la restriction des nouvelles activités créatives à mesure que le grand univers approchera de l'apogée de son expression évolutionnaire.
6. -- LA DOMINATION DE L'ESPRIT
Dans les superunivers évolutionnaires, c'est l'énergie-matière qui domine, sauf chez les personnalités; là, c'est l'esprit qui lutte pour la maîtrise par l'intermédiaire de la pensée. Le but des univers évolutionnaires est de dompter l'énergie-matière par la pensée, de coordonner la pensée avec l'esprit, et d'y parvenir en vertu de la présence créative et unificatrice de la personnalité. Alors, par rapport à la personnalité, les systèmes physiques deviennent subordonnés, les systèmes mentaux deviennent coordonnés, et les systèmes spirituels deviennent dirigeants.
Sur les niveaux divins, cette union du pouvoir et de la personnalité s'exprime sous la forme du Suprême. Mais l'évolution réelle de la domination de l'esprit est une croissance basée sur les actes du libre arbitre des créateurs et des créatures du grand univers.
Sur les niveaux absolus, l'énergie et l'esprit ne font qu'un, mais aussitôt que l'on s'écarte de ces niveaux absolus, des différences apparaissent. À mesure que l'énergie et l'esprit plongent dans l'espace en s'éloignant du Paradis, l'abîme entre eux s'élargit, et quand ils en arrivent aux univers locaux, ils sont devenus tout à fait divergents. Ils ont cessé d'être identiques, ils ne sont pas non plus semblables, et la pensée doit intervenir pour les relier.
Le fait que l'énergie puisse être dirigée par les personnalités des contrôleurs révèle quelle est sensible à l'action de la pensée. Le fait que la masse puisse être stabilisée par l'action des mêmes entités contrôlantes indique que la masse est sensible à la présence génératrice d'ordre de la pensée. Quant au fait que l'esprit lui-même, chez une personnalité volitive, puisse s'efforcer de dompter l'énergie-matière par l'intermédiaire de la pensée, il révèle l'unité potentielle de toute la création finie.
À l'intérieur de l'univers des univers, il existe une interdépendance de toutes les forces et personnalités, Les Fils Créateurs et les Esprits Créatifs dépendent de la coopération active des centres de pouvoir et des contrôleurs physiques pour organiser leurs univers; les Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont incomplets sans le supercontrôle des Maîtres Esprits. Chez un être humain, le mécanisme de la vie physique est en partie sensible aux commandements de la pensée (personnelle). À son tour, cette pensée elle-même peut être dominée par les directives d'un esprit motivé; le résultat de ce développement évolutionnaire est l'apparition d'un nouvel enfant du Suprême, d'une nouvelle unification personnelle des diverses sortes de réalités cosmiques.
Ce qui est vrai pour les parties est vrai également pour le tout; la personnalité spirituelle de la Suprématie a besoin du pouvoir évolutionnaire du Tout-Puissant pour arriver à parachever sa Déité et pour atteindre sa destinée d'association avec la Trinité. L'effort est fait par les personnalités du temps et de l'espace, mais il appartient au Tout-Puissant Suprême de consommer l'apogée de cet effort. Puisque la croissance du tout est une somme de la croissance collective des parties, il s'ensuit également que l'évolution des parties est une réflexion segmentée de la croissance motivée du tout.
Au Paradis, la monota et l'esprit ne font qu'un -- on ne peut les distinguer que par le nom. Dans Havona, la matière et l'esprit, tout en comportant des différences notables, sont en même temps en harmonie innée. Par contre, dans les sept superunivers, il y a une grande divergence, un grand abîme entre l'énergie cosmique et l'esprit divin, et en conséquence un plus grand potentiel expérientiel pour l'action mentale qui s'efforce d'harmoniser, et finalement d'unifier, les archétypes physiques avec les desseins spirituels. Dans les univers de l'espace qui évoluent dans le temps, la divinité s'estompe davantage, les problèmes à résoudre sont plus nombreux, et leur solution fournit de plus grandes occasions d'acquérir de l'expérience. L'ensemble de cette situation superuniverselle crée un plus vaste cadre d'existence évolutionnaire dans lequel la possibilité d'expériences cosmiques est offerte aussi bien à la créature qu'au créateur -- et même à la Déité Suprême.
La domination de l'esprit, qui est existentielle sur les niveaux absolus, devient une expérience évolutionnaire sur les niveaux finis et dans les sept superunivers, et cette expérience est partagée au même titre par tous, depuis les hommes mortels jusqu'à l'Être Suprême. Tous font leur possible, leur meilleur effort personnel pour aboutir. Tous participent personnellement à la destinée.
7. -- L'ORGANISME VIVANT DU GRAND UNIVERS
Le grand univers n'est pas seulement une création matérielle physiquement splendide, spirituellement sublime, et intellectuellement grandiose, mais aussi un organisme vivant magnifique et sensible. Une vie réelle envoie ses pulsations dans tout le mécanisme de l'immense création du vibrant cosmos. La réalité physique des univers symbolise la réalité perceptible du Tout-Puissant Suprême. Ce cosmos matériel et vivant est pénétré par des circuits mentaux, de même que le corps humain est traversé par un réseau de conduits nerveux sensitifs. L'univers physique est traversé par des canaux d'énergie qui activent efficacement la création matérielle, de même que le corps humain est nourri et animé par le système circulatoire qui distribue les produits énergétiques assimilables de la nourriture. L'immense univers n'est pas dépourvu de centres coordonnateurs effectuant un magnifique supercontrôle comparable au délicat système de contrôle chimique du mécanisme humain. Si seulement vous saviez quelque chose de la constitution physique d'un centre de pouvoir, nous pourrions par homologie vous en dire beaucoup plus long sur l'univers physique.
De même que les mortels comptent sur l'énergie solaire pour maintenir la vie, de même le grand univers dépend des énergies inépuisables émanant du Bas-Paradis pour entretenir les activités matérielles et les mouvements cosmiques de l'espace.
La pensée a été donnée aux hommes pour leur permettre de devenir conscients de leur identité et de leur personnalité. Une pensée -- et même une Pensée Suprême -- a été attribuée à la totalité de l'univers fini pour que l'esprit de la personnalité émergente du cosmos s'efforce toujours de dominer l'énergie-matière.
Les hommes sont sensibles à la gouverne de l'esprit, de même que le grand univers est sensible à la vaste emprise de la gravité spirituelle du Fils Éternel, à la cohésion supra-matérielle universelle des valeurs éternelles de toutes les créations contenues dans le cosmos fini du temps et de l'espace.
Les êtres humains sont capables de s'identifier pour toujours avec la réalité totale et indestructible de l'univers -- par fusion avec l'Ajusteur de Pensée intérieur. De même, le Suprême dépend perpétuellement de la stabilité absolue de la Déité Originelle, la Trinité du Paradis.
Le besoin de la perfection du Paradis que l'homme éprouve, son effort pour atteindre Dieu, créent dans le cosmos vivant une tension divine authentique qui ne peut se résoudre que par l'évolution d'une âme immortelle. C'est ce qui arrive dans l'expérience d'une créature humaine isolée; mais quand toutes les créatures et tous les créateurs du grand univers s'efforcent également d'atteindre Dieu et la perfection divine, il s'établit une profonde tension cosmique qui ne trouve sa résolution que dans la synthèse sublime du pouvoir tout-puissant avec la personne, spirituelle du Dieu évoluant de toutes les créatures, l'Être Suprême.
[Présenté par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.]



