La cosmogonie d'Urantia
La première publication française du Livre d'Urantia

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    • 22. Les fils de Dieu trinitisés
    • 23. Les messagers solitaires
    • 24. Personnalités supérieures de l'esprit infini
    • 25. Les armées des messagers de l'espace
    • 26. Les esprits tutélaires de l'univers central
    • 27. Le ministère des supernaphins primaires
    • 28. Esprits tutélaires des superunivers
    • 29. Les directeurs de pouvoir de l'univers
    • 30. Personnalités du grand univers
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    • 37. Personnalités de l'univers local
    • 38. Esprits tutélaires de l'univers local
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    • 44. Les artisans célestes
    • 45. L'administration du système local
    • 46. Le siège du système local
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    • 53. La rébellion de Lucifer
    • 54. Problèmes de la rébellion de Lucifer
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    • 56. Unité universelle
  • 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
    • 57. L'origine d'Urantia
    • 58. L'établissement de la vie sur Urantia
    • 59. L'ère de la vie marine sur Urantia
    • 60. Urantia pendant l'ère de la vie terrestre primitive
    • 61. L'ère des mammifères sur Urantia
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    • 65. Le supercontrôle de l'évolution
    • 66. Le prince planétaire d'Urantia
    • 67. La rébellion planétaire
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    • 161. Suite des discussions avec Rodan
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3. L'HISTOIRE D'URANTIA

66. Le prince planétaire d'Urantia

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Category: 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
Created: 02 December 2025

LE PRINCE PLANÉTAIRE D'URANTIA

L'AVÈNEMENT d'un Fils Lanonandek sur un monde moyen signifie que la volonté, la faculté de choisir le sentier de la survie éternelle, a pris naissance dans la pensée des hommes primitifs. Mais sur Urantia, le Prince Planétaire arriva presque un demi-million d'années après l'apparition de la volonté humaine.

Il y a environ cinq cent mille ans, concurremment avec l'apparition des six races de couleur ou races Sangik, Caligastia, le Prince Planétaire, arriva sur Urantia. Il y avait alors sur terre presque un demi-milliard d'êtres humains primitifs, assez bien répartis sur l'Europe, l'Asie, et l'Afrique. Le quartier général du Prince, établi en Mésopotamie, était à peu près au centre du monde habité.

1. -- LE PRINCE CALIGASTIA

Caligastia était un Fils Lanonandek, le numéro 9.344 de l'ordre secondaire. Il avait acquis de l'expérience dans l'administration des affaires de l'univers local en général et, à une époque plus récente, dans la direction du système local de Satania en particulier.

Antérieurement au règne de Lucifer sur Satania, Caligastia avait été attaché au comité consultatif des Porteurs de Vie sur Jérusem. Il occupa ensuite une situation élevée dans l'entourage personnel de Lucifer et y accomplit assez bien cinq missions successives d'honneur et de confiance.

Caligastia chercha très tôt à obtenir un mandat de Prince Planétaire, mais à plusieurs reprises, lorsque sa requête fut présentée à l'approbation des conseils de la constellation, elle n'obtint pas l'assentiment des Pères de la Constellation. Caligastia semblait particulièrement désireux d'être envoyé comme chef planétaire sur un monde décimal ou modificateur de vie. Après plusieurs rejets de sa demande, il fut finalement affecté à Urantia.

Caligastia quitta Jérusem pour son poste de dirigeant d'une planète avec une réputation enviable de fidélité et de dévouement au bien-être de son univers d'origine et de résidence, nonobstant une certaine instabilité caractéristique doublée d'une tendance à désapprouver, en certaines affaires mineures, l'ordre établi.

J'étais présent à Jérusem lorsque le brillant Caligastia quitta la capitale du système. Nul prince planétaire ne s'embarqua jamais pour une carrière de règne sur un monde avec une expérience préparatoire plus riche ni avec de plus belles perspectives que Caligastia en ce jour mémorable il y a un demi-million d'années. Une chose est certaine: tandis que j'exécutais ma tâche de transmettre le récit de cet événement sur les télédiffusions de l'univers local, je ne nourrissais pas un instant, même au moindre degré, l'idée que ce noble Lanonandek trahirait si tôt sa mission sacrée de conservateur planétaire et souillerait si horriblement le beau nom de son ordre élevé de fils de l'univers. Je considérais vraiment Urantia comme l'une des cinq ou six planètes les plus privilégiées de tout Satania pour avoir un penseur si expérimenté, si brillant, et si original au gouvernail de ses affaires mondiales. Je ne compris pas alors que Caligastia était en train de tomber insidieusement amoureux de lui-même; je n'avais pas encore pleinement saisi les subtilités de l'orgueil personnel.

2. -- L'ÉTAT-MAJOR DU PRINCE

Le Prince Planétaire d'Urantia ne fut pas envoyé seul pour accomplir sa mission; il était accompagné du corps habituel d'adjoints administratifs et d'assistants.

À la tête de ce groupe se trouvait Daligastia, l'adjoint-associé du Prince Planétaire. Daligastia était aussi un Fils Lanonandek secondaire et portait le numéro 319.407 de l'ordre. Il avait rang d'assistant au moment de son affectation comme associé de Caligastia.

L'état-major planétaire comprenait un grand nombre de coopérateurs angéliques et une foule d'autres êtres célestes chargés de faire progresser les intérêts et de promouvoir le bien-être des races humaines. De votre point de vue, le groupe le plus intéressant était celui des membres corporels de l'état-major du Prince -- ceux que l'on appelle parfois les cent de Caligastia.

Ces cent membres rematérialisés de l'état-major du Prince furent choisis par Caligastia parmi plus de 785.000 citoyens ascendants de Jérusem qui se portèrent volontaires pour se lancer dans l'aventure d'Urantia. Les cent provenaient chacun d'une planète différente, et aucun d'entre eux n'était Urantien.

Ces volontaires de Jérusem furent directement amenés de la capitale du système sur Urantia par transport séraphique. Après leur arrivée, ils furent maintenus enséraphinés jusqu'à ce que l'on ait pu leur procurer des formes de personnalité appropriées à la double nature de leur service planétaire spécial, un corps physique formé de chair et de sang, mais également en résonance avec les circuits de vie du système.

Peu de temps avant l'arrivée de ces cent citoyens de Jérusem, les deux Porteurs de Vie superviseurs, qui résidaient sur Urantia et qui avaient déjà leurs plans mis au point, demandèrent à Jérusem et à Edentia la permission de transplanter le plasma vital de cent survivants sélectionnés de la race d'Andon et de Fonta dans les corps matériels prévus pour les membres corporels de l'état-major du Prince. La requête fut accordée sur Jérusem et approuvée sur Edentia.

En conséquence, les Porteurs de Vie choisirent dans la postérité d'Andon et de Fonta cinquante hommes et cinquante femmes qui représentaient la survivance des meilleures lignées de cette race unique. A une ou deux exceptions près, ces Andonites qui contribuèrent à faire progresser la race étaient étrangers les uns aux autres. Partant d'endroits très éloignés, ils furent rassemblés au seuil du quartier général planétaire du Prince grâce aux directives des Ajusteurs de Pensée coordonnées avec des gouvernes séraphiques. Là, les cent sujets humains furent remis entre les mains de la commission fort experte de volontaires venus d'Avalon (1), qui ordonna d'extraire matériellement une portion du plasma vital de ces descendants d'Andon. Ces matériaux vivants furent ensuite transférés dans les corps matériels construits à l'usage des cent membres Jérusémites de l'état-major du Prince. Entre-temps, ces citoyens nouvellement arrivés de la capitale du système avaient été maintenus dans le sommeil du transport séraphique.

Ces opérations, ainsi que la création physique de corps spéciaux pour les cent de Caligastia, donnèrent naissance à de nombreuses légendes dont beaucoup furent ultérieurement confondues avec des traditions plus récentes touchant l'installation planétaire d'Adam et d'Eve.

L'opération de repersonnalisation toute entière, depuis l'arrivée des transports séraphiques amenant les cent volontaires de Jérusem jusqu'au moment où ils reprirent conscience comme êtres ternaires du royaume, dura exactement dix jours.

  (1) Univers local voisin de celui de Nébadon

3. -- DALAMATIA -- LA VILLE DU PRINCE

Le quartier général du Prince Planétaire était situé dans la région du Golfe Persique d'alors, dans un district correspondant à la Mésopotamie d'aujourd'hui.

Le climat et le paysage mésopotamiens de ces temps étaient très différents des conditions qui ont parfois prévalu depuis lors; ils convenaient sous tous les rapports aux entreprises de l'état-major du Prince et de ses assistants. Il était nécessaire qu'un climat aussi favorable fit partie de l'ambiance naturelle destinée à inciter les primitifs d'Urantia à faire certains progrès initiaux en culture et en civilisation. La tâche essentielle de ces âges était de transformer ces chasseurs en bergers, avec l'espoir qu'ils évolueraient plus tard en agriculteurs casaniers et pacifiques.

Le quartier général du Prince Planétaire sur Urantia était un exemple typique de ce genre de stations sur une jeune sphère en voie de développement. Le noyau de l'établissement du Prince était une ville très simple mais très belle, enclose dans une muraille de douze mètres de haut. Ce centre mondial de culture fut nommé Dalamatia en l'honneur de Daligastia.

Le plan de la ville comportait dix subdivisions, avec les bâtiments des quartiers généraux des dix conseils de l'état-major corporel situés au centre de chacune de ces subdivisions. Au milieu de la ville s'élevait le temple du Père invisible. Le quartier général administratif du Prince et de ses associés était réparti en douze salles groupées à proximité immédiate du temple.

Les bâtiments de Dalamatia étaient tous à un étage, à l'exception des quartiers généraux des conseils, qui avaient deux étages, et du temple central du Père de tous, qui était petit mais comportait trois étages.

La ville était bâtie avec le meilleur matériau de construction de ces temps primitifs -- la brique. On avait employé très peu de pierre ou de bois. La construction des maisons et l'architecture des villages furent très améliorées chez les peuplades avoisinantes par l'exemple de Dalamatia.

Près du quartier général du Prince vivaient des êtres humains de toutes couleurs et de toutes classes. C'est parmi ces tribus voisines que furent recrutés les premiers élèves des écoles du Prince. Bien que les premières écoles de Dalamatia aient été rudimentaires, elles apportaient tout ce qui pouvait être fait pour les hommes et les femmes de cet âge primitif.

L'état-major corporel du Prince attirait continuellement autour de lui les individus supérieurs des tribus environnantes. Après avoir formé et inspiré ces élèves, il les renvoyait chez eux enseigner et guider leurs groupes ethniques respectifs.

4. -- LES PREMIERS JOURS DES CENT

L'arrivée de l'état-major du Prince créa une profonde impression. Il fallut presque un millier d'années pour que la nouvelle parvint au loin, mais les tribus voisines du quartier général mésopotamien furent prodigieusement influencées par les enseignements et la conduite des cent nouveaux habitants d'Urantia. Une grande partie de votre mythologie ultérieure provient des légendes tronquées des temps primitifs où les membres de l'état-major du Prince furent repersonnalisés sur Urantia en tant que surhommes.

L'obstacle le plus sérieux à la bonne influence des maîtres extra-planétaires est la tendance des mortels à les considérer comme des dieux; mais, à part la technique de leur apparition sur terre, les cent de Caligastia -- cinquante hommes et cinquante femmes -- n'eurent recours ni à des méthodes surnaturelles ni à des manipulations supra-humaines.

L'état-major corporel n'en était pas moins supra-humain. Ses membres commencèrent leur mission sur Urantia en tant qu'êtres ternaires et extraordinaires:

   1. Ils étaient corporels et relativement humains, car ils avaient incorporé le véritable plasma vivant d'une des races humaines, celui de la race andonique d'Urantia.

Les cent membres de l'état-major du Prince étaient divisés par moitié quant au sexe, et répartis selon leur statut mortel antérieur. Chaque personne du groupe était capable de participer à la naissance d'un nouvel ordre d'êtres physiques, mais ils avaient été soigneusement avisés de n'avoir recours à la parenté que sous certaines conditions. C'est une coutume pour l'état-major corporel d'un Prince Planétaire de procréer ses successeurs seulement quelque temps avant de se retirer du service planétaire spécial. Cette procréation a généralement lieu au moment de l'arrivée de l'Adam et de l'Eve Planétaires, ou peu après.

C'est pourquoi ces êtres spéciaux ne savaient guère ou pas du tout quels types de créatures matérielles pourraient naître de leur union sexuelle. Ils ne le surent jamais, car avant qu'ils fussent parvenus à cette étape de leur oeuvre mondiale, la rébellion avait renversé le régime tout entier, et ceux qui jouèrent plus tard le rôle de parents avaient été isolés des courants de vie du système.

Les membres matérialisés de l'état-major de Caligastia avaient la couleur de peau et le langage de la race andonique. Ils se nourrissaient comme les mortels du royaume, avec la différence que les corps re-créés de ce groupe se satisfaisaient parfaitement d'un régime végétarien. C'est une des considérations qui fixa le choix de leur résidence dans une région chaude, riche en fruits et en toutes sortes de noix. La pratique consistant à vivre d'un régime végétarien remonte au temps des cent de Caligastia, car cette coutume se répandit même au loin et affecta le mode d'alimentation de nombreuses tribus voisines issues de races évolutionnaires autrefois exclusivement carnivores.

   2. Les cent étaient des êtres matériels mais surhumains, du fait qu'ils avaient été reconstitués sur Urantia comme hommes et femmes uniques d'un ordre spécial et élevé.

À l'époque où ils jouissaient d'une citoyenneté provisoire sur Jérusem, les membres de ce groupe n'avaient pas encore fusionné avec leurs Ajusteurs de Pensée. Quand ils se portèrent volontaires et furent envoyés en service planétaire en liaison avec les ordres filiaux descendants, leurs Ajusteurs furent détachés. Mais ces Jérusémites étaient des êtres surhumains -- ils possédaient une âme de croissance ascendante. Au cours de la vie incarnée, l'âme est à l'état embryonnaire; elle naît (ressuscitée) dans la vie morontielle et subit une croissance dans les mondes morontiels successifs. Les âmes des cent de Caligastia avaient ainsi grandi par l'expérience progressive des sept mondes des maisons et atteint le statut de citoyenneté sur Jérusem.

Conformément à leurs instructions, les membres de l'état-major ne s'engagèrent pas dans la reproduction sexuelle, mais ils étudièrent minutieusement leur constitution personnelle et explorèrent soigneusement toutes les phases imaginables de liaisons intellectuelles (mentales) et morontielles (psychiques). C'est au cours de la trente-troisième année de leur séjour à Dalamatia, longtemps avant que le rempart ne fût terminé, que le numéro deux et le numéro sept du groupe Danite découvrirent par hasard un phénomène accompagnant la liaison de leurs personnalités morontielles (censément non sexuelle et immatérielle); le résultat de cette aventure se révéla être la première des créatures médianes primaires. Le nouvel être était parfaitement visible pour les cent et pour leurs associés célestes, mais demeurait invisible aux yeux des hommes et des femmes des différentes tribus humaines. Sous l'autorité du Prince Planétaire, tous les membres corporels de l'état-major se mirent à procréer des êtres similaires et tous y réussirent en suivant les instructions du couple danite de pionniers. C'est ainsi que l'état-major du Prince amena en fin de compte à l'existence le corps originel de 50.000 médians primaires.

Ces créatures de type médian furent très utiles pour exécuter les opérations du quartier général du monde. Elles étaient invisibles aux êtres humains, mais l'existence de ces semi-esprits invisibles fut enseignée aux premiers habitants de Dalamatia, et pendant des siècles ils constituèrent l'essentiel du monde des esprits pour ces mortels en évolution.

   3. Les cent de Caligastia étaient personnellement immortels, ou impérissables. Les compléments antidotes des courants de vie du système circulaient dans leurs formes maternelles. Si la rébellion ne leur avait pas fait perdre contact avec les circuits de vie, ils auraient continué à vivre indéfiniment jusqu'à l'arrivée ultérieure d'un Fils de Dieu ou jusqu'au moment où ils auraient été libérés de leurs fonctions pour reprendre leur voyage interrompu vers Havona et le Paradis.

Les compléments antidotes des courants de vie de Satania provenaient du fruit de l'arbre de vie, un arbuste d'Edentia envoyé sur Urantia par les Très Hauts de Norlatiadek au moment de l'arrivée de Caligastia. A l'époque de Dalamatia, l'arbre poussait dans la cour centrale du temple du Père invisible, et le fruit de cet arbre de vie permettait aux êtres matériels de l'état-major du Prince, qui autrement auraient été mortels, de vivre indéfiniment tant qu'ils y avaient accès.

Sans avoir de valeur pour les races évolutionnaires, cette super-nourriture suffisait parfaitement pour conférer une vie continue aux cent de Caligastia ainsi qu'aux cent Andonites modifiés qui leur étaient associés.

Il convient d'expliquer à cet égard qu'au moment où les cent Andonites contribuèrent par une fraction de leur plasma germinatif humain à la rematérialisation des membres de l'état-major du Prince, les Porteurs de Vie introduisirent dans les corps mortels de ces Andonites le complément des circuits du système. Cela leur permit de continuer à vivre concurremment à l'état-major, siècle après siècle, en défiant la mort physique.

Les cent Andonites furent finalement informés de leur contribution aux nouvelles formes de leurs supérieurs, et ces mêmes cent enfants des tribus d'Andon furent maintenus au quartier général à titre de serviteurs personnels des membres corporels de l'état-major du Prince.

5. -- L'ORGANISATION DES CENT

Les cent étaient organisés pour le service en dix conseils autonomes de dix membres chacun. Lorsque deux conseils au moins siégeaient en session commune, ces assemblées de liaison étaient présidées par Daligastia. Les dix groupes étaient constitués comme suit:

   1. Le conseil de l'alimentation et du bien-être matériel. Ce groupe était présidé par Ang. L'alimentation, la distribution de l'eau, l'habillement, et le progrès matériel de l'espèce humaine entraient dans les attributions de ce corps d'experts. Ils enseignèrent le forage des puits, le captage des sources, et l'irrigation. Ils apprirent aux gens venus des hautes altitudes et des régions nordiques à améliorer leurs méthodes pour traiter les peaux destinées à servir de vêtements; les professeurs d'arts et de sciences introduisirent plus tard le tissage.

Les méthodes de conservation de la nourriture firent de grands progrès. Les aliments furent conservés par cuisson, séchage, et fumage, devenant ainsi la première forme de la propriété. Les hommes apprirent à se prémunir contre les famines qui décimaient périodiquement le monde.

   2. Le conseil de la domestication et de l'utilisation des animaux. Ce conseil avait pour tâche de choisir et d'élever les animaux les mieux adaptés pour aider les êtres humains à porter des fardeaux et à se transporter eux-mêmes, pour fournir de la nourriture, et plus tard pour servir à cultiver le sol. Ce corps expert était dirigé par Bon.

Des animaux utiles de plusieurs espèces maintenant éteintes furent dressés, ainsi que d'autres qui se perpétuèrent comme animaux domestiques jusqu'à notre époque. L'homme vivait depuis longtemps en compagnie du chien, et l'homme bleu avait déjà réussi à apprivoiser l'éléphant. Les bovins furent améliorés par un élevage soigné, au point de devenir une précieuse source de nourriture; le beurre et le fromage devinrent des éléments courants du régime humain. Les hommes apprirent à employer les boeufs pour porter des fardeaux, mais le cheval ne fut domestiqué qu'à une date ultérieure. Les membres de ce corps furent les premiers à enseigner aux hommes l'usage de la roue pour faciliter la traction.

Ce fut à cette époque que les pigeons voyageurs furent employés pour la première fois; ils étaient emportés pour les longs voyages et servaient à envoyer des messages ou à demander de l'aide. Le groupe de Bon réussit à dresser les grands fandors comme oiseaux transporteurs de passagers, mais leur race s'éteignit il y a plus de trente mille ans.

   3. Les consultants chargés de triompher des bêtes de proie. Il n'était pas suffisant que l'homme primitif essaye de domestiquer certains animaux; il fallait encore qu'il apprenne à se protéger de la destruction par le reste du monde animal hostile. Le groupe instructeur correspondant était commandé par Dan.

Les murailles des anciennes villes avaient pour but aussi bien de protéger contre les bêtes féroces que d'empêcher les attaques inopinées d'humains hostiles. Les gens qui ne vivaient pas à l'abri des murailles devaient compter sur des habitations arboricoles, des huttes de pierre, et des feux entretenus toute la nuit. C'est pourquoi il était tout à fait normal que ces éducateurs consacrent beaucoup de temps à instruire leurs élèves en matière d'améliorations de l'habitat humain. Grâce à l'emploi de meilleures techniques et de pièges, de grands progrès furent accomplis dans la soumission du monde animal.

4. Le collège chargé de propager et de conserver la connaissance. Ce groupe organisa et dirigea les efforts purement éducatifs de ces âges primitifs. Il était présidé par Fad. Les procédés éducatifs de Fad consistaient à superviser les emplois tout en enseignant des méthodes de travail améliorées. Fad formula le premier alphabet et introduisit un système d'écriture. Son alphabet comprenait vingt-cinq caractères. Les peuples primitifs écrivaient sur des écorces d'arbre, des tablettes d'argile, des plaques de pierre, un genre de parchemin fait de peaux martelées, et une sorte de papier rudimentaire tiré des nids de guêpes. La bibliothèque de Dalamatia, détruite peu après la révolte de Caligastia, contenait plus de deux millions de manuscrits séparés; on l'appelait la « maison de Fad ».

Les hommes bleus avaient une prédilection marquée pour l'écriture alphabétique; ce sont eux qui firent les plus grands progrès dans cette direction. Les hommes rouges préféraient l'écriture picturale, tandis que les races jaunes s'orientèrent vers l'emploi de symboles pour les mots et les idées, très semblables à ceux qu'elles emploient actuellement. Mais l'alphabet et bien d'autres valeurs importantes furent ensuite perdus pour le monde pendant les désordres qui accompagnèrent la rébellion. L'apostasie de Caligastia détruisit l'espoir d'un langage universel, au moins pour des âges innombrables.

   5. La commission de l'industrie et du commerce. Ce conseil était chargé de développer l'industrie parmi les tribus et de promouvoir le commerce entre les divers groupes pacifiques. Son chef était Nod. Toutes les formes de manufacture primitive furent encouragées par les membres de ce corps. Ils contribuèrent directement à élever le niveau de vie en fournissant de nombreuses marchandises nouvelles destinées à frapper l'imagination des hommes primitifs. Ils étendirent énormément le commerce du sel amélioré par le conseil des sciences et des arts.

C'est parmi les groupes éclairés instruits dans les écoles de Dalamatia que fut pratiqué le premier crédit commercial. Une bourse centrale de crédit fournissait des jetons symboliques qui étaient acceptés au lieu des objets réels de troc. Le monde n'améliora ces méthodes d'affaires que des centaines de milliers d'années plus tard.

   6. Le collège de la religion révélée. Ce corps fut lent à fonctionner. La civilisation d'Urantia fut littéralement forgée entre l'enclume de la nécessité et les marteaux de la peur. Ce groupe avait cependant fait des progrès considérables dans sa tentative pour substituer la crainte du Créateur à la peur de la créature (culte des fantômes) quand ses travaux furent interrompus par les désordres accompagnant l'éclatement de la rébellion. Le président de ce conseil s'appelait Hap.

Aucun membre de l'état-major du Prince ne voulut présenter des révélations susceptibles de compliquer l'évolution; ils ne le firent que comme un apogée après avoir épuisé les forces de l'évolution. Mais Hap céda au désir des habitants de la ville de voir établir une forme de service religieux. Son groupe donna aux Dalamatiens les sept cantiques du culte ainsi que la formule de louange quotidienne, puis leur enseigna finalement la « prière au Père qui était:

« Père de tous, dont nous honorons le Fils, considère-nous avec faveur. Délivre-nous de la crainte de tout, sauf de toi. Fais de nous une joie pour nos divins maîtres et place pour toujours la vérité sur nos lèvres. Délivre-nous de la violence et de la colère; donne-nous le respect de nos aînés et de ce qui appartient à nos voisins. Pour réjouir notre coeur, donne-nous cette saison de verts pâturages et des troupeaux féconds. Nous prions pour hâter la venue de celui qui nous est promis et doit nous élever, et nous souhaitons de faire ta volonté sur ce monde comme d'autres la font sur des mondes supérieurs.

Bien que l'état-major du Prince fît limité aux moyens naturels et aux méthodes ordinaires d'amélioration des races, il présenta la promesse du don adamique d'une nouvelle race comme but de la croissance évolutionnaire après que le développement biologique aurait atteint son apogée.

   7. Les gardiens de la santé et de la vie. Ce conseil s'occupa d'introduire un système sanitaire et d'encourager une hygiène primitive; il était dirigé par Lut.

Ses membres enseignèrent beaucoup de choses qui furent perdues dans le désordre des âges ultérieurs et ne furent jamais redécouvertes avant le vingtième siècle. Ils apprirent à l'humanité que cuire, rôtir, et faire bouillir étaient des moyens d'éviter les maladies; ils enseignèrent également que la cuisson des aliments diminuait grandement la mortalité infantile et facilitait le sevrage précoce.

Bon nombre des premiers enseignements donnés par les gardiens de la santé du groupe de Lut furent conservés parmi les tribus terrestres jusqu'à l'époque de Moïse, mais très dénaturés et profondément modifiés.

Le principal obstacle à la promotion de l'hygiène chez ces peuples ignorants consistait dans le fait que les facteurs réels de nombreuses maladies étaient trop petits pour être vus à l'oeil nu, et aussi que ces hommes avaient tous un respect superstitieux pour le feu. Il fallut des milliers d'années pour les persuader de brûler les détritus. Entre-temps, on les pressa vivement d'enterrer leurs immondices en putréfaction. Le grand progrès sanitaire de cette époque provint de la propagation des connaissances concernant les propriétés vivifiantes et antitoxiques de la lumière solaire.

Avant l'arrivée du Prince, les bains avaient été un cérémonial exclusivement religieux. Il fut vraiment très difficile de persuader les hommes de laver leur corps pour leur santé. Finalement, Lut incita les maîtres religieux à inclure les ablutions dans les cérémonies purificatrices qui devaient être accomplies une fois par semaine en liaison avec les dévotions de midi concernant le culte du Père de tous.

Les gardiens de la santé cherchèrent également à remplacer par la poignée de main l'échange de salive ou la boisson de sang qui étaient le sceau de l'amitié personnelle et le gage de la loyauté tribale. Mais une fois dégagées de l'influence pressante des enseignements de leurs maîtres supérieurs, ces peuplades primitives ne tardèrent pas à reprendre leurs pratiques destructives de santé et propagatrices de maladies, nées de l'ignorance et de la superstition.

   8. Le Conseil planétaire des arts et des sciences. Ce corps contribua beaucoup à améliorer les techniques industrielles des hommes primitifs et à élever leur concept de la beauté. Son chef s'appelait Mek.

Les arts et les sciences étaient à un niveau très bas dans le monde entier, mais les rudiments de la physique et de la chimie furent enseignées aux Dalamatiens. La poterie et les arts décoratifs furent tous améliorés, et les idéaux de la beauté humaine bien rehaussés, mais la musique ne fit guère de progrès avant l'arrivée de la race violette.

Malgré les incitations réitérées de leurs maîtres, les hommes primitifs ne consentirent pas à faire des expériences sur l'énergie de la vapeur; ils ne purent jamais surmonter leur peur du pouvoir explosif de la vapeur en vase clos. Toutefois, ils se laissèrent finalement persuader de travailler les métaux au feu, bien qu'un morceau de métal chauffé au rouge fût pour eux un objet de terreur.

Mek contribua beaucoup à élever la culture des Andonites et a améliorer les arts des hommes bleus. Un croisement des hommes bleus avec les souches andoniques produisit des hommes très doués artistiquement, et beaucoup d'entre eux devinrent des maîtres sculpteurs. Ils ne travaillaient ni la pierre ni le marbre, mais leurs oeuvres d'argile, durcies par cuisson, ornaient les jardins de Dalamatia.

Les arts ménagers firent de grands progrès dont la plupart furent perdus pendant les longs âges sombres de la rébellion et ne furent jamais retrouvés avant les temps modernes.

   9. Les gouverneurs des relations tribales supérieures. C'était le groupe chargé d'élever la société humaine au niveau d'un Etat. Son chef était Tut.

Ces dirigeants contribuèrent beaucoup à provoquer des mariages entre membres de tribus différentes. Ils encouragèrent les humains à se faire la cour et à se marier après mûre réflexion et amples occasions de faire connaissance. Les danses purement guerrières furent affinées et mises au service de fins sociales précieuses. De nombreux jeux d'émulation furent introduits, mais les anciens peuples étaient austères; le sens de l'humour ne fleurissait guère dans ces tribus primitives. Ces pratiques ne survécurent guère aux désordres causés par l'insurrection planétaire.

Tut et ses associés travaillèrent à promouvoir des associations collectives de nature pacifique, à réglementer et à humaniser la guerre, à coordonner les relations entre tribus, et à améliorer les gouvernements tribaux. Une culture plus avancée se développa dans les parages de Dalamatia, et cette amélioration des relations sociales eut une influence très heureuse sur les tribus plus lointaines. Mais le type de civilisation qui prévalait au quartier général du Prince était tout à fait différent de la société barbare qui évoluait ailleurs, tout comme au Cap, en Afrique du Sud, la société contemporaine est totalement différente de la culture rudimentaire des Boschimans de petite taille vivant plus au nord.

   10. La cour suprême de coordination tribale et de coopération raciale. Ce conseil suprême était dirigé par Van et servait de cour d'appel pour les neuf autres commissions spéciales chargées de superviser les affaires humaines. Ce conseil avait un vaste champ d'action, car il était chargé de toutes les affaires terrestres ne ressortissant pas spécifiquement des autres groupes. Ce corps choisi avait reçu d'Edentia l'approbation des Pères de la Constellation avant d'être autorisé à remplir les fonctions de cour suprême d'Urantia.

6. -- LE RÈGNE DU PRINCE

Le degré de culture d'une planète se mesure à l'héritage social de ses autochtones; la rapidité de son expansion culturelle est entièrement déterminée par l'aptitude des habitants à assimiler des idées nouvelles et avancées.

L'assujettissement à la tradition produit une stabilité et une coopération en liant sentimentalement le présent au passé, mais en même temps il étouffe l'esprit d'initiative et asservit le pouvoir créateur de la personnalité. Le monde entier était près dans une impasse de moeurs traditionnelles quand les cent de Caligastia arrivèrent et commencèrent à proclamer le nouvel évangile de l'initiative individuelle à l'intérieur des groupes sociaux du moment. Mais cette règle bénéfique fut si rapidement interrompue que les races n'ont jamais été entièrement libérées de l'esclavage des coutumes; la mode continue encore à dominer indûment Urantia.

Les cent de Caligastia -- sortant des mondes des maisons de Satania -- connaissaient bien les arts et la culture de Jérusem, mais cette connaissance est presque sans valeur sur une planète barbare peuplée d'humains primitifs. Ces êtres sages savaient mieux faire que d'entreprendre la transformation soudaine, ou le relèvement en masse, des races primitives de ce temps. Ils comprenaient bien la lenteur de l'évolution de l'espèce humaine et ils s'abstinrent sagement de toute tentative pour modifier radicalement le mode de vie des hommes sur terre.

Chacune des dix commissions planétaires se mit à faire progresser lentement et naturellement les intérêts dont elle avait la charge. La technique consistait à attirer les meilleurs éléments des tribus environnantes et, après les avoir formés, à les renvoyer chez leurs peuples respectifs comme émissaires de progrès social.

Jamais des émissaires étrangers ne furent envoyés à une race, sauf à la demande spécifique du peuple en question. Ceux qui travaillèrent à l'élévation et au progrès d'une tribu ou d'une race données étaient toujours natifs de cette tribu ou de cette race. Les cent n'auraient jamais tenté d'imposer à une tribu les habitudes et les moeurs d'une autre race, même supérieure. Ils travaillaient toujours patiemment à élever et à faire progresser dans chaque race les moeurs ayant subi l'épreuve du temps. Les peuples simples d'Urantia apportèrent leurs coutumes sociales à Dalamatia non pour les échanger contre des pratiques nouvelles et meilleures, mais pour qu'elles fussent magnifiées au contact d'une culture plus élevée et en s'associant à des pensées supérieures. Le processus était lent, mais très efficace.

Les instructeurs de Dalamatia cherchèrent à ajouter une sélection sociale consciente à la sélection purement naturelle de l'évolution biologique. Ils ne déréglèrent pas la société humaine, mais accélérèrent notablement son évolution normale et naturelle. Leur mobile était la progression par évolution et non la révolution par révélation. Il avait fallu des âges à la race humaine pour acquérir le peu de religion et de morale qu'elle possédait; les surhommes avaient mieux à faire que de dérober à l'humanité ces quelques progrès en la jetant dans la confusion et la consternation qui apparaissent toujours quand des êtres savants et supérieurs entreprennent d'élever les races arriérées en les instruisant et en les éclairant à l'excès.

Lorsque des missionnaires chrétiens s'en vont au coeur de l'Afrique, où fils et filles sont censés rester sous l'autorité et la direction de leurs parents pendant toute la vie de ces derniers, ils n'apportent que le désordre et l'effondrement de toute autorité quand ils cherchent, au cours d'une seule génération, à remplacer cette pratique par l'enseignement que les enfants doivent être libérés de toute entrave familiale après l'âge de vingt-et-un ans.

7. -- LA VIE À DALAMATIA

Bien que d'une beauté exquise et conçu pour inspirer du respect aux primitifs de cet âge, le quartier général du Prince était somme toute modeste. Les bâtiments n'étaient pas particulièrement importants du fait que les instructeurs importés avaient pour but d'encourager le développement éventuel de l'agriculture par l'introduction de l'élevage. Les réserves de terres dans l'enceinte de la ville étaient suffisantes pour que les pâtures et les jardins maraîchers puissent nourrir une population d'environ vingt mille âmes.

Les intérieurs du temple cultuel central et des bâtiments des dix groupes de surhommes superviseurs étaient vraiment de belles oeuvres d'art. Les bâtiments résidentiels étaient des modèles de netteté et de propreté, mais tout y était très simple et tout à fait primitif en comparaison des développements ultérieurs. A ce quartier général de la culture, on n'employait que des méthodes appartenant naturellement à Urantia.

Les membres corporels de l'état-major du Prince habitaient des demeures simples, mais exemplaires, qu'ils entretenaient comme foyers familiaux destinés à inspirer et à impressionner favorablement les observateurs séjournant au centre social et au quartier général éducatif du monde.

L'ordre défini de la vie familiale et le groupement d'une seule famille dans une seule résidence à un endroit relativement stable datent du temps de Dalamatia et furent principalement dus à l'exemple et aux enseignements des cent et de leurs élèves. Le foyer en tant qu'unité sociale ne fut jamais une réussite avant que les super-hommes et les super-femmes de Dalamatia eussent amené les humains à aimer leurs petits-enfants et les enfants de leurs petits-enfants et à faire des projets pour eux. Le sauvage aime son fils, mais le civilisé aime également son petit-fils.

Les membres de l'état-major du Prince vivaient par couples comme des pères et des mères. Il est vrai qu'eux-mêmes n'avaient pas d'enfants, mais les cinquante maisons modèles de Dalamatia n'abritaient jamais moins de cinq cents enfants adoptés, dont beaucoup d'orphelins, choisis parmi les familles supérieures des races andonique et sangik. Ces enfants bénéficiaient de la discipline et de la formation de ces super-parents et ensuite, après avoir passé trois ans dans les écoles du Prince (ils y entraient entre treize et quinze ans), ils étaient tout à fait aptes au mariage et prêts à recevoir leur mandat d'émissaires du Prince auprès des tribus nécessiteuses de leurs races respectives.

Fad présenta le plan d'éducation de Dalamatia, qui fut exécuté sous forme d'une école industrielle dans laquelle les élèves apprenaient par la pratique et se formaient eux-mêmes par l'accomplissement quotidien de tâches utiles. Ce plan d'éducation ne négligeait pas la place de la méditation et de la sensibilité dans le développement du caractère, mais il mettait au premier plan la formation manuelle. L'instruction était individuelle et collective. L'enseignement était donné par des hommes et des femmes et par des couples agissant conjointement. La moitié de l'instruction collective se faisait en séparant les élèves par sexe, l'autre moitié en éducation mixte. Les étudiants apprenaient individuellement la dextérité manuelle et se réunissaient en groupes ou classes pour acquérir le sens de la société. Ils étaient entraînés à fraterniser avec des groupes tantôt plus jeunes, tantôt plus âgés, et avec des adultes, ainsi qu'à travailler en équipe avec ceux de leur âge. On les familiarisait également avec des associations telles que les groupes familiaux, les équipes de jeu, et les classes d'école.

Parmi les derniers étudiants formés en Mésopotamie pour travailler avec leurs races respectives se trouvaient des Andonites des hautes terres de l'Inde occidentale mêlés à des représentants des hommes rouges et des hommes bleus; plus tard encore, un petit nombre d'hommes jaunes furent également admis.

Hap offrit aux races primitives une loi morale. Ce code s'appelait « Le Chemin du Père » et consistait dans les sept commandements suivants:

  1. Tu ne craindras ni ne serviras aucun Dieu, sauf le Père de tous.
  2. Tu ne désobéiras pas au Fils du Père, le souverain du monde, et tu ne manqueras pas de respect envers ses associés surhumains.
  3. Tu ne mentiras pas quand tu seras appelé devant les juges du peuple.
  4. Tu ne tueras ni homme, ni femme, ni enfant.
  5. Tu ne déroberas ni les biens ni le bétail de ton voisin.
  6. Tu ne toucheras pas à la femme de ton ami.
  7. Tu ne feras pas montre d'irrévérence envers tes parents ni envers les anciens de la tribu.

Ceci resta la loi de Dalamatia pendant près de trois cent mille ans. De nombreuses pierres sur lesquelles cette loi fut gravée reposent actuellement sous la mer au large de la Mésopotamie et de la Perse. La coutume se forma de garder en mémoire un de ces commandements pour chaque jour de la semaine et de l'employer comme salut et comme action de grâces aux repas.

À cette époque, la mesure du temps était le mois lunaire compté pour vingt-huit jours. A l'exception du jour et de la nuit, c'était la seule unité de temps connue des peuples primitifs. La semaine de sept jours fut introduite dans les moeurs par les instructeurs de Dalamatia pour la simple raison que sept est le quart de vingt-huit. La signification du chiffre sept dans le superunivers leur offrit sans aucun doute l'occasion d'insérer un rappel spirituel dans le calcul habituel du temps, mais la période hebdomadaire n'a pas d'origine naturelle.

La campagne était très bien colonisée dans un rayon de cent soixante kilomètres autour de la ville. Aux alentours immédiats, des centaines d'anciens élèves des écoles du Prince s'engageaient dans l'élevage et mettaient encore autrement en pratique l'instruction qu'ils avaient reçue de son état-major et de ses nombreux assistants humains. Quelques-uns se lancèrent dans l'agriculture et l'horticulture.

L'humanité ne fut pas contrainte au dur labeur de la terre, en pénitence d'un péché supposé. « Tu mangeras le fruit des champs à la sueur de ton front (1) » ne fut pas un châtiment prononcé contre l'homme pour avoir participé aux folies de la rébellion de Lucifer sous la direction du traître Caligastia. La culture du sol est inhérente à l'établissement d'une civilisation progressive sur les mondes évolutionnaires, et cette injonction fut le centre de tout l'enseignement du Prince Planétaire et de son état-major pendant les trois cent mille ans qui séparèrent leur arrivée sur Urantia des jours tragiques où Caligastia prit parti pour le rebelle Lucifer. Le travail de la terre n'est pas une malédiction; c'est plutôt une suprême bénédiction pour tous ceux qui peuvent ainsi se livrer à la plus humaine de toutes les activités humaines.

Au moment où la rébellion éclata, Dalamatia avait une population fixe de presque six mille habitants. Ce chiffre comprend les étudiants à demeure, mais ne tient pas compte des visiteurs et des observateurs dont le nombre s'élevait toujours à plus de mille. Vous ne pouvez guère, ou pas du tout, vous rendre compte des merveilleux progrès de ces temps très lointains. Les admirables bénéfices de cette époque furent pratiquement tous effacés par l'horrible confusion et les abjectes ténèbres spirituelles qui suivirent la tromperie et la sédition catastrophiques de Caligastia.

  (1) Genèse III-19.

8. -- LES MÉCOMPTES DE CALIGASTIA

Quand nous nous penchons sur la longue carrière de Caligastia, nous ne trouvons dans sa conduite qu'un seul trait caractéristique susceptible d'attirer l'attention; il était extrêmement individualiste. Il avait tendance à prendre parti pour presque tous les protestataires et il accordait généralement sa sympathie à ceux qui exprimaient avec modération des critiques implicites. Nous détectons que cette tendance à mal supporter l'autorité, à s'offenser légèrement de toute forme de contrôle, apparut de bonne heure chez lui. S'il était légèrement froissé des conseils de ses aînés et quelque peu rétif à toute autorité supérieure, il n'en avait pas moins fait preuve de loyauté envers les chefs de l'Univers et d'obéissance aux ordres des Pères de la Constellation chaque fois qu'il avait été mis à l'épreuve. Nulle véritable faute ne fut jamais trouvée en lui jusqu'au moment de sa honteuse trahison d'Urantia.

Il convient de remarquer que Lucifer et Caligastia avaient tous deux été patiemment instruits et affectueusement avertis de leur tendance à critiquer et du développement subtil de leur orgueil, qui avait pour corollaire un sentiment exagéré de leur propre importance. Mais tous ces efforts pour les aider avaient été interprétés à tort comme des critiques sans fondement et des ingérences injustifiées dans leurs libertés personnelles. Caligastia et Lucifer estimèrent que leurs conseillers amicaux étaient animés par les mobiles fort répréhensibles qui commençaient à dominer leur propre pensée déformée et leur propre conception erronée. Ils jugèrent leurs généreux conseillers d'après l'évolution de leur propre égocentrisme.

À partir de l'arrivée du Prince Caligastia, la civilisation planétaire progressa d'une manière assez normale pendant près de trois cent mille ans. A part le fait qu'Urantia était une sphère modificatrice de vie, donc sujette à de nombreuses irrégularités et à des épisodes inhabituels de fluctuations évolutionnaires, la carrière de la planète se poursuivit de façon très satisfaisante jusqu'au moment de la rébellion de Lucifer et de la trahison simultanée de Caligastia. Toute la partie de l'histoire qui leur est postérieure a été définitivement modifiée par cette erreur catastrophique ainsi que par l'échec ultérieur d'Adam et d'Eve dans l'accomplissement de leur mission planétaire.

Le Prince d'Urantia sombra dans les ténèbres au moment de la rébellion de Lucifer, précipitant ainsi la planète dans un long désordre. Il fut ensuite privé de l'autorité souveraine par l'action coordonnée des chefs de la constellation et d'autres autorités de l'univers. Il partagea les inévitables vicissitudes de l'isolement d'Urantia jusqu'à l'époque du séjour d'Adam sur la planète et contribua à faire échouer le plan de relèvement des races humaines par l'infusion du sang vital de la nouvelle race violette -- les descendants d'Adam et d'Eve.

Le pouvoir qu'avait le Prince déchu de troubler les affaires humaines fut considérablement restreint par l'influence de Machiventa Melchizédek qui s'incarna à l'époque d'Abraham. Par la suite, au cours de l'incarnation de Micaël, le Prince traître fut finalement dépouillé de toute autorité sur Urantia.

La doctrine d'un démon personnel sur Urantia, bien qu'elle ait quelque fondement dans la présence planétaire du traître et perfide Caligastia, est néanmoins totalement fictive lorsqu'elle enseigne qu'un tel « démon » peut influencer la pensée humaine normale à l'encontre de son libre choix naturel. Même avant l'effusion de Micaël sur Urantia, ni Caligastia ni Daligastia ne furent jamais capables d'opprimer les mortels ni de forcer aucun individu normal à faire quoi que ce soit à l'encontre de sa volonté humaine. Le libre arbitre humain est suprême en matière de morale. Même l'Ajusteur de Pensée intérieur se refuse à contraindre l'homme à former une seule pensée ou à accomplir un seul acte contraires au choix de la volonté personnelle de son associé humain.

Maintenant le rebelle du royaume, dépouillé de tout pouvoir de nuire à ses anciens sujets, attend que les Anciens des Jours d'Uversa jugent en dernier ressort tous ceux qui ont participé à la rébellion de Lucifer.

 

[Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]

65. Le supercontrôle de l'évolution

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Category: 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
Created: 02 December 2025

LE SUPERCONTRÔLE DE L'ÉVOLUTION

LA vie matérielle évolutionnaire de base -- la vie antérieure à la pensée -- résulte d'une élaboration des Maîtres Contrôleurs Physiques et du ministère de transmission de la vie par les Sept Maîtres Esprits en conjonction avec les soins actifs des Porteurs de Vie mandatés. A la suite du fonctionnement coordonné de cette triple activité créatrice, il se développe une aptitude physique organique à penser -- des mécanismes matériels destinés à réagir intelligemment aux stimulants du milieu externe, et ultérieurement aux stimulants internes provenant de l'organe de pensée lui-même.

Il y a donc trois niveaux distincts de production et d'évolution de la vie:

  1. Le domaine physico-énergétique -- production de l'aptitude mentale.
  2. Le ministère de pensée des esprits adjuvats -- empiétant sur l'aptitude spirituelle.
  3. La dotation spirituelle de la pensée humaine -- culminant dans l'octroi des Ajusteurs de Pensée.

Les niveaux non-enseignables de réaction machinale de l'organisme au milieu sont les domaines des contrôleurs physiques. Les esprits-mentaux adjuvats activent et règlent les types de pensée adaptables ou non-machinaux -- les mécanismes de réaction des organismes capables d'apprendre par expérience. De même que les adjuvats spirituels manipulent ainsi les potentiels de la pensée, de même les Porteurs de Vie exercent un contrôle discrétionnaire considérable sur les aspects ambiants des processus évolutionnaires jusqu'au moment où apparaît la volonté humaine l'aptitude à connaître Dieu et le pouvoir de choisir de l'adorer.

C'est l'activité intégrée des Porteurs de Vie, des contrôleurs physiques, et des adjuvats spirituels qui conditionne le cours de l'évolution organique sur les mondes habités. C'est pourquoi l'évolution -- sur Urantia ou ailleurs -- est toujours préméditée et jamais accidentelle.

1. -- LES FONCTIONS DES PORTEURS DE VIE

Les Porteurs de Vie sont doués de potentiels de métamorphose de la personnalité que très peu d'ordres de créatures possèdent. Ces Fils de l'univers local sont capables d'opérer dans trois phases différentes de l'existence. Ils accomplissent généralement leurs tâches en tant que Fils de la phase moyenne, ce qui représente leur état originel. Mais un Porteur de Vie à ce stade d'existence ne pourrait pas agir dans les domaines électro-chimiques en tant qu'organisateur d'énergies physiques et de particules matérielles destinées à composer des unités vivantes.

Les Porteurs de Vie sont capables d'opérer et opèrent effectivement sur les trois niveaux suivants:

  1. Le niveau physique de l'électro-chimie.
  2. La phase médiane habituelle d'existence quasi-morontielle.
  3. Le niveau semi-spirituel avancé.

Quand les Porteurs de Vie se préparent à entreprendre une implantation de vie, et qu'ils ont choisi les emplacements propres à leur entreprise, ils convoquent la commission archangélique de transmutation des Porteurs de Vie. Ce groupe est formé de dix ordres de personnalités diverses, y compris les contrôleurs physiques et leurs associés; il est présidé par le chef des archanges, qui agit en cette qualité par ordre de Gabriel et avec la permission des Anciens des Jours. Quand ces êtres sont convenablement mis en circuit, ils peuvent effectuer sur les Porteurs de Vie les modifications qui leur permettront d'opérer immédiatement sur le niveau physique de l'électrochimie.

Après que les archétypes de vie aient été formulés et que les organisations matérielles aient été dûment complétées, les forces supra-matérielles impliquées dans la propagation de la vie deviennent aussitôt actives, et la vie se manifeste. Les Porteurs de Vie sont alors immédiatement replacés dans l'état médian normal d'existence de leur personnalité, état dans lequel ils peuvent manipuler les éléments vivants et manoeuvrer les organismes en évolution, alors même qu'ils sont dépouillés de toute capacité d'organiser -- de créer -- de nouveaux archétypes de matière vivante.

Après que l'évolution organique ait suivi un certain cours et que le libre arbitre du type humain soit apparu dans les organismes évolutifs les plus élevés, les Porteurs de Vie doivent soit quitter la planète, soit faire voeu de renoncement; c'est-à-dire qu'ils doivent prendre l'engagement de s'abstenir à l'avenir de toute tentative pour influencer le cours de l'évolution organique. Quand ces voeux sont volontairement prononcés par les Porteurs de Vie qui choisissent de demeurer sur la planète pour conseiller dans l'avenir ceux qui seront chargés de protéger les créatures volitives nouvellement évoluées, il est fait appel à une commission de douze membres, présidée par le Chef des Etoiles du Soir, agissant par l'autorité du Souverain du Système et avec la permission de Gabriel; les Porteurs de Vie sont alors immédiatement transmués à la troisième phase d'existence de la personnalité -- le niveau semi-spirituel d'existence. J'ai toujours opéré sur Urantia sous cette troisième phase d'existence depuis l'époque d'Andon et de Fonta.

Nous attendons avec plaisir le moment où l'univers sera ancré dans la lumière de la vie, et peut-être un quatrième stade d'existence dans lequel nous serions totalement spirituels, mais la technique par laquelle nous pourrions atteindre cet état supérieur et désirable ne nous a jamais été révélée.

2. -- LE PANORAMA DE L'ÉVOLUTION

L'histoire de l'ascension des hommes, depuis l'état d'algue marine jusqu'à la domination des créations terrestres, n'est qu'une épopée de combats biologiques et de survie mentale. Les ancêtres fondamentaux de l'homme furent littéralement la vase et le limon des fonds océaniques déposés dans les baies et les lagunes chaudes et relativement stagnantes du vaste littoral des antiques mers intérieures, ces mêmes eaux dans lesquelles les Porteurs de Vie établirent les trois implantations de vie.

Parmi les types primitifs de végétaux marins qui participèrent aux changements historiques amenant des organismes à la frontière de la vie animale, très peu d'espèces existent encore aujourd'hui. Les éponges sont les survivants de l'un de ces types intermédiaires primitifs; ces organismes représentent une étape de la transition progressive du végétal à l'animal. Ces premières formes transitoires n'étaient pas identiques aux éponges modernes, mais très similaires; c'étaient de véritables organismes intermédiaires -- ni végétaux ni animaux -- qui conduisirent finalement au développement de formes de vie véritablement animales.

Les bactéries, simples organismes végétaux d'une nature très primitive, ont très peu changé depuis la prime aurore de la vie; elles font même preuve de régression du fait de leur comportement parasitaire. Beaucoup de champignons représentent également un mouvement rétrograde de l'évolution, du fait que ces plantes ont perdu leur aptitude à produire de la chlorophylle et sont devenues plus ou moins parasitaires. La majorité des bactéries qui provoquent les maladies, et leurs corps auxiliaires, les virus, appartiennent en fait à ce groupe de champignons parasitaires rétrogrades. Au cours des âges écoulés depuis lors, l'immense royaume de la vie végétale a évolué à partir d'ancêtres dont descendent aussi les bactéries.

Bientôt, et soudain, apparut le type protozoaire plus élevé de la vie animale. Depuis ces temps très lointains, l'amibe, le type même de l'organisme animal monocellulaire, s'est perpétuée presque sans modification. Elle s'ébat aujourd'hui à peu près comme elle le faisait quand elle représentait la plus récente et la plus grande étape de l'évolution de la vie. Cette créature microscopique et ses cousins protozoaires correspondent dans la création animale aux bactéries dans le règne végétal; ils représentent la survivance des premières étapes évolutionnaires de différenciation de la vie liées à un échec dans leur développement ultérieur.

Les animaux monocellulaires de type primitif ne tardèrent pas à s'associer en colonies, d'abord sur le plan du volvox, et bientôt selon les lignées de l'hydre et de la méduse. Plus tard apparurent par évolution les astéries, crinoïdes, oursins, holothuries, centripèdes, insectes, araignées, crustacés, et les groupes très proches des lombrics et des sangsues, bientôt suivis par les mollusques -- l'huître, la pieuvre, et l'escargot. Des centaines et des centaines d'espèces apparurent et périrent; mention est faite seulement de celles qui survécurent à l'interminable lutte. Ces spécimens non-progressifs, ainsi que la famille des poissons apparue plus tard, représentent aujourd'hui des types stationnaires d'animaux primitifs et inférieurs, branches de l'arbre de vie qui ne parvinrent pas à progresser.

La scène était ainsi prête pour l'apparition des premiers animaux vertébrés, les poissons. De la famille des poissons jaillirent deux modifications exceptionnelles, la grenouille et la salamandre. C'est la grenouille qui inaugura dans la vie animale la série de différenciations progressives qui culminèrent finalement dans l'homme lui-même.

La grenouille est l'un des plus anciens survivants parmi les ancêtres de la race humaine, mais elle ne réussit pas non plus à progresser, et son aspect d'aujourd'hui n'a guère changé depuis ces temps reculés. Parmi les races de l'aurore de la vie, la grenouille est l'unique espèce ancestrale qui vive encore sur terre. Parmi les ancêtres de la race humaine, toutes les espèces intermédiaires entre la grenouille et l'Esquimau ont maintenant disparu.

Les grenouilles donnèrent naissance aux reptiles, une grande famille animale virtuellement éteinte, mais qui, avant de disparaître, fut à l'origine de toute la famille des oiseaux et des nombreux ordres de mammifères.

Le plus grand bond isolé de toute l'évolution pré-humaine fut probablement accompli quand un reptile devint un oiseau. Les types d'oiseaux d'aujourd'hui -- aigles, canards, pigeons, et autruches -- descendent tous des énormes reptiles des temps préhistoriques.

Le royaume des reptiles, descendant de la famille des grenouilles, est représenté aujourd'hui par quatre branches survivantes: deux non-progressives, les serpents et les lézards, ainsi que leurs cousins, les crocodiles et les tortues; une partiellement progressive, la famille des oiseaux; la quatrième représente les ancêtres des mammifères et la lignée descendant directement jusqu'à l'espèce humaine. Bien que les reptiles du passé aient disparu depuis longtemps, leur énormité a trouvé un écho chez l'éléphant et le mastodonte, tandis que leurs formes particulières se sont perpétuées chez les kangourous sauteurs.

Quatorze phyla (1) seulement sont apparus sur Urantia, les poissons formant le dernier, et aucune classe nouvelle ne s'est développée depuis les oiseaux et les mammifères.

(1) Phylum, souche cellulaire mère d'une série d'êtres formant un embranchement zoologique.

C'est à partir d'un agile petit dinosaure reptile d'habitudes carnivores, mais pourvu d'un cerveau relativement important, que surgirent soudain les mammifères placentaires. Ils se développèrent rapidement et dans beaucoup de voies différentes; non seulement ils donnèrent naissance aux variétés communes modernes, mais ils évoluèrent aussi vers des types marins, comme les baleines et les phoques, et vers des navigateurs aériens comme la famille des chauves-souris.

L'homme évolua donc à partir des mammifères supérieurs dérivés principalement de l'implantation occidentale de vie effectuée dans les anciennes mers abritées d'orientation est-ouest. Les groupes oriental et central d'organismes vivants progressèrent favorablement au début vers les niveaux pré-humains d'existence animale. À mesure que les âges passèrent, le foyer oriental de la vie se révéla incapable d'atteindre un niveau satisfaisant de statut pré-humain d'intelligence, car il avait subi des pertes si répétées et si irrémédiables des types les plus élevés de son plasma germinatif qu'il fut définitivement privé du pouvoir de réhabiliter les potentialités humaines.

Comme la qualité d'aptitude mentale à se développer était très nettement inférieure dans le groupe oriental à celle des deux autres groupes, les Porteurs de Vie, avec l'assentiment de leurs supérieurs, manipulèrent le milieu ambiant de façon à circonscrire davantage les tendances pré-humaines inférieures de la vie évolutive. D'après les apparences extérieures, l'élimination des groupes inférieurs de créatures fut accidentelle, mais en réalité elle fut entièrement préméditée.

À une date ultérieure du déploiement évolutionnaire de l'intelligence, les ancêtres lémuriens de l'espèce humaine se trouvèrent beaucoup plus avancés en Amérique du Nord que dans les autres régions; c'est pourquoi ils furent amenés à quitter le cadre d'implantation de vie occidentale pour émigrer par le pont terrestre de Béring et le long de la côte vers le sud-ouest de l'Asie, où ils continuèrent à évoluer et bénéficièrent de l'addition de certaines tendances du groupe central de vie. L'homme évolua ainsi à partir de certaines lignées vitales du centre-ouest, mais dans les régions du centre-est.

C'est de cette façon que la vie implantée sur Urantia évolua jusqu'à l'ère glaciaire, époque où l'homme lui-même apparut pour la première fois et commença son épopée planétaire. L'apparition de l'homme primitif sur terre au cours de l'âge glaciaire ne fut pas non plus un simple accident; elle résulta d'un plan. Les rigueurs et la sévérité climatique de l'ère glaciaire étaient parfaitement adaptées au but recherché: encourager la production d'un type robuste d'être humain doué d'une prodigieuse aptitude à survivre.

3. -- LE DÉVELOPPEMENT DE L'ÉVOLUTION

Il ne sera guère possible d'expliquer aux penseurs humains d'aujourd'hui maints événements bizarres et apparemment grotesques de la progression évolutionnaire primitive. En dépit de leur apparence étrange, toutes ces évolutions d'êtres vivants ont suivi un plan préconçu, mais nous n'avons pas le droit d'intervenir arbitrairement dans le développement des archétypes de vie une fois qu'ils ont commencé à fonctionner.

Les Porteurs de Vie peuvent employer toutes les ressources naturelles possibles et toutes les circonstances fortuites susceptibles de concourir au progrès évolutif de l'expérience de vie, mais il ne leur est pas permis d'intervenir mécaniquement dans l'évolution végétale ou animale, ni d'agir arbitrairement sur son cours et son orientation.

Vous avez appris que les mortels d'Urantia se sont développés par l'évolution d'une grenouille primitive et que cette lignée ascendante, portée en puissance par une unique grenouille, échappa de justesse à la destruction en une certaine occasion. Il ne faut pas en déduire que l'évolution de l'humanité aurait été arrêtée par un accident à cet instant critique. A ce même moment, nous observions et entretenions au moins mille lignées de vie mutantes, différentes, et très éloignées les unes des autres, qui auraient pu être dirigées vers divers archétypes de développement pré-humain. La grenouille ancestrale en question représentait notre troisième sélection, les deux premières lignées ayant péri malgré tous nos efforts pour les conserver.

Même la perte d'Andon et de Fonta avant qu'ils n'aient procréé une descendance n'aurait pu empêcher l'évolution humaine; elle l'aurait seulement retardés. Après l'apparition d'Andon et de Fonta et avant que les potentiels mutants humains de la vie animale fussent épuisés, il n'évolua pas moins de sept mille lignées favorables qui auraient pu atteindre un type humain de développement. Du reste, beaucoup de ces bonnes lignées furent assimilées plus tard par les différentes branches de l'espèce humaine en voie d'expansion.

Longtemps avant que le Fils et la Fille Matériels, les régénérateurs biologiques, n'arrivent sur une planète, les potentiels humains de l'espèce animale évolutive ont été épuisés. Ce stade biologique de la vie animale est révélé aux Porteurs de Vie par la troisième phase de mobilisation des esprits adjuvats. Ce phénomène se produit automatiquement en même temps que toute la vie animale a épuisé son aptitude à donner naissance à des potentiels mutants d'individus pré-humains.

L'humanité doit résoudre ses problèmes de développement mortel sur Urantia à l'aide des souches humaines qu'elle possède -- aucune race nouvelle n'évoluera plus dans l'avenir à partir de sources pré-humaines. Cela n'écarte nullement la possibilité d'atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races humaines. Ce que nous, les Porteurs de Vie, nous faisons pour conserver et promouvoir les lignées de vie avant l'apparition de la volonté humaine, les hommes doivent le faire pour eux-mêmes après cet événement, quand nous nous sommes retirés de toute participation active à l'évolution. d'une manière générale, le destin évolutionnaire de l'homme repose dans ses propres mains, et l'intelligence scientifique doit tôt ou tard remplacer le fonctionnement chaotique d'une sélection naturelle non-contrôlée et d'une survie soumise au hasard.

À propos du développement de l'évolution, il convient de souligner que s'il vous arrive dans un avenir lointain d'être attaché à un corps de Porteurs de Vie, vous aurez d'amples et nombreuses occasions de présenter des suggestions et d'apporter toutes les améliorations possibles aux plans et aux techniques de conduite et de transplantation de la vie. Soyez patients! Si votre imagination est fertile, si vous avez de bonnes idées sur de meilleures méthodes d'administration pour n'importe quelle partie des domaines universels, vous aurez certainement l'occasion de les présenter à vos associés et collègues administrateurs dans les âges à venir.

4. -- L'AVENTURE D'URANTIA

Ne perdez pas de vue le fait qu'Urantia nous fut assignée comme monde pour y expérimenter la vie. Nous avons fait sur cette planète notre soixantième tentative pour modifier, et améliorer si possible, l'adaptation à Satania des archétypes de vie de Nébadon, et il est reconnu que nous avons réalisé de nombreux changements bénéfiques dans les archétypes de vie standards. Pour être précis, nous avons élaboré sur Urantia et fait ressortir de façon satisfaisante au moins vingt-huit particularités de modification de vie qui seront utiles à tout Nébadon dans tous les temps à venir.

Mais jamais sur aucun monde l'établissement de la vie n'est expérimental dans le sens de tenter quelque chose d'inconnu et de non-essayé. L'évolution de la vie est une technique toujours progressive, différenciée, et variable, mais jamais employée à l'aveuglette, sans contrôle, ni totalement expérimentale au sens accidentel.

De nombreux traits de la vie humaine prouvent abondamment que le phénomène de l'existence mortelle a été intelligemment conçu et préparé, que l'évolution organique n'est pas un simple accident cosmique. Une cellule vivante blessée est capable d'élaborer certaines substances chimiques qui ont le pouvoir de stimuler et d'activer les cellules normales voisines, de manière que celles-ci commencent immédiatement à secréter d'autres substances qui facilitent les processus de guérison de la blessure. En même temps, les cellules normales intactes commencent à proliférer -- elles se mettent effectivement à l'oeuvre pour créer de nouvelles cellules remplaçant les cellules semblables détruites par l'accident.

Cette action et cette réaction chimiques touchant la guérison des blessures et la reproduction des cellules représentent le choix, fait par les Porteurs de Vie, d'une formule embrassant plus de cent mille phases et traits de réactions chimiques et de répercussions biologiques possibles. Plus d'un demi-million d'expériences spécifiques furent effectuées par les Porteurs de Vie dans leurs laboratoires avant qu'ils ne s'arrêtent définitivement à cette formule pour l'expérience de vie sur Urantia.

Quand les savants d'Urantia connaîtront davantage ces substances chimiques curatives, ils pourront soigner les blessures plus efficacement; indirectement, ils sauront mieux contrôler certaines maladies graves.

Depuis l'établissement de la vie sur Urantia, les Porteurs de Vie ont amélioré cette technique curative en l'introduisant sur un autre monde de Satania. Elle apporte maintenant un plus grand soulagement à la douleur et exerce un meilleur contrôle sur la capacité de prolifération des cellules normales associées.

Il y eut beaucoup de particularités uniques dans l'expérience de vie d'Urantia, mais les deux épisodes les plus remarquables de son histoire furent l'apparition de la race andonique avant l'évolution des six peuples de couleur, et l'apparition ultérieure et simultanée des mutants Sangik au sein d'une seule famille. Urantia est le premier monde de Satania où les six races de couleur soient issues de la même famille humaine. Elles surgissent ordinairement, avec des lignées diversifiées, par suite de mutations indépendantes à l'intérieur de la souche animale pré-humaine. Elles apparaissent habituellement sur terre une à une et successivement au cours de longues périodes, en commençant par l'homme rouge, en passant par les diverses autres couleurs, et en finissant par l'indigo.

Une autre variation de procédé importante fut l'arrivée tardive du Prince Planétaire. En règle générale, le prince apparaît sur une planète à peu près au moment où la volonté se développe. Si ce plan avait été suivi, Caligastia aurait pu venir sur Urantia même du vivant d'Andon et de Fonta au lieu d'arriver presque cinq cent mille ans plus tard, simultanément avec l'apparition des six races Sangik.

Sur un monde habité ordinaire, un Prince Planétaire aurait été accordé à la requête des Porteurs de Vie lors de l'apparition d'Andon et de Fonta, ou peu de temps après. Mais comme Urantia avait été désignée comme planète modificatrice de vie, un accord antérieur avait prévu que les Melchizédeks observateurs, au nombre de douze, seraient envoyés comme conseillers auprès des Porteurs de Vie et comme surveillants de la planète jusqu'à l'arrivée ultérieure du Prince Planétaire. Ces Melchizédeks arrivèrent au moment où Andon et Fonta prirent les décisions qui permirent à des Ajusteurs de Pensée d'habiter leur pensée humaine.

Les efforts faits sur Urantia par les Porteurs de Vie pour améliorer les archétypes de vie de Satania eurent nécessairement pour effet de produire de nombreuses formes de vie transitoires apparemment inutiles. Mais les gains qui en ont déjà découlé suffisent à justifier les modifications propres à Urantia des normes archétypales de vie.

Il était dans notre intention de produire de bonne heure une manifestation de la volonté dans la vie évolutionnaire d'Urantia, et nous y parvînmes. Habituellement, la volonté n'émerge pas avant que les races de couleur aient longtemps existé; elle apparaît généralement d'abord chez les types supérieurs d'hommes rouges. Votre monde est la seule planète de Satania où le type humain de volonté soit apparu dans une race antérieure aux races de couleur.

Dans notre effort pour conjuguer et associer les facteurs héréditaires qui devaient finalement conduire aux ancêtres mammifères de la race humaine, nous nous trouvâmes confrontés par la nécessité de permettre la mise en oeuvre de milliers d'autres combinaisons et associations de facteurs héréditaires apparemment inutiles. Vos regards apercevront certainement beaucoup de ces sous-produits étranges de nos efforts quand vous vous pencherez sur le passé de la planète, et je comprends parfaitement à quel point certaines de ces choses doivent être troublantes du point de vue limité des hommes.

5. -- LES VICISSITUDES DE L'ÉVOLUTION DE LA VIE

Ce fut une source de regrets pour nous, les Porteurs de Vie, que tous nos efforts pour modifier la vie intelligente sur Urantia aient été pareillement handicapés par de tragiques perversions échappant à notre contrôle: la trahison de Caligastia et la défaillance d'Adam.

Dans toute cette aventure biologique, notre plus grande déception fut la réversion, sur une échelle aussi vaste et aussi inattendue, de certaines vies végétales primitives aux niveaux pré-chlorophylliens de bactéries parasitaires. Cet accident de la vie des plantes a provoqué de nombreuses maladies désolantes chez les mammifères supérieurs, et particulièrement chez l'espèce humaine, plus vulnérable. Quand nous nous trouvâmes en face de cette situation embarrassante, nous n'attachâmes pas trop d'importance à ces difficultés, car nous savions que l'apport ultérieur du plasma vital adamique renforcerait assez la résistance de la race amalgamée résultante pour la mettre pratiquement à l'abri de toutes les maladies provoquées par des organismes végétaux; mais nos espoirs furent brisés par la malencontreuse défaillance adamique.

L'univers des univers, y compris le petit monde appelé Urantia, n'est pas administré simplement pour s'adapter à nos convenances ou recevoir notre approbation, et encore moins pour répondre à nos caprices ou pour satisfaire notre curiosité. Sans aucun doute, les êtres sages et tout-puissants qui sont responsables de la gestion de l'univers savent exactement ce qu'ils font; il convient donc aux Porteurs de Vie et il importe aux mortels de participer, dans une attente patiente et un esprit de coopération sincère, à la règle de la sagesse, au règne de la puissance, et à la marche du progrès.

Bien entendu, il existe certaines compensations aux épreuves, telles que l'effusion de Micaël sur Urantia. Mais indépendamment de toutes ces considérations, les directeurs célestes supérieurs de votre planète expriment leur confiance pleine et entière dans le triomphe ultime de l'évolution raciale humaine et dans la justification finale de nos plans et de nos archétypes de vie originels.

6. -- LES TECHNIQUES ÉVOLUTIONNAIRES DE LA VIE

Il est impossible de déterminer avec précision et simultanément la position exacte et la vitesse d'un objet en mouvement; toute tentative pour mesurer l'une entraîne inévitablement une modification de l'autre. L'homme mortel se trouve en face du même genre de paradoxe quand il entreprend l'analyse chimique du protoplasme. Le chimiste peut déterminer la composition du protoplasme mort, mais il ne peut percevoir ni l'organisation physique ni le fonctionnement dynamique du protoplasme vivant. Le savant s'approchera toujours plus près des secrets de la vie, mais il ne les découvrira jamais pour la simple et unique raison qu'il doit tuer le protoplasme pour pouvoir l'analyser. Le protoplasme mort pèse le même poids que le protoplasme vivant, mais ce n'est pas le même.

Les végétaux et les êtres vivants possèdent un don d'adaptation originel. Dans chaque plante ou cellule animale vivante, dans chaque organisme vivant -- matériel ou spirituel -- existe un désir insatiable d'atteindre une perfection toujours accrue par ajustement au milieu ambiant, d'adapter l'organisme, et de mieux assimiler la vie. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l'existence d'une recherche innée de la perfection.

L'étape la plus importante de l'évolution végétale fut le développement de l'aptitude à produire de la chlorophylle; la seconde en importance fut la transformation évolutive de la spore en une graine complexe. En tant qu'agent reproducteur, la spore est très efficace, mais il lui manque les possibilités de variété et de versatilité inhérentes à la graine.

Un des épisodes les plus complexes et les plus utiles de l'évolution des types supérieurs d'animaux a consisté dans le développement suivant: l'atome de fer contenu dans les molécules du courant sanguin est devenu capable d'accomplir la double tâche de transporter l'oxygène et d'éliminer le gaz carbonique. Cette action des cellules rouges du sang montre comment les organismes en évolution peuvent adapter leurs fonctions aux variations et aux changements du milieu ambiant. Les animaux supérieurs et l'homme oxygènent leurs tissus grâce à l'action du fer contenu dans les cellules rouges du sang, fer qui transporte l'oxygène vers les cellules vivantes et élimine tout aussi efficacement le gaz carbonique. D'autres métaux peuvent toutefois être utilisés pour la même fin. La seiche emploie le cuivre pour cette fonction, et l'outre de mer (l'ascidie) emploie le vanadium.

Ces ajustements biologiques se poursuivent, ainsi qu'en fait foi l'évolution de la dentition des mammifères supérieurs d'Urantia; les ancêtres éloignés de l'homme eurent jusqu'à trente-six dents, puis commença un réajustement adaptatif vers les trente-deux dents de l'homme primitif et de ses proches parents. Actuellement l'espèce humaine tend lentement à n'avoir plus que vingt-huit dents. Le processus évolutif est toujours activement en cours et s'adapte aux circonstances de la planète.

Beaucoup d'ajustements apparemment mystérieux des organismes vivants sont purement chimiques, totalement matériel. A n'importe quel moment, plus de 15 millions de réactions chimiques entre les sécrétions hormonales d'une douzaine de glandes endocrines sont susceptibles de se produire dans le courant sanguin d'un être humain.

Les formes inférieures de la vie végétale réagissent totalement au milieu ambiant physique, chimique, et électrique. À mesure que l'on s'élève sur l'échelle de la vie, les ministères de pensée des sept esprits adjuvats entrent en action un à un, et la pensée se met de plus en plus à ajuster, créer, coordonner, et dominer. L'aptitude des animaux à s'adapter à l'air, à l'eau, et à la terre n'est pas un don surnaturel; c'est un ajustement hyperphysique.

La physique et la chimie seules ne peuvent expliquer comment l'être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d'apprendre, la mémoire, et la sensibilité différentielle au milieu ambiant sont des dons de la pensée. Les lois de la physique ne sont pas modifiables par l'éducation; elles sont invariables et immuables. Il en va de même pour les réactions chimiques, elles sont uniformes et intangibles. En dehors de la présence de l'Absolu Inconditionné, les réactions chimiques et électriques sont prévisibles. Par contre, la pensée peut tirer profit de l'expérience et s'instruire par les habitudes réactionnelles du comportement en réponse à la répétition des stimulants.

Les organismes pré-intelligents réagissent aux stimulants de l'ambiance, mais les organismes réactifs au ministère de la pensée peuvent manipuler et ajuster le milieu ambiant lui-même.

Le cerveau physique et le système nerveux associé possèdent une sensibilité innée au ministère de la pensée, exactement comme la pensée évoluante d'une personnalité possède une certaine aptitude innée de réceptivité spirituelle; la pensée contient par conséquent les potentiels de progrès et d'aboutissement spirituels. L'évolution intellectuelle, sociale, morale, et spirituelle dépend du ministère des sept esprits-mentaux adjuvats et de leurs associés hyperphysiques.

7. -- LES NIVEAUX ÉVOLUTIONNAIRES DE LA PENSÉE

Les sept esprits-mentaux adjuvats sont les ministres universels de la pensée pour les êtres intelligents inférieurs d'un univers local. Cet ordre de pensée est administré depuis le siège de l'univers local ou depuis un monde qui lui est relié, mais les capitales systémiques ont une influence pour diriger la fonction de la pensée inférieure.

Sur un monde évolutionnaire, presque tout dépend de l'action des sept adjuvats; mais ils sont des ministres de la pensée et ne s'occupent pas de l'évolution physique, domaine des Porteurs de Vie. Néanmoins, leurs dotations spirituelles sont parfaitement intégrées au processus naturel et établi de l'évolution et du régime propre des Porteurs de Vie; c'est pourquoi, dans le phénomène de la pensée, les mortels sont incapables de discerner autre chose que l'action de la nature et le travail des processus naturels, bien que vous soyez parfois un peu embarrassés pour expliquer la totalité de ce qui touche aux réactions naturelles de la pensée quand elle est associée à la matière. Du reste, si l'évolution d'Urantia avait suivi de plus près les plans originaux, vous observeriez dans le phénomène de la pensée encore moins de faits susceptibles de retenir votre attention.

Les sept esprits adjuvats sont plus comparables à des circuits qu'à des entités. Sur les mondes ordinaires, ils sont couplés en circuit avec d'autres fonctions auxiliaires de l'univers local. Cependant, sur les planètes où l'on expérimente la vie, ils sont relativement isolés. Sur Urantia, vu la nature particulière des archétypes de vie, les adjuvats inférieurs ont eu beaucoup plus de difficultés pour entrer en contact avec les organismes évolutionnaires que ce n'eût été le cas avec des types vitaux plus normalisés.

Sur un monde évolutionnaire moyen, les sept esprits adjuvats sont également beaucoup mieux synchronisés avec les stades avancés du développement animal qu'ils ne l'ont été sur Urantia. A une exception près, les adjuvats ont éprouvé plus de difficultés à entrer en contact avec la pensée en évolution des organismes d'Urantia qu'au cours de toutes leurs opérations dans l'ensemble de l'univers de Nébadon. Sur le monde formant exception, il s'était développé de nombreuses formes de phénomènes limites -- des combinaisons confuses de réactions organiques du type machinal non-enseignable et du type non-machinal enseignable.

Les sept esprits adjuvats n'entrent pas en contact avec les ordres purement machinaux organiquement sensibles au milieu ambiant. Ces réactions pré-intelligentes des organismes vivants appartiennent uniquement aux domaines énergétiques des centres de pouvoir, des contrôleurs physiques, et de leurs associés.

L'acquisition du potentiel d'aptitude à apprendre par expérience marque l'entrée en fonction des esprits adjuvats, fonctions qu'ils exercent depuis les pensées les plus humbles des existences primitives et invisibles jusqu'aux types les plus élevés sur l'échelle évolutionnaire des êtres humains. Ils sont la source et le modèle du comportement plus ou moins mystérieux et des réactions rapides incomplètement comprises de la pensée envers le milieu matériel ambiant; on ne saurait les expliquer autrement. Ces influences fidèles et toujours sûres doivent poursuivre longtemps leur ministère préalable avant que la pensée animale n'atteigne les niveaux humains de réceptivité spirituelle.

Les adjuvats opèrent exclusivement dans l'évolution de la pensée expérimentatrice jusqu'au niveau de la sixième phase, l'esprit d'adoration. À ce niveau se produit un inévitable chevauchement de ministères le phénomène selon lequel le supérieur descend vers l'inférieur pour se coordonner avec lui en vue d'atteindre ultérieurement des niveaux avancés de développement. Un ministère spirituel encore supplémentaire accompagne l'action du septième et dernier adjuvat, l'esprit de sagesse. Tout au long du ministère du monde de l'esprit, les individus ne subissent jamais de transitions abruptes dans la coopération spirituelle; les changements sont toujours graduels et réciproques.

Les domaines de réaction physique (électrochimique) et mentale aux stimulations du milieu ambiant devraient toujours être différenciés. Il faut les reconnaître comme des phénomènes autres que les activités spirituelles. Les domaines de la gravité physique, mentale, et spirituelle sont des royaumes distincts de la réalité cosmique, nonobstant leurs corrélations intimes.

8. -- L'ÉVOLUTION DANS L'ESPACE ET LE TEMPS

Espace et temps sont indissolublement liés; c'est une association innée. Les délais du temps sont inévitables en présence de certaines conditions de l'espace.

Si vous êtes surpris qu'il faille tant de temps pour effectuer les changements évolutionnaires du développement de la vie, je répondrai que nous ne pouvons pas obtenir que les processus de la vie se déroulent plus vite que les métamorphoses physiques d'une planète ne le permettent. Il nous faut attendre le développement physique naturel d'une planète; nous n'avons absolument aucun contrôle sur l'évolution géologique. Si les conditions physiques le permettaient, nous pourrions prendre nos dispositions pour parachever l'évolution complète de la vie en beaucoup moins d'un million d'années. Mais nous sommes tous sous la juridiction des Dirigeants Suprêmes du Paradis, et le temps n'a pas d'existence au Paradis.

L'étalon de mesure du temps de l'individu est la durée de sa vie. Toutes les créatures sont ainsi conditionnées par le temps, et c'est pourquoi elles considèrent l'évolution comme un processus interminable. Pour ceux d'entre nous dont la durée de vie n'est pas limitée par une existence temporelle, l'évolution ne semble pas une opération tellement prolongée. Au Paradis, où le temps n'existe pas, toutes ces choses sont présentes dans la pensée de l'Infinité et les actes de l'Eternité.

De même que l'évolution de la pensée dépend du lent développement des conditions physiques qui la retarde, de même le progrès spirituel dépend de l'expansion mentale; le retard intellectuel le freine infailliblement. Cela ne signifie pas que l'évolution spirituelle dépende de l'éducation, de la culture, ou de la sagesse. L'âme peut évoluer indépendamment de la culture mentale, mais non en l'absence de la faculté mentale et du désir de faire la volonté du Père céleste -- de choisir la survie et de rechercher une perfection toujours accrue. Bien que la survie puisse ne pas dépendre de la possession de la connaissance et de la sagesse, le progrès en dépend très certainement.

Dans les laboratoires évolutionnaires cosmiques, la pensée domine toujours la matière, et l'esprit est toujours en corrélation avec la pensée. Si ces différentes dotations n'arrivent pas à se synchroniser et à se coordonner, des retards peuvent se produire; mais si l'individu connaît réellement Dieu et désire vraiment le trouver et lui ressembler, alors sa survie est assurée en dépit des handicaps du temps. Le statut physique peut handicaper la pensée, et la perversité mentale peut retarder l'aboutissement spirituel, mais si un homme a choisi de toute son âme, aucun de ces obstacles ne peut triompher de sa volonté.

Quand les conditions physiques sont mûres, des évolutions mentales soudaines peuvent avoir lieu. Quand le statut de la pensée est propice, des transformations spirituelles soudaines peuvent se produire. Quand les valeurs spirituelles reçoivent la considération qui leur est due, les significations cosmiques deviennent discernables; alors la personnalité se trouve progressivement libérée des handicaps du temps et délivrée des limitations de l'espace.

 

[Présenté par un Porteur de Vie de Nébadon résidant sur Urantia.]

64. Les races évolutionnaires de couleur

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Category: 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
Created: 02 December 2025

LES RACES ÉVOLUTIONNAIRES DE COULEUR

Voici l'histoire des races évolutionnaires d'Urantia depuis les jours d'Andon et de Fonta, il y a presque un million d'années, en passant par l'époque du Prince Planétaire, et jusqu'à la fin de l'ère glaciaire.

La race humaine est vieille de près de dix mille siècles. La première moitié de son histoire correspond en gros à l'époque qui précéda l'arrivée du Prince Planétaire sur Urantia. La seconde moitié commence au moment de l'arrivée du Prince Planétaire et de l'apparition des six races de couleur; elle correspond en gros à la période généralement considérée comme l'Age de la Pierre Taillée.

1. -- LES ABORIGÈNES ANDONIQUES

Les hommes primitifs firent leur apparition évolutionnaire sur terre il y a un peu moins d'un million d'années et furent mis à rude épreuve. Ils cherchèrent instinctivement à échapper au danger d'un croisement éventuel avec les tribus simiennes inférieures. Mais les hautes terres arides du Thibet avec leurs 9.000 mètres d'altitude empêchaient les migrations vers l'est. Les Andonites ne pouvaient pas non plus se diriger vers le sud ou vers l'ouest parce que la Mer Méditerranée était beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui et s'étendait à l'est jusqu'à l'Océan Indien. Quand ils remontaient vers le nord, ils étaient arrêtés par l'avance des glaces qui bloquèrent également leurs migrations ultérieures. Même alors, et bien que les tribus en dispersion devinssent de plus en plus hostiles, les groupes les plus intelligents n'envisagèrent jamais d'aller vers le sud vivre au milieu de leurs cousins arboricoles velus d'un niveau intellectuel inférieur.

Parmi les émotions religieuses les plus anciennes de l'homme, nombreuses sont celles qui naquirent de son sentiment d'impuissance dans la prison de cette situation géographique: des montagnes à droite, de l'eau à gauche, et la glace en face; et les Andonites progressistes ne voulaient pas revenir au sud chez leurs parents inférieurs qui vivaient dans les arbres.

Contrairement aux habitudes de leurs cousins non-humains, les Andonites évitaient les forêts. L'homme a toujours dégénéré dans les forêts; l'évolution humaine n'a progressé qu'en terrain découvert et sous les latitudes élevées. Le froid et la faim régnant dans les pays dénudés stimulent l'activité, l'invention, et l'esprit d'entreprise. Tandis que les tribus andoniques produisaient les pionniers de la race humaine actuelle au milieu des rudes épreuves et des privations des rigoureux climats nordiques, leurs cousins arriérés proliféraient dans les forêts tropicales méridionales des pays de leur origine commune.

Ces événements se produisirent à l'époque de la troisième invasion glaciaire, celle que vos géologues appellent la première. Les deux premières furent peu étendues en Europe septentrionale.

Pendant la majeure partie de la période glaciaire, l'Angleterre communique avec la France par voie de terre, tandis qu'ultérieurement l'Afrique fut rattachée à l'Europe par le pont terrestre de Sicile. Au moment des migrations andoniques, une voie terrestre continue passant à travers l'Europe et l'Asie reliait l'Angleterre à l'ouest avec Java à l'est; mais l'Australie était à nouveau isolée, ce qui accentua davantage le développement de sa faune particulière.

Il y a 950.000 ans, les descendants d'Andon et de Fonta avaient émigré très loin vers l'est et vers l'ouest. Vers l'ouest, ils traversèrent l'Europe et gagnèrent la France et l'Angleterre. A une date ultérieure, ils s'enfoncèrent vers l'est jusqu'à Java où l'on a récemment découvert leurs ossements -- ceux du prétendu homme de Java -- et ils poursuivirent ensuite leur route jusqu'en Tasmanie.

Les groupes qui se dirigèrent vers l'ouest furent moins contaminés par les branches rétrogrades d'origine ancestrale commune que ceux de l'est, qui s'allièrent très largement avec leurs cousins animaux attardés. Ces individus non-progressistes dérivèrent au sud, et s'unirent bientôt aux tribus intérieures. Plus tard, un nombre croissant de leurs descendants abâtardis retournèrent vers le nord et s'unirent aux peuples andoniques en expansion rapide; ces unions malheureuses firent infailliblement dégénérer la race supérieure. Les groupes primitifs furent de moins en moins nombreux à maintenir le culte du Donneur de Souffle. Cette civilisation à son aurore fut menacée d'extinction.

Il en a toujours été de même sur Urantia. Des civilisations très prometteuses ont successivement dégénéré et ont fini par s'éteindre à cause de la folie consistant à permettre aux individus supérieurs de procréer librement avec les inférieurs.

2. -- LES PEUPLES DE FOXHALL

Il y a 900.000 ans, les arts d'Andon et de Fonta et la culture d'Onagar étaient en voie de disparition sur terre; la culture, la religion, et même le travail du silex étaient à leur point le plus bas.

C'est à cette époque que des groupes de bâtards inférieurs venant du sud de la France arrivèrent en grand nombre en Angleterre. Ces tribus étaient si largement croisées avec des créatures simiennes des forêts qu'elles étaient à peine humaines. Elles n'avaient pas de religion, mais elles travaillaient grossièrement le silex et avaient assez d'intelligence pour faire du feu.

Elles furent suivies en Europe par un peuple prolifique et quelque peu supérieur, dont les descendants se répandirent bientôt sur l'ensemble du continent, depuis les glaces nordiques jusqu'aux Alpes et à la Méditerranée dans le sud. Ces tribus formaient la race dite de Heidelberg.

Au cours de cette longue période de décadence culturelle, les peuplades de Foxhall en Angleterre et les tribus de Badonan au nord-ouest de l'Inde continuèrent à maintenir quelques traditions d'Andon et certains restes de la culture d'Onagar.

Les peuplades de Foxhall étaient les plus occidentales et réussirent à garder l'essentiel de la culture andonique. Elles conservèrent aussi leurs connaissances sur le travail du silex et les transmirent à leurs descendants, les lointains ancêtres des Esquimaux.

Bien que les vestiges des peuplades de Foxhall aient été découverts les derniers en Angleterre, ces Andonites furent en réalité les premiers êtres humains à vivre dans ces régions. À cette époque, un pont terrestre reliait encore la France à l'Angleterre; comme la plupart des premiers établissements des descendants d'Andon étaient situés le long des fleuves et des côtes de ces temps anciens, ils se trouvent maintenant sous les eaux de la Manche et de la Mer du Nord, à l'exception de trois ou quatre qui sont encore émergés sur la côte anglaise.

Parmi les peuplades les plus intelligentes et les plus spirituellement élevées de Foxhall, beaucoup conservèrent leur supériorité raciale et perpétuèrent leurs coutumes religieuses primitives. Ces peuplades s'allièrent plus tard avec des lignées plus récentes et quittèrent l'Angleterre en allant vers l'ouest à la suite d'une invasion glaciaire. Elles ont survécu sous la forme des Esquimaux d'aujourd'hui.

3. -- LES TRIBUS DE BADONAN

En dehors des peuplades de Foxhall dans l'ouest, un autre centre combatif de culture persista dans l'est. Ce groupe vivait sur les contreforts des hautes terres du nord-ouest de l'Inde parmi les tribus de Badonan, un arrière-arrière-petit-fils d'Andon. Ces peuplades furent les seuls descendants d'Andon qui ne pratiquèrent jamais de sacrifices humains.

Les Badonites des hautes terres occupaient un vaste plateau entouré de forêts, traversé par des rivières, et pourvu de gibier en abondance. Comme certains de leurs cousins du Thibet, ils vivaient dans de grossières huttes de pierre, dans des grottes à flanc de coteau, et dans des galeries semi-souterraines.

Tandis que les tribus du nord craignaient de plus en plus la glace, celles qui vivaient près de leur pays d'origine furent terrifiées par l'eau. Elles virent la péninsule de Mésopotamie s'enfoncer graduellement dans l'océan, et bien qu'elle en eût émergé plusieurs fois, les traditions des races primitives se bâtirent autour des dangers de la mer et de la crainte d'un engloutissement périodique. Cette peur, jointe à leur expérience des inondations fluviales, explique pourquoi elles choisirent les hautes terres comme lieu de séjour sûr.

A l'est du domaine des peuples de Badonan, dans les Monts Siwalik du nord de l'Inde, on trouve, en plus grand nombre que nulle part ailleurs sur terre, des fossiles qui se rapprochent des types de transition entre l'homme et les différents groupe pré-humains.

Il y a 850.000 ans, les tribus évoluées de Badonan commencèrent une guerre d'extermination contre leurs voisins inférieurs à tendances animales. En moins de mille ans, la plupart des groupes animaux des confins de ces régions avaient été soit détruits, soit repoussés dans les forêts du sud. Cette campagne entreprise pour exterminer des êtres inférieurs conduisit à une légère amélioration chez les tribus montagnardes de cette époque. Les descendants mêlés de cette branche andonite améliorée apparurent sur la scène d'activité du monde comme un peuple apparemment nouveau -- la race du Néanderthal.

4. -- LES RACES DU NÉANDERTHAL

Les hommes du Néanderthal étaient d'excellents combattants et de grands voyageurs. Partant des hautes terres du nord-ouest de l'Inde, ils se répandirent progressivement à l'est dans la Chine, et à l'ouest jusqu'en France et même en Afrique du Nord. Ils dominèrent le monde pendant près d'un demi-million d'années jusqu'à l'époque de la migration des races évolutionnaires de couleur.

Il y a 800.000 ans, le gibier était très abondant; de nombreux cervidés ainsi que des éléphants et des hippopotames sillonnaient l'Europe. Le bétail abondait; des chevaux et des loups se rencontraient en tous lieux. Les hommes du Néanderthal étaient de grands chasseurs; les tribus vivant en France furent les premières à adopter la pratique consistant à donner le choix des épouses aux meilleurs chasseurs.

Le renne fut extrêmement utile aux hommes du Néanderthal. Ils s'en servirent pour se nourrir, s'habiller, et s'outiller, car ils employèrent à divers usages ses bois et ses os. Ils étaient peu cultivés, mais apportèrent de grandes améliorations au travail des silex, auquel ils firent presque atteindre les niveaux du temps d'Andon. Ils remirent en usage de gros silex attachés à des manches de bois pour servir de haches et de pioches.

Il y a 750.000 ans, la quatrième nappe glaciaire s'avançait franchement vers le sud. Avec leurs outils améliorés, les hommes du Néanderthal faisaient des trous dans la glace qui recouvrait les rivières nordiques et pouvaient ainsi harponner les poissons remontant vers ces orifices. Les tribus reculèrent constamment devant l'avance des glaces dont l'invasion la plus étendue avait alors lieu en Europe.

À cette époque, le glacier sibérien atteignit le maximum de sa progression vers le sud, obligeant les hommes primitifs à se déplacer dans la même direction vers leurs pays d'origine. L'espèce humaine s'était alors suffisamment différenciée pour que le danger d'un nouveau croisement avec ses parents simiens incapables de progresser fût grandement diminué.

Il y a 700.000 ans, la quatrième invasion glaciaire, la plus grande qu'ait connu l'Europe, était en cours de régression; les hommes et les animaux retournaient vers le nord. Le climat était frais et humide, et les hommes primitifs prospérèrent à nouveau en Europe et en Asie occidentale. Les forêts s'étendirent progressivement vers le nord sur les terres que le glacier avait si récemment couvertes.

La vie des mammifères avait été peu modifiée par la grande invasion glaciaire. Les animaux se perpétuèrent sur l'étroite bande de terre qui s'étendait entre les glaces et les Alpes. Quand le glacier se retira, ils se répandirent à nouveau rapidement sur toute l'Europe. Par le pont terrestre de la Sicile, des éléphants à défenses droites, des rhinocéros à large nez, des hyènes, et des lions arrivèrent d'Afrique, et ces nouveaux venus exterminèrent virtuellement les tigres machérodes et les hippopotames.

Il y a 650.000 ans, le climat continuait à être doux; vers le milieu de la période interglaciaire, il était devenu si chaud que les Alpes se dénudèrent presque entièrement de leur glace et de leur neige.

Il y a 600.000 ans, les glaces avaient atteint le point extrême de leur retraite vers le nord. Après une pause de quelques milliers d'années, elles recommencèrent pour la cinquième fois à se déplacer vers le sud. Le climat se modifia peu pendant cinquante mille ans. Les hommes et les animaux d'Europe ne changèrent presque pas. La légère aridité de la période précédente s'atténua, et les glaciers alpins descendirent très bas dans les vallées des fleuves.

Il y a 550.000 ans, l'avance des glaciers chassa de nouveau les hommes et les animaux vers le sud. Mais cette fois-ci les hommes avaient toute la place voulue dans la large bande de terres qui s'enfonçait vers le nord-est en Asie et s'étendait entre la nappe glaciaire et la Mer Noire, annexe alors très étendue de la Méditerranée.

À l'époque des quatrième et cinquième invasions glaciaires, la culture grossière des races du Néanderthal continua de se répandre; mais ses progrès étaient si faibles qu'il sembla vraiment que la tentative de produire un type nouveau et modifié de vie intelligente sur Urantia allait échouer. Pendant près d'un quart de million d'années, ces peuples primitifs se laissèrent aller, chassant et pêchant, s'améliorant sporadiquement dans certaines directions, mais, dans l'ensemble, rétrogradant régulièrement par rapport à leurs ancêtres andoniques supérieurs.

Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l'humanité superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion des hommes du Néanderthal n'allait réellement pas au delà d'une honteuse superstition. Ils avaient une peur mortelle des nuages, et plus spécialement des brumes et des brouillards. Une religion primitive de la peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux, tandis que le culte des animaux déclinait à mesure que l'amélioration des outils et l'abondance du gibier permettaient à ces peuplades de vivre avec moins d'anxiété pour leur nourriture; les récompenses sexuelles accordées aux meilleurs chasseurs contribuèrent grandement à améliorer la technique de la chasse. La nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à apaiser ces forces physiques occultes et inconnues. La terrible pratique des sacrifices humains s'est perpétuée chez les peuples les plus arriérés d'Urantia jusqu'au XXième siècle de notre ère.

Les premiers hommes du Néanderthal peuvent difficilement être considérés comme des adorateurs du soleil. Ils vivaient plutôt dans la peur de l'obscurité, ils avaient une frayeur mortelle de la tombée de la nuit. Tant que la lune brillait un peu, ils réussissaient à garder leur sang-froid, mais pendant les nuits sans lune, ils étaient pris de panique et commençaient à sacrifier leurs meilleurs spécimens d'hommes et de femmes pour inciter la lune à briller de nouveau. Ils apprirent bientôt que le soleil reparaît rythmiquement, mais ils attribuaient uniquement le retour de la lune aux sacrifices de membres de leur tribu. A mesure que la race progressait, l'objet et le but des sacrifices changèrent graduellement, mais l'offrande de sacrifices humains comme partie du cérémonial religieux subsista longtemps.

5. -- L'ORIGINE DES RACES DE COULEUR

Il y a 500.000 ans, les tribus badonites des hautes terres du nord-ouest de l'Inde se trouvèrent mêlées à une autre grande lutte raciale. Une guerre impitoyable fit rage pendant plus de cent ans, et à la fin de cette longue bataille il ne subsista qu'une centaine de familles; mais ces survivants étaient les représentants les plus intelligents et les plus souhaitables de tous les descendants alors vivants d'Andon et de Fonta.

Un événement nouveau et étrange se produisit alors chez les Badonites des hautes terres. Un homme et une femme vivant dans la partie nord-est des hautes terres habitées commencèrent soudain à donner le jour à une famille d'enfants exceptionnellement intelligents. Ce fut la famille Sangik, ancêtre des six races colorées d'Urantia.

Ces enfants Sangik, au nombre de dix-neuf, n'avaient pas seulement une intelligence supérieure à celle de leurs contemporains; leur peau manifestait en outre une tendance extraordinaire à prendre différentes couleurs quand elle était exposée à la lumière solaire. Parmi ces dix-neuf enfants, cinq étaient rouges, deux orangés, quatre bleus, deux verts, quatre jaunes, et deux indigo. Ces couleurs s'affirmèrent à mesure que les enfants grandissaient et, quand ces jeunes s'unirent plus tard avec des membres de leur tribu, tous leurs descendants tendirent à prendre la couleur de peau de leur ascendant Sangik.

J'interromps maintenant ce récit chronologique pour appeler votre attention sur l'arrivée du Prince Planétaire, qui eut lieu vers cette époque, et pour vous permettre d'étudier séparément les six races Sangik d'Urantia.

6. -- LES SIX RACES SANGIK D'URANTIA

Sur une planète ordinaire, les six races évolutionnaires de couleur apparaissent l'une après l'autre. L'homme rouge évolue le premier et parcourt le monde pendant des âges avant que les races colorées suivantes ne fassent leur apparition. La survenance simultanée des six races sur Urantia, et au sein d'une seule famille, fut tout à fait exceptionnelle.

L'apparition des premiers Andonites sur Urantia avait aussi été quelque chose de nouveau dans Satania. Sur aucun autre monde du système local une pareille race de créatures volitives n'était apparue en avance sur les races évolutionnaires de couleur.

   1. Les hommes rouges. Ces peuples furent de remarquables spécimens de la race humaine, en bien des points supérieurs à Andon et Fonta. Ils formèrent un groupe extrêmement intelligent et furent les premiers enfants Sangik à développer une civilisation et un gouvernement tribaux. Ils furent toujours monogames; même leurs descendants de sang mêlé pratiquèrent rarement la polygamie.

Ils eurent plus tard des difficultés sérieuses et prolongées avec leurs frères jaunes en Asie. Ils furent aidés par l'invention, qu'ils firent très tôt, de l'arc et de la flèche, mais ils avaient malheureusement beaucoup hérité de la tendance de leurs ancêtres à se battre entre eux, ce qui les affaiblit au point que les tribus jaunes purent les chasser du continent asiatique.

Il y a environ 85.000 ans, les survivants relativement purs de la race rouge passèrent en masse en Amérique du Nord. L'isthme de Béring s'effondra peu après, ce qui les isola complètement. Nul homme rouge ne retourna jamais en Asie. Mais dans toute la Sibérie, la Chine, l'Asie centrale, l'Inde, et l'Europe, ils laissèrent derrière eux beaucoup de leurs descendants mêlés aux autres races colorées.

Quand les hommes rouges passèrent en Amérique, ils emportèrent nombre des enseignements et des traditions de leur origine première. Leurs ancêtres immédiats avaient eu connaissance des dernières activités du quartier général mondial du Prince Planétaire. Peu de temps après avoir gagné les Amériques, les hommes rouges commencèrent à perdre de vue ces enseignements, et leur culture intellectuelle et spirituelle subit un fort déclin. Très tôt, ces peuples recommencèrent à se battre si férocement entre eux que les guerres tribales firent craindre une extinction rapide de ce restant relativement pur de la race rouge.

Du fait de ce grand recul, les hommes rouges semblaient condamnés, lorsqu'il y a environ soixante cinq mille ans apparut un chef et libérateur spirituel, Onamonalonton. Il apporta une paix temporaire parmi les hommes rouges américains et fit revivre leur culte du « Grand Esprit ». Onamonalonton vécut jusqu'à l'âge de quatre-vingt seize ans et entretint son quartier général au milieu des grands séquoïas de Californie. Beaucoup de ses descendants sont parvenus jusqu'aux temps modernes chez les Indiens Pieds-noirs.

Avec le temps, les enseignements d'Onamonalonton se transformèrent en traditions vagues. Les guerres fratricides recommencèrent et jamais, depuis l'époque de ce grand éducateur, aucun autre chef ne réussit à rétablir une paix universelle chez les hommes rouges. Les éléments les plus intelligents périrent de plus en plus dans ces luttes entre tribus; autrement, une grande civilisation aurait été bâtie sur le continent nord-américain par ces êtres capables et intelligents.

Depuis leur passage de Chine en Amérique, les hommes rouges nordiques n'entrèrent jamais plus en contact avec d'autres influences mondiales (à l'exception des Esquimaux) avant d'être découverts plus tard par les hommes blancs. Il est tout à fait regrettable que les hommes rouges aient presque entièrement manqué leur chance d'être régénérés par un mélange ultérieur de sang adamique. Quoi qu'il en soit, l'homme rouge ne pouvait pas commander l'homme blanc et ne voulait pas le servir volontairement. Dans de telles circonstances, si les deux races ne fusionnent pas, l'une ou l'autre est condamnée.

   2. Les hommes orangés. Cette race fut essentiellement caractérisée par un besoin pressant de bâtir, de bâtir tout et n'importe quoi, ne serait-ce que d'empiler d'énormes monticules de pierres, juste pour voir quelle tribu édifierait le plus haut. Bien qu'ils ne fussent pas un peuple dynamiquement progressif, les hommes orangés tirèrent grand profit des écoles du Prince et y envoyèrent des délégués pour s'y instruire.

La race orangée fut la première à suivre le littoral de la Méditerranée vers le sud en direction de l'Afrique quand cette mer se retira vers l'ouest. Mais elle ne s'assura jamais de points d'implantation favorables en Afrique et fut exterminée lors de l'arrivée ultérieure de la race verte.

Bien avant sa fin, ce peuple perdit une grande partie de ses bases spirituelles et culturelles. Il connut toutefois une grande renaissance de vie spirituelle grâce aux sages directives du maître penseur de cette race infortunée, Porshunta, qui leur apporta son ministère à l'époque où leur quartier général se trouvait à Armageddon, il y a environ trois cent mille ans.

La dernière grande bataille entre les hommes orangés et les hommes verts fut livrée dans la région de la basse vallée du Nil en Egypte. Cette guerre interminable dura près de cent ans et, quand elle cessa, bien peu de représentants de la race orangée survivaient. Les restes dispersés de ce peuple furent absorbés par les hommes verts, puis par les hommes indigo arrivés plus tard; mais l'homme orangé cessa d'exister en tant que race il y a environ cent mille ans.

   3. Les hommes jaunes. Les tribus jaunes primitives furent les premières à abandonner la chasse, à établir des communautés stables, et à développer une vie familiale fondée sur l'agriculture. Elles étaient quelque peu inférieures aux hommes rouges du point de vue intellectuel mais, socialement et collectivement, elles se révélèrent supérieures à toutes les autres peuplades Sangik pour promouvoir une civilisation raciale. Parce que les différentes tribus développèrent un esprit fraternel et apprirent à vivre ensemble dans une paix relative, elles furent capables de chasser la race rouge devant elles à mesure qu'elles se répandaient en Asie.

Elles s'éloignèrent beaucoup de l'influence des centres spirituels du monde et sombrèrent dans une grande obscurité à la suite de l'apostasie de Caligastia; mais elles connurent un âge brillant il y a environ cent mille ans, quand Singlangton assuma la direction de ces tribus et proclama le culte de la « Vérité Unique » .

Le nombre relativement important de survivants de la race jaune est dû à l'esprit pacifique qui régnait entre leurs tribus. Depuis l'époque de Singlangton jusqu'aux temps de la Chine moderne, les nations de race jaune sont restées parmi les plus pacifiques d'Urantia. Cette race reçut plus tard un legs réduit mais puissant de lignées adamiques importées.

   4. Les hommes verts. La race verte fut l'un des groupes d'hommes primitifs les moins capables, et fut encore très affaiblie par d'importantes migrations dans différentes directions. Avant leur dispersion, ces tribus connurent une grande renaissance culturelle sous la direction de Fantad, il y a environ trois cent cinquante mille ans.

La race verte se sépara en trois divisions majeures -- les tribus du nord furent vaincues, asservies, et absorbées par les races jaune et bleue. Le groupe oriental s'amalgama avec les peuples de l'Inde, et des restes en subsistent encore parmi les Hindous. La population méridionale pénétra en Afrique où elle détruisit ses cousins orangés, presque aussi arriérés qu'elle.

Les deux groupes étaient de force égale sur bien des points dans cette lutte, car chacun possédait des lignées de l'ordre des géants: beaucoup de leurs chefs avaient une taille de deux mètres quarante à deux mètres soixante-dix. Les lignées géantes des hommes verts furent pratiquement limitées à la nation méridionale ou égyptienne.

Les survivants victorieux de la race verte furent absorbés plus tard par la race indigo, dernier des peuples de couleur à se développer et à émigrer à partir du centre originel Sangik de dispersion des races.

   5. Les hommes bleus. Les hommes bleus furent un grand peuple. De bonne heure ils inventèrent le javelot et élaborèrent par la suite les rudiments de beaucoup d'arts de la civilisation moderne. L'homme bleu avait la puissance cérébrale de l'homme rouge associée à l'âme et aux sentiments de l'homme jaune. Les descendants d'Adam le préférèrent aux survivants de toutes les autres races colorées.

Les premiers hommes bleus furent attentifs et sensibles aux persuasions des instructeurs de l'état-major du Prince Caligastia; aussi furent-ils jetés dans une grande confusion quand la traîtrise des chefs dénatura plus tard ces enseignements. Tout comme les autres races primitives, ils ne se remirent jamais complètement de la tempête provoquée par la trahison de Caligastia et ils ne surmontèrent non plus jamais totalement leur propension aux luttes intestines.

Cinq cents ans environ après la chute de Caligastia eut lieu une large renaissance culturelle et religieuse d'un type primitif -- mais néanmoins réelle et enrichissante. Orlandof devint un grand instructeur de la race bleue et ramena de nombreuses tribus au culte du vrai Dieu sous le nom de « Chef Suprême ». Ce fut le plus grand progrès accompli par les hommes bleus jusqu'à la période ultérieure où l'apport du sang adamique leur donna un nouvel et puissant élan.

Les explorations et les recherches effectuées en Europe sur l'âge de la Pierre Taillée ont largement consisté en exhumations d'outils, d'ossements, et d'objets décoratifs de ces anciens hommes bleus, car ils s'y sont perpétués jusqu'à une date récente. Ce que vous appelez les races blanches d'Urantia, ce sont les descendants des hommes bleus, modifiés une première fois par un léger mélange avec les jaunes et les rouges, et ensuite fortement régénérés par l'assimilation de la plus grande partie de la race violette.

   6. La race indigo. De même que les hommes rouges furent les plus avancés de tous les peuples Sangik, les hommes noirs en furent les plus retardataires. Ils furent les derniers à émigrer de leurs foyers des hautes terres. Ils allèrent en Afrique, prirent possession du continent, et y restèrent toujours depuis lors, à l'exception de ceux qui furent enlevés de force, d'âge en âge, pour devenir esclaves.

Isolés en Afrique, les peuples indigo, comme les hommes rouges, ne profitèrent pas ou très peu de l'élévation raciale qu'ils auraient pu tirer d'un apport de lignées adamiques. isolée sur son continent, la race indigo fit peu de progrès jusqu'au jours d'Orvonon, durant lesquels elle connut un grand réveil spirituel. Les hommes indigo oublièrent ensuite presque entièrement le « Dieu des Dieux » proclamé par Orvonon, mais ne perdirent pas entièrement le désir d'adorer l'Inconnu; du moins maintinrent-ils une forme de culte éteinte seulement depuis quelques millénaires.

En dépit de leur retard, les peuples indigo ont exactement le même statut devant les pouvoirs célestes que n'importe quelle autre race terrestre.

Ce furent des âges de luttes violentes entre les différentes races mais, au voisinage du quartier général du Prince Planétaire, les groupes plus éclairés et plus récemment instruits vécurent ensemble dans une harmonie relative. Toutefois, aucune grande conquête culturelle des races mondiales n'avait encore été réalisée au moment où ce régime fut gravement disloqué par l'éclatement de la rébellion de Lucifer.

Tous ces différents peuples connurent de temps en temps des renaissances culturelles et spirituelles. Mansant fut un grand éducateur de l'époque qui suivit celle du Prince Planétaire. Nous ne mentionnons que les chefs et les maîtres exceptionnels dont l'influence marque et inspira notablement une race tout entière. Au long des temps, de nombreux éducateurs moins importants apparurent en différentes régions; dans l'ensemble, leur influence salutaire contribua beaucoup à empêcher un effondrement complet de la civilisation culturelle, principalement au cours de la longue période d'obscurantisme entre la rébellion de Caligastia et l'arrivée d'Adam.

Il existe de nombreuses raisons, bonnes et suffisantes, pour faire évoluer soit trois soit six races colorées sur les mondes de l'espace. Bien que les Urantiens ne soient peur-être pas bien placés pour apprécier pleinement toutes ces raisons, nous attirons leur attention sur les points suivants:

   1. La variété est indispensable pour permettre un large fonctionnement de la sélection naturelle, la survie différentielle des lignées supérieures.

   2. On obtient des races meilleures et plus fortes par le croisement de divers peuples quand les différentes races sont porteuses de facteurs héréditaires supérieurs. Les races d'Urantia auraient bénéficié de bonne heure d'une telle fusion si un peuple ainsi amalgamé avait pu être ensuite effectivement régénéré par un profond mélange avec la race adamique supérieure. Toute tentative pour exécuter une telle expérience sur Urantia dans les conditions raciales actuelles serait absolument désastreuse.

   3. La diversification des races favorise une saine compétition.

   4. Les différences de statut dans les races et dans les groupes à l'intérieur de chaque race sont essentielles au développement de la tolérance et de l'altruisme humains.

   5. L'homogénéité de la race humaine n'est pas désirable avant que les peuples d'un monde en évolution aient atteint des niveaux relativement élevés de développement spirituel.

7. -- LA DISPERSION DES RACES DE COULEUR

Quand les descendants colorés de la famille Sangik commencèrent à se multiplier et à chercher des possibilités d'expansion dans les territoires voisins, la cinquième invasion glaciaire, la troisième selon les calculs des géologues, avait largement progressé dans son avancée méridionale sur l'Europe et l'Asie. A leur origine, les races colorées primitives furent terriblement éprouvées par les rigueurs et les privations de l'ère glaciaire. Le glacier recouvrit une portion si étendue de l'Asie que la voie des migrations vers l'Asie orientale fut coupée pendant des milliers d'années. Tant que la Mer Méditerranée ne se fut pas retirée à la suite de l'élévation de l'Arabie, il leur fut également impossible d'atteindre l'Afrique.

C'est pourquoi, pendant près de cent mille ans, les peuples Sangik se disséminèrent autour de leurs montagnes et se mélangèrent plus ou moins, malgré les antipathies particulières mais naturelles qui se manifestèrent de bonne heure entre les différentes races.

Entre l'époque du Prince Planétaire et celle d'Adam, l'Inde devint le domaine de la population la plus cosmopolite que l'on ait jamais vue à la surface de la terre. Il est très malheureux que ce mélange ait contenu tant d'éléments des races verte, orangée, et indigo. Ces peuples Sangik secondaires trouvaient l'existence plus facile et plus agréable dans les pays du sud, et beaucoup émigrèrent plus tard en Afrique. Les peuples Sangik primaires, les races supérieures, évitèrent les tropiques. Les hommes rouges se dirigèrent vers le nord-est de l'Asie, suivis de près par les hommes jaunes, tandis que la race bleue progressait vers le nord-ouest et gagnait l'Europe.

Accompagnant la retraite des glaces, les hommes rouges commencèrent très tôt à émigrer vers le nord-est, contournèrent les hautes terres de l'Inde, et occupèrent toute la partie nord-est de l'Asie. Les tribus jaunes marchèrent sur leurs talons et les chassèrent ensuite d'Asie en Amérique du Nord.

Quand les restes relativement purs de la race rouge abandonnèrent l'Asie, ils formaient onze tribus avec un peu plus de sept mille hommes, femmes, et enfants. Ces tribus étaient accompagnées de trois petits groupes d'origine mixte, dont le plus important comprenait un mélange des races orangés et bleue. Ces trois groupes ne fraternisèrent jamais totalement avec les hommes rouges et s'enfoncèrent bientôt dans le sud vers le Mexique et l'Amérique Centrale, où ils furent plus tard rejoints par un petit groupe de jaunes et de rouges mélangés. Ces éléments se marièrent tous entre eux et fondèrent une nouvelle race amalgamée beaucoup moins belliqueuse que les hommes rouges de race père. En l'espace de cinq mille ans, ces sang-mêlés se scindèrent en trois groupes qui établirent respectivement les civilisations du Mexique, de l'Amérique Centrale, et de l'Amérique du Sud. Le rameau sud-américain reçut une légère touche du sang d'Adam.

Dans une certaine mesure, les hommes primitifs jaunes et rouges se croisèrent en Asie; les descendants de cette union se déplacèrent vers l'est et le long du littoral méridional. En fin de compte, ils furent chassés sur les péninsules et les Iles côtières par la race jaune qui se multipliait rapidement. Ils sont à l'origine des hommes bruns d'aujourd'hui.

La race jaune a continué d'occuper les régions centrales de l'Asie orientale. Parmi les six races colorées, c'est celle qui a survécu en plus grand nombre. Les hommes jaunes se sont livrés de temps à autre des guerres raciales, mais n'ont pas soutenu de guerres d'extermination incessantes et implacables comme celles que se firent les hommes rouges, verts, et orangés. Ces trois races s'étaient virtuellement détruites elles-mêmes avant d'être finalement à peu près annihilées par leurs ennemis des autres races.

La cinquième invasion glaciaire en Europe ne s'étendit pas très loin vers le sud; le chemin des migrations vers le nord-ouest resta donc partiellement ouvert aux peuplades Sangik; quand les glaces commencèrent à se retirer, les hommes bleus, accompagnés de quelques autres petits groupes raciaux, émigrèrent vers l'ouest le long des anciennes pistes des tribus andoniques. Ils envahirent l'Europe par vagues successives et occupèrent la majeure partie du continent.

Ils y rencontrèrent bientôt les descendants Néandertaliens de leur ancêtre primitif commun, Andon. Ces Européens plus anciens avaient été chassés par le glacier vers le sud et vers l'est et se trouvaient ainsi en place pour affronter et absorber leurs cousins envahisseurs des tribus Sangik.

Au début, les tribus Sangik étaient en général plus intelligentes que les descendants dégénérés des hommes andoniques primitifs des plaines et leur étaient très supérieures sur la plupart des points. Le croisement de ces tribus Sangik avec les peuples du Néanderthal améliora immédiatement la race la plus ancienne. C'est cet apport de sang Sangik, et plus spécialement de celui des hommes bleus, qui amena chez les peuples de Néanderthal les progrès marqués dont firent preuve les vagues successives de tribus de plus en plus intelligentes qui se répandirent en Europe en venant de l'est.

Au cours de la période inter-glaciaire suivante, cette nouvelle race du Néanderthal s'étendit de l'Angleterre aux Indes. Le restant de la race bleue demeuré dans la vieille péninsule Persique s'amalgama à certains autres éléments, principalement jaunes. Le mélange qui en résulta, quelque peu rehaussé ensuite par la race violette d'Adam, survécut sous la forme des tribus nomades basanées d'Arabes modernes. Tous les efforts pour identifier les ancêtres Sangik des peuples modernes doivent tenir compte de l'amélioration ultérieure des lignées raciales par le mélange subséquent du sang adamique.

Les races supérieures recherchèrent les climats nordiques ou tempérés, tandis que les races orangée, verte, et indigo gravitèrent successivement vers l'Afrique par le pont terrestre nouvellement émergé qui séparait de l'Océan Indien la Méditerranée en retrait vers l'ouest.

Les dernières peuplades Sangik à émigrer du centre d'origine de leurs races furent les hommes indigo. A peu près à l'époque où les hommes verts exterminaient la race orangés en Egypte et, ce faisant, s'affaiblissaient grandement eux-mêmes, le grand exode noir commença vers le sud le long de la côte de Palestine. Plus tard, quand ces peuples indigo d'une grande vigueur physique envahirent l'Egypte, ils liquidèrent totalement les hommes verts par la seule force de leur nombre. Les races indigo absorbèrent le restant de la race orangés et une grande partie de la race verte, si bien que certaines tribus indigo se trouvèrent considérablement enrichies par cette amalgamation raciale.

Il apparaît ainsi que l'Egypte fut dominée d'abord par l'homme orangé, puis par l'homme vert, ensuite par l'homme indigo (noir), et plus tard encore par une race métisse formée d'hommes indigo et bleus et d'hommes verts modifiés. Mais longtemps avant l'arrivée d'Adam, les hommes bleus d'Europe et les races mélangées d'Arabie avaient chassé la race indigo hors d'Egypte et loin vers le sud du continent africain.

Vers la fin des migrations Sangik, les races orangée et verte avaient disparu, l'homme rouge occupait l'Amérique du Nord, l'homme jaune l'Asie orientale, l'homme bleu l'Europe, et la race indigo avait gravité vers l'Afrique. L'Inde était peuplée d'un mélange des races Sangik secondaires, et l'homme brun, croisement du rouge et du jaune, détenait les Iles situées au large de la côte asiatique. Une race amalgamée douée d'un potentiel plutôt supérieur occupait les hautes terres de l'Amérique du Sud. Les Andonites les plus purs vivaient dans les régions arctiques de l'Europe, en Islande, au Groënland, et dans le nord-est de l'Amérique du Nord.

Au cours des périodes de progression maximum des glaces, les tribus andoniques les plus occidentales furent bien près d'être repoussées dans la mer. Elles vécurent pendant des années sur une étroite bande de terre du sud de l'Angleterre actuelle. Ce fut le souvenir traditionnel de ces progressions glaciaires répétées qui les incita à prendre la mer quand le sixième et dernier glacier apparut. Ces hommes furent les premiers aventuriers de la mer. Ils construisirent des bateaux et partirent à la recherche de terres nouvelles dans l'espoir qu'elles ne seraient pas soumises aux terrifiantes invasions glaciaires. Quelques uns d'entre eux atteignirent l'Islande, d'autres le Groënland, mais la grande majorité mourut de faim et de soif en pleine mer.

Il y a un peu plus de quatre vingt mille ans, peu après la pénétration des hommes rouges en Amérique par le nord-ouest, le gel des mers nordiques et la progression de champs de glace locaux sur le Groënland contraignirent ces descendants Esquimaux des aborigènes d'Urantia à chercher une terre meilleure, un nouveau foyer. Leur entreprise fut couronnée de succès; ils traversèrent sains et saufs les détroits resserrés qui séparaient alors le Groënland des masses continentales du nord-est de l'Amérique du Nord. Ils atteignirent le continent à peu près vingt-et-un siècles après l'arrivée des hommes rouges en Alaska. Plus tard, quelques éléments métis d'hommes bleus voyagèrent vers l'ouest et s'amalgamèrent aux Esquimaux plus récents; cette union fut assez bénéfique aux tribus d'Esquimaux.

Il y a environ cinq mille ans, une tribu amérindienne rencontra par hasard un groupe esquimau isolé sur les rives sud-est de la Baie d'Hudson. Les deux tribus trouvèrent difficile de se parler, mais il y eut rapidement des mariages entre elles, et ces Esquimaux furent finalement absorbés par les hommes rouges plus nombreux. C'est le seul contact que les hommes rouges d'Amérique du Nord aient eu avec une autre race humaine jusqu'au dixième siècle après J.-C. où des blancs débarquèrent par hasard pour la première fois sur la côte Atlantique de l'Amérique du Nord (1) .

Les luttes de ces âges primitifs furent marquées au sceau du courage, de la bravoure, et même de l'héroïsme. Nous regrettons tous que tant de traits du caractère rude et de bon aloi de vos premiers ancêtres aient été perdus pour les races plus récentes. Nous apprécions à leur juste valeur beaucoup de raffinements de la civilisation, mais nous constatons l'absence de la magnifique opiniâtreté et du superbe dévouement de vos premiers ancêtres, qualités qui touchèrent souvent au grandiose et au sublime.

  (1) Il ne s'agit donc pas de Christophe Colomb, mais de navigateurs dont certaines traditions disent qu'ils avaient tracé des cartes dont Christophe Colomb hérita, ce qui lui permit de « découvrir » l'Amérique à coup sûr. (Larousse.)

 

[Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.]

63. La première famille humaine

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Category: 3. L'HISTOIRE D'URANTIA
Created: 02 December 2025

LA PREMIÈRE FAMILLE HUMAINE

URANTIA fut enregistrée en tant que monde habité lorsque les deux premiers êtres humains -- les jumeaux -- eurent onze ans et avant qu'ils fussent devenus les parents du premier-né de la seconde génération des véritables êtres humains. Le message archangélique envoyé de Salvington en cette occasion de reconnaissance planétaire solennelle se terminait par ces paroles:

« La pensée humaine est apparue sur la 606 de Satania, et les parents de cette nouvelle race seront appelés Andon et Fonta. Tous les archanges prient pour que ces créatures puissent être rapidement dotées de la présence personnelle du don de l'esprit du Père Universel ».

Andon est le nom nébadonien qui signifie « la première créature semblable au Père et montrant une soif de perfection humaine » Fonta signifie « la première créature semblable au Fils et montrant une soif de perfection humaine ». Andon et Fonta ne connurent ces noms qu'au moment où ils leur furent attribués lors de leur fusion avec leur Ajusteur de Pensée. Tout au long de leur incarnation sur Urantia, ils s'appelèrent mutuellement Sonta-an et Sonta-en, Sonta-an signifiant « aimé de la mère » et Sonta-en, « aimé du père ». Ils se donnèrent eux-mêmes ces noms dont la signification est une preuve du respect et de l'affection qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre.

1. -- ANDON ET FONTA

À beaucoup d'égards, Andon et Fonta formèrent le couple d'êtres humains le plus remarquable qui ait jamais vécu à la surface de la terre. Ces deux êtres merveilleux, les véritables parents de toute l'humanité, furent en tous points supérieurs à beaucoup de leurs descendants immédiats, et radicalement différents de tous leurs ancêtres, tant immédiats que lointains.

Les parents du premier couple humain étaient apparemment peu différents de la moyenne de leur tribu, bien qu'ils fissent partie de ses membres les plus intelligents, du groupe qui apprit à lancer des pierres et à employer des gourdins dans les combats. Ils faisaient également usage d'éclats aigus de pierre, de silex, et d'os.

Alors qu'il vivait encore avec ses parents, Andon avait fixé, à l'aide de tendons d'animaux, un morceau de silex aiguisé à l'extrémité d'un gourdin et avait fait, à douze occasions au moins, bon usage de cette arme pour sauver sa propre vie et celle de sa soeur qui, tout aussi curieuse et aventureuse que lui, ne manquait jamais de l'accompagner dans ses explorations.

La décision prise par Andon et Fonta de s'enfuir de la tribu des primates implique une qualité de pensée très supérieure à l'intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s'abaissèrent jusqu'à s'unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d'être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu'ils possédaient une personnalité; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée.

2. -- LA FUITE DES JUMEAUX

Après qu'Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. Ils envisagèrent l'éventualité d'être assaillis par des parents hostiles et reconnurent ainsi la possibilité de trouver la mort par la main de membres de leur tribu qui étaient déjà jaloux d'eux. Alors qu'ils étaient enfants, les jumeaux avaient passé la majeure partie de leur temps en compagnie l'un de l'autre et, pour cette raison, n'avaient jamais été trop bien vus de leurs cousins animaux de la tribu des primates. Le fait d'avoir bâti dans les arbres un abri séparé et très supérieur aux autres n'avait pas amélioré leur situation dans la tribu.

C'est dans ce nouveau foyer à la cime des arbres, après qu'ils eurent été réveillés une nuit par un violent orage et alors qu'ils se tenaient peureusement et tendrement embrassés, qu'ils prirent la décision ferme et définitive de fuir leur habitat tribal et leur foyer arboricole.

Ils avaient déjà préparé une retraite sommaire au sommet d'un arbre à environ une demi-journée de marche vers le nord. Ce fut leur cachette secrète et sûre pour le premier jour qu'ils passèrent loin de leur forêt natale. Bien que les jumeaux partageassent la peur mortelle des primates de demeurer sur le sol pendant la nuit, ils se mirent en route vers le nord au crépuscule. Il leur fallut un courage exceptionnel pour entreprendre ce voyage nocturne, même avec la pleine lune, mais ils pensèrent à juste titre que leur absence ne serait probablement pas remarquée et qu'ils auraient moins de chances d'être poursuivis par leurs parents et les membres de leur tribu. Ils arrivèrent sains et saufs peu après minuit au rendez-vous préparé à l'avance.

Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert contenant beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages; ils en firent une provision pour l'avenir. En essayant de tailler ces silex pour leur donner une forme mieux adaptée à certains besoins, Andon découvrit qu'ils produisaient des étincelles et conçut l'idée de faire du feu; mais cette notion ne pénétra pas profondément sa pensée sur le moment, car le climat était encore salubre et le besoin de feu ne se faisait guère sentir.

Mais le soleil d'automne descendait toujours plus bas dans le ciel et les nuits devenaient de plus en plus froides à mesure que les jumeaux progressaient vers le nord. Ils avaient déjà été obligés d'utiliser des peaux de bêtes pour avoir assez chaud. Avant qu'une lune ne se fût écoulée depuis leur départ du foyer familial, Andon fit part à sa compagne qu'il croyait pouvoir faire du feu avec des silex. Pendant deux mois ils essayèrent sans succès d'utiliser l'étincelle du silex pour allumer un feu; chaque jour le couple cognait des silex et s'efforçait d'enflammer du bois. Finalement, un soir au coucher du soleil, le secret de la technique fut découvert lorsque Fonta eut l'idée de grimper à un arbre voisin pour s'emparer d'un nid abandonné. Le nid était sec et très inflammable, si bien qu'il prit feu d'un seul coup dès qu'une étincelle l'eut atteint. Ils furent si surpris et effrayés de leur succès qu'ils faillirent laisser éteindre leur feu, mais ils le sauvèrent en y ajoutant un combustible approprié, et c'est alors que commença la première recherche de bois de feu par les parents de l'humanité tout entière.

Ce fut un des plus joyeux moments de leur vie brève mais mouvementée. Toute la nuit ils restèrent assis à regarder brûler leur feu, comprenant vaguement que leur découverte leur permettrait de défier le climat et d'être ainsi pour toujours indépendants de leurs parents animaux du pays du sud. Après trois jours passés à se reposer et à profiter de leur feu, ils continuèrent leur voyage.

Les ancêtres primates d'Andon avaient souvent entretenu des feux allumés par des éclairs mais, jusque là, aucune créature terrestre n'avait possédé une méthode pour obtenir une flamme à volonté. Toutefois il fallut longtemps pour que les jumeaux apprennent que la mousse sèche et d'autres matériaux permettent d'allumer un feu aussi facilement que des nids d'oiseaux.

3. -- LA FAMILLE D'ANDON

Deux ans s'étaient presque écoulés depuis la nuit où les jumeaux quittèrent leur foyer quand leur premier enfant naquit. Ils l'appelèrent Sontad, et Sontad fut la première créature née sur Urantia à être enveloppée dans une couche protectrice au moment de sa naissance. La race humaine avait pris son départ et, avec cette nouvelle évolution, apparut l'instinct de donner des soins appropriés aux nouveau-nés de plus en plus fragiles qui devaient caractériser le développement mental progressif des êtres d'ordre intellectuel, par contraste avec les types plus purement animaux.

Andon et Fonta eurent en tout dix-neuf enfants, et ils vécurent assez longtemps pour voir autour d'eux près de cinquante petits-enfants et une demi-douzaine d'arrière-petits-enfants. La famille habitait dans quatre abris rocheux voisins, ou semi-cavernes, dont trois communiquaient par des galeries creusées dans le calcaire tendre à l'aide d'outils en silex mis au point par les enfants d'Andon.

Ces premiers Andonites faisaient preuve d'un esprit de clan très marqué; ils chassaient en groupes et ne s'écartaient jamais très loin du lieu de leur demeure. Ils semblaient se rendre compte qu'ils formaient un groupe isolé et exceptionnel d'êtres vivants et qu'ils devaient par conséquent éviter de se séparer. Ce sentiment de parents intime provenait sans aucun doute d'une intensification du ministère mental des esprits adjuvats.

Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu'à l'âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d'un tremblement de terre par la chute d'un rocher en surplomb. Cinq de leurs enfants et onze de leurs petits-enfants périrent avec eux, et une vingtaine de leurs descendants subirent des blessures graves.

A la mort de ses parents, Sontad, malgré un pied gravement blessé, assuma immédiatement la direction du clan avec l'aide habile de sa femme qui était aussi l'aînée de ses soeurs. Leur première tâche fut de rouler des pierres pour ensevelir efficacement leurs parents, leurs frères, leurs soeurs, et leurs enfants morts. Il ne faut pas attacher de signification exagérée à ces funérailles. Leurs idées sur la survivance a la mort étaient très vagues et fort mal définies, car elles dérivaient essentiellement de leurs rêves fantastiques et variés.

La famille d'Andon et de Fonta resta ainsi unie jusqu'à la vingtième génération, quand la lutte pour la nourriture et les frictions sociales se conjuguèrent pour entraîner le début de la dispersion.

4. -- LES CLANS ANDONITES

Les hommes primitifs -- les Andonites -- avaient les yeux noirs et le teint bistré, un peu comme un croisement entre des jaunes et des rouges. La mélanine est une substance colorante qui se trouve dans la peau de tous les êtres humains. C'est le pigment originel de l'épiderme andonique. Par l'aspect général et la couleur de la peau, ces premiers Andonites ressemblaient plus aux Esquimaux d'aujourd'hui qu'à aucun autre type d'êtres humains vivants. Ils furent les premières créatures à employer la peau des animaux pour se protéger contre le froid; ils avaient un peu plus de poil sur le corps que les humains d'aujourd'hui.

La vie tribale des ancêtres animaux de ces hommes primitifs avait laissé entrevoir les débuts de nombreuses conventions sociales. L'expansion des émotions et l'accroissement de la puissance cérébrale de ces êtres entraînèrent un développement immédiat de l'organisation sociale et une nouvelle division du travail dans le clan. Ils étaient extrêmement portés à imiter, mais leur instinct de jeu était à peine développé et leur sens de l'humour presque totalement absent. L'homme primitif souriait à l'occasion, mais il ne se laissait jamais aller à rire à gorge déployée. L'humour fut légué ultérieurement à l'homme par la race adamique. Les êtres humains primitifs n'étaient ni aussi sensibles à la douleur ni aussi réactifs aux situations déplaisantes que beaucoup de mortels apparus plus tard par évolution. L'enfantement ne fut une épreuve douloureuse ou angoissante ni pour Fonta ni pour sa progéniture immédiate.

Ils formaient une merveilleuse tribu. Les hommes étaient capables de lutter héroïquement pour la sauvegarde de leurs compagnes et de leurs descendants; les femmes étaient affectueusement dévouées à leurs enfants; mais leur loyalisme était strictement limité au clan proprement dit. Ils étaient très loyaux envers leur famille; ils étaient prêts à mourir sans hésitation pour défendre leurs enfants, mais ils n'étaient pas capables de concevoir l'idée d'essayer de rendre le monde meilleur pour leurs petits-enfants. L'altruisme n'était pas encore né dans le coeur de l'homme, bien que tous les sentiments essentiels à la naissance de la religion fussent déjà présents chez ces aborigènes d'Urantia.

Ces hommes primitifs portaient une affection touchante à leurs camarades et avaient certainement une idée réelle, bien que rudimentaire, de l'amitié. Plus tard ce fut un spectacle courant de voir, pendant les batailles sans cesse renouvelées avec les tribus inférieures, un de ces hommes primitifs continuer à lutter vaillamment d'une main tout en essayant avec l'autre de protéger et de sauver un camarade de combat blessé. Bien des traits de caractère parmi les plus nobles et les plus élevés qui s'affirmèrent au cours de l'évolution ultérieure s'ébauchaient déjà d'une façon émouvante chez ces peuplades primitives.

Le clan andonique originel conserva une lignée de chefs ininterrompue jusqu'à la vingt-septième génération quand, du fait de l'absence de rejeton mâle dans la descendance directe de Sontad, deux prétendants rivaux membres du clan entrèrent en guerre pour la suprématie.

Avant la grande dispersion des clans andoniques, un langage très évolué s'était formé à la suite de leurs premiers efforts pour communiquer entre eux. Ce langage ne cessa de se développer et reçut des additions presque quotidiennes du fait des inventions nouvelles et des adaptations à l'environnement qui voyaient le jour chez ce peuple actif, agité, et curieux. Ce langage devint la parole d'Urantia, la langue de la famille humaine primitive, jusqu'à l'apparition ultérieure des races de couleur.

À mesure que le temps passait, les clans andoniques croissaient en nombre, et le contact de ces familles en expansion provoqua des frictions et des malentendus. Deux sujets seulement occupaient l'esprit de ces peuplades: chasser pour trouver de la nourriture, et combattre pour se venger d'une injustice ou d'une insulte réelle ou supposée faite par une tribu voisine.

Les querelles de familles prirent de l'importance, des guerres éclatèrent entre les tribus, et les meilleurs éléments des groupes les plus capables et les plus évolués subirent des pertes sérieuses. Certaines de ces pertes furent irréparables; quelques unes des lignées douées des aptitudes et des intelligences les plus précieuses furent à jamais perdues pour le monde. Cette première race et sa civilisation primitive furent menacées d'extinction par les guerres incessantes entre clans.

Il est impossible d'amener des êtres aussi primitifs à vivre longtemps ensemble en paix. L'homme est le descendant d'animaux combatifs; lorsque des gens incultes sont étroitement associés, ils s'irritent et s'offensent mutuellement. Les Porteurs de Vie connaissent cette tendance des créatures évolutionnaires et prennent leurs dispositions en conséquence pour diviser finalement les êtres humains en voie de développement au moins en trois races distinctes et séparées, et plus souvent en six.

5. -- LA DISPERSION DES ANDONITES

Les premières races issues d'Andon ne s'enfoncèrent pas très loin en Asie et ne pénétrèrent pas dès l'abord en Afrique. La géographie de ces temps-là les orientait vers le nord, et c'est toujours plus au nord que ces peuples voyagèrent jusqu'au moment où ils furent arrêtés par la lente progression du troisième glacier.

Avant que cette immense couche de glace eût atteint la France et les Iles Britanniques, les descendants d'Andon et de Fonta avaient progressé vers l'ouest à travers l'Europe et avaient constitué plus de mille établissements séparés le long des grands fleuves qui conduisent à la Mer du Nord, dont les eaux étaient alors chaudes.

Les membres de ces tribus andoniques furent les premiers habitants installés sur les rives des fleuves de France; ils vécurent le long de la Somme pendant des dizaines de milliers d'années. La Somme est la seule rivière dont le cours n'ait pas été modifié par les glaciers; elle s'écoulait vers la mer en ce temps-là à peu près comme aujourd'hui. C'est pourquoi l'on trouve le long de sa vallée tant de traces des descendants d'Andon.

Ces aborigènes d'Urantia n'habitaient pas dans les arbres, bien qu'ils eussent gardé l'habitude de se réfugier à leur cime en cas de danger. Ils demeuraient généralement à l'abri des falaises dominant les rivières et dans des grottes à flanc de coteau qui leur assuraient une bonne vue sur les voies d'accès et les protégeaient contre les éléments. Ils pouvaient ainsi jouir du confort de leurs feux sans être trop incommodés par la fumée. Ils n'étaient pas de véritables troglodytes, bien qu'au cours des âges ultérieurs les nappes glaciaires progressant vers le sud eussent forcé les descendants d'Andon à se réfugier dans des cavernes. Ils préféraient camper près de la lisière d'une forêt et à proximité d'une rivière.

Ils devinrent très vite remarquablement adroits pour camoufler leurs demeures partiellement abritées et montrèrent une grande habileté à construire des huttes de pierre en forme de dômes qui leur servaient de chambres à coucher et dans lesquelles ils se glissaient la nuit. Ils fermaient l'entrée de leur hutte en roulant devant elle une grosse pierre qu'ils avaient logée à l'intérieur à cet effet, avant de mettre définitivement en place les pierres du toit.

Les Andonites étaient des chasseurs intrépides et adroits. A l'exception des baies sauvages et des fruits de certains arbres, ils se nourrissaient exclusivement de viande. De même qu'Andon avait inventé la hache de pierre, ses descendants découvrirent bientôt le javelot et le harpon et s'en servirent efficacement. Enfin une pensée capable de créer des outils fonctionnait en accord avec une main capable de les utiliser; ces premiers humains devinrent très habiles à façonner des outils en silex. Ils faisaient de longs voyages à la recherche du silex, comme les hommes d'aujourd'hui vont aux confins de la terre en quête d'or, de platine, ou de diamants.

Dans bien d'autres domaines, ces tribus andoniques firent preuve d'un degré d'intelligence que leurs descendants rétrogrades n'atteignirent pas en un demi-million d'années, bien qu'ils eussent redécouvert à maintes reprises diverses méthodes pour allumer du feu.

6. -- ONAGAR -- LE PREMIER À ENSEIGNER LA VÉRITÉ

Parallèlement à la dispersion croissante des Andonites, le niveau culturel et spirituel des clans rétrograda pendant près de dix mille ans, jusqu'aux jours d'Onagar qui prit en main la direction de ces tribus, ramena la paix parmi elles, et pour la première fois leur fit adorer « Celui qui donne le Souffle aux hommes et aux animaux ».

La philosophie d'Andon avait été fort confuse; il avait failli devenir un adorateur du feu à cause du grand confort procuré par sa découverte accidentelle. Pourtant la raison le détourna de l'adoration du feu et l'orienta vers le soleil, source supérieure et plus imposante de chaleur et de lumière; mais cette source était trop lointaine, et Andon ne devint pas un adorateur du soleil.

De très bonne heure, les Andonites eurent peur des éléments -- tonnerre, foudre, pluie, neige, grêle, et glace. Mais la faim restait le mobile le plus constamment pressant de ces temps primitifs, et comme les Andonites tiraient en grande partie leur subsistance des animaux, ils se livrèrent en fin de compte à une forme d'adoration des animaux. Pour Andon, les plus gros animaux comestibles étaient des symboles de puissance créative et de pouvoir fortifiant. De temps en temps, la coutume s'établissait de désigner certains de ces grands animaux comme objet d'adoration. Pendant la vogue d'un animal particulier, on en traçait des silhouettes grossières sur les murs des cavernes. Plus tard, tandis que les arts faisaient des progrès continus, on grava ces dieux animaux sur différents ornements.

Très tôt, les peuples andoniques prirent l'habitude de renoncer à manger la chair de l'animal vénéré par leur tribu. Pour créer une impression plus forte sur l'esprit des jeunes, ils établirent bientôt un cérémonial de vénération autour du corps de ces animaux révérés; plus tard encore, cette célébration primitive se transforma chez leurs descendants en cérémonies sacrificielles plus compliquées. Telle est l'origine de l'introduction des sacrifices dans le culte. Cette idée fut élaborée par Moïse dans le rituel hébreu et conservés dans son principe par l'apôtre Paul sous la forme de la doctrine du rachat du péché par «l'effusion de sang (1) ».

  (1) Hébreux IX-22.

La nourriture avait une importance suprême dans la vie des êtres humains primitifs, et ce fait est démontré par la prière enseignée à ces gens simples par Onagar, leur grand instructeur. Voici cette prière:

« O Souffle de Vie, donne-nous aujourd'hui notre nourriture quotidienne, délivre-nous de la malédiction de la glace, sauve-nous de nos ennemis des forêts, et reçois-nous avec miséricorde dans le Grand Au-Delà.»

Onagar avait son quartier général à Oban, colonie située sur le rivage septentrional de la Méditerranée ancienne, dans la région de la Mer Caspienne actuelle. Cet établissement était un lieu de séjour situé en un point où la piste allant de la Mésopotamie méridionale vers le nord tournait vers l'ouest. D'Oban, Onagar envoya des éducateurs aux établissements éloignés pour répandre sa nouvelle doctrine d'une Déité unique et son concept de la vie future qu'il appelait le Grand Au-Delà. Les émissaires d'Onagar furent les premiers missionnaires du monde; ils furent également les premiers êtres humains à faire cuire de la viande, les premiers à utiliser régulièrement le feu pour préparer la nourriture. Ils cuisaient la viande sur des extrémités de baguettes et aussi sur des pierres chaudes; plus tard, ils retirent au feu de gros morceaux, mais leurs descendants revinrent presque entièrement à l'usage de la viande crue.

Onagar naquit 983.323 ans avant l'an 1934 de l'ère chrétienne et vécut jusqu'à l'âge de soixante-neuf ans. Le compte rendu des réalisations de ce maître penseur et chef spirituel des temps qui précédèrent l'arrivée du Prince Planétaire forme un récit passionnant de l'organisation de ces peuples primitifs en une véritable société. Onagar institua un gouvernement tribal efficace, dont les générations successives n'atteignirent pas l'équivalent avant de nombreux millénaires. Jusqu'à l'arrivée du Prince Planétaire, il n'y eut plus jamais sur terre de civilisation d'un aussi haut degré spirituel. Ces peuples simples avaient une religion réelle, mais primitive, qui fut ensuite perdue par leurs descendants dont la race dégénérait.

Bien qu'Andon et Fonta eussent tous deux reçu un Ajusteur de Pensée, comme beaucoup de leurs descendants, c'est seulement à partir de l'époque d'Onagar qu'Ajusteurs et anges gardiens vinrent en grand nombre sur Urantia. Cette époque fut certainement l'âge d'or de l'homme primitif.

7. -- LA SURVIE D'ANDON ET DE FONTA

Andon et Fonta, les admirables fondateurs de la race humaine, reçurent la consécration de leur valeur au moment du jugement d'Urantia, lors de l'arrivée du Prince Planétaire. Ils émergèrent en temps voulu du régime du monde des maisons avec le statut de citoyens de Jérusem. Bien qu'ils n'aient jamais été autorisés à retourner sur Urantia, ils sont au courant de l'histoire de la race qu'ils ont fondée. Ils se désolèrent de la trahison de Caligastia, s'attristèrent de l'échec d'Adam, mais se réjouirent infiniment à la nouvelle que Micaël avait choisit leur monde pour théâtre de son effusion finale.

Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n'atteignit que la fusion avec l'Esprit.

Peu après leur arrivée sur Jérusem, Andon et Fonta reçurent du Souverain du Système la permission de retourner sur le premier monde des maisons pour y servir en compagnie des personnalités morontielles qui accueillent les pèlerins du temps venant d'Urantia et allant vers les sphères célestes. Ils furent affectés à cette tâche pour une durée indéterminée. A l'occasion des présentes révélations, ils cherchèrent à envoyer des voeux à Urantia, mais leur requête fut sagement rejetée.

Tel est le chapitre le plus héroïque et le plus passionnant de l'histoire d'Urantia, le récit de la lutte pour la vie, de la mort, et de la survie éternelle des parents extraordinaires de l'humanité tout entière.

 

[Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.]

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